Texte intégral
Monsieur le Commissaire chargé de la politique régionale, cher Johannes Hahn,
Monsieur le Secrétaire d'Etat aux affaires européennes de L'Espagne, cher Diégo
Monsieur le Secrétaire d'Etat aux affaires européennes du Portugal, cher Pedro Lourtie,
Monsieur le Vice-président du Parlement européen,
Messieurs les Présidents des Régions ultrapériphériques,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Chers amis des Régions Ultrapériphériques,
Je suis heureuse que nous soyons à nouveau rassemblés, cette fois-ci à Bruxelles, pour ce premier Forum de l'ultra-périphérie européenne. Je tiens à remercier tout particulièrement la Commission européenne pour l'organisation de cet événement, qui réunit plus de 400 participants issus de tous horizons et qui doit permettre de mieux faire connaître la situation singulière de nos régions ultrapériphériques au sein de l'Europe.
Je me réjouis des propos que vient de tenir le Président BARROSO, qui démontrent son intérêt pour les régions ultrapériphériques, et je l'en remercie.
Je dois vous dire que je ressens une émotion particulière, car ce Forum n'est pas seulement celui de trois Etats-membres et de leurs régions, c'est aussi et surtout, pour la première fois, celui de l'Europe toute entière, avec ses vingt-sept Etats-membres, son Parlement, et sa Commission !
Plus la construction européenne avance, plus il est en effet nécessaire de rendre nos territoires visibles, et de mieux les faire connaître. Les frontières externes de l'Union européenne que sont nos RUP sont celles de l'Europe toute entière. Il me paraît essentiel de le rappeler. Je ne suis d'ailleurs pas sûre que tous les Européens soient bien informés qu'avec la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, Saint Martin, et Saint Barthélémy, l'Europe est présente sur le continent américain, et qu'avec la Réunion, et bientôt j'espère Mayotte, elle est présente dans l'océan Indien. Grâce aux RUP, ce sont donc aussi nos valeurs communes qui sont diffusées bien loin du continent.
D'ailleurs, les citoyens Européens sont-ils informés que ce sont les RUP qui offrent à l'Europe sa « dimension spatiale » ? Sont-ils informés que nous apportons 80% de la biodiversité européenne ? Sont-ils informés que nous pouvons être des exemples en matière de « croissance verte » ?
Le faire savoir, c'est je crois la première utilité de ce Forum, qui se tient à un moment charnière pour le futur des régions ultrapériphériques.
En effet, il convient désormais de définir une stratégie renouvelée de l'Union européenne en faveur des RUP fondée sur le développement de leurs atouts et de leurs potentialités, sans renoncer pour autant à la prise en compte de leurs spécificités.
Bien évidemment, nous ne partons pas de rien. Les Communications de la Commission de 2004, 2007 et 2008 ont déjà permis d'avancer dans la discussion. Mais une nouvelle étape a été franchie.
L'adoption du mémorandum conjoint, signé le 7 mai dernier, à Las Palmas, entre la France, l'Espagne, le Portugal et leurs régions ultrapériphériques constitue, à cet égard une étape décisive.
Par ailleurs, cette stratégie se développe dans un contexte de profonds changements pour l'Union et pour les régions ultrapériphériques qui sont confrontées à des défis majeurs.
Au niveau européen, elle s'inscrit dans le cadre d'une réflexion globale engagée sur le futur des politiques de l'UE pour l'après 2013 et sur la stratégie UE 2020. Cette stratégie, je le rappelle, vise à développer une économie européenne basée sur la connaissance et l'innovation avec un haut niveau d'emploi. Les Régions ultrapériphériques ne seront pas exclues de ces différents enjeux pour lesquels il nous appartient de faire valoir leur situation particulière. Je pense notamment à la double appartenance géographique, au défi énergétique et climatique, aux évolutions démographiques, sans oublier le développement d'une politique maritime intégrée.
C'est dans ce contexte précis que je souhaiterais avancer, ici, deux grandes orientations pour le développement d'une nouvelle stratégie en faveur des RUP :
* Première orientation : la future stratégie devra accompagner le développement de nouveaux secteurs d'avenir pour lesquels nos RUP disposent d'une spécialité, d'une excellence qu'il convient de développer. Je pense aux ressources de la mer, à la valorisation de la biodiversité, à l'environnement, aux énergies renouvelables. Autant de domaines d'excellence pour lesquels la recherche et l'innovation jouent un rôle central et qui nécessitent un accompagnement spécifique.
* Deuxième orientation : la future stratégie devra mieux intégrer la situation géographique unique des RUP. Les RUP peuvent jouer un rôle moteur vis-à-vis de leurs voisins et l'Union européenne doit les encourager pour ce faire.
Une telle perspective n'est possible qu'à la condition de prendre en compte l'autre versant de cette situation géographique, que sont l'éloignement du continent et le déficit d'accessibilité. Cette stratégie n'est possible que si nous continuons à soutenir les secteurs structurants tout en accompagnant leur évolution. Elle n'est possible enfin que si les intérêts des RUP sont préservés dans le cadre des accords commerciaux que l'Union européenne conclut avec les pays tiers.
Concrètement, qu'attendons-nous ?
D'abord un dialogue continu et renforcé avec la Commission européenne qui tienne compte des besoins de nos territoires. De ce point de vue je tiens à remercier le Commissaire Johannes HAHN de l'écoute qu'il a déjà manifestée.
Ensuite, une meilleure prise en compte des intérêts des RUP dans les politiques européennes, y compris commerciales, ce qui signifie notamment une évaluation préalable de l'impact sur nos RUP des différentes actions engagées par l'Union.
En outre, la future stratégie européenne vis-à-vis des RUP devra permettre à nos territoires de se développer tout en respectant leur singularité, telle que reconnue par l'article 349 du Traité de Lisbonne.
Enfin, et j'en terminerai par là, je souhaite que la Commission européenne puisse concrétiser le processus engagé par une nouvelle communication sur une stratégie communautaire rénovée et approfondie vis-à-vis de ses RUP.
Je vous souhaite des échanges fructueux.
Je remercie tout particulièrement ceux qui ont fait le déplacement pour venir aujourd'hui « découvrir » les RUP.
Bon Forum à tous.
Merci de votre attention.Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 31 mai 2010
Monsieur le Secrétaire d'Etat aux affaires européennes de L'Espagne, cher Diégo
Monsieur le Secrétaire d'Etat aux affaires européennes du Portugal, cher Pedro Lourtie,
Monsieur le Vice-président du Parlement européen,
Messieurs les Présidents des Régions ultrapériphériques,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Chers amis des Régions Ultrapériphériques,
Je suis heureuse que nous soyons à nouveau rassemblés, cette fois-ci à Bruxelles, pour ce premier Forum de l'ultra-périphérie européenne. Je tiens à remercier tout particulièrement la Commission européenne pour l'organisation de cet événement, qui réunit plus de 400 participants issus de tous horizons et qui doit permettre de mieux faire connaître la situation singulière de nos régions ultrapériphériques au sein de l'Europe.
Je me réjouis des propos que vient de tenir le Président BARROSO, qui démontrent son intérêt pour les régions ultrapériphériques, et je l'en remercie.
Je dois vous dire que je ressens une émotion particulière, car ce Forum n'est pas seulement celui de trois Etats-membres et de leurs régions, c'est aussi et surtout, pour la première fois, celui de l'Europe toute entière, avec ses vingt-sept Etats-membres, son Parlement, et sa Commission !
Plus la construction européenne avance, plus il est en effet nécessaire de rendre nos territoires visibles, et de mieux les faire connaître. Les frontières externes de l'Union européenne que sont nos RUP sont celles de l'Europe toute entière. Il me paraît essentiel de le rappeler. Je ne suis d'ailleurs pas sûre que tous les Européens soient bien informés qu'avec la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, Saint Martin, et Saint Barthélémy, l'Europe est présente sur le continent américain, et qu'avec la Réunion, et bientôt j'espère Mayotte, elle est présente dans l'océan Indien. Grâce aux RUP, ce sont donc aussi nos valeurs communes qui sont diffusées bien loin du continent.
D'ailleurs, les citoyens Européens sont-ils informés que ce sont les RUP qui offrent à l'Europe sa « dimension spatiale » ? Sont-ils informés que nous apportons 80% de la biodiversité européenne ? Sont-ils informés que nous pouvons être des exemples en matière de « croissance verte » ?
Le faire savoir, c'est je crois la première utilité de ce Forum, qui se tient à un moment charnière pour le futur des régions ultrapériphériques.
En effet, il convient désormais de définir une stratégie renouvelée de l'Union européenne en faveur des RUP fondée sur le développement de leurs atouts et de leurs potentialités, sans renoncer pour autant à la prise en compte de leurs spécificités.
Bien évidemment, nous ne partons pas de rien. Les Communications de la Commission de 2004, 2007 et 2008 ont déjà permis d'avancer dans la discussion. Mais une nouvelle étape a été franchie.
L'adoption du mémorandum conjoint, signé le 7 mai dernier, à Las Palmas, entre la France, l'Espagne, le Portugal et leurs régions ultrapériphériques constitue, à cet égard une étape décisive.
Par ailleurs, cette stratégie se développe dans un contexte de profonds changements pour l'Union et pour les régions ultrapériphériques qui sont confrontées à des défis majeurs.
Au niveau européen, elle s'inscrit dans le cadre d'une réflexion globale engagée sur le futur des politiques de l'UE pour l'après 2013 et sur la stratégie UE 2020. Cette stratégie, je le rappelle, vise à développer une économie européenne basée sur la connaissance et l'innovation avec un haut niveau d'emploi. Les Régions ultrapériphériques ne seront pas exclues de ces différents enjeux pour lesquels il nous appartient de faire valoir leur situation particulière. Je pense notamment à la double appartenance géographique, au défi énergétique et climatique, aux évolutions démographiques, sans oublier le développement d'une politique maritime intégrée.
C'est dans ce contexte précis que je souhaiterais avancer, ici, deux grandes orientations pour le développement d'une nouvelle stratégie en faveur des RUP :
* Première orientation : la future stratégie devra accompagner le développement de nouveaux secteurs d'avenir pour lesquels nos RUP disposent d'une spécialité, d'une excellence qu'il convient de développer. Je pense aux ressources de la mer, à la valorisation de la biodiversité, à l'environnement, aux énergies renouvelables. Autant de domaines d'excellence pour lesquels la recherche et l'innovation jouent un rôle central et qui nécessitent un accompagnement spécifique.
* Deuxième orientation : la future stratégie devra mieux intégrer la situation géographique unique des RUP. Les RUP peuvent jouer un rôle moteur vis-à-vis de leurs voisins et l'Union européenne doit les encourager pour ce faire.
Une telle perspective n'est possible qu'à la condition de prendre en compte l'autre versant de cette situation géographique, que sont l'éloignement du continent et le déficit d'accessibilité. Cette stratégie n'est possible que si nous continuons à soutenir les secteurs structurants tout en accompagnant leur évolution. Elle n'est possible enfin que si les intérêts des RUP sont préservés dans le cadre des accords commerciaux que l'Union européenne conclut avec les pays tiers.
Concrètement, qu'attendons-nous ?
D'abord un dialogue continu et renforcé avec la Commission européenne qui tienne compte des besoins de nos territoires. De ce point de vue je tiens à remercier le Commissaire Johannes HAHN de l'écoute qu'il a déjà manifestée.
Ensuite, une meilleure prise en compte des intérêts des RUP dans les politiques européennes, y compris commerciales, ce qui signifie notamment une évaluation préalable de l'impact sur nos RUP des différentes actions engagées par l'Union.
En outre, la future stratégie européenne vis-à-vis des RUP devra permettre à nos territoires de se développer tout en respectant leur singularité, telle que reconnue par l'article 349 du Traité de Lisbonne.
Enfin, et j'en terminerai par là, je souhaite que la Commission européenne puisse concrétiser le processus engagé par une nouvelle communication sur une stratégie communautaire rénovée et approfondie vis-à-vis de ses RUP.
Je vous souhaite des échanges fructueux.
Je remercie tout particulièrement ceux qui ont fait le déplacement pour venir aujourd'hui « découvrir » les RUP.
Bon Forum à tous.
Merci de votre attention.Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 31 mai 2010