Texte intégral
Madame la Directrice Générale de l'UNESCO,
Madame la Secrétaire exécutive de la COI,
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil exécutifs de la COI,
Mesdames et Messieurs les représentants des organisations collaborant avec la COI,
C'est un plaisir pour moi d'inaugurer avec vous la cérémonie célébrant le 50ème anniversaire de la Commission Océanographique Intergouvernementale de l'UNESCO.
J'ai souhaité être présente ici pour vous faire part de l'intérêt particulier que porte le gouvernement français aux missions de la COI, conformément à sa volonté d'agir pour la mer et d'être une force de proposition aux niveaux européen et international.
Nos océans sont désormais entrés dans une phase critique. Les pollutions, le changement climatique, l'affaiblissement de la biodiversité, la pression sur les ressources naturelles qu'ils recèlent, rendent crucial le renforcement de la connaissance de leur évolution. Aussi l'observation scientifique, au coeur des activités de la COI, est-elle indispensable à l'évaluation de l'état du milieu marin et à la mise en place de politiques de développement et de gestion durable des ressources. Elle est également essentielle pour éclairer tous les acteurs qui doivent être parties prenantes de la décision.
La France a fait de la connaissance une des priorités de sa nouvelle politique maritime. Pour consolider cette ambition, Jean-Louis BORLOO, à la fois ministre de l'écologie et ministre de la mer, a lancé l'année dernière une vaste démarche de concertation, baptisée « Grenelle de la Mer », grand rendez-vous entre les pouvoirs publics, la société civile -ONG, syndicats-, le monde scientifique et les représentants des milieux économiques.
Le Grenelle de la Mer a permis de décloisonner les activités sectorielles (transports, travaux, et services maritimes, énergéticiens, constructeurs navales, pêcheurs, aquaculteurs...) et de faire émerger des constats et objectifs partagés. Ce processus a conduit pour la première fois de notre histoire et sous l'impulsion du Président de la République à la définition d'une stratégie nationale pour la mer et les océans qui repose sur plus de 137 engagements pris par l'ensemble des parties.
Cette stratégie consacre ainsi le choix d'une politique maritime intégrée en cohérence avec la construction de la politique maritime de l'Union européenne. Il réaffirme la place au niveau international de la France présente sur tous les océans. Avec ce Livre bleu, la France traduit concrètement son ambition maritime et sa volonté d'allier développements économiques et préservation de l'environnement.
En un mot, la recherche scientifique, sa diffusion, et le partage de ses résultats, sont indispensables pour fonder la décision politique au plan national, comme international. La contribution de la COI à cet égard est inestimable. Elle doit continuer à se développer dans une relation de collaboration étroite avec les institutions du système des Nations unies concernées par ses travaux : Assemblée générale des Nations unies, UNESCO, PNUE, FAO... Pour la France, le fait que la Commission soit accueillie au sein de l'UNESCO, institution dédiée à la science, à la connaissance et à l'éducation, est emblématique de cette interaction des différentes composantes d'un système de gouvernance efficace de l'environnement et du développement durable. La France, avec sa longue tradition maritime et son expertise de premier plan en matière de recherche marine, est fière d'accueillir à Paris cette Commission désormais cinquantenaire. C'est cette « quinqua » dynamique et insérée dans son environnement international qu'elle souhaite continuer à accompagner. Et je voudrais vous dire ici tout l'appui personnel de M.Jean-Louis BORLOO à cet égard.
Au-delà de la vocation générale de coopération dans les sciences océaniques de cette institution, nous sommes particulièrement attachés aux activités qu'elle mène au titre de trois missions qui pour nous sont intrinsèquement liées et essentielles l'une à l'autre :
- l'observation des océans,
- la prévention des risques,
- l'évaluation de l'état du milieu marin.
Je voudrais également vous dire toute l'importance que nous portons aux programmes de renforcement des capacités mis en oeuvre par la COI. L'observation scientifique n'a en effet de sens que si chaque pays, quel que soit son niveau de développement, peut y contribuer et pleinement partager ses résultats et nous entendons bien les besoins exprimés par les pays du sud sur ce plan. La France, de manière générale, en a fait un axe de sa politique de développement avec l'appui de ses grandes institutions de recherche scientifique : IRD, IFREMER....
Je voudrais enfin saisir l'occasion de cet anniversaire pour vous faire part de la vision française pour l'avenir, s'agissant des activités spécifiques de la COI.
- En matière d'observation : Le rôle de la COI doit être réaffirmé comme animateur du Système mondial d'observation des océans (GOOS), infrastructure indispensable à tous les programmes de la Commission. C'est une action fédératrice permettant de mutualiser les moyens à l'échelle internationale pour conduire des programmes qu'aucun pays ne pourrait mener seul. Un bon exemple de cette approche fédératrice de l'observation est le projet GLOSS (Système global d'observation du niveau de la mer), conduit avec l'Organisation maritime mondiale (OMM) qui vient en soutien de toutes les actions de la COI en matière de climat, de prévention des risques et de gestion intégrée des zones côtières. C'est pourquoi notre pays continuera à soutenir les projets et programmes d'observation tant spatiale qu'in situ, comme les satellites altimétriques ou les flotteurs Argo.
- En matière de prévention des risques : nous nous félicitons que la COI ait développé les systèmes d'alerte aux tsunamis, étape importante de mise en oeuvre d'activités opérationnelles à mener en partenariat, non seulement avec l'OMM, mais également d'autres processus comme la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (ISDR). Présent dans les quatre bassins à risques de tsunami, notre pays félicite la COI pour les résultats obtenus depuis 2005 et réaffirme son engagement dans ces systèmes d'alerte. La délégation française vous fera part un peu plus tard pendant vos travaux des décisions qui ont été prises en la matière, notamment pour dans le bassin méditerranéen
- En matière d'évaluation : pour les océans, dès le Sommet de Johannesburg, nous avons collectivement reconnu la nécessité de mettre en place un « mécanisme d'évaluation systématique à l'échelle mondiale de l'état du milieu marin , y compris les aspects socio économiques » : les travaux de définition de ce mécanisme se poursuivent dans le cadre des Nations Unies et j'espère qu'ils aboutiront rapidement. A terme, si la communauté internationale les endosse -ce que nous espérons vivement- nous voyons ce mécanisme spécifique aux océans et la future plateforme scientifique d'évaluation de l'ensemble de la biodiversité, tant marine que terrestre, s'alimenter mutuellement. Nous souhaitons que ce GIEC de la biodiversité voie le jour et comptons beaucoup sur les experts réunis en Corée à Busan la semaine prochaine pour en décider.
N'oublions pas également, l'importance du cadre technique et réglementaire fourni par la COI à partir des travaux des experts que vous êtes et qui est essentiel pour un échange de données harmonisées et fiables entre les Etats membres.
Mesdames, Messieurs
Cette 43ème session du conseil exécutif sera aussi l'occasion de lancer une feuille de route pour la commémoration du 50ème anniversaire de la COI. La France y prendra bien entendu toute sa part, et y a déjà contribué activement en co-organisant, avec le Forum global des Océans et la COI, la 5ème conférence mondiale des Océans. Cette conférence a réuni ici même en mai dernier, plus de 800 participants de 80 pays, représentant tous les secteurs de la communauté mondiale des océans (gouvernements, élus, agences internationales, scientifiques, ONG, industries). Je voudrais à cette occasion saluer l'implication de Mme Wendy Watson-Wright, Secrétaire exécutive de la COI, dans le succès de cette manifestation majeure.
Enfin je souhaite manifester ici l'intérêt du Gouvernement français et de Jean-Louis BORLOO, ministre chargé de la mer, pour qu'en fin de cette année consacrée à la célébration du 50ème anniversaire de la COI soit organisé un symposium sur les "sciences et la mer", qui pourrait être adossé à la prochaine assemblée générale de la COI en juin 2011.
Je vous souhaite plein succès dans vos travaux et vous remercie pour votre attention.Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 9 juin 2010
Madame la Secrétaire exécutive de la COI,
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil exécutifs de la COI,
Mesdames et Messieurs les représentants des organisations collaborant avec la COI,
C'est un plaisir pour moi d'inaugurer avec vous la cérémonie célébrant le 50ème anniversaire de la Commission Océanographique Intergouvernementale de l'UNESCO.
J'ai souhaité être présente ici pour vous faire part de l'intérêt particulier que porte le gouvernement français aux missions de la COI, conformément à sa volonté d'agir pour la mer et d'être une force de proposition aux niveaux européen et international.
Nos océans sont désormais entrés dans une phase critique. Les pollutions, le changement climatique, l'affaiblissement de la biodiversité, la pression sur les ressources naturelles qu'ils recèlent, rendent crucial le renforcement de la connaissance de leur évolution. Aussi l'observation scientifique, au coeur des activités de la COI, est-elle indispensable à l'évaluation de l'état du milieu marin et à la mise en place de politiques de développement et de gestion durable des ressources. Elle est également essentielle pour éclairer tous les acteurs qui doivent être parties prenantes de la décision.
La France a fait de la connaissance une des priorités de sa nouvelle politique maritime. Pour consolider cette ambition, Jean-Louis BORLOO, à la fois ministre de l'écologie et ministre de la mer, a lancé l'année dernière une vaste démarche de concertation, baptisée « Grenelle de la Mer », grand rendez-vous entre les pouvoirs publics, la société civile -ONG, syndicats-, le monde scientifique et les représentants des milieux économiques.
Le Grenelle de la Mer a permis de décloisonner les activités sectorielles (transports, travaux, et services maritimes, énergéticiens, constructeurs navales, pêcheurs, aquaculteurs...) et de faire émerger des constats et objectifs partagés. Ce processus a conduit pour la première fois de notre histoire et sous l'impulsion du Président de la République à la définition d'une stratégie nationale pour la mer et les océans qui repose sur plus de 137 engagements pris par l'ensemble des parties.
Cette stratégie consacre ainsi le choix d'une politique maritime intégrée en cohérence avec la construction de la politique maritime de l'Union européenne. Il réaffirme la place au niveau international de la France présente sur tous les océans. Avec ce Livre bleu, la France traduit concrètement son ambition maritime et sa volonté d'allier développements économiques et préservation de l'environnement.
En un mot, la recherche scientifique, sa diffusion, et le partage de ses résultats, sont indispensables pour fonder la décision politique au plan national, comme international. La contribution de la COI à cet égard est inestimable. Elle doit continuer à se développer dans une relation de collaboration étroite avec les institutions du système des Nations unies concernées par ses travaux : Assemblée générale des Nations unies, UNESCO, PNUE, FAO... Pour la France, le fait que la Commission soit accueillie au sein de l'UNESCO, institution dédiée à la science, à la connaissance et à l'éducation, est emblématique de cette interaction des différentes composantes d'un système de gouvernance efficace de l'environnement et du développement durable. La France, avec sa longue tradition maritime et son expertise de premier plan en matière de recherche marine, est fière d'accueillir à Paris cette Commission désormais cinquantenaire. C'est cette « quinqua » dynamique et insérée dans son environnement international qu'elle souhaite continuer à accompagner. Et je voudrais vous dire ici tout l'appui personnel de M.Jean-Louis BORLOO à cet égard.
Au-delà de la vocation générale de coopération dans les sciences océaniques de cette institution, nous sommes particulièrement attachés aux activités qu'elle mène au titre de trois missions qui pour nous sont intrinsèquement liées et essentielles l'une à l'autre :
- l'observation des océans,
- la prévention des risques,
- l'évaluation de l'état du milieu marin.
Je voudrais également vous dire toute l'importance que nous portons aux programmes de renforcement des capacités mis en oeuvre par la COI. L'observation scientifique n'a en effet de sens que si chaque pays, quel que soit son niveau de développement, peut y contribuer et pleinement partager ses résultats et nous entendons bien les besoins exprimés par les pays du sud sur ce plan. La France, de manière générale, en a fait un axe de sa politique de développement avec l'appui de ses grandes institutions de recherche scientifique : IRD, IFREMER....
Je voudrais enfin saisir l'occasion de cet anniversaire pour vous faire part de la vision française pour l'avenir, s'agissant des activités spécifiques de la COI.
- En matière d'observation : Le rôle de la COI doit être réaffirmé comme animateur du Système mondial d'observation des océans (GOOS), infrastructure indispensable à tous les programmes de la Commission. C'est une action fédératrice permettant de mutualiser les moyens à l'échelle internationale pour conduire des programmes qu'aucun pays ne pourrait mener seul. Un bon exemple de cette approche fédératrice de l'observation est le projet GLOSS (Système global d'observation du niveau de la mer), conduit avec l'Organisation maritime mondiale (OMM) qui vient en soutien de toutes les actions de la COI en matière de climat, de prévention des risques et de gestion intégrée des zones côtières. C'est pourquoi notre pays continuera à soutenir les projets et programmes d'observation tant spatiale qu'in situ, comme les satellites altimétriques ou les flotteurs Argo.
- En matière de prévention des risques : nous nous félicitons que la COI ait développé les systèmes d'alerte aux tsunamis, étape importante de mise en oeuvre d'activités opérationnelles à mener en partenariat, non seulement avec l'OMM, mais également d'autres processus comme la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (ISDR). Présent dans les quatre bassins à risques de tsunami, notre pays félicite la COI pour les résultats obtenus depuis 2005 et réaffirme son engagement dans ces systèmes d'alerte. La délégation française vous fera part un peu plus tard pendant vos travaux des décisions qui ont été prises en la matière, notamment pour dans le bassin méditerranéen
- En matière d'évaluation : pour les océans, dès le Sommet de Johannesburg, nous avons collectivement reconnu la nécessité de mettre en place un « mécanisme d'évaluation systématique à l'échelle mondiale de l'état du milieu marin , y compris les aspects socio économiques » : les travaux de définition de ce mécanisme se poursuivent dans le cadre des Nations Unies et j'espère qu'ils aboutiront rapidement. A terme, si la communauté internationale les endosse -ce que nous espérons vivement- nous voyons ce mécanisme spécifique aux océans et la future plateforme scientifique d'évaluation de l'ensemble de la biodiversité, tant marine que terrestre, s'alimenter mutuellement. Nous souhaitons que ce GIEC de la biodiversité voie le jour et comptons beaucoup sur les experts réunis en Corée à Busan la semaine prochaine pour en décider.
N'oublions pas également, l'importance du cadre technique et réglementaire fourni par la COI à partir des travaux des experts que vous êtes et qui est essentiel pour un échange de données harmonisées et fiables entre les Etats membres.
Mesdames, Messieurs
Cette 43ème session du conseil exécutif sera aussi l'occasion de lancer une feuille de route pour la commémoration du 50ème anniversaire de la COI. La France y prendra bien entendu toute sa part, et y a déjà contribué activement en co-organisant, avec le Forum global des Océans et la COI, la 5ème conférence mondiale des Océans. Cette conférence a réuni ici même en mai dernier, plus de 800 participants de 80 pays, représentant tous les secteurs de la communauté mondiale des océans (gouvernements, élus, agences internationales, scientifiques, ONG, industries). Je voudrais à cette occasion saluer l'implication de Mme Wendy Watson-Wright, Secrétaire exécutive de la COI, dans le succès de cette manifestation majeure.
Enfin je souhaite manifester ici l'intérêt du Gouvernement français et de Jean-Louis BORLOO, ministre chargé de la mer, pour qu'en fin de cette année consacrée à la célébration du 50ème anniversaire de la COI soit organisé un symposium sur les "sciences et la mer", qui pourrait être adossé à la prochaine assemblée générale de la COI en juin 2011.
Je vous souhaite plein succès dans vos travaux et vous remercie pour votre attention.Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 9 juin 2010