Texte intégral
R. Blanc.- Bonjour C. Jouanno.
Bonjour.
C. Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie et championne de karaté. Alors, première question : serez-vous devant votre écran de télévision à 16 heures pour suivre le match entre la France et l'Afrique du Sud ?
Non, je serai en rendez-vous, malheureusement, je serai en débat. Effectivement, c'est un honneur normalement quand on porte un écusson ou un maillot d'une équipe nationale, on se bat tous pour être sélectionnés, c'est quand même une grande fierté, et là, voilà, on est la risée du monde.
Mais vous l'auriez regardé ou vous auriez boycotté ce match ?
J'aurais regardé le début pour voir s'ils sont en train de faire un footing sur le stade ou s'ils ont vraiment la gagne.
C'est un match pour l'image, un match pour l'honneur, comme titre L'Équipe ?
C'est un match pour l'honneur, et puis, moi, je pense à tous les fans de foot, à tous les enfants qui regardent ça, c'est désespérant pour eux. Quand on fait du sport, on a envie de gagner pour son entraîneur, on a envie de gagner pour ses proches, pour tous ceux qui nous regardent, et on a envie de leur donner un peu d'amour, quoi. Et là, on a l'impression, enfin, pour moi, cette phrase, vous vous souvenez quand on dit : l'important, c'est de participer, cette fameuse phrase de Coubertin, quand on est dans une équipe de France, ce n'est pas ça, l'important, c'est de gagner, et on attend qu'ils gagnent tout à l'heure, au moins qu'ils nous montrent qu'ils ont quelque chose dans le ventre.
C. Jouanno, qu'est-ce qui vous a le plus choquée ces derniers jours, les propos de N. Anelka, la « chasse au traître », selon l'expression de P. Evra, la grève des joueurs, la mutinerie ; qu'est-ce qui vous a le plus touchée ?
Oh, moi, ce qui m'a le plus touchée, vous savez, tout ça, c'est comme dans les affaires de couple, quand on a l'alchimie, elle se fait entre un entraîneur, un sélectionneur et une équipe, donc le problème n'est pas né ni hier ni avant-hier. Donc ça, c'est...
Tout le monde savait très bien que R. Domenech n'était pas l'homme de la situation, je veux dire, on le sait depuis à peu près 2008...
Il ne leur a pas donné envie de gagner. Deuxièmement, ce qui est choquant, c'est l'ensemble, c'est tout l'ensemble, c'est-à-dire qu'on est en train de régler ses comptes en public alors qu'on est une équipe qui incarne la France à l'étranger, enfin...
Mais comment vous jugez ces joueurs ? Il y a les frondeurs, et puis, on a le sentiment qu'il y a les moutons qui suivent derrière ?
Ah, moi, je suis... enfin, vraiment, je ne suis pas une spécialiste de foot...
Ils ont tous fait grève...
Donc je ne suis pas une spécialiste de foot...
Ils ont tous fait grève...
Donc avec beaucoup de modestie, il est évident que dans l'ensemble, il y a des tas de joueurs qui ont envie de bien faire, qui ne savaient pas trop comment faire, enfin...
Enfin, ils sont majeurs et vaccinés, ils auraient très bien pu dire : on va s'entraîner.
Vous avez un phénomène collectif après qui joue. Et ça, c'est évident, mais voilà, moi, tout ce que je leur demande, c'est d'arrêter de faire du footing et de jouer.
R. Bachelot s'est adressée hier aux joueurs, elle a parlé de désastre moral. Je vous propose de l'écouter.
R. Bachelot : J'ai dit aux joueurs : ce sont vos gosses, nos enfants, pour qui peut-être vous ne serez plus des héros, les rêves de vos compagnes, de vos amis, de vos supporters, que vous avez peut-être brisés, c'est l'image de la France que vous avez ternie. Et je leur ai dit : donnez tout, donnez tout, j'ai vu qu'ils avaient l'intention de tout donner.
Voilà, R. Bachelot. Elle n'en fait pas un petit peu trop R. Bachelot ?
Elle a des mots très justes, elle a des mots très justes, alors, ce n'est pas leur entraîneur, mais...
On a l'impression que c'est une maman qui s'adresse à ses petits quand même...
Vous savez ce qu'on dit...
Plus qu'un ministre...
Ce qu'on dit souvent, ce que me dit souvent mon entraîneur : un entraîneur c'est un tôlier, donc il faut qu'il donne envie, qu'il donne envie de gagner. Il faut qu'il donne à chacun la conscience que ce sont des exemples, ce sont des héros qui sont sur un terrain, des héros pour des enfants, des héros pour des fans de foot. Et que tout le monde les regarde, vraiment. Donc elle a raison, elle n'en fait pas trop, et puis, c'est Roselyne, c'est sa manière d'être. Je trouve que ses propos sont très justes, tout le monde se reconnaît dans ce qu'elle dit
Sans le titre de L'Équipe, il n'y aurait pas eu d'histoire. Est-ce que ce n'est pas un petit peu fou, ça, finalement ? Il a fallu attendre que la presse sorte un certain nombre de choses, les propos de N. Anelka, pour que la Fédération réagisse.
Non, mais de toute façon, c'est sorti, on ne va pas accuser la presse dans cette histoire, ce serait assez grotesque. L'affaire est sortie, l'affaire est devenue publique. Effectivement...
Et certains joueurs ne doivent plus porter le maillot de l'équipe de France pour vous ?
Oh, là, là, moi, je ne suis pas là pour donner les bons points et les mauvais points, parce que je ne connais pas suffisamment l'affaire, donc...
Non, mais en terme d'image, C. Jouanno, pas probablement en terme sportif.
Eh bien, on va voir ça tout à l'heure, s'ils jouent ou pas, s'ils jouent, c'està- dire, quand je dis « s'ils jouent », pour moi, jouer, c'est avoir la gagne.
D'accord...
Mais bon, je vous parle comme une sportive, pas comme une ministre, là...
D'accord. Alors le Gouvernement a tout de même - on a le sentiment - a très mal géré le dossier Coupe du monde. Il y a R. Bachelot qui fait cette déclaration, elle n'est pas la meilleure sur le foot, R. Yade s'est ridiculisée à plusieurs reprises. Est-ce que vous n'avez pas le sentiment que la communication du Gouvernement sur cette Coupe du monde a été très mauvaise, presque des amateurs ?
Attendez, le Gouvernement n'est pas le sélectionneur, l'entraîneur, la Fédération. Le Gouvernement dans cette affaire n'est pas à la place des joueurs, donc je veux bien qu'on cherche des responsables à côté, toujours est-il que la responsabilité appartient au sélectionneur, à ceux qui ont choisi le sélectionneur, l'entraîneur, et aux joueurs.
Il y a quand même l'implication de N. Sarkozy pour l'Euro 2016, donc le politique quand même est lié avec le sportif de haut niveau...
Ah ben, le politique est lié au sport, dans la mesure où il doit donner tous les moyens à une équipe de France et aux sportifs de pouvoir exercer leur talent, c'est-à-dire, effectivement, essayer au maximum, quand on a l'Euro 2016, c'est quand même génial, c'est formidable, de construire des terrains pour que les personnes puissent s'entraîner, de développer le sport à l'école, ça, c'est le rôle du politique. Le rôle du politique, ce n'est pas de dire : ça, c'est le bon joueur, c'est le mauvais joueur, ils doivent faire ci, ils doivent faire ça. On n'est pas... sauf à être un très grand spécialiste du sport dit, et encore, et encore, on ne doit pas dépasser notre rôle.
« L'image de la France est écornée à l'étranger », déclaration de B. Kouchner. On rit des Bleus et de notre arrogance. Je vous propose d'écouter notre confrère de FranceTélévisions, M. Tessier, il est en Afrique du Sud, son témoignage est assez éloquent.
M. Tessier : On passe pour des gens qui ne respectent pas la Coupe du monde, qui ne respectent pas le travail, qui ne respectent pas le public. La France est un peu habituée aux rubriques, comme ça, faits divers. Il y a eu le coup de boule de Zidane, le coup de main de T. Henry, les problèmes "extra sportifs" de Ribéry, enfin, bref, ça donne une impression de nausées, de trop plein, comme s'il y avait une spirale infernale et qu'on n'en sortait pas. Et puis aussi, d'une envie de se moquer un peu de nous et de l'arrogance française... des Français qui se croient les plus beaux et qui en fait se comportent de manière lamentable.
Voilà, la Coupe du monde qui devait être une fête, et c'est un véritable cauchemar quand même pour nous.
Ça fait mal.
Oui.
Ça fait mal, ça fait mal au coeur, ça fait vraiment mal au coeur, parce que c'est la France, parce que c'est le sport aussi, c'est le sport et des sportifs, que dans cette équipe, moi, je reste tout à fait convaincue qu'il y a des tas de footballeurs d'immense qualité, et on l'a vu sur des matchs précédents, il y en a quand même plein qui ont essayé de se donner, et c'est vrai que ça fait mal au coeur.
C. Jouanno, on va laisser de côté la sportive de haut niveau. Vous êtes membre du Gouvernement. L'autre grand sujet, c'est l'affaire Bettencourt. E. Woerth a annoncé que sa femme Florence allait démissionner ; qu'est-ce que vous en pensez ?
Eh bien, plusieurs éléments...
Je rappelle que Florence, son épouse, gère la fortune de L. Bettencourt.
Les activités professionnelles de son épouse sont connues de longue date, donc il n'y a rien de nouveau, ça, c'est le premier point. Le deuxième, c'est que...
Ce qui est nouveau, ce sont les enregistrements qui mettent en cause quand même indirectement ou directement le couple Woerth.
Oui, enfin, il faut voir un peu la teneur des propos de la personne qui est enregistrée, qui est un peu spéciale apparemment. Sur E. Woerth, pour bien connaître Eric, qui n'incarne pas, vraiment, le laxisme, qui est plutôt quelqu'un d'extrêmement rigoureux, qui est celui qui s'est battu contre la fraude fiscale, contre les paradis fiscaux, qui a même été interdit de séjour pendant tout un temps en Suisse, c'est un peu... tout ça fait un peu politique de caniveau, objectivement...
Mais alors pourquoi cette démission justement si on n'a rien à se reprocher ?
Moi, ce type de rumeurs, j'en ai souffert, je trouve que ce n'est pas correct, surtout dans le contexte actuel. On est en sortie de crise, on a suffisamment de problèmes comme ça pour ne pas effectivement aller créer des polémiques personnelles. Moi, enfin, ça ne fait pas longtemps que je suis en politique, mais ce n'est pas du tout ce que j'en attends objectivement...
Mais à ce moment-là, pourquoi n'aurait-elle pas dû... elle n'aurait pas dû quitter ses fonctions il y a trois ans ? Pourquoi aujourd'hui finalement, on peut se poser la question, finalement, s'ils n'ont rien à se reprocher, pourquoi démissionner aujourd'hui ?
Ça, il faut leur demander à eux, pourquoi démissionner aujourd'hui, parce qu'elle voit bien sans doute, enfin, je ne me mets pas à leur place, elle voit bien sans doute qu'il y a une polémique autour de son mari et qu'elle n'a pas envie de l'entretenir, parce qu'il y avait peut-être des éléments dont elle n'avait pas connaissance, moi, je n'en sais absolument rien, je ne suis pas bien placée pour aller juger de cette décision. Maintenant, ce qui est clair : transparence, et puis, voilà, il n'y a pas de... il faut que la transparence soit faite, mais je n'ai aucun doute, mais alors là, vraiment, je le dis en toute sincérité...
Aucun doute sur l'honnêteté du couple Woerth ?
Ah, sur l'honnêteté d'E. Woerth et du couple Woerth, aucun, parce que vraiment, je vous dis, il n'incarne pas vraiment le laxisme.
LCI, 08h20, X. Bertrand réagit sur cette affaire Bettencourt.
X. Bertrand : Moi, je connais E. Woerth, je connais F. Woerth, ce sont des personnes qui sont des personnes droites, intègres, je me flatte d'être l'ami d'E. Woerth. E. Woerth, qui plus est, est-ce qu'on découvre aujourd'hui que son épouse assumait cette fonction ? Bien sûr que non, la question que je pose, c'est pourquoi toutes les questions qu'on pose aujourd'hui au moment de la réforme des retraites, pourquoi est-ce qu'on ne les a pas posées voilà trois années.
C. Jouanno. Oui, eh bien, il dit exactement ce que je viens de dire, j'en suis désolée.
Ça prouve que vous êtes sur la même ligne, c'est déjà une bonne chose...
Non, non, non, mais moi, je ne savais pas, donc ce n'est pas... mais c'est effectivement... E. Woerth est totalement un homme très honnête, voilà, ça m'agace qu'on salisse des gens comme ça, sur la base d'enregistrements d'une personne qui donnait des conseils à madame Bettencourt, enfin, c'est assez... tout ça est assez surréaliste !
On a quand même beaucoup parlé d'exemplarité, on est très loin du compte, alors je ne mets pas toutes les affaires sur le même plan, mais il y a quelques semaines, on a eu quand même l'affaire Boutin avec 9.500 euros pour une mission, on a les cigares de C. Blanc, environ 12.000 euros, on a la condamnation de B. Hortefeux ; ça fait quand même beaucoup pour un gouvernement ou pour des gens proches du Gouvernement.
Alors tout sort en même temps, tout sort en même temps, sur ces affaires-là, on peut les prendre, mais sur B. Hortefeux...
C'est un ministre qui est condamné.
C'est un ministre qui est condamné...
Par la justice...
Vous avez vu ses propos, c'était ce qu'on appelle une blague à deux balles, on peut le dire. Mais ceci dit, ça ne fait vraiment pas en tout cas, à mes yeux, ça ne fait vraiment pas de lui un raciste, et d'ailleurs, il n'y avait pas de...
Mais ça ne fait pas non plus forcément un exemple...
Il n'y avait pas de plaignant.
D'accord. C. Boutin, 9.500 euros. C. Blanc... non, mais je veux dire par-là, c'est qu'il y a quand même un climat qui est assez difficile pour la droite. On parlait encore une fois d'exemplarité, ce sont les mots de N. Sarkozy en 2007.
Oui, l'exemplarité, absolument. Mais il est clair que pour Christian, il est préférable qu'il arrête de fumer, comme l'a dit C. Lagarde très justement récemment, non, non, il est clair que nous avons l'obligation, surtout en période difficile pour l'ensemble des Français, d'être totalement exemplaires et d'incarner un principe qui est très simple, c'est celui de la sobriété.
Alors, vous avez participé à la campagne des régionales avec, bien sûr, V. Pécresse, on a parlé d'un financement qui serait venu de madame Bettencourt, est-ce que vous pouvez nous en dire en plus.
Je ne connaissais pas la structure de financement, mais a priori, les personnes privées ont la possibilité de faire des dons dans le cadre du financement d'une campagne, donc jusque-là, rien d'illégal.
On va changer de sujet, on va parler des 2.000 écoles que vous êtes en train de passer au peigne fin. Pourquoi aujourd'hui vous vous intéressez à ces 2.000 écoles ?
Parce qu'on recense en fait tous les sites qui ont été construits sur d'anciens sites industriels, donc toutes les écoles qui ont été construites sur d'anciens sites industriels, pour identifier s'il y a ensuite des phénomènes de pollution intérieure, notamment pollution de l'air, donc pour re-vérifier ça, ça fait partie de l'ensemble des dispositions qu'on a mis dans le Grenelle pour limiter au maximum les risques liés aux pollutions et à l'environnement...
Principe de précaution ou c'est quand même un sujet qui est beaucoup plus important et beaucoup plus préoccupant ?
Ah, non, là, on est clairement dans un principe de prévention, puisque là, c'est un risque qu'on peut quantifier et identifier. Dès lors qu'on analyse les sols, on est capable ensuite de le quantifier. Le principe de précaution, c'est très différent, c'est un risque que l'on ne peut pas clairement quantifier. Je vais vous prendre un exemple très...
2.000 écoles, pourquoi ce chiffre, est-ce que c'est un chiffre... est-ce que ça veut dire qu'on va augmenter les enquêtes ?
Potentiellement, on va voir sur les r??sultats des premières analyses, on a ciblé sur les sites les plus connus, les plus identifiés, qui étaient les sites les plus importants. Ensuite, il peut y avoir une seconde étape, celle-ci est la première étape, et ça s'inscrit dans un cadre global aussi de surveillance de la qualité de l'air dans l'ensemble des écoles et des crèches qu'on va déployer à partir de 2012, ça s'inscrit dans la politique, vous savez, que je soutiens d'interdiction du bisphénol A dans les biberons, c'est ce produit qui est intégré dans les plastiques, et qui quand il chauffe, potentiellement, passe dans les liquides, et créait des problèmes de fertilité.
S'il y a le moindre risque, l'école est fermée, la crèche, vous la fermez tout de suite ?
Mesure de prévention, ça dépend de la nature du risque, je vais vous dire, ce n'est pas une réponse de normande, bien que je sois normande, mais ça dépend de la nature du risque. La fermeture n'est pas systématique, ça dépend du niveau et de sa nature.
On met combien de temps justement pour essayer d'étudier, de comprendre ce qui peut se passer dans une école, ça peut aller vite, c'est-à-dire que vous allez le faire à la fermeture des vacances ?
Non, non, non, ça prend du temps...
On aura les résultats quand ?
Progressivement, au cours des années suivantes, puisqu'il y a quand même 2.000 écoles à faire, enfin, ça prend quand même un peu de temps, ce n'est pas... La difficulté, vous savez, de la santé, des pollutions, c'est que ce sont des impacts, ça se traduit sur votre santé à moyen ou long terme, ce n'est pas immédiatement visible, ce n'est pas comme une maladie importante, comme un virus, ce n'est pas immédiatement visible, ça met du temps.
Donc on n'a pas de date précise ?
C'est dans les deux ans.
Dans les deux ans. D'accord. Une dernière question. N. Sarkozy, qui a annoncé hier à Draguignan la fin des constructions en zone à risque. Concrètement, ça veut dire quoi ?
Ça veut dire qu'on va cartographier dans l'ensemble de la France les zones très dangereuses, ce que nous n'avions pas ici, on va définir des zones qui sont des zones rouges, dans lesquelles on ne pourra plus construire, alors, on a déjà des plans de prévention, mais ils ont un défaut qui n'est pas négligeable, c'est qu'ils sous-estiment le risque, ils le sous-estiment, parce que pendant longtemps, ils ont été un peu trop négociés sur le terrain, et puis surtout, on n'a pas intégré certains risques, les changements climatiques, qui font que par exemple, en bord de mer, il va y avoir une élévation du niveau de l'eau...
Cette cartographie, elle sera prête à quel moment, qui va la réaliser ?
C'est l'État. Elle sera prête à partir de 2011.
2011, d'accord.
Et donc on doit aussi intégrer dedans des nouveaux risques, celui qu'on appelle le ruissellement, c'est ce qui s'est passé à Draguignan, c'est-à-dire, une montée extrêmement rapide des eaux, puisque là, c'est des montées en moins de deux heures, avec des phénomènes de ruissellement, parce que là, on a eu un phénomène climatique complètement atypique et complètement imprévisible.
Merci beaucoup C. Jouanno d'avoir répondu à mes questions.
Merci.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 25 juin 2010
Bonjour.
C. Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie et championne de karaté. Alors, première question : serez-vous devant votre écran de télévision à 16 heures pour suivre le match entre la France et l'Afrique du Sud ?
Non, je serai en rendez-vous, malheureusement, je serai en débat. Effectivement, c'est un honneur normalement quand on porte un écusson ou un maillot d'une équipe nationale, on se bat tous pour être sélectionnés, c'est quand même une grande fierté, et là, voilà, on est la risée du monde.
Mais vous l'auriez regardé ou vous auriez boycotté ce match ?
J'aurais regardé le début pour voir s'ils sont en train de faire un footing sur le stade ou s'ils ont vraiment la gagne.
C'est un match pour l'image, un match pour l'honneur, comme titre L'Équipe ?
C'est un match pour l'honneur, et puis, moi, je pense à tous les fans de foot, à tous les enfants qui regardent ça, c'est désespérant pour eux. Quand on fait du sport, on a envie de gagner pour son entraîneur, on a envie de gagner pour ses proches, pour tous ceux qui nous regardent, et on a envie de leur donner un peu d'amour, quoi. Et là, on a l'impression, enfin, pour moi, cette phrase, vous vous souvenez quand on dit : l'important, c'est de participer, cette fameuse phrase de Coubertin, quand on est dans une équipe de France, ce n'est pas ça, l'important, c'est de gagner, et on attend qu'ils gagnent tout à l'heure, au moins qu'ils nous montrent qu'ils ont quelque chose dans le ventre.
C. Jouanno, qu'est-ce qui vous a le plus choquée ces derniers jours, les propos de N. Anelka, la « chasse au traître », selon l'expression de P. Evra, la grève des joueurs, la mutinerie ; qu'est-ce qui vous a le plus touchée ?
Oh, moi, ce qui m'a le plus touchée, vous savez, tout ça, c'est comme dans les affaires de couple, quand on a l'alchimie, elle se fait entre un entraîneur, un sélectionneur et une équipe, donc le problème n'est pas né ni hier ni avant-hier. Donc ça, c'est...
Tout le monde savait très bien que R. Domenech n'était pas l'homme de la situation, je veux dire, on le sait depuis à peu près 2008...
Il ne leur a pas donné envie de gagner. Deuxièmement, ce qui est choquant, c'est l'ensemble, c'est tout l'ensemble, c'est-à-dire qu'on est en train de régler ses comptes en public alors qu'on est une équipe qui incarne la France à l'étranger, enfin...
Mais comment vous jugez ces joueurs ? Il y a les frondeurs, et puis, on a le sentiment qu'il y a les moutons qui suivent derrière ?
Ah, moi, je suis... enfin, vraiment, je ne suis pas une spécialiste de foot...
Ils ont tous fait grève...
Donc je ne suis pas une spécialiste de foot...
Ils ont tous fait grève...
Donc avec beaucoup de modestie, il est évident que dans l'ensemble, il y a des tas de joueurs qui ont envie de bien faire, qui ne savaient pas trop comment faire, enfin...
Enfin, ils sont majeurs et vaccinés, ils auraient très bien pu dire : on va s'entraîner.
Vous avez un phénomène collectif après qui joue. Et ça, c'est évident, mais voilà, moi, tout ce que je leur demande, c'est d'arrêter de faire du footing et de jouer.
R. Bachelot s'est adressée hier aux joueurs, elle a parlé de désastre moral. Je vous propose de l'écouter.
R. Bachelot : J'ai dit aux joueurs : ce sont vos gosses, nos enfants, pour qui peut-être vous ne serez plus des héros, les rêves de vos compagnes, de vos amis, de vos supporters, que vous avez peut-être brisés, c'est l'image de la France que vous avez ternie. Et je leur ai dit : donnez tout, donnez tout, j'ai vu qu'ils avaient l'intention de tout donner.
Voilà, R. Bachelot. Elle n'en fait pas un petit peu trop R. Bachelot ?
Elle a des mots très justes, elle a des mots très justes, alors, ce n'est pas leur entraîneur, mais...
On a l'impression que c'est une maman qui s'adresse à ses petits quand même...
Vous savez ce qu'on dit...
Plus qu'un ministre...
Ce qu'on dit souvent, ce que me dit souvent mon entraîneur : un entraîneur c'est un tôlier, donc il faut qu'il donne envie, qu'il donne envie de gagner. Il faut qu'il donne à chacun la conscience que ce sont des exemples, ce sont des héros qui sont sur un terrain, des héros pour des enfants, des héros pour des fans de foot. Et que tout le monde les regarde, vraiment. Donc elle a raison, elle n'en fait pas trop, et puis, c'est Roselyne, c'est sa manière d'être. Je trouve que ses propos sont très justes, tout le monde se reconnaît dans ce qu'elle dit
Sans le titre de L'Équipe, il n'y aurait pas eu d'histoire. Est-ce que ce n'est pas un petit peu fou, ça, finalement ? Il a fallu attendre que la presse sorte un certain nombre de choses, les propos de N. Anelka, pour que la Fédération réagisse.
Non, mais de toute façon, c'est sorti, on ne va pas accuser la presse dans cette histoire, ce serait assez grotesque. L'affaire est sortie, l'affaire est devenue publique. Effectivement...
Et certains joueurs ne doivent plus porter le maillot de l'équipe de France pour vous ?
Oh, là, là, moi, je ne suis pas là pour donner les bons points et les mauvais points, parce que je ne connais pas suffisamment l'affaire, donc...
Non, mais en terme d'image, C. Jouanno, pas probablement en terme sportif.
Eh bien, on va voir ça tout à l'heure, s'ils jouent ou pas, s'ils jouent, c'està- dire, quand je dis « s'ils jouent », pour moi, jouer, c'est avoir la gagne.
D'accord...
Mais bon, je vous parle comme une sportive, pas comme une ministre, là...
D'accord. Alors le Gouvernement a tout de même - on a le sentiment - a très mal géré le dossier Coupe du monde. Il y a R. Bachelot qui fait cette déclaration, elle n'est pas la meilleure sur le foot, R. Yade s'est ridiculisée à plusieurs reprises. Est-ce que vous n'avez pas le sentiment que la communication du Gouvernement sur cette Coupe du monde a été très mauvaise, presque des amateurs ?
Attendez, le Gouvernement n'est pas le sélectionneur, l'entraîneur, la Fédération. Le Gouvernement dans cette affaire n'est pas à la place des joueurs, donc je veux bien qu'on cherche des responsables à côté, toujours est-il que la responsabilité appartient au sélectionneur, à ceux qui ont choisi le sélectionneur, l'entraîneur, et aux joueurs.
Il y a quand même l'implication de N. Sarkozy pour l'Euro 2016, donc le politique quand même est lié avec le sportif de haut niveau...
Ah ben, le politique est lié au sport, dans la mesure où il doit donner tous les moyens à une équipe de France et aux sportifs de pouvoir exercer leur talent, c'est-à-dire, effectivement, essayer au maximum, quand on a l'Euro 2016, c'est quand même génial, c'est formidable, de construire des terrains pour que les personnes puissent s'entraîner, de développer le sport à l'école, ça, c'est le rôle du politique. Le rôle du politique, ce n'est pas de dire : ça, c'est le bon joueur, c'est le mauvais joueur, ils doivent faire ci, ils doivent faire ça. On n'est pas... sauf à être un très grand spécialiste du sport dit, et encore, et encore, on ne doit pas dépasser notre rôle.
« L'image de la France est écornée à l'étranger », déclaration de B. Kouchner. On rit des Bleus et de notre arrogance. Je vous propose d'écouter notre confrère de FranceTélévisions, M. Tessier, il est en Afrique du Sud, son témoignage est assez éloquent.
M. Tessier : On passe pour des gens qui ne respectent pas la Coupe du monde, qui ne respectent pas le travail, qui ne respectent pas le public. La France est un peu habituée aux rubriques, comme ça, faits divers. Il y a eu le coup de boule de Zidane, le coup de main de T. Henry, les problèmes "extra sportifs" de Ribéry, enfin, bref, ça donne une impression de nausées, de trop plein, comme s'il y avait une spirale infernale et qu'on n'en sortait pas. Et puis aussi, d'une envie de se moquer un peu de nous et de l'arrogance française... des Français qui se croient les plus beaux et qui en fait se comportent de manière lamentable.
Voilà, la Coupe du monde qui devait être une fête, et c'est un véritable cauchemar quand même pour nous.
Ça fait mal.
Oui.
Ça fait mal, ça fait mal au coeur, ça fait vraiment mal au coeur, parce que c'est la France, parce que c'est le sport aussi, c'est le sport et des sportifs, que dans cette équipe, moi, je reste tout à fait convaincue qu'il y a des tas de footballeurs d'immense qualité, et on l'a vu sur des matchs précédents, il y en a quand même plein qui ont essayé de se donner, et c'est vrai que ça fait mal au coeur.
C. Jouanno, on va laisser de côté la sportive de haut niveau. Vous êtes membre du Gouvernement. L'autre grand sujet, c'est l'affaire Bettencourt. E. Woerth a annoncé que sa femme Florence allait démissionner ; qu'est-ce que vous en pensez ?
Eh bien, plusieurs éléments...
Je rappelle que Florence, son épouse, gère la fortune de L. Bettencourt.
Les activités professionnelles de son épouse sont connues de longue date, donc il n'y a rien de nouveau, ça, c'est le premier point. Le deuxième, c'est que...
Ce qui est nouveau, ce sont les enregistrements qui mettent en cause quand même indirectement ou directement le couple Woerth.
Oui, enfin, il faut voir un peu la teneur des propos de la personne qui est enregistrée, qui est un peu spéciale apparemment. Sur E. Woerth, pour bien connaître Eric, qui n'incarne pas, vraiment, le laxisme, qui est plutôt quelqu'un d'extrêmement rigoureux, qui est celui qui s'est battu contre la fraude fiscale, contre les paradis fiscaux, qui a même été interdit de séjour pendant tout un temps en Suisse, c'est un peu... tout ça fait un peu politique de caniveau, objectivement...
Mais alors pourquoi cette démission justement si on n'a rien à se reprocher ?
Moi, ce type de rumeurs, j'en ai souffert, je trouve que ce n'est pas correct, surtout dans le contexte actuel. On est en sortie de crise, on a suffisamment de problèmes comme ça pour ne pas effectivement aller créer des polémiques personnelles. Moi, enfin, ça ne fait pas longtemps que je suis en politique, mais ce n'est pas du tout ce que j'en attends objectivement...
Mais à ce moment-là, pourquoi n'aurait-elle pas dû... elle n'aurait pas dû quitter ses fonctions il y a trois ans ? Pourquoi aujourd'hui finalement, on peut se poser la question, finalement, s'ils n'ont rien à se reprocher, pourquoi démissionner aujourd'hui ?
Ça, il faut leur demander à eux, pourquoi démissionner aujourd'hui, parce qu'elle voit bien sans doute, enfin, je ne me mets pas à leur place, elle voit bien sans doute qu'il y a une polémique autour de son mari et qu'elle n'a pas envie de l'entretenir, parce qu'il y avait peut-être des éléments dont elle n'avait pas connaissance, moi, je n'en sais absolument rien, je ne suis pas bien placée pour aller juger de cette décision. Maintenant, ce qui est clair : transparence, et puis, voilà, il n'y a pas de... il faut que la transparence soit faite, mais je n'ai aucun doute, mais alors là, vraiment, je le dis en toute sincérité...
Aucun doute sur l'honnêteté du couple Woerth ?
Ah, sur l'honnêteté d'E. Woerth et du couple Woerth, aucun, parce que vraiment, je vous dis, il n'incarne pas vraiment le laxisme.
LCI, 08h20, X. Bertrand réagit sur cette affaire Bettencourt.
X. Bertrand : Moi, je connais E. Woerth, je connais F. Woerth, ce sont des personnes qui sont des personnes droites, intègres, je me flatte d'être l'ami d'E. Woerth. E. Woerth, qui plus est, est-ce qu'on découvre aujourd'hui que son épouse assumait cette fonction ? Bien sûr que non, la question que je pose, c'est pourquoi toutes les questions qu'on pose aujourd'hui au moment de la réforme des retraites, pourquoi est-ce qu'on ne les a pas posées voilà trois années.
C. Jouanno. Oui, eh bien, il dit exactement ce que je viens de dire, j'en suis désolée.
Ça prouve que vous êtes sur la même ligne, c'est déjà une bonne chose...
Non, non, non, mais moi, je ne savais pas, donc ce n'est pas... mais c'est effectivement... E. Woerth est totalement un homme très honnête, voilà, ça m'agace qu'on salisse des gens comme ça, sur la base d'enregistrements d'une personne qui donnait des conseils à madame Bettencourt, enfin, c'est assez... tout ça est assez surréaliste !
On a quand même beaucoup parlé d'exemplarité, on est très loin du compte, alors je ne mets pas toutes les affaires sur le même plan, mais il y a quelques semaines, on a eu quand même l'affaire Boutin avec 9.500 euros pour une mission, on a les cigares de C. Blanc, environ 12.000 euros, on a la condamnation de B. Hortefeux ; ça fait quand même beaucoup pour un gouvernement ou pour des gens proches du Gouvernement.
Alors tout sort en même temps, tout sort en même temps, sur ces affaires-là, on peut les prendre, mais sur B. Hortefeux...
C'est un ministre qui est condamné.
C'est un ministre qui est condamné...
Par la justice...
Vous avez vu ses propos, c'était ce qu'on appelle une blague à deux balles, on peut le dire. Mais ceci dit, ça ne fait vraiment pas en tout cas, à mes yeux, ça ne fait vraiment pas de lui un raciste, et d'ailleurs, il n'y avait pas de...
Mais ça ne fait pas non plus forcément un exemple...
Il n'y avait pas de plaignant.
D'accord. C. Boutin, 9.500 euros. C. Blanc... non, mais je veux dire par-là, c'est qu'il y a quand même un climat qui est assez difficile pour la droite. On parlait encore une fois d'exemplarité, ce sont les mots de N. Sarkozy en 2007.
Oui, l'exemplarité, absolument. Mais il est clair que pour Christian, il est préférable qu'il arrête de fumer, comme l'a dit C. Lagarde très justement récemment, non, non, il est clair que nous avons l'obligation, surtout en période difficile pour l'ensemble des Français, d'être totalement exemplaires et d'incarner un principe qui est très simple, c'est celui de la sobriété.
Alors, vous avez participé à la campagne des régionales avec, bien sûr, V. Pécresse, on a parlé d'un financement qui serait venu de madame Bettencourt, est-ce que vous pouvez nous en dire en plus.
Je ne connaissais pas la structure de financement, mais a priori, les personnes privées ont la possibilité de faire des dons dans le cadre du financement d'une campagne, donc jusque-là, rien d'illégal.
On va changer de sujet, on va parler des 2.000 écoles que vous êtes en train de passer au peigne fin. Pourquoi aujourd'hui vous vous intéressez à ces 2.000 écoles ?
Parce qu'on recense en fait tous les sites qui ont été construits sur d'anciens sites industriels, donc toutes les écoles qui ont été construites sur d'anciens sites industriels, pour identifier s'il y a ensuite des phénomènes de pollution intérieure, notamment pollution de l'air, donc pour re-vérifier ça, ça fait partie de l'ensemble des dispositions qu'on a mis dans le Grenelle pour limiter au maximum les risques liés aux pollutions et à l'environnement...
Principe de précaution ou c'est quand même un sujet qui est beaucoup plus important et beaucoup plus préoccupant ?
Ah, non, là, on est clairement dans un principe de prévention, puisque là, c'est un risque qu'on peut quantifier et identifier. Dès lors qu'on analyse les sols, on est capable ensuite de le quantifier. Le principe de précaution, c'est très différent, c'est un risque que l'on ne peut pas clairement quantifier. Je vais vous prendre un exemple très...
2.000 écoles, pourquoi ce chiffre, est-ce que c'est un chiffre... est-ce que ça veut dire qu'on va augmenter les enquêtes ?
Potentiellement, on va voir sur les r??sultats des premières analyses, on a ciblé sur les sites les plus connus, les plus identifiés, qui étaient les sites les plus importants. Ensuite, il peut y avoir une seconde étape, celle-ci est la première étape, et ça s'inscrit dans un cadre global aussi de surveillance de la qualité de l'air dans l'ensemble des écoles et des crèches qu'on va déployer à partir de 2012, ça s'inscrit dans la politique, vous savez, que je soutiens d'interdiction du bisphénol A dans les biberons, c'est ce produit qui est intégré dans les plastiques, et qui quand il chauffe, potentiellement, passe dans les liquides, et créait des problèmes de fertilité.
S'il y a le moindre risque, l'école est fermée, la crèche, vous la fermez tout de suite ?
Mesure de prévention, ça dépend de la nature du risque, je vais vous dire, ce n'est pas une réponse de normande, bien que je sois normande, mais ça dépend de la nature du risque. La fermeture n'est pas systématique, ça dépend du niveau et de sa nature.
On met combien de temps justement pour essayer d'étudier, de comprendre ce qui peut se passer dans une école, ça peut aller vite, c'est-à-dire que vous allez le faire à la fermeture des vacances ?
Non, non, non, ça prend du temps...
On aura les résultats quand ?
Progressivement, au cours des années suivantes, puisqu'il y a quand même 2.000 écoles à faire, enfin, ça prend quand même un peu de temps, ce n'est pas... La difficulté, vous savez, de la santé, des pollutions, c'est que ce sont des impacts, ça se traduit sur votre santé à moyen ou long terme, ce n'est pas immédiatement visible, ce n'est pas comme une maladie importante, comme un virus, ce n'est pas immédiatement visible, ça met du temps.
Donc on n'a pas de date précise ?
C'est dans les deux ans.
Dans les deux ans. D'accord. Une dernière question. N. Sarkozy, qui a annoncé hier à Draguignan la fin des constructions en zone à risque. Concrètement, ça veut dire quoi ?
Ça veut dire qu'on va cartographier dans l'ensemble de la France les zones très dangereuses, ce que nous n'avions pas ici, on va définir des zones qui sont des zones rouges, dans lesquelles on ne pourra plus construire, alors, on a déjà des plans de prévention, mais ils ont un défaut qui n'est pas négligeable, c'est qu'ils sous-estiment le risque, ils le sous-estiment, parce que pendant longtemps, ils ont été un peu trop négociés sur le terrain, et puis surtout, on n'a pas intégré certains risques, les changements climatiques, qui font que par exemple, en bord de mer, il va y avoir une élévation du niveau de l'eau...
Cette cartographie, elle sera prête à quel moment, qui va la réaliser ?
C'est l'État. Elle sera prête à partir de 2011.
2011, d'accord.
Et donc on doit aussi intégrer dedans des nouveaux risques, celui qu'on appelle le ruissellement, c'est ce qui s'est passé à Draguignan, c'est-à-dire, une montée extrêmement rapide des eaux, puisque là, c'est des montées en moins de deux heures, avec des phénomènes de ruissellement, parce que là, on a eu un phénomène climatique complètement atypique et complètement imprévisible.
Merci beaucoup C. Jouanno d'avoir répondu à mes questions.
Merci.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 25 juin 2010