Texte intégral
Monsieur le Secrétaire général de la Francophonie, cher Abdou Diouf
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs, Chers Amis,
Il faut parfois se fier aux apparences ! Voilà deux ouvrages imposants sur l'action politique de la Francophonie, sur son engagement en faveur de la paix et de la démocratie : quel meilleur témoignage de l'ampleur de notre travail commun dans ce domaine ? Quel meilleur témoignage de la richesse de notre réflexion, de la portée de notre action, qui vous doivent tant Monsieur le Secrétaire général, Cher Abdou Diouf ?
Je suis très heureux de vous accueillir ici ce soir, à l'occasion de la sortie de ces ouvrages commandés par l'OIF et soutenus par la France. C'est l'occasion pour moi, à quelques semaines du Sommet de la Francophonie à Montreux, de vous redire combien est importante pour mon pays la dimension politique de la Francophonie.
Car la Francophonie, c'est certes une communauté de langue et de culture, qui milite pour la diversité linguistique, le pluralisme culturel ; qui plaide pour un monde pluriel.
Mais c'est aussi, de plus en plus, une communauté politique. C'est le choix que nous avons, fait ensemble, en 2000 à Bamako, en 2006 à Saint Boniface, en nous donnant l'ambition de consolider la paix et la sécurité, d'enraciner la démocratie, de développer le respect des droits de l'Homme.
Les ouvrages qui nous réunissent ce soir, et que nous devons à la persévérance de M. Vettovaglia, témoignent de nos réalisations dans la mise en oeuvre de ce mandat politique.
L'OIF peut d'abord se prévaloir de succès dans le travail de médiation mis en oeuvre, sur le terrain, pour prévenir ou pour résoudre les conflits dans l'espace francophone, en particulier en Afrique. L'approche francophone offre une combinaison originale de dialogue et de fermeté, de solidarité et d'exigence, essentielle dans les situations de crise ou de sortie de crise. A la conférence ministérielle de décembre dernier, nous avons décidé de développer encore notre participation à la gestion de crise, en particulier notre implication dans les opérations de maintien de la paix de l'ONU. Je m'en réjouis.
L'OIF prend également une part de plus en plus active à l'accompagnement des processus électoraux. Ces ouvrages le montre bien. Notre organisation veille, en de nombreux points de l'espace francophone, à la transparence des élections, à leur contrôle par des organes indépendants et crédibles, à l'égalité de traitement des candidats et des citoyens, à l'acceptation du résultat des urnes. C'est une mission fondamentale. Les effets sont visibles sur le terrain. Je voudrais en particulier saluer l'action exemplaire qui a été menée en Mauritanie et au Tchad, mais aussi celle qui est conduite actuellement en Guinée.
La France a joué un rôle clef dans cette mobilisation de la Francophonie autour des enjeux de sécurité et de gouvernance démocratique. Mais pour que cette mobilisation se concrétise. Il fallait d'abord l'engagement sans faille du Secrétaire général, il fallait son pouvoir de conviction et d'entraînement. Il fallait son autorité morale et politique. Sans cela, j'en suis convaincu, rien n'aurait été possible.
A Montreux dans quelques semaines, nous aurons l'occasion de réaffirmer notre ambition politique. «Ambition politique», cela veut dire deux choses.
Cela veut dire que nous devons poursuivre, dans l'espace francophone, des objectifs politiques : la paix, la démocratie, les droits de l'Homme, l'Etat de droit.
La résolution des conflits et l'accompagnement des processus électoraux sont des enjeux fondamentaux. Mais je pense à deux autres combats. Celui de la justice pénale internationale, pour lequel je sais votre engagement, Monsieur le Secrétaire général. Celui de la liberté d'expression sur ce média global qu'est Internet, qui doit pouvoir s'affirmer comme un espace ouvert, universel, fondé sur le respect des droits et la tolérance.
Réaffirmer notre ambition politique, cela veut dire aussi que notre organisation doit se positionner comme un acteur à part entière sur la scène internationale, faire valoir ses vues sur les sujets qui font débat dans les grandes enceintes multilatérales ou au G20, faire entendre sa voix sur les réponses à apporter aux grands défis de notre temps.
Je pense à la régulation économique et financière, à la sécurité alimentaire, à la lutte contre le changement climatique, à la réforme de la gouvernance politique mondiale, à la lutte contre les menaces transversales, comme le terrorisme. Sur ces enjeux, qui structurent la vie politique internationale, concertons-nous davantage, adoptons des positions communes. C'est à cette condition que la Francophonie pourra peser sur les choix qui sont offerts au monde.
Cher Abdou Diouf,
Vous le savez, Nicolas Sarkozy l'a rappelé le 20 mars dernier, lors du 40e anniversaire de notre organisation, la Francophonie est et restera une priorité de la diplomatie française. Un choix politique.
La nomination de l'ancien Premier ministre et Sénateur Jean-Pierre Raffarin en qualité de représentant personnel du président de la République pour la Francophonie en témoigne. La création, à Paris, de la Maison de la Francophonie, où l'OIF s'installera très prochainement, est également la marque de notre engagement.
La Francophonie a une contribution essentielle à apporter à l'apaisement du monde, à la construction d'une gouvernance mondiale plus juste et plus solidaire. C'est la conviction de la France. Les ouvrages dont nous saluons la sortie en témoignent. Je remercie très vivement leurs auteurs. Je vous remercie, Cher Abdou Diouf, d'en avoir eu l'initiative et de nous faire l'honneur de votre présence ce soir.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 octobre 2010