Déclaration de M. Thierry Mariani, secrétaire d'Etat chargé des transports, sur la rénovation des relations sociales et l'amélioration de la compétitivité dans le secteur du transport routier de marchandises, à Paris le 18 novembre 2010.

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Circonstance : 65ème congrès de la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR), à Paris les 17 et 18 novembre 2010

Texte intégral

Monsieur le Président,
Monsieur le représentant de l'IRU,
Madame la Présidente de l'UNOSTRA,
Messieurs les Présidents des fédérations espagnole, allemande, hollandaise, italienne et finlandaise,
Monsieur Gérard Voisin,
Monsieur Dominique Riquet,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais commencer par vous dire le plaisir qui est le mien de commencer, dans ces nouvelles fonctions, par cette visite au 65e congrès de la FNTR.
J'ai souhaité en effet être présent avec vous aujourd'hui d'abord pour marquer l'intérêt que je porte au transport routier et à votre fédération.
Je connais déjà votre secteur et vos entreprises que j'ai eu l'occasion de rencontrer à de nombreuses reprises en région dans mes fonctions antérieures.
Vous venez de connaître une période difficile compte tenu de la sensibilité de votre activité à la conjoncture économique. Pour 2010, si le retour à la croissance se confirme, il n'en demeure pas moins que la progression reste encore limitée, ce qui me conduit à porter une attention toute particulière à votre secteur.
Je connais bien la place qu'occupe le transport routier dans notre économie, par les richesses qu'il crée, le nombre d'emplois qu'il représente sur l'ensemble du territoire, son rôle pour la compétitivité de notre industrie et tout simplement, dans la vie quotidienne des Français.
Le transport routier de marchandises représente 36.000 entreprises et près de 420.000 emplois directs, ce qui en fait le premier secteur économique du pays.
Nous avons eu la démonstration très concrète de ces aspects au cours des dernières semaines, à la suite des blocages des raffineries et des dépôts pétroliers. Une fois de plus, vous avez montré l'importance du transport routier et ses qualités de souplesse et de réactivité pour faire face à des difficultés majeures comme celles de l'approvisionnement des stations services. La mobilisation de vos entreprises et de vos conducteurs, parfois dans des conditions difficiles à proximité de barrages, a été déterminante pour éviter la paralysie de notre économie.
Parmi les sujets les plus stratégiques pour la modernisation de votre secteur, je considère que la compétitivité des entreprises au sein d'un marché européen ouvert est une priorité.
Votre fédération, Monsieur le Président, aura un rôle essentiel à jouer dans la mise au point et la réussite des mesures que nous devrons mettre en oeuvre.
Je note que parmi les sujets prioritaires, deux thèmes ressortent : la nécessaire rénovation des relations sociales dans votre secteur et la dimension européenne qui implique de travailler sur la compétitivité de vos entreprises.
J'ai noté que la France se distinguait par l'utilisation des temps d'équivalence alors que nos principaux voisins ont adopté les temps de disponibilité européens.
Une telle évolution est sans doute une opportunité pour les entreprises et leurs salariés, sous certaines conditions qu'il faudra déterminer ensemble.
Nous devrons ensuite nous prononcer en janvier sur le principe d'une telle réforme, dont la mise en oeuvre nécessitera en tout état de cause plusieurs mois de discussions.
En parallèle, je sais que vous menez des négociations actives avec la CNIC (Commission Nationale d'Interprétation et de Conciliation) notamment sur la mutuelle et la formation.
Je crois que les questions de compétitivité et de progrès social ne sont pas indépendantes et que la profession gagnera à avancer sur ces deux questions.
La compétitivité passe également par l'évolution de certaines normes. Je vous confirme que le Conseil d'Etat examine actuellement un projet de décret relatif au 44 tonnes pour les transports agricoles et agroalimentaires. Il fait suite aux expérimentations positives menées depuis plusieurs années dans les transports de récoltes, expérimentations dans lesquelles votre fédération s'est fortement impliquée. Cette mesure pourrait être étendue au moment de la mise en place de l'écoredevance poids lourds.
J'ajouterai également l'indispensable adaptation de la profession pour anticiper sur les enjeux de développement durable. Je sais que vos entreprises se sont engagées dans la « mutation écologique » de notre société depuis longtemps.
Votre participation active à la démarche initiée dans le cadre de la « Charte objectif CO2, les transporteurs s'engagent » en témoigne. Cette charte offre aux entreprises de transport routier de marchandises un cadre méthodologique afin de les aider à améliorer leur performance environnementale. Aujourd'hui, plus de 200 entreprises représentant 40 000 véhicules ont signé cette charte. Les engagements pris représentent une économie de plus de 75 millions de litres de gazole par an, soit 230 000 tonnes de CO² chaque année.
Je vous encourage à poursuivre dans cette voie qui vous permet de préparer l'avenir, car le transport routier va demeurer un mode de transport incontournable.
Enfin, nous devrons au cours des prochains mois travailler sur plusieurs chantiers législatifs et règlementaires. J'ai demandé à mes services de vous associer étroitement à ces travaux.
Pour terminer, je souhaite vous dire tout l'intérêt porté par le Président de la République et le Gouvernement, à l'amélioration de la compétitivité de notre économie, et en particulier du transport routier qui en est une composante essentielle. Les mesures que nous retiendront devront en particulier prendre en compte les enjeux environnementaux de demain, sur lesquels le transport routier de marchandises a déjà beaucoup progressé grâce à l'action de votre fédération.
Cela passe par un dialogue constant avec vos représentants, dialogue auquel je serai particulièrement attaché. Je souhaite, en effet, Monsieur le Président, rencontrer très rapidement tous les acteurs des transports routiers et bâtir avec vous notre programme de travail des 18 prochains mois.
Merci de votre attention.Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 19 novembre 2010