Déclaration de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre des affaires étrangères et européennes, en réponse à des questions d'actualité sur la régularité de la procédure judiciaire contre Florence Cassez au Mexique et la demande de son transfèrement en France, Paris le 15 février 2011.

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Circonstance : Réponses de Michèle Alliot-Marie à des questions d'actualité à l'Assemblée nationale, à Paris le 15 février 2011

Texte intégral

Monsieur le Député, je veux d'abord exprimer - comme chacun sur ces bancs - notre solidarité à Florence Cassez, sa famille et ses proches.
L'amitié que nous avons pour le Mexique et le peuple mexicain n'empêche pas aujourd'hui l'indignation. En effet, aucun des éléments graves qui ont pesé sur la régularité de la procédure n'ont été pris en compte.
Oui, Monsieur le Député, le Mexique est signataire de la Convention de Strasbourg, qui permet à une personne condamnée d'effectuer sa peine dans son pays. Depuis longtemps maintenant, nous avons demandé le transfèrement de Florence. Mais notre demande a été rejetée et nous ne comprenons pas pourquoi. Il s'agit d'une demande raisonnable permettant de trouver une solution humanitaire dans le cadre du droit et des conventions internationales.
Bien sûr, il existe des différences entre nos systèmes juridiques, mais c'est justement parce qu'il y a des différences que ces conventions internationales ont été établies.
Oui, Monsieur le Député, nous continuerons de demander le transfèrement en France de Florence. Tous, nous continuerons de nous mobiliser afin qu'une issue conforme à la justice et au droit soit reconnue et mise en oeuvre.
Soyez-en assurés, nous n'abandonnerons pas Florence Cassez. Nous comptons sur la solidarité de tous, sur tous les bancs, pour faire savoir aux Mexicains que nous voulons le retour de Florence en France.
Monsieur le Député, votre question me permet de marquer une nouvelle fois notre solidarité à l'égard de Florence et de sa famille et de saluer aussi la mobilisation en faveur de Florence de nombreux parlementaires sur l'ensemble de ces bancs.
L'amitié que nous avons pour le Mexique et le peuple mexicain ne peut empêcher l'indignation. Au cours de ces derniers mois, un grand nombre d'éléments ont été mis en lumière dans la procédure : montage policier, violation de la présomption d'innocence, absence d'enquête véritable, mise à l'écart de témoignages en faveur de Florence et maintien de témoignages contre elle malgré leur incohérence.
De nombreuses personnalités mexicaines, à la fois civiles et religieuses, ont d'ailleurs apporté leur soutien à Florence Cassez et appelé au respect de l'Etat de droit. Aucun de ces éléments n'a été pris en compte. Nous explorons toutes les voies de droit pour accompagner les actions que Florence Cassez décidera d'entreprendre.
Par ailleurs, j'ai écrit, hier soir, au gouvernement mexicain pour lui demander instamment que Florence Cassez bénéficie de conditions de détention qui garantissent son intégrité et sa santé.
Nous allons tous continuer à nous mobiliser pour qu'une issue conforme à la justice et au droit soit trouvée. Nous voulons que Florence Cassez soit transférée en France.
Mesdames, Messieurs les Députés, nous avons besoin de votre solidarité sur tous ces bancs. Ensemble, nous soutiendrons Florence Cassez et nous ne la laisserons jamais tomber.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 février 2011