Déclaration de M. Luc Guyau, président de la FNSEA, sur les perspectives d'une PAC rénovée, sur la place de l'agriculture dans la société et sur le syndicalisme mis en oeuvre par la FNSEA, aux Sables d'Olonne le 5 avril 2001.

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Circonstance : 55e congrès de la FNSEA aux Sables d'Olonne (Vendée) du 3 au 5 avril 2001

Texte intégral

Seul le discours prononcé fait foi
Chers amis,
Avant d'évoquer l'avenir, c'est de la situation actuelle des éleveurs que je voudrais d'abord parler. Rappelons-nous le geste fort de l'appel unitaire que nous avons lancé, à ce Congrès, aux politiques et à tous les professionnels, agricoles et ruraux, pour sauver l'élevage.
Le Premier ministre a entendu cet appel et il est prêt à nous recevoir. Souhaitons que cela débouche sur des engagements d'avenir pour les éleveurs.
Le Président de la République a aussi réagi à notre appel. Plusieurs organisations de tous bords également.
Alors, même si certains font la fine bouche et parlent d'un appel pathétique, ce qui est pathétique, c'est la détresse et le désespoir des éleveurs, et ceux qui ne comprennent pas que c'est aussi une affaire de tripes et de cur, ne méritent pas de parler en leur nom ! Les paysans jugeront !
Nous, nous organiserons la journée nationale de mobilisation, le 21 avril. Ce sera une manifestation digne et nous laisserons les tracteurs à la ferme, pour venir avec nos familles, nos proches, nos voisins, avec tous ceux qui se sentent concernés par l'avenir de l'élevage dans le pays.
Alors, soyons nombreux, faisons entendre la voix des campagnes ! Paysans, debout !
[La politique agricole, demain]
Je m'adresse à vous pour la dernière fois en Congrès en tant que Président de la FNSEA. Mon objectif n'est pas de revisiter le passé, ni de décider de l'avenir du syndicat.
Il est de vous dire ma part de vérité sur quelques enjeux essentiels pour nous, agriculteurs et syndicalistes.
Lorsque j'ai pris la Présidence de la FNSEA en 1992, l'agriculture était avant tout une affaire de spécialistes. Gérer les retombées de la réforme, préparer celles des négociations du GATT...nous avions assez à faire !
Mais, brutalement, les crises alimentaires, depuis 1996, ont complètement transformé la question agricole, en enjeu de société.
Chacun en perçoit l'importance, non seulement parce que la PAC est la première des politiques européennes, mais aussi, parce que les orientations qui seront définies, conditionneront au quotidien, nos choix alimentaires, nos territoires, notre cadre de vie.
Certains ont vu dans la seconde crise de l'ESB et celle de la fièvre aphteuse, la preuve que, décidément, la Politique Agricole Commune, dans sa forme actuelle, était complètement dépassée. Passant d'un diagnostic sommaire, à des recettes toutes faites, des responsables et des intellectuels, appellent à sortir de la PAC actuelle.
La solution ? réorienter les soutiens, développer la qualité, encourager le développement durable. Et pour tout cela, nous aurions besoin de rompre avec un productivisme que symboliserait désormais la PAC.
Que pouvons-nous en penser, agriculteurs de la FNSEA ? Ne refusons pas le débat, mais prenons le taureau par les cornes. Le productivisme ? Parlons-en !
Si rompre avec le productivisme, cela consiste à ne plus produire pour produire, mais à le faire en se tournant vers des marchés identifiés, vers les consommateurs, et bien nous sommes 100 fois d'accord !
Nous avons dit beaucoup de choses en ce sens à la FNSEA, au fil de nos rapports d'orientation, par exemple, à Angers en 1991, concernant la maîtrise des productions, ou à Epinal en 1994 sur la valeur ajoutée.
Si sortir du productivisme, cela signifie donc, que la production doit évoluer, suivant la demande des consommateurs, pour répondre toujours mieux à leurs attentes, qui le nierait aujourd'hui ?
Pas les agriculteurs, qui savent que pour exporter, ils devront faire face à des marchés de plus segmentés.
Pas les agriculteurs, qui malgré toutes les difficultés actuelles, s'engagent dans une politique de qualité - le quart de notre agriculture est sous appellation contrôlée ou sous label - et vers la traçabilité, depuis 1996.
Pas les agriculteurs, qui sont les meilleurs garants de l'identification et de l'origine des produits, que veulent les consommateurs.
Aller plus loin ? Oui, nous sommes prêts et nous en avons pris l'engagement dans ce Congrès. Qu'il s'agisse de traçabilité, ou d'agriculture raisonnée.
Si sortir du productivisme, cela signifie aussi trouver des procédés moins polluants, faire attention à ses pratiques et penser à long terme, cela fait longtemps que le mouvement est engagé !
Si sortir du productivisme, c'est rompre avec une logique de hard discount, celle que les grandes surfaces imposent aux agriculteurs, alors je dis oui !
Ce productivisme, ce n'est pas celui de l'agriculture, c'est celui de la société !
Celui de la grande distribution, celui de la guerre des prix, qui aboutit à priver l'agriculteur de la valeur de son travail ! Aujourd'hui, seulement 4% des dépenses des ménages vont à l'agriculture.
Et demain ? Encore moins ? Non !
Alors, sortir de cette spirale, celle qui broie les hommes, la valeur, l'emploi et les territoires, oui !
Mais, si le débat tronqué du productivisme, consiste à faire le procès des agriculteurs, ou à décréter dans les salons parisiens, qu'ils doivent tous se convertir à l'agriculture biologique, alors, je crie à la supercherie médiatique !
Si cela consiste à oublier que pour l'agriculture durable, ce sont d'abord les exploitations et les paysans qui doivent durer, attention !
Nos paysages seraient bien verts, mais ils seraient morts !
Mes amis, je crois que les syndicalistes de la FNSEA doivent tous prendre une part active au débat.
Le vrai, celui de l'avenir, pas celui du passéisme, ou des recettes toutes faites.
Sans rester arc-boutés sur le présent, sans refuser toute évolution. Elle nous serait alors, imposée sans nuance.
Mais, au contraire, avec l'ambition de faire des agriculteurs, des acteurs du changement. C'est bien le moins, pour des agriculteurs qui ont l'expérience de 40 années de PAC.
Ainsi, redisons à ceux qui ont la mémoire courte, que la politique agricole commune n'a cessé d'évoluer, compte tenu des équilibres économiques et des demandes de la société.
Nous avons relevé le défi de l'autosuffisance alimentaire. Puis, la PAC s'est transformée, ses outils de marché aussi.
Des changements de ces 40 années, chacune de nos familles peut en témoigner. Dans nos métiers, dans notre rapport aux marchés et à la société.
En définitive, nous avons construit en Europe, un espace agricole et alimentaire dynamique et puissant.
Et une agriculture qui nous ressemble, pas une pièce rapportée d'Amérique, mais une agriculture qui croise le territoire et l'économie.
Car c'est cela des campagnes vivantes, pas autre chose ! C'est cela, le modèle agricole européen. Celui de nos pères, celui de nos fils !
Et c'est cet équilibre, celui des hommes, des produits et des territoires, qui est mis sur la table aujourd'hui, dans les débats sur la PAC.
Alors, ne laissons pas les budgétaires, sacrifier la PAC et les OCM dans le seul souci de faire des économies. Ni préparer une renationalisation rampante.
A ce rythme, l'Europe dépenserait moins, mais serait-ce encore l'Europe, sans sa politique agricole ?
Je n'esquisserais pas les contours de l'examen à mi-parcours, d'Agenda 2000. Nos débats de ce matin et notre rapport sur la PAC, précisent assez nos positions.
Mais nous voyons bien aujourd'hui, qu'il faut tracer une nouvelle ligne de partage, entre le carcan des interventions publiques, qui peut complètement nous étouffer, et le libéralisme des marchés agricoles et alimentaires, qui peut complètement nous laminer !
Qui, aujourd'hui, oserait dire que la dérégulation complète de la production et des échanges, est positive pour l'agriculture ?
Posons la question dans les campagnes anglaises !
Et renvoyons la balle à nos amis américains, qui après avoir dérégulé à tout crin, ont multiplié les soutiens, en piétinant un Fair Act qu'ils veulent nous imposer en exemple !
Alors, qu'ils ne nous disent pas à l'OMC, que nous devons, avec eux, réduire de 10% les aides, alors qu'ils viennent de multiplier par 5 leurs soutiens !
Mais, d'un autre côté, prétendre que le salut des agriculteurs, est dans des compensations financières publiques croissantes pour accompagner la baisse des prix et pour assurer la multifonctionnalité, est également insupportable.
Alors, où est la nouvelle ligne de partage à dessiner ?
D'abord, dans la réponse aux consommateurs français et européens, puis mondiaux. Car c'est du marché et du prix de nos produits que nous voulons tirer l'essentiel de notre revenu. Nous sommes avant tout des acteurs économiques, pas des assistés professionnels !
Ensuite, dans la maîtrise de l'offre, et des démarches de filières, liées aux territoires.
Enfin, dans des partenariats économiques, avec l'amont et l'aval, et les industries agroalimentaires, pour davantage de valeur ajoutée et des prix plus rémunérateurs.
Européens engagés, les agriculteurs le sont à travers la PAC.
Mais nous ne sommes ni euro candides, ni euro pessimistes.
Euro grognons, sûrement parfois !
Dans la réalité de notre métier, nous sommes trop confrontés à Bruxelles, pour ne pas voir tous les défauts de l'Europe agricole.
Mais ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain, répondons au défi politique d'une PAC rénovée dans une Europe élargie.
Soyons à la fois, euro réalistes et euro prospectifs !
Travaillons, avec nos collègues syndicalistes européens, à construire ce modèle agricole européen, que j'ai souhaité, lors de ma Présidence du COPA, promouvoir auprès de l'ensemble des responsables professionnels et politiques de l'Europe. D'Helsinki à Lisbonne !
C'est un message fort, le cur du contrat entre les agriculteurs et la société.
[Agriculture et société]
Quelle place devons-nous occuper demain dans la société, et quelle reconnaissance pouvons-nous demander en retour ?
Nous avons certes, le sentiment de partir dans ce débat avec quelques handicaps. Nous sommes moins nombreux. Nous nous interrogeons sur nos perspectives de revenus. Interpellés rudement par la société, nous avons mal à notre image, mal à notre considération. Halte au feu !
Alors, pourquoi devenir agriculteurs aujourd'hui, et demain ? Cette question préliminaire, elle est essentielle aujourd'hui.
Mais ne nous plaignons pas de la société, comme si elle était quelque chose d'extérieur à nous-même. Alors qu'il nous revient d'y prendre toute notre place.
Ne nous plaignons pas non plus, des exigences de 300 millions de consommateurs solvables ! Tout le monde agroalimentaire veut être sur ce marché.
Non, ne rejetons pas leurs exigences : si nous savons leur répondre, nous garantissons notre marché et nous avons tout à y gagner.
Un marché, donc des revenus, des perspectives et une confiance retrouvée, une meilleure image, même. Bref, tous les éléments qu'il nous faut réunir, pour relancer l'installation, retrouver des candidats au métier.
Mais, si nous voulons être mieux compris, sachons aussi mieux écouter et comprendre les autres.
Et, pour éviter d'être corporatistes, sachons lier la légitime défense des intérêts des agriculteurs, avec un engagement citoyen au cur de la société dans laquelle nous vivons. Ces deux éléments doivent tenir ensemble.
Passons ainsi des alliances avec tous ceux, consommateurs, ruraux, avec qui nous devons agir pour l'alimentation, les territoires, l'environnement de demain.
C'est d'ailleurs pour cela que, malgré nos inquiétudes, je crois en l'avenir de l'agriculture dans les années qui viennent, car elle revient au cur des grands enjeux de société.
C'est tout cela le défi paysan : réunir toutes ces dimensions, dans notre métier. un métier à multiples facettes et à responsabilités plurielles.
A nous d'utiliser la modernité, de la maîtriser, au service de nos productions, de la qualité et de l'environnement. Car c'est possible et c'est même la voie de l'avenir, pour les agriculteurs.
Et pour la société tout entière.
Car il y aurait pire pour nous que les incompréhensions et les attaques : le silence, l'indifférence et l'oubli.
Interpellés, oui nous le sommes, et brutalement, mais c'est parce que la société attend beaucoup de nous. C'est une chance à saisir, ne la laissons pas passer !
[Le syndicalisme FNSEA]
Pour favoriser les changements nécessaires, l'Etat ne peut se passer d'un dialogue constructif et permanent avec les représentants majoritaires de la profession.
Faute de le vouloir, l'Etat pondrait des décisions bureaucratiques, inadaptées au terrain, mal acceptées par les agriculteurs.
Toute ressemblance avec des faits réels ou des mesures particulières et récentes, serait bien entendu, dans ma bouche, de pure coïncidence !
Alors, l'Etat et la profession agricole doivent construire un véritable partenariat.
Ce qui ne signifie de mettre sur le même plan, les politiques et les responsables professionnels. Notre légitimité n'est pas la même, notre rôle non plus. Et personne ne s'y retrouverait, surtout pas les agriculteurs !
Essayons de sortir d'une vision bureaucratique.
Avec un Etat qui incite, plutôt qui réprime.
Un Etat qui régule, plutôt qu'il ne dirige.
Un Etat qui encourage, plutôt qu'il ne sanctionne, notamment en matière de qualité et d'environnement.
Et à nous de trouver notre chemin entre contre-pouvoir et partenariat.
Mais bien sûr, toute la dimension politique, ne se jouera pas entre la FNSEA et le ministère de l'agriculture, mais également à deux autres niveaux.
Celui de l'Europe, qui nécessite une grande alliance des syndicats d'Europe, avec demain, ceux des PECO.
Celui du régional et du local, qui doit nous amener à mieux nous placer comme interlocuteurs des collectivités territoriales. Celles d'aujourd'hui et de demain.
Notre rapport syndical présenté hier, propose des pistes de réflexion. Le chantier, ce seront les fédérations et associations spécialisées qui le mèneront à bien.
Sachons, aussi, résister aux forces politiques qui cherchent parfois, à nous instrumentaliser. La défense professionnelle nous impose de faire la part entre les convictions politiques individuelles, et l'engagement collectif de la FNSEA, au service des agriculteurs.
Notre force, notre légitimité, nous la tirons au contraire, de notre proximité avec les agriculteurs. Au plus près des territoires. Pas des politiques ! C'est cela la FNSEA.
Notre force, est aussi de représenter les agriculteurs dans toute leur diversité. Je n'imagine pas, demain, une FNSEA qui ne représenterait qu'un bout de territoire ou qu'une partie des productions. Cela, il faudrait s'y opposer avec force !
De même, je ne conçois pas une opposition spectaculaire entre une agriculture des produits et une agriculture des territoires. Et encore moins, sur le plan syndical, entre les AS et les fédérations.
Ce n'est pas l'un ou l'autre et encore moins l'un contre l'autre ! Notre agriculture, notre syndicalisme, doit réunir les deux : c'est cela qui fait sa force et sa spécificité.
Et même si les arbitrages sont difficiles, ne cédons pas à la tentation de les éviter.
Ce serait saper les fondations du syndicalisme FNSEA et les agriculteurs, au final, en feraient les frais. Ne laissons pas à d'autres, le soin d'arbitrer des débats qui nous concernent, nous d'abord, agriculteurs et syndicalistes.
Aux " gens d'en haut " et aux " gens d'en bas ", dont il a été question dans ce Congrès, je voudrais dire qu'il est de la responsabilité de chacun, où qu'il se trouve dans nos structures, de créer ce lien sans lequel le syndicalisme ne peut exister.
Ce lien fort de l'engagement, celui des hommes et des femmes, qui partagent des combats, des convictions, des valeurs.
Des hommes et des femmes qu'il nous faut former, car le syndicalisme est aussi une formidable école de responsabilité. Les former, tout comme les agriculteurs, sur le plan professionnel, grâce aux outils de la profession comme le FAFEA, pour qu'ils puissent agir, anticiper et construire l'avenir.
Alors, à nous tous de nous rassembler. Etre syndicaliste à la FNSEA, c'est savoir fédérer. Demain, encore davantage qu'hier. Dur métier, croyez-moi !
N'ayons pas peur du débat, de la démocratie interne et sachons en rénover les formes, pour faire vivre les idées.
Mais ayons ensuite le sens de l'unité syndicale, pour être plus forts, plus cohérents, plus écoutés.
C'est le mandat que nous ont donné les agriculteurs le 31 janvier en dégageant une majorité claire aux Chambres d'Agriculture.
Grâce à cette majorité, la maison est restée debout, même si un ravalement et des travaux de consolidation sont nécessaires.
Nos Congrès successifs ont déjà dessiné des orientations pour conjuguer la FNSEA au futur. D'autres poursuivront cette uvre.
Soyons conscients du formidable brassage d'idées et de talents dont nous sommes porteurs. Remettons sur le chantier, l'ouvrage de rénovation syndicale à partir des pistes d'avenir dont nous avons débattu hier.
Soyons aussi aux côtés du CNJA, et engageons le à être ce laboratoire d'idées qui nous est plus que jamais nécessaire actuellement. Et tant mieux s'il nous bouscule.
Comme disait Bernanos, " quand la jeunesse se refroidit, le monde entier claque des dents ! "
Notre majorité électorale du 31 janvier nous donne un mandat clair : appliquer dans les Chambres les orientations définies par la FNSEA et le CNJA.
C'est l'engagement qu'ont pris tous les Présidents de Chambres élus sur nos listes, à commencer par le Président de l'APCA.
Soyez certains que c'est la volonté qui m'anime à ce titre. Et j'aurai aussi à cur de faire en sorte que les deux maisons articulent leur travail, pour les agriculteurs.
En passant de la FNSEA à l'APCA, je ne quitte pas pour autant la grande famille professionnelle agricole. L'engagement qui est le mien depuis tant d'années continue, sur un autre plan.
Mais toujours, au service des agriculteurs, de tous les agriculteurs.
Mon émotion est forte dans ce palais des Congrès des Sables, parmi les miens, dans cette même ville où, en 1980, je faisais mes premières armes comme jeune secrétaire général du CNJA...que de combats menés !
Comment vous dire tout ce que je vous dois, pour toutes ces années ? Comment vous dire tout ce que vous m'avez apporté, dans votre diversité et dans la solidarité qui a été la vôtre, la nôtre, dans tous les combats que nous avons partagés ?
C'est une sacrée traversée, et croyez-moi, les vents ont parfois été violents.
Mais, comme tous les marins du Vendée Globe et du monde, je me suis toujours efforcé de garder le cap, sans démâter. Et de ramener le bateau à bon port, avec tous ses matelots !
D'autres poursuivront, à la tête de la grande maison, les combats syndicaux. Je leur souhaite ardeur, courage, et abnégation. Hissez la grand voile, il y a tant de nouveaux rivages à découvrir !
(Source http://www.fnsea.fr, le 11 avril 2001)