Interview de Mme Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement, à RMC le 10 mai 2011, sur la polémique suscitée par Laurent Wauquiez à propos du RSA, la sécheresse, les implantations d'éoliennes et l'exploitation des gaz de schiste.

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Texte intégral

JEAN-JACQUES BOURDIN Notre invitée ce matin, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, ministre de l'Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement. Je suis obligé de regarder parce que la liste est longue. Bonjour.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Bonjour.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Merci d'être avec nous. Laurent WAUQUIEZ propose de plafonner l'ensemble des minimas sociaux à 75 % du smic. Est-ce que vous êtes d'accord ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET L'idée de différencier de mieux en mieux, de plus en plus, les revenus du travail et les revenus de la solidarité, oui, je suis pour. Mais c'est cette idée qui était à l'origine du RSA. Alors, est-ce qu'il faut aller plus loin dans la logique du RSA ?
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Ca, c'est une réponse très politique, Nathalie KOSCIUSKOMORIZET !
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Oh, non, je vous fais ma réponse à moi ! Je trouve ça normal. Si vous voulez, pour motiver les jeunes…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …non, je vous dis ça parce que ça provoque débat.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Il faut pouvoir dire et montrer à chacun que le moyen de s'en sortir c'est le travail, que les revenus de la solidarité ne sont pas une situation durable.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais c'était le but de… c'était l'objectif du RSA, non ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Mais c'est ce que je vous dis, c'est l'objectif du RSA. Alors, est-ce qu'il faut aller plus loin dans la différenciation, bon ? Parce qu'il y a ce que vous gagnez et puis il y a aussi ce que votre quotidien vous coûte, le transport pour aller travailler. Est-ce qu'il faut aller plus loin dans la différenciation ? Ca, on peut en parler. Moi, je trouve ça un peu surprenant cet espèce de tollé qu'il y autour des propositions de Laurent WAUQUIEZ. Bon, le principe qui est derrière ces propositions, je le trouve juste. La différenciation c'est quelque chose de bien. C'est malsain qu'il y ait trop de proximité entre les revenus du travail et les revenus de la solidarité.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais ce débat méritait d'être ouvert ou pas ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Mais tous les débats méritent d'être ouverts.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui !
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET C'est pas un problème d'en parler.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Bon.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Simplement, c'est vrai que c'est le principe qui est à la base du RSA. Donc, parlons de savoir si il faut réformer le RSA, mais ne faisons pas comme si c'était le RSA le problème, parce que le RSA il a justement pour objectif de faire la différence entre revenus du travail et revenus de la solidarité.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN C'est ce que fait Laurent WAUQUIEZ.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Je trouve qu'il y a un peu d'ambigüité dans la façon dont le débat s'est développé, donc je pense qu'il faut le redire.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Il y a un peu d'ambigüité dans la façon ça été présenté.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET C'est qu'il ait vraiment une différence entre les gens qui travaillent et les gens qui voudraient bien travailler.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais, n'y a-t-il pas un objectif politique d'opposer ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas, qui sont à la recherche d'un emploi ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Non, attendez…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Non ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET C'est pas un objectif politique, c'est pour le bien de tout le monde. Si vous voulez, il faut pouvoir montrer aux gens, et notamment aux jeunes, que seul le travail permet de s'en sortir. Les revenus de la solidarité c'est important, ça permet de vivre quand on n'a pas autre chose, ça permet de vivre quand on est dans l'entre-deux, quand on n'a pas trouvé de travail. Mais la société doit pouvoir dire et montrer que c'est le travail qui permet de vivre, que c'est le travail qui permet de trouver sa place dans la société. Et donc, qu'on différencie bien, pour que les choses soient claires, que c'est pas au même niveau, moi je trouve ça important.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui, et Laurent WAUQUIEZ qui veut obliger les bénéficiaires du RSA à effectuer cinq heures hebdomadaire de travaux de service social. Ca existe déjà ça, non ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Je vais vous dire, là où je suis un petit peu réservée…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …ça n'existe pas déjà ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET …c'est moi, comme maire de Longjumeau, je fais des propositions de travaux d'intérêts généraux, alors dans d'autres cadres d'ailleurs, c'est le problème de la formule, c'est que c'est une formule qui touche plutôt à la réparation pénale les travaux d'intérêts généraux. C'est toujours très compliqué à mettre en oeuvre. Il faut encadrer les personnes. Ca a l'air comme ça d'être une bonne idée, on se dit, tiens, ben oui, il va y avoir une contrepartie, on va pouvoir proposer quelques heures de travail aux gens. Bon, ça pose un problème de principe parce que ces heures ne seraient pas payées, mais en plus ça pose un problème très très concret d'organisation dans une ville, qui est que ce n'est pas simple de mettre en place quelques heures de travail.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Est-ce que vous pensez qu'un couple qui est au RSA gagne plus qu'un couple qui est au smic ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Non, c'est pas le cas ! Ceci dit, ça ne veut pas dire que… quand on est au smic, il faut prendre le transport, il faut aller travailler, donc ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas discuter du différentiel entre les revenus du travail et les revenus de la solidarité et essayer d'améliorer le différentiel pour que ce soit plus…C'est sain quand même !
 
JEAN-JACQUES BOURDIN La solution ne serait-elle pas d'améliorer le smic, le montant du smic, et le montant des salaires légèrement au-dessus du smic ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ce serait l'idéal, Jean-Jacques BOURDIN. Ceci dit, vous le savez bien, ce qu'il faut aussi…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …au lieu de niveler par le bas.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ce qu'il faut aussi c'est que tout le monde ait un travail. Et plus vous augmentez le salaire minimum, plus vous prenez des risques avec l'augmentation du coût du travail, avec les délocalisations. Vous savez bien que c'est un sujet.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais, les propositions de Laurent WAUQUIEZ ne sont-elles pas un nivellement par le bas ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Non, je crois que c'est un sujet de principe. C'est une question qui se pose depuis longtemps. Elle se posait bien avant le RSA. Elle se posait du temps du RMI. C'est une question de principe. Comment vous faites la différence, vous envoyez le signal que c'est pas la même chose d'avoir des revenus du travail et des revenus de la solidarité, et que l'objectif c'est bien d'avoir des revenus du travail ? Bon, ça, c'est normal, c'est un problème de principe. Maintenant, justement, le RSA il a été créé pour ça. Est-ce qu'on peut y travailler pour qu'il marche mieux et pour qu'il accompagne mieux les personnes vers l'emploi ? C'est une question qui est légitime de se poser.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Vous voteriez cette proposition de loi Wauquiez si vous étiez députée ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Moi, la proposition, aujourd'hui, elle n'est pas très très claire. Elle demande à être précisée. Encore une fois, creuser la différence, faire en sorte que ce soit très clair que c'est pas la même chose…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …donc, vous dites que la loi Wauquiez, il faut travailler, quoi, il faut travailler la proposition.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Je dis qu'il faut préciser. Vous voyez, c'est comme sur les travaux d'intérêts généraux, les travaux d'intérêts sociaux, encore une fois comme maire de ma ville, à Longjumeau, j'ai essayé de mettre en place différents dispositifs de ce genre-là, c'est vraiment compliqué. Il faut encadrer les personnes. En fait, ça vous prend énormément de temps. Donc, ça a l'air d'être une belle idée sur le papier, c'est assez compliqué à mettre en oeuvre quand même.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Alors, avant de parler des gaz de schiste, changeons de sujet maintenant, parlons de la sécheresse qui menace dix-neuf départements qui sont déjà en restriction d'eau.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Vingt, on a déjà vingt en restriction, oui.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN En restriction d'eau.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Et puis, ça menace l'ensemble de la France, enfin très largement.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Vous êtes inquiète, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Oui, oui, vraiment ! Pour regarder ce qui se passe en matière de sécheresse, il faut regarder deux choses : la hauteur des nappes d'eau et l'humidité de la couche supérieure du sol. Bon, aujourd'hui, les nappes d'eau sont très basses. Là, on a quatre mois, en fait, de déficit consécutif de pluviométrie. Le mois d'avril a été un mois très très sec, il a été je crois le plus sec depuis 1959. Donc, les nappes sont très basses. Et par ailleurs, la croûte superficielle du sol est très très sèche. Elle est plus sèche aujourd'hui qu'en avril 1976. Donc, oui, on est parti pour une sécheresse.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Qui pourrait ressembler à la sécheresse de 76 ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Qui pourrait… toutes les sécheresses sont différentes, si vous voulez, parce que…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui, évidemment.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Mais oui, on va sur quelque chose qui peut-être très très pénalisant. Je réunis lundi prochain le Comité sécheresse. J'ai demandé à mes collègues en charge des secteurs éventuellement concernés, mon collègue de l'Industrie, mon collègue de l'Agriculture, de mobiliser eux aussi leurs organisations pour les alerter. Et puis, on fait la synthèse lundi prochain. On va avoir des mesures fortes à prendre.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais, quelles mesures peut-on prendre face à la sécheresse ? Ca paraît…
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Il y a des mesures d'urgence et puis il y a des mesures de prévention.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN C'est-à-dire ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Les mesures d'urgence ce sont les restrictions. Il y a quelques anticipations possibles dans certains secteurs, si vous voulez.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN C'est-à-dire ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ben, par exemple, dans le secteur agricole. Alors, évidemment, plus vous prenez en amont, plus c'est facile, mais savoir que vous allez avoir un été de sécheresse, ça se prépare, bon. Et c'est pour ça que j'ai proposé à mes collègues d'essayer de prendre les devants. Et puis après, il y a des mesures de fond, parce que on ne peut pas lier tel évènement climatique au changement climatique en général, à l'effet de serre. En revanche, la multiplication des problèmes climatiques, la multiplication des sécheresses, la multiplication des ouragans, ça, on sait qu'elle est liée au changement climatique. Autrement dit, avec l'effet de serrer on va en avoir de plus en plus. Et donc, on a des mesures de fond à prendre et je prépare là le plan national d'adaptation au changement climatique. On le présentera au mois de juin. On a des mesures structurelles de réduction de notre consommation en eau.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Lesquelles, par exemple ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ah ben, moi, j'ai un objectif : -20 % de consommation en eau en 2020. Dans l'ordre industriel, la fuite des réseaux d'eau potable par exemple ? On a des réseaux d'eau potable qui fuient énormément. Donc, ça, c'est vraiment de l'eau gâchée. Les économies de consommation de plus en plus, et on peut aller plus loin. On autorise, par exemple, la réutilisation des eaux usées pour les communes. On va vers la récupération de l'eau de pluie. C'est-à-dire qu'on peut à la fois consommer moins et consommer mieux en recyclant mieux l'eau.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN 1976, je me souviens d'un impôt sécheresse. Vous étiez à peine née, 1976, Nathalie… moi, je me souviens de l'impôt…enfin, je ne payais les impôts, mais…
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Oui, c'est vrai que je ne me souviens pas.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui, eh bien oui !
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET  Mais j'en ai entendu parler, Jean-Jacques BOURDIN.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Vous en avez entendu parler de l'impôt sécheresse.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Oui, j'en ai entendu parler.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Vous pensez qu'on peut passer par là ou non ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ecoutez, on n'en est pas là.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN On n'en est pas là, non.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET On est au début du mois de mai. On est en train d'alerter tout le monde, de préparer au plus juste les mesures de restriction, et puis surtout, j'insiste, de préparer des mesures de fond parce que ça va être de plus en plus fréquent.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN On peut, selon le GIC, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, on peut prévoir jusqu'à 77 % d'énergies renouvelables en 2050.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Hmmh, hmmh !
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Ca veut dire par là que l'énergie renouvelable est une énergie d'avenir, c'est confirmé par le GIEC. On va en parler dans deux minutes.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Mais c'est vrai ! Et en plus, c'est une énergie qui s'accompagne d'emplois et d'emplois non délocalisables.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Eh ben, voilà ! Voilà ! Alors, simplement, il va falloir faire des investissements considérables.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Hmmh !
 
JEAN-JACQUES BOURDIN On va en parler dans deux minutes, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET. Et nous parlerons ensuite, puisque ça s'enchaîne bien, des gaz de schiste.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET est notre invitée. On a besoin d'énergie, et on a besoin d'énergies renouvelables. Et il parait qu'en 2050 on pourra tabler sur 77 % d'énergies renouvelables, qui remplaceraient le pétrole, par exemple.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Par exemple. 77 % au niveau mondial. Après, les régions sont plus ou moins bien positionnées.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui, bien sûr, en fonction des régions. Mais la France, parlons de la France, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET. Des éoliennes, tiens. Votre plan éoliennes offshore.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Mon plan éoliennes offshore en mer.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Où en est-il ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ecoutez, il est lancé dans les semaines qui viennent. C'est un appel à projets de 3 gigawatts. Trois gigawatts c'est plusieurs centaines d'éoliennes offshore. On va les implanter…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …ça représente quoi 3 gigawatts par rapport à une centrale nucléaire, par exemple ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ah ben, une centrale nucléaire c'est 900 mégawatts, 1 300, ou sur un EPR un peu plus. Donc, c'est deux EPR, par exemple.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Deux EPR.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Trois gigawatts, c'est deux EPR, grosso modo, un peu moins de deux EPR.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Grâce aux éoliennes.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Et grâce aux éoliennes, ce sont des assez grosses bêtes les éoliennes offshore, les éoliennes en mer. On les implante à 15 km des côtes, on a la chance d'avoir un plateau continental très plat. Donc, on les voit très peu.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Cinq sites choisis.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Il y a cinq sites choisis sur la façade ouest. Et mon enjeu, c'est qu'on soit le champion mondial de l'éolienne offshore. On a pris du retard sur l'éolienne offshore, on a pris du retard sur le photovoltaïque, ça été le problème d'ailleurs, la raison pour laquelle on a réformé notre système de soutien, c'est qu'l y avait trop d'équipements qui étaient importés. Moi, je veux que les éoliennes en mer on les produise en France. On a les technologies pour le faire, les turbines, la résistance, les matériaux ; on a les ports aussi, pour faire y compris les équipements de service, les bateaux de pose – c'est très important ; les équipements de maintenance. Et pour le moment, il n'y a pas vraiment de filière mondiale très développée. On peut être les champions.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais, même des éoliennes en mer…
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET On peut créer énormément d'emplois en France avec l'éolienne offshore. Et l'appel à projets…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …vous avez les investisseurs pour ça ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET On a les investisseurs, on a des industriels très motivés, et on organise l'appel à projets de telle sorte à ce que les industriels français soient motivés et motivés à créer de l'emploi en France, voilà, je le dis très clairement.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Ces cinq parcs d'éoliennes naîtront quand, seront installés quand, seront en fonction quand, en activité quand ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Oh ben, là, on lance l'appel à projets, donc d'ici la fin du mois de mai, le début du mois de juin. Et l'idée c'est qu'en 2015, au plus tard, elles sont là. Et après, on en relance d'autres.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Des éoliennes au large des plages du Débarquement ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Attendez, après on relance d'autres.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Au large des plages du Débarquement ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Dans le grenelle de l'environnement, on a un engagement de 6 gigawatts, là c'est 3 gigawatts, c'est la première tranche. Donc, il y aura aussi une deuxième tranche.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Au large des plages du Débarquement, des éoliennes ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ecoutez, vous prenez une allumette, vous la tenez, une petite, vous la tenez au bout de votre bras, vraiment le plus loin possible de votre visage, c'est ce que vous voyez quand vous voyez un éolienne offshore qui est à 15 km. Donc, vous voyez, en fait, vaguement une brume sur l'horizon.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Donc, au large des plages du Débarquement.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Donc, aussi au large des plages du Débarquement. Il y a cinq sites qui ont été sélectionnés. Ils sont connus. On les trouve sur le site internet du ministère. Ca n'est pas pénalisant pour le paysage, je le dis très clairement. Je demande à chacun, ceux qui ont un doute, de faire le test avec l'allumette en la tenant à distance, voilà. On voit bien que c'est possible, quand même.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Bien, parlons des gaz de schiste, Nathalie KOSCIUSKOMORIZET.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Oui.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Sans information, sans consultation, le gouvernement français a donné le droit à des sociétés nationales et étrangères d'explorer le sous-sol français. Vous êtes d'accord avec moi.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Oui, et c'était une erreur, je l'ai dit tout de suite dès que j'ai eu connaissance.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN C'était une faute de Jean-Louis BORLOO ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ce sont les autorisations qui ont été données en mars 2010, qui de mon point de vue n'auraient pas dû être données. Alors, elles ont été données de manière régulière, mais ça prouve d'ailleurs qu'il faut réformer le code minier, parce qu'on peut donner trop facilement des autorisations sans consulter le public. Le droit de l'explorateur prévaut en quelque sorte sur le droit des territoires, et je crois qu'il faut rééquilibrer. Je suis pour la réforme du code minier. Et par ailleurs, je pense qu'il faut revenir en arrière, il ne faut pas mettre en oeuvre ces autorisations qui amèneraient la fracturation hydraulique des technologies qui aujourd'hui relativement mal maîtrisées, et qui a montré des dégâts aux Etats-Unis.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Nous allons revenir sur la proposition de loi qui va être débattue à l'Assemblée nationale, proposition de loi UMP, mais franchement êtes-vous favorable à l'interdiction de l'exploration et de l'exploitation des gaz et huiles de schiste ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ah ben, oui, et je l'ai dit.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Quelle que soit la technique utilisée ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Jean-Jacques BOURDIN, je dis depuis janvier, depuis janvier et je suis heureuse que le Premier ministre m'ait donné raison là-dessus, que ces autorisations ont été données trop rapidement, et que la fracturation hydraulique n'est pas une technologie que nous voulons utiliser en France.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui, mais, quelle que… je vous pose une question précise.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Et je réponds à votre question précise.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Attendez…
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Il n'y a pas…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …quelle que soit la technique utilisée, oui ou non ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Jean-Jacques BOURDIN, c'est une fausse question.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Pourquoi ? Pourquoi ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Le gaz de schiste en lui-même c'est du gaz, il n'est pas différent de n'importe quel autre gaz. Ce qui pose un problème c'est la technologie utilisée. Aujourd'hui, il n'y a qu'une technologie utilisée pour exploiter le gaz de schiste, il n'y en a pas trente, il y en a qu'une : c'est la fracturation hydraulique. La fracturation hydraulique on n'en veut pas.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Beaucoup d'eau, des quantités phénoménales d'eau.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Donc, cet après-midi…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN … des produits chimiques. Vous les connaissez les produits chimiques ? Toujours pas !
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Les parlementaires voteront, et ça été, c'est une procédure qui a été accélérée sur la proposition du gouvernement, une proposition de loi qui interdit la fracturation hydraulique. Moi, ça me convient. La fracturation hydraulique nous pose problème…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …et si une autre technique est avancée ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Eh bien, écoutez, il n'y en a pas. Pour le moment, il n'y en a pas !
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais, on va nous dire, mais non, on va nous…
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Mais vous ne pouvez pas par principe dire…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …ah, est-ce que c'est une question de choix de société, justement ? Alors, là, j'aimerais avoir votre avis.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Alors, là-dessus, moi, oui, je voudrais aller un peu plus loin.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Allez-y !
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET C'est que de toute façon indépendamment de la technologie utilisée, l'ouverture d'un nouvel âge d'énergies fossiles, par exemple celui du gaz de schiste…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …oui, vous êtes favorables à l'ouverture de ce nouvel âge d'énergies fossiles ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET … ne semble pas indiquer au niveau mondial. Après, suivant les pays, je comprends que ça se pose différemment.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais en France ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Quand vous êtes importateur, substituer à l'importation une production nationale, pourquoi pas ?
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Pourquoi pas.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Mais en France, je le dis très clairement, aujourd'hui, non.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Pourquoi pas.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Mais non, mais non, parce que aujourd'hui c'est de la fracturation hydraulique. Je suis contre la fracturation hydraulique. On a vu les résultats de la fracturation hydraulique aux Etats-Unis, il y a des risques pour les nappes phréatiques. C'est des risques que nous ne voulons pas prendre, qu'on affecte en France.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Les industriels auront deux mois pour dire à l'Etat quelle technique il compte utiliser, et si ils précisent qu'ils feront de la fracturation hydraulique, leur permis sera annulé. Oui, mais, j'imagine que les industriels vont trouver…
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET …mais non !
 
JEAN-JACQUES BOURDIN … vont trouver un autre discours, non ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Mais Jean-Jacques BOURDIN, ça, ça sert à rester dans la légalité. Il faut que tout le monde le comprenne, bon. Ces permis ont été accordés…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …ils ne vont pas déclarer la fracturation, les industriels, ils ne sont pas stupides.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Mais, attendez, laissez-moi vous expliquer.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui !
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ces permis ont été accordés par Jean-Louis BORLOO sans préciser la technologie, bon, mais il n'y a qu'une technologie possible pour exploiter les gaz de schiste, mais sans préciser la technologie. Donc, quand on fait une proposition de loi, on ne peut pas dire qu'on interdit l'exploitation des gaz non conventionnels, personne ne sait ce que ça veut dire juridiquement. Il faut qu'on interdise une technologie. Alors, on interdit la fracturation hydraulique, mais la facturation hydraulique, les permis qui ont été donnés ne disent pas que c'est elle qu'on utilise. Donc, on a besoin de faire dire, « oui, j'ai l'intention d'utiliser la facturation hydraulique ».
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Et si les industriels vous disent, ah ben, on va utiliser le carottage vertical, tiens, par exemple ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ben, ils peuvent toujours le dire, ça ne marche pas.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Ben, comment ça marche pas ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Mais écoutez, ils le disent eux-mêmes, il n'y a qu'une technologie.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais, là, on va accorder les permis.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Attendez !
 
JEAN-JACQUES BOURDIN On va dire carottage vertical, on va accorder les permis.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Mais, Jean-Jacques BOURDIN, ça ne sert à rien. Le carottage vertical ne permet pas d'exploiter le gaz de schiste. Ils le disent eux-mêmes les industriels, il n'y a qu'un moyen aujourd'hui d'exploiter le gaz de schiste, c'est la fracturation hydraulique. Et la fracturation hydraulique, on l'interdit, voilà, c'est aussi simple que ça.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Vous l'interdisez formellement.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET C'est l'article 1 de la proposition de loi qui est débattue ce soir, à l'Assemblée nationale.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Des amendements vont être avancés.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET On interdit la fracturation hydraulique.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Vous savez qu'il y a un débat au sein même de l'UMP et ailleurs.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Moi, je suis pour l'interdiction de la fracturation hydraulique.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Tout le monde est sur le même terrain au gouvernement ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ah oui !
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Il y a unanimité ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Oh ben, il y a eu un débat à l'intérieur du gouvernement, mais enfin le Premier ministre m'a donné raison sur l'interdiction de la fracturation hydraulique. C'est l'article 1 de la proposition de loi qui est débattue cet après-midi. Et je suis fière et heureuse d'avoir obtenu l'arbitrage là-dessus, parce que j'y tiens beaucoup. Je crois que ces permis n'auraient pas dû être accordés.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais, si l'on trouve d'autres techniques, si les industriels…
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Je crois qu'il faut en plus maintenant réformer le code minier. Une évaluation environnementale, ça se fait avant d'accorder les permis, et pas après d'accorder les permis, voilà. On a dû suspendre les permis le temps de faire l'évaluation environnementale, c'est pas bien, c'est pas comme ça qu'il faut faire. Il n'aurait pas fallu accorder les permis. Maintenant, ça ne va plus pouvoir se faire et c'est mieux.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais, j'imagine que les industriels découvrent une autre technique.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Mais ça n'existe pas !
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui, enfin si un jour ça peut exister, non ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Alors, écoutez, il faudra m'expliquer comment.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Bon ! 8 h 55, nous sommes avec Charles MAGNIEN pour savoir ce que pensent les auditeurs de RMC. Charles.
 
CHARLES MAGNIEN Bonjour. Et cette question de Bertrand, qui est dans le Val d'Oise, et qui vous demande « Quel est votre candidat favori pour la primaire d'Europe Ecologie Les Verts ? ».
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ecoutez, je ne me prononce pas sur les primaires des autres.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais enfin, vous aimez l'environnement, vous le défendez.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Oui, je défends l'environnement
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Vous le défendez, donc vous avez un avis sur la question.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET J'ai un avis. Je pense qu'il ne faut pas de candidature spécialisée en matière d'écologie, je l'ai toujours dit. Moi, mon combat ça été…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …des candidats aux législatives, mais pas…
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Mon combat ça été d'écologiser un grand parti politique de l'intérieur plutôt que d'aller politiser l'écologie dans une mouvance…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …oui, vous pensez qu'il est écologisé votre grand parti de l'intérieur ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Oui.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Vraiment ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Attendez, la charte constitutionnelle de l'environnement, le grenelle de l'environnement, qui l'a fait ? C'est les Verts ? Les Verts, ils étaient au gouvernement du temps de JOSPIN, entre 97 et 2002. Vous vous souvenez vraiment d'une révolution environnementale à l'époque ? Non. Eh bien, moi, je ne m'en souviens pas. Et pourtant, c'est pas comme la sécheresse de 76, j'avais pas trois ans. Donc, ça a l'air d'être une bonne idée sur le papier, on se dit il y a un parti spécialisé, ça va aider à faire avance les choses. C'est pas vrai, ça sert de parti alibi. Donc, je veux dire, moi, je ne porte pas de jugement sur les personnes, chacun est bien libre de faire comme il veut.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Vous préféreriez qu'il n'y ai pas… vous estimez qu'il ne devrait pas y avoir…
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET …moi, je ne crois pas aux candidatures spécialisées…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN … il ne devrait pas y avoir un candidat écologiste à la présidentielle ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Je ne crois pas aux candidatures spécialisées, et je ne crois pas que ça aide l'écologie parce que ça sert d'alibi pour les grands partis pour dire comme il y a la candidature spécialisée, nous on n'en fait pas. Et en ce moment, ça sert d'alibi au Parti socialiste pour ne rien dire sur l'écologie.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, puisqu'on parle d'écologie et d'économie, est-ce que vous êtes favorable à une limitation de vitesse à 120 km/h sur l'autoroute, baisser la vitesse autorisée, franchement ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET On a demain un comité de sécurité routière autour du Premier ministre.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Et c'est pour ça que je vous pose la question.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Eh ben, oui, vous verrez demain les annonces.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Non, non, mais vous, vous y êtes favorable ou pas ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Moi, je ne fais pas de préannonce la veille du jour où le Premier ministre tient un comité de sécurité routière.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Donc, on va passer à 120 ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Le Premier ministre tient demain un comité de sécurité routière.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN On va passer à 120.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Invités du mardi 10 mai 2011 Département Veille et Ressources d'informations – 01.42.75.54.58 16 Je suis sûre que vous l'écouterez très très attentivement et que vous passerez tout jeudi matin à commenter.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Et je suis certain que nous allons passer à 120, c'est faux ou vrai ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Je ne réponds pas à cette question, Jean-Jacques BOURDIN.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Bon ! La réponse est évidente, donc.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Non, elle n'est pas évidente du tout.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Vous y êtes favorable, non mais vous…
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET …je réponds juste par principe à cette…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN …non mais vous, non, non, mais vous, vous, vous y êtes favorable ou pas à baisser la vitesse autorisée ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Mais, Jean-Jacques, c'est…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Je vous pose la question.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Eh bien, je vous réponds, le Premier ministre tient demain un comité de sécurité routière, je n'ai pas à déflorer les propositions.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN A titre personnel ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Et à titre personnel, moi, je suis ministre du gouvernement, quand même le titre personnel c'est compliqué !
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Bon ! La question politiquement concrète pour terminer, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET. Vous souvenez du 10 mai 81 ? Vous étiez toute jeune, vraiment je ne vais pas dire votre âge, mais vous étiez vraiment toute jeune.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Honnêtement, je ne me souviens pas. Vous pouvez dire mon âge, j'allais avoir huit ans.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Huit ans !
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Et franchement, la politique ce n'était pas mon sujet. Non mais, je vois avec intérêt tous les reportages qu'il y a en ce moment, je me souviens du 10 mai…
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Pourquoi tant de nostalgie d'ailleurs, selon vous ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ecoutez, il faut le demander aux nostalgiques. Voyez-vous, les faits, l'histoire est comme ça. D'ailleurs, j'observe quelque chose, au moment du 10 mai 81, c'est pas dans mon souvenir mais de ce que j'en ai vu, il y avait des gens qui étaient très très raidis d'un côté et de l'autre. On est très ferme sur ses positions.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Et Christine LAGARDE avait voté François Mitterrand.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Chacun…il y avait ceux qui étaient pour et ceux qui étaient contre.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN … ça vous a surpris ?
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Et puis après, à la relecture de l'histoire, on se rend compte que les excessifs d'une époque sont souvent les sots de l'époque qui suit.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Le excessifs de tous bords.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Et j'invite chacun, et notamment au Parti socialiste en ce moment, à méditer cette pensée sur les jugements qu'ils portent sur Nicolas SARKOZY.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais dites-moi, les excessifs, vous en avez aussi à l'UMP, non, des excessifs.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET On en a partout, c'est dans le tempérament des uns et des autres.
 
JEAN-JACQUES BOURDIN Merci. Merci Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET.
 
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Merci.
 Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 25 juin 2011