Texte intégral
Monsieur le Président, vous avez bien introduit par vos propos mon échange avec vous cet après-midi.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les conseillers, Mesdames et Messieurs, je suis honorée dêtre conviée par votre Assemblée pour la présentation de votre projet davis. Cette invitation est dautant plus à propos que nous sommes en pleine célébration de lannée des Outre-mer, lobjectif de cette année 2011 étant de mieux faire connaître les atouts de nos territoires.
Le développement des énergies renouvelables en est un et je constate que vous en avez pris toute la mesure dans vos travaux. Je vous remercie pour la qualité de ce rapport. Vous avez raison de le souligner, Monsieur le Président : cest un enjeu stratégique pour nos territoires pour les prochaines années à venir. Je vous félicite pour la qualité de ce projet davis qui fait un constat et des propositions que je partage tout à fait. Jen profite pour saluer son auteur que je connais bien, M. Patrick Galenon, qui marque ainsi son arrivée dans votre Conseil. Jai eu beaucoup déchanges avec lui en Polynésie mais sur dautres sujets.
LOutre-mer présente deux visages. Il connaît une très forte - le rapporteur vient de le rappeler - dépendance aux énergies fossiles et, en même temps, il possède le plus fort taux de pénétration en énergies renouvelables. Les systèmes énergétiques ultramarins ne bénéficient pas de lénergie nucléaire et reposent donc sur des énergies fossiles, chères, voire très chères compte tenu des coûts dimportation, et polluantes, telles que le fuel ou le charbon.
Cette dépendance aux énergies fossiles séchelonne de 40 % pour la Guyane à quasiment 100 % pour Saint-Pierre et Miquelon ou Saint Barthélémy. La solidarité nationale, au travers de la contribution au service public de lénergie permet néanmoins à nos concitoyens dOutre-mer de bénéficier du même tarif que ceux résidant sur le territoire hexagonal.
Pourtant, et votre rapport le montre bien, nos territoires dOutre-mer sont en avance au niveau du mix énergétique pour la part des énergies renouvelables. De plus, ils ont les moyens datteindre rapidement une excellence énergétique puisque leur potentiel de développement est particulièrement important. Jen veux pour preuve les différents types dénergies que nous développons en Outre-mer, notamment avec les énergies marines. Elles sont considérées comme le nucléaire de demain. Elles sont stables, inépuisables, propres, et lOutre-mer en expérimente plusieurs avec lénergie houlomotrice, les hydroliennes et lénergie thermique des mers ; la géothermie qui pourrait, à terme, fournir le quart des besoins de la Martinique et de la Guadeloupe, la biomasse, pour ce qui concerne la forêt guyanaise, ou les algues de nos mers chaudes, et léolien. Cest spécifiquement pour lOutre-mer et ses fréquents cyclones quont été inventées les éoliennes rabattables. Enfin, lhydraulique avec des barrages classiques comme celui de Petit-Saut en Guyane, mais aussi les stations de transfert dénergie par pompage, cest-à-dire la pile de demain.
Dune façon générale, je rappelle les principaux engagements du gouvernement en matière dénergies renouvelables et leur déclinaison Outre-mer. Vous lavez rappelé, Monsieur Galenon, cest le Grenelle de lenvironnement qui reste le cadre fondateur. En effet, cest dans ce texte que le gouvernement a posé lobjectif dautonomie énergétique des départements dOutre-mer. Les décisions du Conseil interministériel de lOutre-mer du 6 novembre 2009, présidé par le Président de la République, Nicolas Sarkozy, ont confirmé cet objectif de parvenir dans nos départements dOutre-mer à lautonomie énergétique dès 2030, avec une étape intermédiaire de 50 % dénergies renouvelables en 2020.
Le gouvernement a largement poussé au développement des énergies solaires et éoliennes en fixant des tarifs de rachat avantageux. À cet égard, il est incontestable que le Comité interministériel de lOutre-mer a contribué à donner une impulsion forte pour accompagner, dans les limites techniques imposées par le réseau non interconnecté, le développement de ces énergies renouvelables intermittentes.
Il a aussi largement oeuvré pour amplifier leffort de maîtrise de la consommation électrique. Implantation massive de chauffe-eaux solaires, campagne pour la promotion de lampoule basse consommation, campagne de communication ont permis de maîtriser laugmentation de la demande en énergie et je rappelle que la meilleure énergie est celle quon ne consomme pas.
Au-delà des mesures concrètes prises pour lensemble des énergies renouvelables, jen citerai quelques-unes parmi les plus significatives : le tarif dachat de lélectricité géothermique a été relevé à cent trente euros le mégawatt et un Comité national de la géothermie a été créé ; le gouvernement a valorisé les déchets de lexploitation de la canne à sucre, la bagasse est désormais utilisée comme biomasse pour produire de lénergie. À cet égard, le Premier ministre, lors dun déplacement à La Réunion, a décidé daugmenter de manière sensible la prime à la bagasse qui a permis daugmenter le revenu des planteurs de 17 %. Ce nest pas négligeable, car il sagit dune enveloppe de près de vingt huit millions consacrés en 2009 à cette prime à la bagasse.
LAdeme a lancé plusieurs appels doffres dont un concernant léolien spécifique à lOutre-mer ou un appel à projet pour les énergies marines.
Des investissements davenir permettent un financement majeur de la recherche dans ces domaines. Je veux parler de lénergie thermique des mers avec le projet de DCNS en Martinique ou le projet de réseau intelligent Millener à La Réunion qui en sont la preuve.
Sur le terrain de linnovation, je souligne lexpérience de GERRI qui monte en puissance à La Réunion. En effet, le gouvernement soutient depuis plusieurs années ce projet GERRI porté par les collectivités locales et les forces vives de lîle. Son objectif est de faire de La Réunion « le premier territoire au monde dici 2030 dintégration dans une société de toutes les innovations environnementales intéressant à la fois la mobilité, lénergie et ses usages, lurbanisme, la construction et le tourisme ».
Je me suis déplacée à La Réunion le 17 mai dernier pour installer le GIP de GERRI qui donne une organisation institutionnelle à cette initiative portée par lÉtat. Les premiers résultats sont là. Ainsi, lon peut déjà noter lessor du photovoltaïque - et je sais que vous attendez une réponse de ma part - lexploitation de la bagasse, les tests en matière de stockage dénergie menés par EDF ou encore le développement des énergies marines. La Réunion atteint aujourdhui 34 % dénergies renouvelables dans son mix énergétique.
Venons-en maintenant à un sujet auquel je sais que vous êtes sensibles et sur lequel je me suis particulièrement investie au cours des derniers mois : ladaptation des mesures du secteur photovoltaïque pour lOutre-mer. Le développement du photovoltaïque a été victime de son succès. Au niveau national, des tarifs dachat très avantageux ont créé un afflux considérable de projets - la situation était devenue ingérable -, les dispositifs fiscaux daide au secteur photovoltaïque ont créé des effets daubaine, déséquilibré lutilisation des aides fiscales et créé des conflits dusage du foncier, en particulier avec les agriculteurs. Une remise en ordre était inévitable et le gouvernement sy est attaché.
Pour autant, le développement du photovoltaïque reste un élément déterminant du développement des énergies renouvelables. Alimenté par les travaux de la commission Baroin, créée à cet effet, le gouvernement retiendra prochainement - je vous lannonce - un dispositif adapté qui réponde aux spécificités de ces territoires, et ce autour de quelques principes : lassociation du stockage dans les appels doffres spécifiques à lOutre-mer ; le choix de petits projets créateurs demplois plutôt que de grandes fermes consommatrices de foncier agricole ; la prise en compte des spécificités climatiques et sismiques de nos territoires dOutre-mer, notamment sur les techniques de pose, et le maintien dune aide publique à linvestissement dans les sites isolés où la solution photovoltaïque est la seule crédible pour un accès à lénergie. Tels sont les contours des travaux de la commission Baroin, qui devrait rendre ces décisions publiques dans les tout prochains jours.
Avant de conclure mon propos et de souligner la qualité de vos propositions, je souhaiterais faire trois observations liées à lessor des énergies renouvelables. Je considère que, grâce à ce savoir-faire, les Outre-mer constituent des têtes de pont potentielles de la France sur le marché des énergies renouvelables. Ces technologies innovantes sont adaptées au contexte îlien ou côtier dont le marché mondial est colossal et en forte augmentation. Les progrès effectués dans ce domaine, notamment dans les énergies marines, mais également dans la biomasse ou la géothermie, nous placent en position compétitive pour un rayonnement international. Les Outre-mer ont une carte à jouer et doivent pouvoir la saisir très rapidement.
La seconde observation tient à un volet du secteur qui passe trop souvent au second plan, à savoir la maîtrise de lénergie et lautoconsommation. Face à la forte croissance de la demande en énergie que connaissent nos territoires dOutre-mer du fait de leur développement économique et du besoin déquipement des foyers, pour passer de nos objectifs de 50 % à plus de 100 % dautonomie énergétique, il faudra une politique forte de maîtrise de la demande. Cette politique énergétique par défaut - si jose dire - doit être prise en compte à la fois par le gouvernement, mais aussi par les acteurs locaux qui ont souhaité exercer la compétence énergétique. Larticle 73 de la Constitution offre désormais cette possibilité et permet, par lhabilitation, à nos collectivités lexercice de cette compétence. Les conseils régionaux de Martinique et de Guadeloupe ont par habilitation souhaité exercer des responsabilités plus grandes dans ce domaine. Et, sagissant de la mise en place de la collectivité unique de Martinique et Guyane, le texte a été adopté, ce matin, au Parlement.
Dans cet esprit, il faut travailler sur lautoconsommation qui consiste à séquiper pour produire sa propre énergie. Si les investissements en la matière sont encore faibles, malgré limportance des aides de lÉtat, je suis convaincue que les progrès sur les performances des matériaux permettront à lavenir une baisse du coût de ces équipements.
Enfin, lappui de lÉtat dans la recherche développement est appelé à sintensifier. LÉtat continuera à accompagner fortement tous les progrès de recherche et développement - cela fait écho à lune des propositions de votre projet davis - non seulement via les fonds démonstrateurs de lAdeme mais également via les investissements davenir. La recherche dans le domaine du stockage, par exemple, est une priorité puisque cest la clé qui permettra de saffranchir du seuil fatal des 30 % dénergie admissible sur le réseau. Parmi les propositions de votre projet davis, jai également retenu des pistes intéressantes comme la mise en place, pour chaque territoire, dun comité de pilotage régional qui élaborera un schéma énergétique global. Cette organisation, au plus près du terrain, permettra sans nul doute de mieux suivre les réalisations et de prendre les décisions en temps réel.
En conclusion, je ne peux que me féliciter avec vous de leffervescence créative qui règne en matière dénergies renouvelables Outre-mer car cest une chance pour notre pays. Dans un certain sens, le titre de votre projet davis résume bien létat desprit qui nous anime. Je peux vous assurer que le laboratoire ne manque pas didées. Je suis persuadée quavec la mobilisation de chacun de nos territoires, le fort soutien de notre gouvernement, le développement de nouvelles technologies, lobjectif ambitieux dautonomie énergétique pour lOutre-mer nest pas une chimère, mais bien une réalité à portée de génération. Je vous remercie de votre attention.Source http://www.lecese.fr, le 26 juillet 2011
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les conseillers, Mesdames et Messieurs, je suis honorée dêtre conviée par votre Assemblée pour la présentation de votre projet davis. Cette invitation est dautant plus à propos que nous sommes en pleine célébration de lannée des Outre-mer, lobjectif de cette année 2011 étant de mieux faire connaître les atouts de nos territoires.
Le développement des énergies renouvelables en est un et je constate que vous en avez pris toute la mesure dans vos travaux. Je vous remercie pour la qualité de ce rapport. Vous avez raison de le souligner, Monsieur le Président : cest un enjeu stratégique pour nos territoires pour les prochaines années à venir. Je vous félicite pour la qualité de ce projet davis qui fait un constat et des propositions que je partage tout à fait. Jen profite pour saluer son auteur que je connais bien, M. Patrick Galenon, qui marque ainsi son arrivée dans votre Conseil. Jai eu beaucoup déchanges avec lui en Polynésie mais sur dautres sujets.
LOutre-mer présente deux visages. Il connaît une très forte - le rapporteur vient de le rappeler - dépendance aux énergies fossiles et, en même temps, il possède le plus fort taux de pénétration en énergies renouvelables. Les systèmes énergétiques ultramarins ne bénéficient pas de lénergie nucléaire et reposent donc sur des énergies fossiles, chères, voire très chères compte tenu des coûts dimportation, et polluantes, telles que le fuel ou le charbon.
Cette dépendance aux énergies fossiles séchelonne de 40 % pour la Guyane à quasiment 100 % pour Saint-Pierre et Miquelon ou Saint Barthélémy. La solidarité nationale, au travers de la contribution au service public de lénergie permet néanmoins à nos concitoyens dOutre-mer de bénéficier du même tarif que ceux résidant sur le territoire hexagonal.
Pourtant, et votre rapport le montre bien, nos territoires dOutre-mer sont en avance au niveau du mix énergétique pour la part des énergies renouvelables. De plus, ils ont les moyens datteindre rapidement une excellence énergétique puisque leur potentiel de développement est particulièrement important. Jen veux pour preuve les différents types dénergies que nous développons en Outre-mer, notamment avec les énergies marines. Elles sont considérées comme le nucléaire de demain. Elles sont stables, inépuisables, propres, et lOutre-mer en expérimente plusieurs avec lénergie houlomotrice, les hydroliennes et lénergie thermique des mers ; la géothermie qui pourrait, à terme, fournir le quart des besoins de la Martinique et de la Guadeloupe, la biomasse, pour ce qui concerne la forêt guyanaise, ou les algues de nos mers chaudes, et léolien. Cest spécifiquement pour lOutre-mer et ses fréquents cyclones quont été inventées les éoliennes rabattables. Enfin, lhydraulique avec des barrages classiques comme celui de Petit-Saut en Guyane, mais aussi les stations de transfert dénergie par pompage, cest-à-dire la pile de demain.
Dune façon générale, je rappelle les principaux engagements du gouvernement en matière dénergies renouvelables et leur déclinaison Outre-mer. Vous lavez rappelé, Monsieur Galenon, cest le Grenelle de lenvironnement qui reste le cadre fondateur. En effet, cest dans ce texte que le gouvernement a posé lobjectif dautonomie énergétique des départements dOutre-mer. Les décisions du Conseil interministériel de lOutre-mer du 6 novembre 2009, présidé par le Président de la République, Nicolas Sarkozy, ont confirmé cet objectif de parvenir dans nos départements dOutre-mer à lautonomie énergétique dès 2030, avec une étape intermédiaire de 50 % dénergies renouvelables en 2020.
Le gouvernement a largement poussé au développement des énergies solaires et éoliennes en fixant des tarifs de rachat avantageux. À cet égard, il est incontestable que le Comité interministériel de lOutre-mer a contribué à donner une impulsion forte pour accompagner, dans les limites techniques imposées par le réseau non interconnecté, le développement de ces énergies renouvelables intermittentes.
Il a aussi largement oeuvré pour amplifier leffort de maîtrise de la consommation électrique. Implantation massive de chauffe-eaux solaires, campagne pour la promotion de lampoule basse consommation, campagne de communication ont permis de maîtriser laugmentation de la demande en énergie et je rappelle que la meilleure énergie est celle quon ne consomme pas.
Au-delà des mesures concrètes prises pour lensemble des énergies renouvelables, jen citerai quelques-unes parmi les plus significatives : le tarif dachat de lélectricité géothermique a été relevé à cent trente euros le mégawatt et un Comité national de la géothermie a été créé ; le gouvernement a valorisé les déchets de lexploitation de la canne à sucre, la bagasse est désormais utilisée comme biomasse pour produire de lénergie. À cet égard, le Premier ministre, lors dun déplacement à La Réunion, a décidé daugmenter de manière sensible la prime à la bagasse qui a permis daugmenter le revenu des planteurs de 17 %. Ce nest pas négligeable, car il sagit dune enveloppe de près de vingt huit millions consacrés en 2009 à cette prime à la bagasse.
LAdeme a lancé plusieurs appels doffres dont un concernant léolien spécifique à lOutre-mer ou un appel à projet pour les énergies marines.
Des investissements davenir permettent un financement majeur de la recherche dans ces domaines. Je veux parler de lénergie thermique des mers avec le projet de DCNS en Martinique ou le projet de réseau intelligent Millener à La Réunion qui en sont la preuve.
Sur le terrain de linnovation, je souligne lexpérience de GERRI qui monte en puissance à La Réunion. En effet, le gouvernement soutient depuis plusieurs années ce projet GERRI porté par les collectivités locales et les forces vives de lîle. Son objectif est de faire de La Réunion « le premier territoire au monde dici 2030 dintégration dans une société de toutes les innovations environnementales intéressant à la fois la mobilité, lénergie et ses usages, lurbanisme, la construction et le tourisme ».
Je me suis déplacée à La Réunion le 17 mai dernier pour installer le GIP de GERRI qui donne une organisation institutionnelle à cette initiative portée par lÉtat. Les premiers résultats sont là. Ainsi, lon peut déjà noter lessor du photovoltaïque - et je sais que vous attendez une réponse de ma part - lexploitation de la bagasse, les tests en matière de stockage dénergie menés par EDF ou encore le développement des énergies marines. La Réunion atteint aujourdhui 34 % dénergies renouvelables dans son mix énergétique.
Venons-en maintenant à un sujet auquel je sais que vous êtes sensibles et sur lequel je me suis particulièrement investie au cours des derniers mois : ladaptation des mesures du secteur photovoltaïque pour lOutre-mer. Le développement du photovoltaïque a été victime de son succès. Au niveau national, des tarifs dachat très avantageux ont créé un afflux considérable de projets - la situation était devenue ingérable -, les dispositifs fiscaux daide au secteur photovoltaïque ont créé des effets daubaine, déséquilibré lutilisation des aides fiscales et créé des conflits dusage du foncier, en particulier avec les agriculteurs. Une remise en ordre était inévitable et le gouvernement sy est attaché.
Pour autant, le développement du photovoltaïque reste un élément déterminant du développement des énergies renouvelables. Alimenté par les travaux de la commission Baroin, créée à cet effet, le gouvernement retiendra prochainement - je vous lannonce - un dispositif adapté qui réponde aux spécificités de ces territoires, et ce autour de quelques principes : lassociation du stockage dans les appels doffres spécifiques à lOutre-mer ; le choix de petits projets créateurs demplois plutôt que de grandes fermes consommatrices de foncier agricole ; la prise en compte des spécificités climatiques et sismiques de nos territoires dOutre-mer, notamment sur les techniques de pose, et le maintien dune aide publique à linvestissement dans les sites isolés où la solution photovoltaïque est la seule crédible pour un accès à lénergie. Tels sont les contours des travaux de la commission Baroin, qui devrait rendre ces décisions publiques dans les tout prochains jours.
Avant de conclure mon propos et de souligner la qualité de vos propositions, je souhaiterais faire trois observations liées à lessor des énergies renouvelables. Je considère que, grâce à ce savoir-faire, les Outre-mer constituent des têtes de pont potentielles de la France sur le marché des énergies renouvelables. Ces technologies innovantes sont adaptées au contexte îlien ou côtier dont le marché mondial est colossal et en forte augmentation. Les progrès effectués dans ce domaine, notamment dans les énergies marines, mais également dans la biomasse ou la géothermie, nous placent en position compétitive pour un rayonnement international. Les Outre-mer ont une carte à jouer et doivent pouvoir la saisir très rapidement.
La seconde observation tient à un volet du secteur qui passe trop souvent au second plan, à savoir la maîtrise de lénergie et lautoconsommation. Face à la forte croissance de la demande en énergie que connaissent nos territoires dOutre-mer du fait de leur développement économique et du besoin déquipement des foyers, pour passer de nos objectifs de 50 % à plus de 100 % dautonomie énergétique, il faudra une politique forte de maîtrise de la demande. Cette politique énergétique par défaut - si jose dire - doit être prise en compte à la fois par le gouvernement, mais aussi par les acteurs locaux qui ont souhaité exercer la compétence énergétique. Larticle 73 de la Constitution offre désormais cette possibilité et permet, par lhabilitation, à nos collectivités lexercice de cette compétence. Les conseils régionaux de Martinique et de Guadeloupe ont par habilitation souhaité exercer des responsabilités plus grandes dans ce domaine. Et, sagissant de la mise en place de la collectivité unique de Martinique et Guyane, le texte a été adopté, ce matin, au Parlement.
Dans cet esprit, il faut travailler sur lautoconsommation qui consiste à séquiper pour produire sa propre énergie. Si les investissements en la matière sont encore faibles, malgré limportance des aides de lÉtat, je suis convaincue que les progrès sur les performances des matériaux permettront à lavenir une baisse du coût de ces équipements.
Enfin, lappui de lÉtat dans la recherche développement est appelé à sintensifier. LÉtat continuera à accompagner fortement tous les progrès de recherche et développement - cela fait écho à lune des propositions de votre projet davis - non seulement via les fonds démonstrateurs de lAdeme mais également via les investissements davenir. La recherche dans le domaine du stockage, par exemple, est une priorité puisque cest la clé qui permettra de saffranchir du seuil fatal des 30 % dénergie admissible sur le réseau. Parmi les propositions de votre projet davis, jai également retenu des pistes intéressantes comme la mise en place, pour chaque territoire, dun comité de pilotage régional qui élaborera un schéma énergétique global. Cette organisation, au plus près du terrain, permettra sans nul doute de mieux suivre les réalisations et de prendre les décisions en temps réel.
En conclusion, je ne peux que me féliciter avec vous de leffervescence créative qui règne en matière dénergies renouvelables Outre-mer car cest une chance pour notre pays. Dans un certain sens, le titre de votre projet davis résume bien létat desprit qui nous anime. Je peux vous assurer que le laboratoire ne manque pas didées. Je suis persuadée quavec la mobilisation de chacun de nos territoires, le fort soutien de notre gouvernement, le développement de nouvelles technologies, lobjectif ambitieux dautonomie énergétique pour lOutre-mer nest pas une chimère, mais bien une réalité à portée de génération. Je vous remercie de votre attention.Source http://www.lecese.fr, le 26 juillet 2011