Texte intégral
Mesdames et Messieurs, jai souhaité avec Madame Penchard, vous rencontrer pour vous rendre compte du 9e Comité des signataires de lAccord de Nouméa qui vient à linstant de sachever. Cest le quatrième comité des signataires que jai lhonneur de réunir depuis 2007 à un intervalle aussi régulier que possible et cest probablement aussi le dernier du Quinquennat.
Avec nos partenaires calédoniens, jai la conviction que nous sommes parvenus à relancer la mise en uvre de laccord de Nouméa. Le Comité des signataires sest transformé en une véritable enceinte de discussions et de formalisation de grandes décisions sur la Nouvelle-Calédonie. En un mot, le Comité des signataires a donné un nouveau souffle au processus. En 2007, les transferts de compétences étaient au point mort ; on était en présence au fond dune sorte de gel de la mise en uvre de ces Accords de Nouméa, nous les avons relancés ; et à présent, les travaux se poursuivent pour être au rendez-vous de 2014 qui est le rendez-vous qui nous est fixé par lAccord.
Lors du dernier Comité des signataires de juin 2010, nous avions pris des initiatives fortes en commençant à envisager les perspectives de ce quil adviendra après laccord de Nouméa.
Le Comité qui vient de se terminer a permis de faire le point sur les initiatives lancées lannée dernière ; dabord sur la réflexion stratégique sur la filière minière et industrielle du nickel qui représente un formidable moteur de développement pour la Nouvelle-Calédonie ; sur lengagement concret des travaux sur le bilan de lAccord de Nouméa, qui a été confié à un cabinet indépendant comme le souhaitaient les partenaires ; et puis sur la désignation des experts : un conseiller dEtat, un professeur de droit public et un haut fonctionnaire qui vont accompagner les réflexions sur le devenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Nous sommes revenus sur des sujets plus techniques comme les transferts de compétences ou les transferts financiers, comme les contrats de développement. Et jai confirmé quen dépit de la décision générale que jai prise de baisser la dépense publique dans notre pays pour réduire les déficits, les engagements de lEtat resteront constants en Nouvelle-Calédonie. Cest le respect de la parole qui a été donnée.
La question des signes identitaires et donc la question des drapeaux, a également été évoquée. Jai rappelé la position de lEtat : dabord le Congrès de Nouvelle-Calédonie a adopté lannée dernière à une large majorité un vu favorable aux deux drapeaux et avec le Président de la République nous avons décidé daccepter cette décision. Les deux drapeaux continueront donc de flotter jusquà ce que la recherche en commun de ce signe identitaire prévu par lAccord de Nouméa aboutisse.
Au cours de ce comité des signataires, nous avons abordé des sujets essentiels pour lavenir de la Nouvelle-Calédonie ; ces débats montrent que nous nous situons au cur de la démarche du Comité des signataires qui est de préparer la sortie de lAccord. Nous ne sommes pas évidemment encore à cette échéance, mais cest une échéance qui doit se préparer avec beaucoup danticipation. Le choix qui sera fait aura des conséquences immédiates et des conséquences de très long terme et donc notre devoir, cest déclairer lavenir pour que nos concitoyens évaluent bien, le moment venu, le sens du vote qui sera le leur puisque je rappelle que toutes les décisions fondamentales concernant lavenir de la Nouvelle-Calédonie seront prises par les Calédoniens eux-mêmes.
Léventail des évolutions possibles est encore très largement ouvert mais plus léchéance va approcher, plus il sera nécessaire de sélectionner les options les plus réalistes et les plus conformes aux aspirations de la population de Nouvelle-Calédonie. Cest une lourde responsabilité collective que lEtat et ses partenaires calédoniens portent ensemble. Nos travaux de 2010 et ceux de ce neuvième Comité sont marqués par la volonté de tous les acteurs de dépasser les enjeux politiques du court terme pour se consacrer à lessentiel. Au fond je résume les choses dune manière simple il faut tout faire pour que le choix davenir que la Nouvelle-Calédonie devra faire, intervienne dans la raison sans violence et sans perdant.
Voilà ce que je voulais vous dire pour conclure ces travaux mais je suis maintenant avec Marie-Luc Penchard à votre disposition pour répondre à vos questions si vous en avez.
Journaliste
Bonsoir, Thierry Rigoureau, France Télévisions Nouvelle-Calédonie. Une question sur les signes identitaires et la montée du drapeau du FLNKS décidée lan dernier : les collectivités de la République je pense aux mairies nont toujours pas reçu de circulaire dapplication. Comment expliquez-vous ce retard et allez-vous maintenant officiellement demander à certains corps de lEtat je pense aux gendarmeries, aux tribunaux, aux services des douanes, tous ces services dits régaliens de le faire, ou pas ? Merci.
François Fillon
Ecoutez, la décision que nous avons prise, est extrêmement claire : lAccord prévoit à terme un drapeau pour la Nouvelle-Calédonie. Dans lattente du processus qui permettra de décider de ce signe, nous avons décidé que les deux drapeaux flotteraient sur lensemble des bâtiments publics et donc toutes les décisions et toutes les mesures seront prises pour que ces deux drapeaux flottent sur lensemble des bâtiments publics. Une autre question ?
Journaliste
Oui, Monsieur le Premier ministre, Elisabeth Noir, Radio Bleue à Nouméa. Vous avez évoqué les discussions sur lavenir, le Comité de pilotage concernant les discussions sur lavenir est sans doute celui qui a pris le plus de retard ; où en est-on aujourdhui ? Et avez-vous le sentiment quil existe aujourdhui un consensus ou un large accord pour inventer ou rechercher une solution institutionnelle innovante pour la Nouvelle-Calédonie ? Merci.
François Fillon
Franchement il ny a pas le choix : 2014, il faudra que les réflexions aient abouti à des solutions qui pourront à partir de cette date, être soumises à lapprobation, au choix, à la décision des populations de Nouvelle-Calédonie. Et donc on est en 2011, ça veut dire quon a grosso modo deux ans et demi, trois ans, pour préparer cette échéance.
La décision que nous avons prise aujourdhui, cest de mettre en place une cellule dappui dont je vous ai indiqué tout à lheure la composition : Jean Courtal, qui est donc un conseiller dEtat, Joseph Melin-Soucramanien qui est professeur de droit public de luniversité de Bordeaux et Stéphane Grauvogel qui est délégué général adjoint à lOutre-mer.
Le rôle de cette mission dappui sera au fond dexaminer toutes les solutions possibles, notamment en regardant ce qui sest passé ailleurs dans le monde et dans lhistoire, pour proposer, conseiller, éclairer la réflexion du Comité des signataires.
Alors vous me demandez, est-ce quil y a aujourdhui une volonté de trouver demain un accord sur un statut. Oui je suis convaincu quil y a une volonté. Sil ny avait pas cette volonté, le Comité des signataires ne se tiendrait pas et il ne se tiendrait pas dans létat desprit dans lequel il sest tenu.
Si vous me demandez sil y a aujourdhui un consensus sur la solution qui sera trouvée, évidemment non. Il y en a beaucoup qui sont possibles. Il y a des solutions classiques qui ont fait leurs preuves dans lhistoire, mais il y a aussi des solutions innovantes qui peuvent être imaginées. Lhistoire est un perpétuel avancement.
On voit dailleurs bien que nous-mêmes, nous sommes passés dune conception très forte de la nation à un certain partage de notre souveraineté dans le cadre de lUnion européenne ; cela na pas été sans difficulté. Jai moi-même fait partie de ceux qui sy sont opposés pendant assez longtemps. Je mesure aujourdhui la nécessité de rassembler nos forces dans un monde qui est complètement en train de changer. Je reviens à linstant dun long voyage en Asie. LAsie elle-même malgré sa force, malgré sa puissance, cherche dans le cadre par exemple de lASEAN, à regrouper ses forces pour être mieux en capacité daffronter la compétition internationale. Cest dire si les schémas anciens sont bousculés par le monde daujourdhui.
Et il y a un grand éventail de possibilités qui soffrent à la Nouvelle-Calédonie. La fréquentation des membres du Comité des signataires à la fois lors de mon voyage en Nouvelle-Calédonie et à loccasion de ces Comités me laisse penser que chacun ici est conscient quau-delà de ses convictions personnelles, au-delà de ses préférences, au-delà de son histoire, au-delà de son parti, chacun est dépositaire dune parcelle de lavenir dun territoire et dun peuple. Et chacun a conscience que lhistoire de la Nouvelle-Calédonie a été marquée par des événements dune extrême violence, qui ne doivent pas se reproduire. Je pense que lensemble de ces éléments doit conduire à imaginer ensemble une solution innovante pour lavenir de la Nouvelle-Calédonie, qui fera lobjet de la consultation des habitants de Nouvelle-Calédonie.
Journaliste
Une question sur le futur transfert des compétences de lenseignement : y aura-t-il concertation avec la Nouvelle-Calédonie sur la nomination des futurs vice-recteurs ? Est-ce que lEtat va se concerter avec la Nouvelle-Calédonie pour ces nominations ? Merci.
François Fillon
Je vais laisser Marie-Luce Penchard répondre à cette question.
Marie-Luce Penchard
Sur le transfert de compétences en particulier sagissant de lenseignement, cest vrai que la question que vous posez, a été longuement débattue. Nous avons engagé un processus avec notamment le ministère de lEducation nationale pour que ces transferts se passent dans les meilleures conditions ; cest la raison pour laquelle vous savez, nous sommes en mesure aujourdhui - et sur le principe, le Comité des signataires la acté daller vers cette convention de mise à disposition sans en préciser la durée. Et puis il est certain que pour faire tout ce travail, il faudra bien évidemment un rapprochement entre les services de la Calédonie et ceux de lEtat en particulier, ceux du ministère de lEducation nationale. Cest la raison pour laquelle nous irons vers ce service unique ; et sagissant du vice-recteur, cela fera lobjet dune co-désignation avec lavis du gouvernement de la Calédonie par rapport à des candidatures éventuelles.
Journaliste
William Kromwel, France O. Monsieur le Premier ministre, vous avez parlé dun Comité de relance du processus. Est-ce que ce nest pas aussi un Comité dapaisement entre les partenaires calédoniens ?
François Fillon
Oui bien sûr, chacun sait quil y a eu une crise politique en Nouvelle-Calédonie. Dans une démocratie, les crises font partie de la vie. Mais sagissant de la Nouvelle-Calédonie, il y a des responsabilités particulières qui sont liées à lAccord de Nouméa, qui sont liées au principe dun gouvernement qui représente lensemble des forces politiques de Nouvelle-Calédonie, dun gouvernement qui doit incarner un consensus, ce sont des contraintes fortes, des contraintes qui pèsent que les institutions de Nouvelle-Calédonie, qui devaient absolument être restaurées pour que le processus puisse continuer. Donc le Gouvernement a joué son rôle en essayant de remettre en marche les instruments de ce consensus, les instruments de ce processus qui doit conduire à la mise en uvre de lintégralité de lAccord de Nouméa. Le Gouvernement na fait que son devoir, de ce point de vue, cest pour cela que jai voulu recevoir lensemble des forces politiques de Nouvelle-Calédonie il y a quelques semaines. Cest dans cet esprit que nous avons modifié la loi concernant le fonctionnement du Gouvernement, avec un seul objectif : faire en sorte que lAccord de Nouméa soit respecté.
Et je dois dire dailleurs que jai une grande admiration pour lensemble des personnalités politiques calédoniennes qui sont devant moi, parce que sur le territoire métropolitain, on na jamais su faire fonctionner un Gouvernement dans lequel il y aurait lensemble des forces politiques et qui fonctionnerait sur la base du consensus. Donc cest une gageure que de réussir ce que vous êtes en train de réussir et je voudrais en féliciter lensemble des représentants des forces politiques calédoniennes, parce que je mesure les compromis, les efforts, les sacrifices que les uns ou les autres doivent faire. Et finalement cest le signe que la Nouvelle-Calédonie est bien une terre de sagesse.
Source http://www.gouvernement.fr, le 27 juillet 2011
Avec nos partenaires calédoniens, jai la conviction que nous sommes parvenus à relancer la mise en uvre de laccord de Nouméa. Le Comité des signataires sest transformé en une véritable enceinte de discussions et de formalisation de grandes décisions sur la Nouvelle-Calédonie. En un mot, le Comité des signataires a donné un nouveau souffle au processus. En 2007, les transferts de compétences étaient au point mort ; on était en présence au fond dune sorte de gel de la mise en uvre de ces Accords de Nouméa, nous les avons relancés ; et à présent, les travaux se poursuivent pour être au rendez-vous de 2014 qui est le rendez-vous qui nous est fixé par lAccord.
Lors du dernier Comité des signataires de juin 2010, nous avions pris des initiatives fortes en commençant à envisager les perspectives de ce quil adviendra après laccord de Nouméa.
Le Comité qui vient de se terminer a permis de faire le point sur les initiatives lancées lannée dernière ; dabord sur la réflexion stratégique sur la filière minière et industrielle du nickel qui représente un formidable moteur de développement pour la Nouvelle-Calédonie ; sur lengagement concret des travaux sur le bilan de lAccord de Nouméa, qui a été confié à un cabinet indépendant comme le souhaitaient les partenaires ; et puis sur la désignation des experts : un conseiller dEtat, un professeur de droit public et un haut fonctionnaire qui vont accompagner les réflexions sur le devenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Nous sommes revenus sur des sujets plus techniques comme les transferts de compétences ou les transferts financiers, comme les contrats de développement. Et jai confirmé quen dépit de la décision générale que jai prise de baisser la dépense publique dans notre pays pour réduire les déficits, les engagements de lEtat resteront constants en Nouvelle-Calédonie. Cest le respect de la parole qui a été donnée.
La question des signes identitaires et donc la question des drapeaux, a également été évoquée. Jai rappelé la position de lEtat : dabord le Congrès de Nouvelle-Calédonie a adopté lannée dernière à une large majorité un vu favorable aux deux drapeaux et avec le Président de la République nous avons décidé daccepter cette décision. Les deux drapeaux continueront donc de flotter jusquà ce que la recherche en commun de ce signe identitaire prévu par lAccord de Nouméa aboutisse.
Au cours de ce comité des signataires, nous avons abordé des sujets essentiels pour lavenir de la Nouvelle-Calédonie ; ces débats montrent que nous nous situons au cur de la démarche du Comité des signataires qui est de préparer la sortie de lAccord. Nous ne sommes pas évidemment encore à cette échéance, mais cest une échéance qui doit se préparer avec beaucoup danticipation. Le choix qui sera fait aura des conséquences immédiates et des conséquences de très long terme et donc notre devoir, cest déclairer lavenir pour que nos concitoyens évaluent bien, le moment venu, le sens du vote qui sera le leur puisque je rappelle que toutes les décisions fondamentales concernant lavenir de la Nouvelle-Calédonie seront prises par les Calédoniens eux-mêmes.
Léventail des évolutions possibles est encore très largement ouvert mais plus léchéance va approcher, plus il sera nécessaire de sélectionner les options les plus réalistes et les plus conformes aux aspirations de la population de Nouvelle-Calédonie. Cest une lourde responsabilité collective que lEtat et ses partenaires calédoniens portent ensemble. Nos travaux de 2010 et ceux de ce neuvième Comité sont marqués par la volonté de tous les acteurs de dépasser les enjeux politiques du court terme pour se consacrer à lessentiel. Au fond je résume les choses dune manière simple il faut tout faire pour que le choix davenir que la Nouvelle-Calédonie devra faire, intervienne dans la raison sans violence et sans perdant.
Voilà ce que je voulais vous dire pour conclure ces travaux mais je suis maintenant avec Marie-Luc Penchard à votre disposition pour répondre à vos questions si vous en avez.
Journaliste
Bonsoir, Thierry Rigoureau, France Télévisions Nouvelle-Calédonie. Une question sur les signes identitaires et la montée du drapeau du FLNKS décidée lan dernier : les collectivités de la République je pense aux mairies nont toujours pas reçu de circulaire dapplication. Comment expliquez-vous ce retard et allez-vous maintenant officiellement demander à certains corps de lEtat je pense aux gendarmeries, aux tribunaux, aux services des douanes, tous ces services dits régaliens de le faire, ou pas ? Merci.
François Fillon
Ecoutez, la décision que nous avons prise, est extrêmement claire : lAccord prévoit à terme un drapeau pour la Nouvelle-Calédonie. Dans lattente du processus qui permettra de décider de ce signe, nous avons décidé que les deux drapeaux flotteraient sur lensemble des bâtiments publics et donc toutes les décisions et toutes les mesures seront prises pour que ces deux drapeaux flottent sur lensemble des bâtiments publics. Une autre question ?
Journaliste
Oui, Monsieur le Premier ministre, Elisabeth Noir, Radio Bleue à Nouméa. Vous avez évoqué les discussions sur lavenir, le Comité de pilotage concernant les discussions sur lavenir est sans doute celui qui a pris le plus de retard ; où en est-on aujourdhui ? Et avez-vous le sentiment quil existe aujourdhui un consensus ou un large accord pour inventer ou rechercher une solution institutionnelle innovante pour la Nouvelle-Calédonie ? Merci.
François Fillon
Franchement il ny a pas le choix : 2014, il faudra que les réflexions aient abouti à des solutions qui pourront à partir de cette date, être soumises à lapprobation, au choix, à la décision des populations de Nouvelle-Calédonie. Et donc on est en 2011, ça veut dire quon a grosso modo deux ans et demi, trois ans, pour préparer cette échéance.
La décision que nous avons prise aujourdhui, cest de mettre en place une cellule dappui dont je vous ai indiqué tout à lheure la composition : Jean Courtal, qui est donc un conseiller dEtat, Joseph Melin-Soucramanien qui est professeur de droit public de luniversité de Bordeaux et Stéphane Grauvogel qui est délégué général adjoint à lOutre-mer.
Le rôle de cette mission dappui sera au fond dexaminer toutes les solutions possibles, notamment en regardant ce qui sest passé ailleurs dans le monde et dans lhistoire, pour proposer, conseiller, éclairer la réflexion du Comité des signataires.
Alors vous me demandez, est-ce quil y a aujourdhui une volonté de trouver demain un accord sur un statut. Oui je suis convaincu quil y a une volonté. Sil ny avait pas cette volonté, le Comité des signataires ne se tiendrait pas et il ne se tiendrait pas dans létat desprit dans lequel il sest tenu.
Si vous me demandez sil y a aujourdhui un consensus sur la solution qui sera trouvée, évidemment non. Il y en a beaucoup qui sont possibles. Il y a des solutions classiques qui ont fait leurs preuves dans lhistoire, mais il y a aussi des solutions innovantes qui peuvent être imaginées. Lhistoire est un perpétuel avancement.
On voit dailleurs bien que nous-mêmes, nous sommes passés dune conception très forte de la nation à un certain partage de notre souveraineté dans le cadre de lUnion européenne ; cela na pas été sans difficulté. Jai moi-même fait partie de ceux qui sy sont opposés pendant assez longtemps. Je mesure aujourdhui la nécessité de rassembler nos forces dans un monde qui est complètement en train de changer. Je reviens à linstant dun long voyage en Asie. LAsie elle-même malgré sa force, malgré sa puissance, cherche dans le cadre par exemple de lASEAN, à regrouper ses forces pour être mieux en capacité daffronter la compétition internationale. Cest dire si les schémas anciens sont bousculés par le monde daujourdhui.
Et il y a un grand éventail de possibilités qui soffrent à la Nouvelle-Calédonie. La fréquentation des membres du Comité des signataires à la fois lors de mon voyage en Nouvelle-Calédonie et à loccasion de ces Comités me laisse penser que chacun ici est conscient quau-delà de ses convictions personnelles, au-delà de ses préférences, au-delà de son histoire, au-delà de son parti, chacun est dépositaire dune parcelle de lavenir dun territoire et dun peuple. Et chacun a conscience que lhistoire de la Nouvelle-Calédonie a été marquée par des événements dune extrême violence, qui ne doivent pas se reproduire. Je pense que lensemble de ces éléments doit conduire à imaginer ensemble une solution innovante pour lavenir de la Nouvelle-Calédonie, qui fera lobjet de la consultation des habitants de Nouvelle-Calédonie.
Journaliste
Une question sur le futur transfert des compétences de lenseignement : y aura-t-il concertation avec la Nouvelle-Calédonie sur la nomination des futurs vice-recteurs ? Est-ce que lEtat va se concerter avec la Nouvelle-Calédonie pour ces nominations ? Merci.
François Fillon
Je vais laisser Marie-Luce Penchard répondre à cette question.
Marie-Luce Penchard
Sur le transfert de compétences en particulier sagissant de lenseignement, cest vrai que la question que vous posez, a été longuement débattue. Nous avons engagé un processus avec notamment le ministère de lEducation nationale pour que ces transferts se passent dans les meilleures conditions ; cest la raison pour laquelle vous savez, nous sommes en mesure aujourdhui - et sur le principe, le Comité des signataires la acté daller vers cette convention de mise à disposition sans en préciser la durée. Et puis il est certain que pour faire tout ce travail, il faudra bien évidemment un rapprochement entre les services de la Calédonie et ceux de lEtat en particulier, ceux du ministère de lEducation nationale. Cest la raison pour laquelle nous irons vers ce service unique ; et sagissant du vice-recteur, cela fera lobjet dune co-désignation avec lavis du gouvernement de la Calédonie par rapport à des candidatures éventuelles.
Journaliste
William Kromwel, France O. Monsieur le Premier ministre, vous avez parlé dun Comité de relance du processus. Est-ce que ce nest pas aussi un Comité dapaisement entre les partenaires calédoniens ?
François Fillon
Oui bien sûr, chacun sait quil y a eu une crise politique en Nouvelle-Calédonie. Dans une démocratie, les crises font partie de la vie. Mais sagissant de la Nouvelle-Calédonie, il y a des responsabilités particulières qui sont liées à lAccord de Nouméa, qui sont liées au principe dun gouvernement qui représente lensemble des forces politiques de Nouvelle-Calédonie, dun gouvernement qui doit incarner un consensus, ce sont des contraintes fortes, des contraintes qui pèsent que les institutions de Nouvelle-Calédonie, qui devaient absolument être restaurées pour que le processus puisse continuer. Donc le Gouvernement a joué son rôle en essayant de remettre en marche les instruments de ce consensus, les instruments de ce processus qui doit conduire à la mise en uvre de lintégralité de lAccord de Nouméa. Le Gouvernement na fait que son devoir, de ce point de vue, cest pour cela que jai voulu recevoir lensemble des forces politiques de Nouvelle-Calédonie il y a quelques semaines. Cest dans cet esprit que nous avons modifié la loi concernant le fonctionnement du Gouvernement, avec un seul objectif : faire en sorte que lAccord de Nouméa soit respecté.
Et je dois dire dailleurs que jai une grande admiration pour lensemble des personnalités politiques calédoniennes qui sont devant moi, parce que sur le territoire métropolitain, on na jamais su faire fonctionner un Gouvernement dans lequel il y aurait lensemble des forces politiques et qui fonctionnerait sur la base du consensus. Donc cest une gageure que de réussir ce que vous êtes en train de réussir et je voudrais en féliciter lensemble des représentants des forces politiques calédoniennes, parce que je mesure les compromis, les efforts, les sacrifices que les uns ou les autres doivent faire. Et finalement cest le signe que la Nouvelle-Calédonie est bien une terre de sagesse.
Source http://www.gouvernement.fr, le 27 juillet 2011