Texte intégral
Q - Monsieur le Ministre, finalement la réunion dhier sest finalement résolue, le blocage a été levé. Cest un sentiment de soulagement ?
R - Cest un beau succès, cest même un moment important pour lavenir de lEurope et, de façon plus générale, pour la situation économique mondiale. Je voudrais souligner le fait que la France et le président Sarkozy tout particulièrement ont atteint les objectifs quils sétaient fixé.
Ce que nous voulions dabord, cest ne pas laisser tomber la Grèce, dabord pour une raison morale, il y a une solidarité entre les États membres de la zone euro, mais aussi pour une raison économique parce que leffet de contagion sur dautres États membres était très élevé.
Lobjectif est atteint, une nouvelle tranche daide à la Grèce va être mise en place en contrepartie des efforts très importants que ce pays consent et, surtout, une partie de la dette est allégée grâce à la décision qui a été prise par les banques.
Le deuxième objectif, cétait de renforcer la force de frappe du Fonds européen de stabilité financière et, là aussi, je ne vais pas citer les chiffres que vous connaissez mais lobjectif est également atteint.
Nous pensions aussi quil fallait renforcer les fonds propres des banques pour leur permettre de faire face à la situation, du moins pour celles qui sont les plus concernées et, là aussi, la décision a été prise.
Et puis enfin, comme vous le savez, depuis longtemps la France souhaite que le gouvernement économique de la zone euro, cest-à-dire les mécanismes de décisions soient améliorés. Et, de ce point de vue, tout ce qui avait été proposé par la France et lAllemagne au mois daoût dernier a été pris en compte, notamment des réunions plus fréquentes du Conseil des chefs dÉtat et de gouvernement de la zone euro, une présidence de la zone euro. Bref, un pas en avant tout à fait décisif avec également linclusion dans les Constitutions des États membres de la règle dor.
Donc, lobjectif est atteint, la première réaction des marchés est favorable et je pense que nous allons pouvoir désormais franchir une nouvelle étape de redressement et de soutien à lactivité économique dans la zone euro.
Q - Un gouvernement économique européen, cela veut-il dire un abandon de souveraineté de la part de la France ?
R - Non, cela veut dire une intégration plus forte de nos responsabilités. Quand on a fait une monnaie ensemble, il faut la gérer ensemble. Il y a donc une logique qui est de renforcer cette intégration sur le plan budgétaire, nous sommes en train de le faire, sur le plan fiscal et une des belles idées avancées par la France et lAllemagne, cest de créer, dici 2013, le même impôt sur les sociétés dans nos deux pays. Je crois quaujourdhui, la voie est ouverte pour une percée supplémentaire et, pour ma part, je pense quil nous faut aller jusquà une forme deuro fédération dont la France et lAllemagne pourraient être les piliers mais que nous pourrions proposer à lensemble de nos partenaires de la zone euro.
Q - Aujourdhui, il va falloir trouver de largent, la Chine est sollicitée. Va-t-elle faire en Europe ce quelle a fait aux États-Unis comme racheter les dettes ?
R - Vous savez, aujourdhui la crise est mondiale. On parle beaucoup de la crise européenne mais les États-Unis ne sont pas en très bonne forme, la croissance stagne et le chômage est élevé. Le Japon également est dans une situation difficile notamment après le drame de Fukushima et la Chine a ses propres problèmes parce que la croissance est ralentie alors quelle a besoin dune croissance très élevée pour donner du travail aux centaines de millions de Chinois qui sont encore tout à fait en dehors du progrès et du développement économique. Nous sommes solidaires et le fait que la Chine soit prête à sengager est, je crois, le signe de cette solidarité.
Q - On va donc faire appel aujourdhui aux Chinois, au FMI ?
R - Lensemble des partenaires sont mobilisés pour ce qui est une sorte de révolution économique mondiale. Tout a changé, nous sommes dans un nouveau monde où les rapports de force ne sont plus les mêmes. Nos pays européens ont atteint les limites du surendettement, on ne peut pas aller plus loin. On ne nous prêtera pas si nous voulons aller plus loin. Il est donc impératif de remettre de lordre dans nos finances et, en particulier, de réduire nos déficits parce que la source du surendettement, cest le déficit. Mais dun autre côté, la Chine doit aussi réorienter son modèle de croissance qui, jusquici, a été entièrement tourné sur lexportation avec une main-duvre à très bas prix. Aujourdhui, les Chinois ont envie de changer. Ils ont aussi envie davoir un système de santé, un système de retraite. Les salaires augmentent très sensiblement en Chine, année après année. Là aussi, un rééquilibrage est nécessaire et ce sera tout lenjeu du G20 que de présenter une stratégie de croissance de lensemble des grandes puissances du monde.
Vous savez, les 20 pays du G20, cest 85 % de la richesse mondiale et donc le rendez-vous de Cannes, cest aussi un rendez-vous tout à fait stratégique. Ce qui sest passé hier à Bruxelles dégage lhorizon pour que Cannes soit un succès.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 novembre 2011
R - Cest un beau succès, cest même un moment important pour lavenir de lEurope et, de façon plus générale, pour la situation économique mondiale. Je voudrais souligner le fait que la France et le président Sarkozy tout particulièrement ont atteint les objectifs quils sétaient fixé.
Ce que nous voulions dabord, cest ne pas laisser tomber la Grèce, dabord pour une raison morale, il y a une solidarité entre les États membres de la zone euro, mais aussi pour une raison économique parce que leffet de contagion sur dautres États membres était très élevé.
Lobjectif est atteint, une nouvelle tranche daide à la Grèce va être mise en place en contrepartie des efforts très importants que ce pays consent et, surtout, une partie de la dette est allégée grâce à la décision qui a été prise par les banques.
Le deuxième objectif, cétait de renforcer la force de frappe du Fonds européen de stabilité financière et, là aussi, je ne vais pas citer les chiffres que vous connaissez mais lobjectif est également atteint.
Nous pensions aussi quil fallait renforcer les fonds propres des banques pour leur permettre de faire face à la situation, du moins pour celles qui sont les plus concernées et, là aussi, la décision a été prise.
Et puis enfin, comme vous le savez, depuis longtemps la France souhaite que le gouvernement économique de la zone euro, cest-à-dire les mécanismes de décisions soient améliorés. Et, de ce point de vue, tout ce qui avait été proposé par la France et lAllemagne au mois daoût dernier a été pris en compte, notamment des réunions plus fréquentes du Conseil des chefs dÉtat et de gouvernement de la zone euro, une présidence de la zone euro. Bref, un pas en avant tout à fait décisif avec également linclusion dans les Constitutions des États membres de la règle dor.
Donc, lobjectif est atteint, la première réaction des marchés est favorable et je pense que nous allons pouvoir désormais franchir une nouvelle étape de redressement et de soutien à lactivité économique dans la zone euro.
Q - Un gouvernement économique européen, cela veut-il dire un abandon de souveraineté de la part de la France ?
R - Non, cela veut dire une intégration plus forte de nos responsabilités. Quand on a fait une monnaie ensemble, il faut la gérer ensemble. Il y a donc une logique qui est de renforcer cette intégration sur le plan budgétaire, nous sommes en train de le faire, sur le plan fiscal et une des belles idées avancées par la France et lAllemagne, cest de créer, dici 2013, le même impôt sur les sociétés dans nos deux pays. Je crois quaujourdhui, la voie est ouverte pour une percée supplémentaire et, pour ma part, je pense quil nous faut aller jusquà une forme deuro fédération dont la France et lAllemagne pourraient être les piliers mais que nous pourrions proposer à lensemble de nos partenaires de la zone euro.
Q - Aujourdhui, il va falloir trouver de largent, la Chine est sollicitée. Va-t-elle faire en Europe ce quelle a fait aux États-Unis comme racheter les dettes ?
R - Vous savez, aujourdhui la crise est mondiale. On parle beaucoup de la crise européenne mais les États-Unis ne sont pas en très bonne forme, la croissance stagne et le chômage est élevé. Le Japon également est dans une situation difficile notamment après le drame de Fukushima et la Chine a ses propres problèmes parce que la croissance est ralentie alors quelle a besoin dune croissance très élevée pour donner du travail aux centaines de millions de Chinois qui sont encore tout à fait en dehors du progrès et du développement économique. Nous sommes solidaires et le fait que la Chine soit prête à sengager est, je crois, le signe de cette solidarité.
Q - On va donc faire appel aujourdhui aux Chinois, au FMI ?
R - Lensemble des partenaires sont mobilisés pour ce qui est une sorte de révolution économique mondiale. Tout a changé, nous sommes dans un nouveau monde où les rapports de force ne sont plus les mêmes. Nos pays européens ont atteint les limites du surendettement, on ne peut pas aller plus loin. On ne nous prêtera pas si nous voulons aller plus loin. Il est donc impératif de remettre de lordre dans nos finances et, en particulier, de réduire nos déficits parce que la source du surendettement, cest le déficit. Mais dun autre côté, la Chine doit aussi réorienter son modèle de croissance qui, jusquici, a été entièrement tourné sur lexportation avec une main-duvre à très bas prix. Aujourdhui, les Chinois ont envie de changer. Ils ont aussi envie davoir un système de santé, un système de retraite. Les salaires augmentent très sensiblement en Chine, année après année. Là aussi, un rééquilibrage est nécessaire et ce sera tout lenjeu du G20 que de présenter une stratégie de croissance de lensemble des grandes puissances du monde.
Vous savez, les 20 pays du G20, cest 85 % de la richesse mondiale et donc le rendez-vous de Cannes, cest aussi un rendez-vous tout à fait stratégique. Ce qui sest passé hier à Bruxelles dégage lhorizon pour que Cannes soit un succès.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 novembre 2011