Texte intégral
- Les élections professionnelles se tiennent jeudi prochain. Craignez-vous, dans un climat tendu par les réformes, une poussée des syndicats contestataires ?
Ce scrutin doit être un grand rendez-vous de démocratie sociale. La fonction publique est dans une période de forte mutation qui nécessite un dialogue social renforcé et de qualité, dont la réforme de la représentativité des syndicats pose les bases. Leur poids et leurs moyens seront désormais basés sur leurs résultats électoraux et ils seront dautant plus légitimes et renforcés dans leur rôle que la participation au scrutin sera élevée. Cest là notre objectif prioritaire avec en particulier Luc Chatel (Éducation) et Xavier Bertrand (Santé) : que les agents aillent voter, pas de savoir pour qui. Le taux de participation des dernières élections, de lordre de 64 %, constitue évidemment un point de référence même si la modification du corps électoral pour la première fois les contractuels pourront voter nous conduit à une certaine prudence.
- Le débat monte, y compris au sein de la majorité, sur le non-remplacement dun fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Cette politique na-t-elle pas atteint aujourdhui ses limites ?
Nous sommes dans un contexte budgétaire dont personne ne pourra sexonérer et qui impose une forte maîtrise des dépenses. Chacun sait que le seul retour de la croissance ne suffira pas à rétablir les comptes publics. Le gouvernement a fait depuis 2007 le choix dun système « gagnant-gagnant » avec des agents moins nombreux mais mieux rémunérés. Regardez les pays comme lAngleterre, le Portugal, la Grèce ou lItalie, qui nont pas fait assez defforts en temps voulus : ils sont à présent contraints de prendre en catastrophe des mesures bien plus violentes, en baissant les salaires, les pensions et en licenciant massivement. La France, elle, a eu une attitude responsable qui a porté ses fruits. Les agents et les syndicats en prennent aujourdhui pleinement conscience.
- Faut-il pour autant poursuivre cette politique au-delà de 2012 ? Beaucoup estime quelle remet dangereusement en cause la qualité du service public...
Au contraire. Cest en ayant eu le courage de réduire les effectifs et de moderniser le service public que nous avons préservé sa qualité et garanti son avenir. Chacun sait que lobjectif de réductions des dépenses est incontournable. Or il passe inévitablement par des réductions deffectifs. Le PS ment aux Français quand il prétend réaugmenter le nombre de postes. Qui peut prendre au sérieux ce concours Lépine de la démagogie ?! Cest irresponsable. Le vrai débat de la présidentielle devra porter sur la redéfinition du périmètre dun État moderne. La RGPP a permis de progresser en ce sens mais lÉtat assume aujourdhui encore certaines missions qui ne devraient pas forcément être de son ressort. Est-ce vraiment à lui, par exemple, dassurer la maîtrise douvrage des opérations de voirie dans les collectivités ou dy gérer lentretien de certains bâtiments ?
- Mais les collectivités peuvent-elles reprendre à leur charge des missions alors que lÉtat gèle désormais la dotation quil leur verse ?
Elles ne peuvent pas continuer à se tourner sans cesse vers lÉtat. Je rappelle quelles ont créé 500.000 postes en dix ans, soit une hausse de 25 % des effectifs, hors décentralisation et une hausse de plus de 70 % de leur masse salariale ! Elles ne peuvent plus sexonérer dune réflexion sur la maîtrise de leurs dépenses. A elles de lancer leur propre RGPP et de se moderniser pour gagner en efficacité à moindre coût. Je lai fait moi-même en tant que président du Conseil général de la Côte-dOr, ce qui prouve bien que cest possible. La recherche defficience simpose à tous, pas uniquement à lÉtat.
- Vous allez ouvrir des négociations sur légalité professionnelle. Faut-il instaurer des quotas de femmes aux postes à responsabilités ?
Dans la fonction publique, il y a 60 % de femmes à la base et parfois moins de 10 % au sommet. Cela ne peut plus durer. Cest la raison pour laquelle jouvrirai prochainement des discussions avec les syndicats pour déterminer les mesures à prendre. Toutes les options sont sur la table, y compris des mesures contraignantes. Dans le public, le problème ne réside pas dans les inégalités salariales mais dans les inégalités de carrière. Certaines mesures devront permettre dy remédier, comme la féminisation des jurys ou des efforts pour mieux équilibrer vie privée et vie professionnelle.
Source http://www.fonction-publique.gouv.fr, le 9 novembre 2011
Ce scrutin doit être un grand rendez-vous de démocratie sociale. La fonction publique est dans une période de forte mutation qui nécessite un dialogue social renforcé et de qualité, dont la réforme de la représentativité des syndicats pose les bases. Leur poids et leurs moyens seront désormais basés sur leurs résultats électoraux et ils seront dautant plus légitimes et renforcés dans leur rôle que la participation au scrutin sera élevée. Cest là notre objectif prioritaire avec en particulier Luc Chatel (Éducation) et Xavier Bertrand (Santé) : que les agents aillent voter, pas de savoir pour qui. Le taux de participation des dernières élections, de lordre de 64 %, constitue évidemment un point de référence même si la modification du corps électoral pour la première fois les contractuels pourront voter nous conduit à une certaine prudence.
- Le débat monte, y compris au sein de la majorité, sur le non-remplacement dun fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Cette politique na-t-elle pas atteint aujourdhui ses limites ?
Nous sommes dans un contexte budgétaire dont personne ne pourra sexonérer et qui impose une forte maîtrise des dépenses. Chacun sait que le seul retour de la croissance ne suffira pas à rétablir les comptes publics. Le gouvernement a fait depuis 2007 le choix dun système « gagnant-gagnant » avec des agents moins nombreux mais mieux rémunérés. Regardez les pays comme lAngleterre, le Portugal, la Grèce ou lItalie, qui nont pas fait assez defforts en temps voulus : ils sont à présent contraints de prendre en catastrophe des mesures bien plus violentes, en baissant les salaires, les pensions et en licenciant massivement. La France, elle, a eu une attitude responsable qui a porté ses fruits. Les agents et les syndicats en prennent aujourdhui pleinement conscience.
- Faut-il pour autant poursuivre cette politique au-delà de 2012 ? Beaucoup estime quelle remet dangereusement en cause la qualité du service public...
Au contraire. Cest en ayant eu le courage de réduire les effectifs et de moderniser le service public que nous avons préservé sa qualité et garanti son avenir. Chacun sait que lobjectif de réductions des dépenses est incontournable. Or il passe inévitablement par des réductions deffectifs. Le PS ment aux Français quand il prétend réaugmenter le nombre de postes. Qui peut prendre au sérieux ce concours Lépine de la démagogie ?! Cest irresponsable. Le vrai débat de la présidentielle devra porter sur la redéfinition du périmètre dun État moderne. La RGPP a permis de progresser en ce sens mais lÉtat assume aujourdhui encore certaines missions qui ne devraient pas forcément être de son ressort. Est-ce vraiment à lui, par exemple, dassurer la maîtrise douvrage des opérations de voirie dans les collectivités ou dy gérer lentretien de certains bâtiments ?
- Mais les collectivités peuvent-elles reprendre à leur charge des missions alors que lÉtat gèle désormais la dotation quil leur verse ?
Elles ne peuvent pas continuer à se tourner sans cesse vers lÉtat. Je rappelle quelles ont créé 500.000 postes en dix ans, soit une hausse de 25 % des effectifs, hors décentralisation et une hausse de plus de 70 % de leur masse salariale ! Elles ne peuvent plus sexonérer dune réflexion sur la maîtrise de leurs dépenses. A elles de lancer leur propre RGPP et de se moderniser pour gagner en efficacité à moindre coût. Je lai fait moi-même en tant que président du Conseil général de la Côte-dOr, ce qui prouve bien que cest possible. La recherche defficience simpose à tous, pas uniquement à lÉtat.
- Vous allez ouvrir des négociations sur légalité professionnelle. Faut-il instaurer des quotas de femmes aux postes à responsabilités ?
Dans la fonction publique, il y a 60 % de femmes à la base et parfois moins de 10 % au sommet. Cela ne peut plus durer. Cest la raison pour laquelle jouvrirai prochainement des discussions avec les syndicats pour déterminer les mesures à prendre. Toutes les options sont sur la table, y compris des mesures contraignantes. Dans le public, le problème ne réside pas dans les inégalités salariales mais dans les inégalités de carrière. Certaines mesures devront permettre dy remédier, comme la féminisation des jurys ou des efforts pour mieux équilibrer vie privée et vie professionnelle.
Source http://www.fonction-publique.gouv.fr, le 9 novembre 2011