Texte intégral
Monsieur le président de lAssemblée nationale,
Mesdames et messieurs les députés,
Madame Batho,
Je voudrais au nom du Gouvernement et au nom de la Nation tout entière présenter mes condoléances à la famille dAgnès, à ses amis, leur dire que nous partageons leur souffrance, que nous partageons aussi leur incompréhension et pour beaucoup dentre nous sans doute leurs doutes et leur colère.
Le rôle du Gouvernement, le rôle du Parlement, après un drame comme celui-là, cest de sinterroger sur la question de savoir sil aurait pu être évité ? Cest danalyser ce qui sest passé et de tirer toutes les conséquences de cet évènement. A la question que nous nous posons tous, que vous avez Madame posée, est-ce que ce drame aurait pu être évité ? Je réponds oui, et, dès hier, réunissant les ministres compétents, jai proposé trois décisions qui sont inspirées directement de ce qui sest produit.
La première décision, jai demandé au Garde des Sceaux que désormais les Parquets requièrent systématiquement dans la mise dans un centre éducatif fermé, dans lattente de leur procès, des mineurs qui ont commis, qui se sont rendus coupables dun crime sexuel. Cest une situation qui naurait jamais du se produire, ce mineur avait violé une jeune femme dans des conditions particulièrement odieuses, la menaçant de mort, il naurait jamais du être placé dans un établissement déducation normale sans une surveillance particulière.
La deuxième décision que je vous propose, elle concerne léchange dinformations, bien sûr il y a un secret professionnel et ce secret professionnel est respectable, mais comment imaginer que le chef détablissement qui a reçu ce jeune homme nest pas, en tout cas déclare ne pas avoir été au courant de la nature de lacte quil avait précédemment commis ? Comment comprendre que le psychiatre chargé, je ne parle pas du psychiatre qui la évalué, je parle du psychiatre qui le suivait, nétait pas au courant de la nature des crimes qui lui étaient reprochés ? Je demande donc et je propose que ce soit discuté dans le cadre de la loi de programmation dont vous allez débattre dans quelques jours je propose que lon mette en place les modalités dun secret professionnel partagé, il ny a aucune raison que les différents représentants de lEtat et je mets le chef détablissement dune certaine façon au niveau des représentants de lEtat puisque même dans un établissement privé il concourt à la mise en uvre dun service public il doit y avoir une information, et ma conviction cest que, si cette information avait été donnée, ce garçon naurait pas été placé dans cet établissement.
Enfin troisièmement, je vous propose de travailler ensemble dans le cadre du texte qui va être discuté dans quelques jours et qui, je le rappelle, nest pas un texte de circonstance, cest un texte qui avait été programmé depuis longtemps. Je vous propose de travailler ensemble sur lamélioration de lexpertise. Je ne suis pas psychiatre, je nai aucune compétence dans ce domaine, simplement jai du mal à comprendre quun psychiatre ait pu dire quun jeune homme de 17 ans, qui avait commis un viol dans des conditions particulièrement atroces, en menaçant de mort la jeune fille quil a violée, ait été jugé comme nétant pas dangereux pour la société, il faut donc améliorer les conditions de lexpertise.
Voilà mesdames et messieurs les députés. Je ne veux pas polémiquer, madame Batho, parce que je pense quil ny a aucune raison de le faire, ce que les Français attendent de nous cest une grande dignité, nous navons pas à exploiter des évènements comme ceux-là, nous avons simplement à faire notre devoir et notre devoir cest de prendre les décisions qui simposent.
Source http://www.gouvernement.fr, le 23 novembre 2011
Mesdames et messieurs les députés,
Madame Batho,
Je voudrais au nom du Gouvernement et au nom de la Nation tout entière présenter mes condoléances à la famille dAgnès, à ses amis, leur dire que nous partageons leur souffrance, que nous partageons aussi leur incompréhension et pour beaucoup dentre nous sans doute leurs doutes et leur colère.
Le rôle du Gouvernement, le rôle du Parlement, après un drame comme celui-là, cest de sinterroger sur la question de savoir sil aurait pu être évité ? Cest danalyser ce qui sest passé et de tirer toutes les conséquences de cet évènement. A la question que nous nous posons tous, que vous avez Madame posée, est-ce que ce drame aurait pu être évité ? Je réponds oui, et, dès hier, réunissant les ministres compétents, jai proposé trois décisions qui sont inspirées directement de ce qui sest produit.
La première décision, jai demandé au Garde des Sceaux que désormais les Parquets requièrent systématiquement dans la mise dans un centre éducatif fermé, dans lattente de leur procès, des mineurs qui ont commis, qui se sont rendus coupables dun crime sexuel. Cest une situation qui naurait jamais du se produire, ce mineur avait violé une jeune femme dans des conditions particulièrement odieuses, la menaçant de mort, il naurait jamais du être placé dans un établissement déducation normale sans une surveillance particulière.
La deuxième décision que je vous propose, elle concerne léchange dinformations, bien sûr il y a un secret professionnel et ce secret professionnel est respectable, mais comment imaginer que le chef détablissement qui a reçu ce jeune homme nest pas, en tout cas déclare ne pas avoir été au courant de la nature de lacte quil avait précédemment commis ? Comment comprendre que le psychiatre chargé, je ne parle pas du psychiatre qui la évalué, je parle du psychiatre qui le suivait, nétait pas au courant de la nature des crimes qui lui étaient reprochés ? Je demande donc et je propose que ce soit discuté dans le cadre de la loi de programmation dont vous allez débattre dans quelques jours je propose que lon mette en place les modalités dun secret professionnel partagé, il ny a aucune raison que les différents représentants de lEtat et je mets le chef détablissement dune certaine façon au niveau des représentants de lEtat puisque même dans un établissement privé il concourt à la mise en uvre dun service public il doit y avoir une information, et ma conviction cest que, si cette information avait été donnée, ce garçon naurait pas été placé dans cet établissement.
Enfin troisièmement, je vous propose de travailler ensemble dans le cadre du texte qui va être discuté dans quelques jours et qui, je le rappelle, nest pas un texte de circonstance, cest un texte qui avait été programmé depuis longtemps. Je vous propose de travailler ensemble sur lamélioration de lexpertise. Je ne suis pas psychiatre, je nai aucune compétence dans ce domaine, simplement jai du mal à comprendre quun psychiatre ait pu dire quun jeune homme de 17 ans, qui avait commis un viol dans des conditions particulièrement atroces, en menaçant de mort la jeune fille quil a violée, ait été jugé comme nétant pas dangereux pour la société, il faut donc améliorer les conditions de lexpertise.
Voilà mesdames et messieurs les députés. Je ne veux pas polémiquer, madame Batho, parce que je pense quil ny a aucune raison de le faire, ce que les Français attendent de nous cest une grande dignité, nous navons pas à exploiter des évènements comme ceux-là, nous avons simplement à faire notre devoir et notre devoir cest de prendre les décisions qui simposent.
Source http://www.gouvernement.fr, le 23 novembre 2011