Texte intégral
RAPHAËLLE DUCHEMIN On va parler politique, bien sûr, avec le projet présidentiel de lUMP, puisquil est présenté aujourdhui. Mais dabord, cette tempête qui menace la France, tout louest notamment, la façade ouest, cest la première tempête hivernale. Cest la première fois, aussi, que le dispositif « vagues-submersion » est activé. Cest une première ! Après les enseignements quon a tirés de la tempête Xynthia ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Oui, on a tiré des leçons de la tempête Xynthia, on savait alerter sur les tempêtes, on le faisait. Mais pas sur le risque de submersion marine. Or
RAPHAËLLE DUCHEMIN Il fallait adapter le dispositif ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Oui, ce nest pas exactement le même risque et dailleurs, ce nest pas forcément les mêmes réactions et les mêmes plans dévacuation. Donc il y a aujourdhui, une alerte météo spécifique, cest un pictogramme, avec des vagues, on comprend assez bien, en cas de submersion. La submersion, elle peut être liée à la tempête, mais elle est liée aussi, à la marée. Elle est liée à différents phénomènes, qui font que vous pouvez avoir tempête sans submersion et vous pouvez à contrario avoir des gros risques de submersion sans tempête. En cas de submersion de risques, il faut rester chez soi, écoutez la radio. Donc au début, ça commence comme une tempête, mais les dispositifs dévacuation sont différents et on peut être amené à évacuer beaucoup plus vite.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Et effectivement, on se sera très vigilant dans les heures qui viennent, puisque le gros de la tempête est annoncé pour ce soir et cette nuit. Vous rentrez, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET de Durban, un sommet qui nétait visiblement pas à la hauteur, de vos espérances. Et on apprend en plus, que le Canada se retire du protocole. On a un petit peu envie de dire : tout ça pour ça ! Finalement !
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ecoutez, évidemment, on peut toujours voir le verre à moitié plein, ou le verre à moitié vide. Quand on voit lurgence que représente la lutte contre le changement climatique, on se dit, et cest la réalité, que les engagements de réduction, le rythme de réduction des émissions de gaz à effets de serre est insuffisant. Cest vrai, cest, cest insuffisant. On nest pas sur le bon chemin, pour limiter la hausse de la température, à moins de 2 degrés Celsius. En même temps, ça fait 10 ans, quon attendait, de réussir à engager des négociations avec la Chine, lInde, et les Etats-Unis, sur leurs réductions démission. Dans le protocole de Kyoto, il y avait une minorité des émissions de gaz à effet mondial, représenté, il ny avait pas les plus gros émetteurs. LUnion européenne, cest 11 % des émissions de gaz à effet de serre mondial. Et cest une part décroissante, parce que ça se passe en Chine, ça se passe en Inde, beaucoup, aujourdhui, la croissante des émissions. Et puis les Etats-Unis se cachaient, derrière le refus de la Chine de négocier, pour eux-mêmes ne pas sengager. Et ce quon a acquis à Durban, cest ça, cest lengagement de la Chine, de lInde et des Etats-Unis, à négocier et se mettre daccord ensemble avant 2015, pour des réductions démission avant 2020. Ce nest pas assez, mais cest énorme.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Et ça cest le verre à moitié plein donc ! Puisquon parle environnement, vous aviez dit, je crois que pour Fessenheim, pour la centrale nucléaire de Fessenheim, léchéance à retenir, cétait janvier. On y est presque. Puisquon est en décembre. Est-ce que comme ça se dit en Alsace en ce moment, et comme ça sécrit aussi, sur les sites Internet, vous allez décider de fermer la centrale. Est-ce que cest ça, qui est en train de préparer le gouvernement, pour couper lherbe sous le pied du Parti socialiste et dEurope Ecologie Les Verts ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Moi, je lai toujours dit, je le redis, pour faire une recommandation. Jai besoin à la fois, davoir le travail de revue décennale de lAutorité de Sûreté Nucléaire, je lai reçu en juillet dernier.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Donc vous savez, ce quil y a dedans.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Donc je sais ce quil y a dedans.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Et quelles sont les préconisations ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET LAutorité de Sûreté Nucléaire recommande un certain nombre de travaux. Donc nous devons savoir si, ils sont techniquement possibles et qui auront un coût financier.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Elle est vieille la centrale de Fessenheim ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Mais ce nest pas seulement une question dâge. En loccurrence ses travaux, ne sont pas liés à lâge de la centrale, ils sont liés à la configuration. LAutorité de Sûreté Nucléaire recommande quon crée une source deau alternative au grand canal dAlsace. Lautorité de Sûreté Nucléaire constate que le radié, c'est-à-dire le plancher de la centrale est plus fin que dans dautres centrales et demande à ce que sa taille soit augmentée. Et puis je lai dit à ce moment-là, et je le redis, il y a Fukushima qui est passé par-là, laccident de Fukushima, le Premier ministre a lancé des audits de nos centrales nucléaires de sûreté après laccident de Fukushima. Nous en aurons les résultats entre décembre et janvier. Moi, je veux attendre davoir les résultats de laudit de Fukushima pour pouvoir tirer des conclusions sur Fessenheim. Donc à la fois
RAPHAËLLE DUCHEMIN Mais la fermeture nest pas exclue ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET La fermeture nest pas exclue, elle nest pas non plus, à ce stade annoncée. Nous avons besoin de lensemble des décisions. Il ne faut pas aborder la sûreté nucléaire avec une démarche idéologique. Moi, je crains autant, les antis que les pros nucléaires religieux. Le nucléaire nest pas
RAPHAËLLE DUCHEMIN Cest ce que fait le Parti socialiste, daprès vous ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Une religion.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Aborder la question de manière idéologique ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Bien sûr ! Bien sûr ! Et de manière politique. Ce nest pas, il y a des questions
RAPHAËLLE DUCHEMIN Mais cest politique, ce sera au coeur de la campagne ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Que ce soit politique, et que ce soit au coeur de la campagne, quil y ait un débat politique sur le sujet de lavenir nucléaire, mais la sûreté centrale par centrale, vous me pardonnerez, moi, quand je regarde les dossiers en matière de sûreté, jessaie de balayer de ma tête, les considérations idéologiques.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Alors ce qui sera aussi, au coeur de la campagne à venir, cest évidemment les questions économiques. Nicolas SARKOZY en tout début de semaine dans LE MONDE, Alain JUPPE ce matin, dans LES ECHOS, tout le monde au gouvernement monte au créneau, en ce moment, pour dire que finalement, si la France perd son triple A, ce nest pas si grave que ça. On avait cru comprendre pourtant, que cétait un trésor national ? On sest trompé ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Dans la vie, chacun peut le comprendre, cest mieux davoir une bonne note, quune mauvaise note. En même temps, même si ce nest pas une chance, cest un inconvénient en plus, à surmonter. Lexemple des Etats-Unis par exemple, a montré quon pouvait vivre avec et léconomie continuait à tourner. Je rappelle que les Etats-Unis, ils ont perdu leur triple A, il y a plusieurs mois derrière.
RAPHAËLLE DUCHEMIN On nest peut-être pas tout à fait dans la même situation ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ce nest pas une chance, je ne vous dirais pas que ce serait indifférent ou tant mieux ! Mais on peut vivre avec.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Et si les agences dégradent la France, cest quand même un mauvais signe. Ca veut dire que le plan de Bruxelles, finalement, elles ny croient pas !?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Je crois quil ne faut pas raisonner comme ça. On a une crise générale de la zone euro. On a bien dailleurs, les évènements ont bien montré et lattitude des agences de notation a bien montré que cest une crise de lensemble de la zone euro, contrairement à ce que voulait faire croire certains en France, qui accusaient la gestion du gouvernement, ou qui disaient quon ne faisait pas ce quon devait. Ce nest pas la réalité. Cest un problème de confiance. Est-ce que les décisions prises à Bruxelles, suffisent à rétablir la confiance ? Est-ce quon ne va pas avoir une période de transition avec leurs mises en oeuvre ? Parce quon a besoin quand même, de quelques semaines ou de quelques mois, pour leurs mises en oeuvre. Cest une question qui existe. Mais le sujet, cest le rebond au sortir de toute cette période-là. Et moi, je crois que la France est un grand pays, avec des grands atouts, que les Français ont des cartes à jouer, dans la nouvelle phase de la mondialisation qui souvre et que tout ça ne dépend que de 3 agences de notation, dont on nous parle beaucoup.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, on a parlé de la campagne électorale. On pourrait peut-être parler du projet UMP, puisque a priori, il est présenté aujourdhui. Un projet, toujours pas de candidat, ai-je envie de vous dire ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Oui, mais ce nest pas un problème.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Ah !
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Cest le projet du parti. Ce nest pas le projet du candidat. Le parti travaille
RAPHAËLLE DUCHEMIN Donc ça va faire comme au Parti socialiste finalement, un candidat dun côté et un parti de lautre ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Non, parce que le Parti socialiste, ce nest pas clair ! Moi, je vous dis les choses clairement. Cest le projet du parti. Ce nest pas le projet du candidat. Le candidat, quand il sera candidat, pourra reprendre dedans, ce qui lintéresse, et élaborer son propre projet. Au Parti socialiste, ça na jamais été clair ! On na pas compris, si ce qui était dans le projet, était revendiqué ou pas par François HOLLANDE ? Laccord entre les Verts et le PS, il est revendiqué ou pas par François HOLLANDE ? Déjà, je vais vous dire, on ne comprend ce quil y a dans laccord. Parce quil y a plusieurs versions qui courent, moi, je nai pas réussi à avoir version définitive de laccord entre Les Verts et le PS. Et je nai toujours pas compris si François HOLLANDE le revendiquait ou pas ?
RAPHAËLLE DUCHEMIN Et vous, dans ce projet UMP, vous faites quoi exactement, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET ? Vous êtes un des snipers de lUMP en direction du Front national, par exemple ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Jai entendu ce mot tout à lheure, sur votre antenne, « sniper » je ne me reconnais pas tout à fait dedans. Mais moi, jessaie de mettre en enfant, tout simplement mes convictions qui sont, je le redis, quen dépit de cette crise qui est considérable, de la vie qui est dur en ce moment, la France a des atouts, et nous ne devons pas désespérer. On a vécu une phase de mondialisation qui était une mondialisation, standardisation des produits, on cherchait à avoir tous les mêmes produits, les t-shirts, les téléphones, le moins chers possible, forcément produits en Chine. Parce que les critères de la mondialisation, cétait les salaires au plus bas coût, cétait laccès aux matières premières, la France navait pas du tout là-dedans. On arrive dans une phase de la mondialisation, différenciation, identité, on veut des produits qui nous ressemblent, on veut de la proximité, on a besoin de sobriété notamment énergétique de qualité, ça, cest bon pour la France, ce moment de la France revient en dépit, de toutes les difficultés du moment que je vois bien, et que je vis bien.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 19 décembre 2011
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Oui, on a tiré des leçons de la tempête Xynthia, on savait alerter sur les tempêtes, on le faisait. Mais pas sur le risque de submersion marine. Or
RAPHAËLLE DUCHEMIN Il fallait adapter le dispositif ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Oui, ce nest pas exactement le même risque et dailleurs, ce nest pas forcément les mêmes réactions et les mêmes plans dévacuation. Donc il y a aujourdhui, une alerte météo spécifique, cest un pictogramme, avec des vagues, on comprend assez bien, en cas de submersion. La submersion, elle peut être liée à la tempête, mais elle est liée aussi, à la marée. Elle est liée à différents phénomènes, qui font que vous pouvez avoir tempête sans submersion et vous pouvez à contrario avoir des gros risques de submersion sans tempête. En cas de submersion de risques, il faut rester chez soi, écoutez la radio. Donc au début, ça commence comme une tempête, mais les dispositifs dévacuation sont différents et on peut être amené à évacuer beaucoup plus vite.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Et effectivement, on se sera très vigilant dans les heures qui viennent, puisque le gros de la tempête est annoncé pour ce soir et cette nuit. Vous rentrez, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET de Durban, un sommet qui nétait visiblement pas à la hauteur, de vos espérances. Et on apprend en plus, que le Canada se retire du protocole. On a un petit peu envie de dire : tout ça pour ça ! Finalement !
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ecoutez, évidemment, on peut toujours voir le verre à moitié plein, ou le verre à moitié vide. Quand on voit lurgence que représente la lutte contre le changement climatique, on se dit, et cest la réalité, que les engagements de réduction, le rythme de réduction des émissions de gaz à effets de serre est insuffisant. Cest vrai, cest, cest insuffisant. On nest pas sur le bon chemin, pour limiter la hausse de la température, à moins de 2 degrés Celsius. En même temps, ça fait 10 ans, quon attendait, de réussir à engager des négociations avec la Chine, lInde, et les Etats-Unis, sur leurs réductions démission. Dans le protocole de Kyoto, il y avait une minorité des émissions de gaz à effet mondial, représenté, il ny avait pas les plus gros émetteurs. LUnion européenne, cest 11 % des émissions de gaz à effet de serre mondial. Et cest une part décroissante, parce que ça se passe en Chine, ça se passe en Inde, beaucoup, aujourdhui, la croissante des émissions. Et puis les Etats-Unis se cachaient, derrière le refus de la Chine de négocier, pour eux-mêmes ne pas sengager. Et ce quon a acquis à Durban, cest ça, cest lengagement de la Chine, de lInde et des Etats-Unis, à négocier et se mettre daccord ensemble avant 2015, pour des réductions démission avant 2020. Ce nest pas assez, mais cest énorme.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Et ça cest le verre à moitié plein donc ! Puisquon parle environnement, vous aviez dit, je crois que pour Fessenheim, pour la centrale nucléaire de Fessenheim, léchéance à retenir, cétait janvier. On y est presque. Puisquon est en décembre. Est-ce que comme ça se dit en Alsace en ce moment, et comme ça sécrit aussi, sur les sites Internet, vous allez décider de fermer la centrale. Est-ce que cest ça, qui est en train de préparer le gouvernement, pour couper lherbe sous le pied du Parti socialiste et dEurope Ecologie Les Verts ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Moi, je lai toujours dit, je le redis, pour faire une recommandation. Jai besoin à la fois, davoir le travail de revue décennale de lAutorité de Sûreté Nucléaire, je lai reçu en juillet dernier.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Donc vous savez, ce quil y a dedans.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Donc je sais ce quil y a dedans.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Et quelles sont les préconisations ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET LAutorité de Sûreté Nucléaire recommande un certain nombre de travaux. Donc nous devons savoir si, ils sont techniquement possibles et qui auront un coût financier.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Elle est vieille la centrale de Fessenheim ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Mais ce nest pas seulement une question dâge. En loccurrence ses travaux, ne sont pas liés à lâge de la centrale, ils sont liés à la configuration. LAutorité de Sûreté Nucléaire recommande quon crée une source deau alternative au grand canal dAlsace. Lautorité de Sûreté Nucléaire constate que le radié, c'est-à-dire le plancher de la centrale est plus fin que dans dautres centrales et demande à ce que sa taille soit augmentée. Et puis je lai dit à ce moment-là, et je le redis, il y a Fukushima qui est passé par-là, laccident de Fukushima, le Premier ministre a lancé des audits de nos centrales nucléaires de sûreté après laccident de Fukushima. Nous en aurons les résultats entre décembre et janvier. Moi, je veux attendre davoir les résultats de laudit de Fukushima pour pouvoir tirer des conclusions sur Fessenheim. Donc à la fois
RAPHAËLLE DUCHEMIN Mais la fermeture nest pas exclue ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET La fermeture nest pas exclue, elle nest pas non plus, à ce stade annoncée. Nous avons besoin de lensemble des décisions. Il ne faut pas aborder la sûreté nucléaire avec une démarche idéologique. Moi, je crains autant, les antis que les pros nucléaires religieux. Le nucléaire nest pas
RAPHAËLLE DUCHEMIN Cest ce que fait le Parti socialiste, daprès vous ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Une religion.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Aborder la question de manière idéologique ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Bien sûr ! Bien sûr ! Et de manière politique. Ce nest pas, il y a des questions
RAPHAËLLE DUCHEMIN Mais cest politique, ce sera au coeur de la campagne ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Que ce soit politique, et que ce soit au coeur de la campagne, quil y ait un débat politique sur le sujet de lavenir nucléaire, mais la sûreté centrale par centrale, vous me pardonnerez, moi, quand je regarde les dossiers en matière de sûreté, jessaie de balayer de ma tête, les considérations idéologiques.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Alors ce qui sera aussi, au coeur de la campagne à venir, cest évidemment les questions économiques. Nicolas SARKOZY en tout début de semaine dans LE MONDE, Alain JUPPE ce matin, dans LES ECHOS, tout le monde au gouvernement monte au créneau, en ce moment, pour dire que finalement, si la France perd son triple A, ce nest pas si grave que ça. On avait cru comprendre pourtant, que cétait un trésor national ? On sest trompé ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Dans la vie, chacun peut le comprendre, cest mieux davoir une bonne note, quune mauvaise note. En même temps, même si ce nest pas une chance, cest un inconvénient en plus, à surmonter. Lexemple des Etats-Unis par exemple, a montré quon pouvait vivre avec et léconomie continuait à tourner. Je rappelle que les Etats-Unis, ils ont perdu leur triple A, il y a plusieurs mois derrière.
RAPHAËLLE DUCHEMIN On nest peut-être pas tout à fait dans la même situation ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ce nest pas une chance, je ne vous dirais pas que ce serait indifférent ou tant mieux ! Mais on peut vivre avec.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Et si les agences dégradent la France, cest quand même un mauvais signe. Ca veut dire que le plan de Bruxelles, finalement, elles ny croient pas !?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Je crois quil ne faut pas raisonner comme ça. On a une crise générale de la zone euro. On a bien dailleurs, les évènements ont bien montré et lattitude des agences de notation a bien montré que cest une crise de lensemble de la zone euro, contrairement à ce que voulait faire croire certains en France, qui accusaient la gestion du gouvernement, ou qui disaient quon ne faisait pas ce quon devait. Ce nest pas la réalité. Cest un problème de confiance. Est-ce que les décisions prises à Bruxelles, suffisent à rétablir la confiance ? Est-ce quon ne va pas avoir une période de transition avec leurs mises en oeuvre ? Parce quon a besoin quand même, de quelques semaines ou de quelques mois, pour leurs mises en oeuvre. Cest une question qui existe. Mais le sujet, cest le rebond au sortir de toute cette période-là. Et moi, je crois que la France est un grand pays, avec des grands atouts, que les Français ont des cartes à jouer, dans la nouvelle phase de la mondialisation qui souvre et que tout ça ne dépend que de 3 agences de notation, dont on nous parle beaucoup.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, on a parlé de la campagne électorale. On pourrait peut-être parler du projet UMP, puisque a priori, il est présenté aujourdhui. Un projet, toujours pas de candidat, ai-je envie de vous dire ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Oui, mais ce nest pas un problème.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Ah !
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Cest le projet du parti. Ce nest pas le projet du candidat. Le parti travaille
RAPHAËLLE DUCHEMIN Donc ça va faire comme au Parti socialiste finalement, un candidat dun côté et un parti de lautre ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Non, parce que le Parti socialiste, ce nest pas clair ! Moi, je vous dis les choses clairement. Cest le projet du parti. Ce nest pas le projet du candidat. Le candidat, quand il sera candidat, pourra reprendre dedans, ce qui lintéresse, et élaborer son propre projet. Au Parti socialiste, ça na jamais été clair ! On na pas compris, si ce qui était dans le projet, était revendiqué ou pas par François HOLLANDE ? Laccord entre les Verts et le PS, il est revendiqué ou pas par François HOLLANDE ? Déjà, je vais vous dire, on ne comprend ce quil y a dans laccord. Parce quil y a plusieurs versions qui courent, moi, je nai pas réussi à avoir version définitive de laccord entre Les Verts et le PS. Et je nai toujours pas compris si François HOLLANDE le revendiquait ou pas ?
RAPHAËLLE DUCHEMIN Et vous, dans ce projet UMP, vous faites quoi exactement, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET ? Vous êtes un des snipers de lUMP en direction du Front national, par exemple ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Jai entendu ce mot tout à lheure, sur votre antenne, « sniper » je ne me reconnais pas tout à fait dedans. Mais moi, jessaie de mettre en enfant, tout simplement mes convictions qui sont, je le redis, quen dépit de cette crise qui est considérable, de la vie qui est dur en ce moment, la France a des atouts, et nous ne devons pas désespérer. On a vécu une phase de mondialisation qui était une mondialisation, standardisation des produits, on cherchait à avoir tous les mêmes produits, les t-shirts, les téléphones, le moins chers possible, forcément produits en Chine. Parce que les critères de la mondialisation, cétait les salaires au plus bas coût, cétait laccès aux matières premières, la France navait pas du tout là-dedans. On arrive dans une phase de la mondialisation, différenciation, identité, on veut des produits qui nous ressemblent, on veut de la proximité, on a besoin de sobriété notamment énergétique de qualité, ça, cest bon pour la France, ce moment de la France revient en dépit, de toutes les difficultés du moment que je vois bien, et que je vis bien.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 19 décembre 2011