Texte intégral
Monsieur le Président,
Madame la Directrice générale,
Mesdames et Messieurs,
Etre ici parmi vous est un honneur et une évidence.
Parce que cest aujourdhui la Journée des Droits de lHomme et que leur défense est pour la France une mission sacrée, une part essentielle de son identité.
Parce que nous rendons hommage à Malala Zousafai, une jeune fille dont le nom sonne comme celui dune victoire dans la guerre contre la barbarie et lobscurantisme.
Parce que nous sommes à Paris, au siège de lUnesco, une organisation dont la mission est noble entre toutes et que nous sommes fiers daccueillir, Madame la directrice générale, dans notre capitale.
Ce qui nous unit ici, cest une commune indignation. Le responsable politique que je suis se méfie de lirruption des émotions dans le domaine des idées et dans la vie publique. Mais lémotion est utile lorsquelle pousse à la révolte contre linacceptable.
Linacceptable, cest quune jeune fille puisse être empêchée, comme des milliers dautres, daccéder à lécole, au savoir, à la maîtrise de sa propre vie. Linacceptable, cest que pour avoir dénoncé cette situation, elle ait pu être sauvagement agressée.
Refoulée à lentrée de lécole et presque assassinée en la quittant : la barbarie, la violence et lobscurantisme mêlés ont fait de la vie de Malala un cauchemar, à un âge auquel un enfant devrait navoir encore que des rêves.
Si nous ne devions retenir quune chose de lhistoire de Malala, ce serait que la prétendue relativité des Droits de lHomme est une fable et une supercherie. Devant son histoire, qui ne ressent pas colère et révolte ? Qui peut accepter quun enfant soit privé daccès à lécole, simplement parce que cest une fille ? Et que cette jeune fille soit agressée pour avoir dénoncé cette terrible injustice ?
Les Droits de lHomme sont universels et quand ils sont méprisés, cest chaque être humain qui a le devoir de sindigner. Il ny a point de débat philosophique ou sociologique à avoir, le cur parle, sans distinction de race, de sexe ou de religion. Linacceptable na, hélas, pas de limite, mais il na pas non plus de frontière.
Mesdames et Messieurs,
Ce que le drame de Malala nous enseigne également, cest que nous avons eu raison de faire de léducation des enfants, et en particulier des filles, un objectif prioritaire de laide au développement. Parce que seule lécole permet aux enfants de préparer leur avenir.
La communauté internationale sest mobilisée en lan 2000 pour que tous les enfants du monde aillent à lécole en 2015. A travers les objectifs du millénaire pour le Développement dune part, et à travers linitiative "Education pour tous" dautre part, que lUnesco est chargée de coordonner.
Les résultats sont significatifs, mais beaucoup reste à faire : 61 millions denfants ne sont toujours pas scolarisés ; la part de laide publique au développement consacrée à léducation est restée constante, à environ 12% ; et la scolarisation des filles reste en retard.
Diverses initiatives ont été prises en conséquence et je veux les saluer :
* cest le "Partenariat mondial pour léducation des filles et des femmes", lancé par Hillary Clinton en mai 2011 ;
* cest la nomination de Gordon Brown [présent à la tribune] en juin dernier en qualité dEnvoyé spécial des Nations Unies pour léducation mondiale. Je lui souhaite plein succès dans sa mission et je confirme la pleine disponibilité de mon gouvernement à travailler avec lui ;
* cest aussi le lancement par Ban Ki-Moon de linitiative "Léducation dabord !", en septembre, pour tenter de combler le retard.
La France, pour sa part, reste pleinement engagée sur ces objectifs, notamment au travers de laction de lAgence française de développement.
Mesdames et Messieurs,
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, lHumanité rassemblée a progressé de manière décisive en identifiant les principes simples que chacun reconnaît comme essentiels.
Mais ladoption solennelle, le 10 décembre 1948, de la Déclaration universelle des Droits de lHomme, na pas mis fin à la lutte. Lhistoire de Malala, mais hélas beaucoup dautres également, montrent bien que la violence, le mépris de la dignité humaine, le rejet de la liberté et du libre arbitre restent une menace permanente.
Grâce à un blog et à la liberté de diffusion de la parole que permet internet, une voix ténue, mais en même temps tellement forte, sest élevée contre linacceptable. Et elle a été entendue.
Lespoir pour lavenir est là. Et lUnesco peut contribuer à le faire vivre au bénéfice de tous les enfants du monde qui ont droit à léducation. Nous comptons sur vous, Madame la Directrice générale.
Je vous remercie.
Source http://www.gouvernement.fr, le 11 décembre 2012
Madame la Directrice générale,
Mesdames et Messieurs,
Etre ici parmi vous est un honneur et une évidence.
Parce que cest aujourdhui la Journée des Droits de lHomme et que leur défense est pour la France une mission sacrée, une part essentielle de son identité.
Parce que nous rendons hommage à Malala Zousafai, une jeune fille dont le nom sonne comme celui dune victoire dans la guerre contre la barbarie et lobscurantisme.
Parce que nous sommes à Paris, au siège de lUnesco, une organisation dont la mission est noble entre toutes et que nous sommes fiers daccueillir, Madame la directrice générale, dans notre capitale.
Ce qui nous unit ici, cest une commune indignation. Le responsable politique que je suis se méfie de lirruption des émotions dans le domaine des idées et dans la vie publique. Mais lémotion est utile lorsquelle pousse à la révolte contre linacceptable.
Linacceptable, cest quune jeune fille puisse être empêchée, comme des milliers dautres, daccéder à lécole, au savoir, à la maîtrise de sa propre vie. Linacceptable, cest que pour avoir dénoncé cette situation, elle ait pu être sauvagement agressée.
Refoulée à lentrée de lécole et presque assassinée en la quittant : la barbarie, la violence et lobscurantisme mêlés ont fait de la vie de Malala un cauchemar, à un âge auquel un enfant devrait navoir encore que des rêves.
Si nous ne devions retenir quune chose de lhistoire de Malala, ce serait que la prétendue relativité des Droits de lHomme est une fable et une supercherie. Devant son histoire, qui ne ressent pas colère et révolte ? Qui peut accepter quun enfant soit privé daccès à lécole, simplement parce que cest une fille ? Et que cette jeune fille soit agressée pour avoir dénoncé cette terrible injustice ?
Les Droits de lHomme sont universels et quand ils sont méprisés, cest chaque être humain qui a le devoir de sindigner. Il ny a point de débat philosophique ou sociologique à avoir, le cur parle, sans distinction de race, de sexe ou de religion. Linacceptable na, hélas, pas de limite, mais il na pas non plus de frontière.
Mesdames et Messieurs,
Ce que le drame de Malala nous enseigne également, cest que nous avons eu raison de faire de léducation des enfants, et en particulier des filles, un objectif prioritaire de laide au développement. Parce que seule lécole permet aux enfants de préparer leur avenir.
La communauté internationale sest mobilisée en lan 2000 pour que tous les enfants du monde aillent à lécole en 2015. A travers les objectifs du millénaire pour le Développement dune part, et à travers linitiative "Education pour tous" dautre part, que lUnesco est chargée de coordonner.
Les résultats sont significatifs, mais beaucoup reste à faire : 61 millions denfants ne sont toujours pas scolarisés ; la part de laide publique au développement consacrée à léducation est restée constante, à environ 12% ; et la scolarisation des filles reste en retard.
Diverses initiatives ont été prises en conséquence et je veux les saluer :
* cest le "Partenariat mondial pour léducation des filles et des femmes", lancé par Hillary Clinton en mai 2011 ;
* cest la nomination de Gordon Brown [présent à la tribune] en juin dernier en qualité dEnvoyé spécial des Nations Unies pour léducation mondiale. Je lui souhaite plein succès dans sa mission et je confirme la pleine disponibilité de mon gouvernement à travailler avec lui ;
* cest aussi le lancement par Ban Ki-Moon de linitiative "Léducation dabord !", en septembre, pour tenter de combler le retard.
La France, pour sa part, reste pleinement engagée sur ces objectifs, notamment au travers de laction de lAgence française de développement.
Mesdames et Messieurs,
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, lHumanité rassemblée a progressé de manière décisive en identifiant les principes simples que chacun reconnaît comme essentiels.
Mais ladoption solennelle, le 10 décembre 1948, de la Déclaration universelle des Droits de lHomme, na pas mis fin à la lutte. Lhistoire de Malala, mais hélas beaucoup dautres également, montrent bien que la violence, le mépris de la dignité humaine, le rejet de la liberté et du libre arbitre restent une menace permanente.
Grâce à un blog et à la liberté de diffusion de la parole que permet internet, une voix ténue, mais en même temps tellement forte, sest élevée contre linacceptable. Et elle a été entendue.
Lespoir pour lavenir est là. Et lUnesco peut contribuer à le faire vivre au bénéfice de tous les enfants du monde qui ont droit à léducation. Nous comptons sur vous, Madame la Directrice générale.
Je vous remercie.
Source http://www.gouvernement.fr, le 11 décembre 2012