Interview de M. Guillaume Garot, ministre de l'agroalimentaire, à "RMC" le 11 février 2013, sur la défense du consommateur et les mesures souhaitables en matière d'étiquetage et de traçabilité des produits contenus dans les plats cuisinés.

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Média : Emission Forum RMC FR3 - RMC

Texte intégral

MAXIME SWITEK
Vous êtes ministre délégué, chargé de l’Agroalimentaire, vous allez recevoir les industriels aujourd’hui. Est-ce qu’il n’est pas temps de les obliger à indiquer la provenance de tous les produits qu’on trouve dans les plats cuisinés ?
GUILLAUME GAROT
En tout cas, le débat est posé, et nous y apporterons des réponses.

BRUCE TOUSSAINT
Vous, la vôtre, votre réponse ce matin, Guillaume GAROT ?
GUILLAUME GAROT
Donc avec Benoît HAMON, Stéphane Le FOLL, nous réunissons en effet cet après-midi l’ensemble des acteurs de la filière, les transformateurs, mais aussi la grande distribution, pour démonter le mécanisme de la traçabilité, et pour voir comment nous pouvons améliorer le dispositif, parce que, aujourd’hui, il y a eu tromperie, il y a eu tromperie sur la marchandise ; alors, est-ce que c’est une négligence, est-ce que c’est une fraude ? L’enquête, que nous avons déclenchée dès la fin de semaine dernière, nous rendra ses conclusions au milieu de la semaine. Et en fonction des résultats de cette enquête, eh bien, nous prendrons des mesures extrêmement fermes, d’abord, des sanctions…

MAXIME SWITEK
Mais Guillaume GAROT, vous êtes – pardon – vous êtes chargé de l’Agroalimentaire, vous devez forcément avoir un avis sur la question, est-ce qu’il faut plus de traçabilité ?
GUILLAUME GAROT
Il faut en tout cas une traçabilité meilleure du point de vue du consommateur, ce qui est important, c’est que le consommateur soit parfaitement au clair sur ce qu’il y a dans son assiette. Et donc s’il faut améliorer le dispositif, nous améliorerons les choses, bien évidemment…

MAXIME SWITEK
Comment ?
GUILLAUME GAROT
Ça signifie que, au niveau national, mais surtout au niveau européen, parce que je vous rappelle que c’est un dispositif européen, eh bien, nous mènerons avec Stéphane Le FOLL et Benoît HAMON cette bataille au plan européen, pour que, au final, ce soit le consommateur qui soit parfaitement rassuré, parfaitement informé sur ce qu’il y a dans son assiette.

MAXIME SWITEK
On a entendu, on vous a entendu ce week-end dire qu’il n’y avait pas de danger pour la santé des consommateurs, comment est-ce qu’on peut faire confiance aux analyses alors qu’on n’avait même pas décelé que c’était de la viande de cheval et non pas du boeuf ?
GUILLAUME GAROT
Parce que les contrôles sanitaires ont été faits, et la viande de cheval n’est pas une viande toxique, elle n’est pas impropre à la consommation, en l’espèce…

MAXIME SWITEK
Certes…
GUILLAUME GAROT
Il y a tromperie sur la marchandise, c’est-à-dire que le consommateur a été floué, le consommateur a été trompé, c’est ça qui est scandaleux, et c’est ça qu’il faut sanctionner purement, parce que c’est inadmissible…

MAXIME SWITEK
Merci...
GUILLAUME GAROT
Oui, voilà. Donc nous allons travailler pour que ça ne se reproduise plus…

MAXIME SWITEK
Mais quel type de sanctions, Monsieur GAROT, quel type de sanctions pouvez-vous appliquer ?
GUILLAUME GAROT
Ce sont des sanctions financières, ce sont des sanctions pénales, s’il y a eu manifestement fraude.

Source : Service d'information du Gouvernement, le 19 février 2013