Interview de M. Benoît Hamon, ministre de la consommation et de l'économie sociale et solidaire, à "BFM" le 10 avril 2013, sur la politique économique du gouvernement, la moralisation de la vie politique et l'introduction des actions de groupes dans son projet de loi sur la consommation.

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Média : BFM

Texte intégral

JEAN-JACQUES BOURDIN
Benoît HAMON est notre invité ce matin ! Bonjour…
BENOIT HAMON
Bonjour
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ministre de l’Economie sociale et solidaire et ministre à la Consommation - on va parler de consommation évidemment Benoît HAMON - je rappelle aussi que vous serez à ma place tout à l’heure sur RMC entre 9 h et 9 h 30 pour répondre aux questions de tous les auditeurs.
BENOIT HAMON
On ne peut pas être à votre place !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Eh bien si on peut être à ma place.
BENOIT HAMON
Ah bon !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non ! Non, pas de... Si ! Si, évidemment vous serez à ma place, vous allez voir.
Alors moi j’ai une question directe à vous poser : la politique d’austérité du gouvernement conduit-elle à la débâcle ?
BENOIT HAMON
Ce n’est pas la politique d’austérité du gouvernement, la politique d’austérité en Europe, et c’est ce que dit Arnaud MONTEBOURG…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! Et donc en France aussi.
BENOIT HAMON
Non ! Ce qui n’est pas exactement pareil.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ah bon !
BENOIT HAMON
Je veux juste dire ça d’un mot !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui !
BENOIT HAMON
Les choix politiques qui sont faits aujourd’hui, qui sont d’ailleurs lourds, avec des engagements qui ont été reconnus par la Cour des comptes sur la réduction des déficits, ce sont des choix qui ont été assumés par ce gouvernement. Ce que nous constatons…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et qui sont toujours assumés ?
BENOIT HAMON
En tout cas une vraie rigueur sur le plan des comptes publics. Cela étant dit, qu’est-ce qui se passe aujourd’hui au niveau européen et sous la pression de la droite allemande ? Il se passe qu’on impose des politiques d’austérité qui se traduisent partout en Europe par une augmentation du chômage, un recul des protections des salariés et pas par du désendettement ou très peu de désendettement.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ca veut dire que l’Allemagne nous impose sa politique d’austérité ?
BENOIT HAMON
Aujourd’hui je fais partie de ceux qui considèrent que cette politique, qui est une politique voulue par la droite allemande, est en train de mener d’abord le projet européen dans une impasse… Qui va croire encore dans l’Union européenne dans quelques mois quand on constate déjà depuis maintenant plusieurs années qu’en clair l’Union européenne n’est pas capable de proposer autre chose que des sacrifices supplémentaires aux Européens et que ça produit du chômage, de la pauvreté, des inégalités, mais que cette politique voulue par la droit allemande est une politique qui n’est pas soutenable ? Et c’est ce que…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Elle s’impose à la France cette politique ?
BENOIT HAMON
Mais elle s’impose, non, parce que nous… S’il n’y avait pas eu François HOLLANDE, il n’y aurait pas l’union bancaire, il n’y aurait pas le pacte de croissance, il n’y aurait pas le mécanisme européen de stabilité, ce qui veut donc dire que nous avons aujourd’hui…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais un pacte de croissance… Bon ! On…
BENOIT HAMON
Eh bien… mais il existe !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! On…
BENOIT HAMON
Et c’est ce qui a caractérisé le Président de la République en parlant de tension amicale - on peut être amis avec l’Allemagne…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui !
BENOIT HAMON
Et ne pas être d’accord sur les choix politiques - eh bien, cette tension amicale, elle est indispensable si l’on veut réorienter le projet européen pour donner du souffle…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais vous pensez…
BENOIT HAMON
A l’économie européenne.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu’en France on conduit une politique, le gouvernement, votre gouvernement conduit une politique d’austérité ?
BENOIT HAMON
Evidemment que non nous ne conduisons pas une politique d’austérité ! Nous conduisons une politique qui est une politique éprouvante aujourd’hui, au sens où la réduction des déficits a forcément un effet récessif. Que nous avons voulu compenser par quoi ? Par des mesures de compétitivité, des mesures de réorganisation du travail, des politiques de l’emploi… ça, c’est la politique française, elle est différente de la politique allemande, mais elle se fait cette politique française dans un environnement et cet environnement c’est l’environnement européen et ce que je dis moi aujourd’hui, c’est que : tant que nous aurons des politiques d’austérité en Europe, je crains que les efforts que nous fassions aujourd’hui soient non pas nuls mais…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais…
BENOIT HAMON
Mais…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais…
BENOIT HAMON
Aient comme conséquence…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais est-ce que alors…
BENOIT HAMON
Qu’ils soient neutralisés par la politique européenne.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais Arnaud MONTEBOURG parle de politique du gouvernement français aussi, pas un seul instant…
BENOIT HAMON
Mais c’est… Attendez ! Ce que je vous dis, c’est…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais imposer, si j’ai bien compris, mais je ne comprends pas votre raisonnement, c'est-à-dire vous dites… vous dites : « nous, on ne conduit pas de politique d’austérité mais l’Europe nous impose une politique d’austérité…
BENOIT HAMON
Non ! Je…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Nous sommes rigoureux dans nos comptes », c’est ce que vous dites, on est bien d’accord. Alors moi je vous pose une question directe : est-ce qu’il faut changer de politique en France ?
BENOIT HAMON
Je pense aujourd’hui que nous devrons évaluer à la fin de l’année si cette politique aujourd’hui, qui est faite au diapason de…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Fin 2013 !
BENOIT HAMON
Des exigences de la Commission européenne, de ce qui a été décidé avec l’Allemagne, si cette politique est soutenable, soutenable au sens où, si nous constatons que le chômage continue à augmenter, que ça désendette peu en réalité la France…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais vous trouvez que…
BENOIT HAMON
Il faudra retrouver l’oxygène qui manque aujourd’hui à l’économie française.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais vous trouvez, avec une croissance nulle, avec un chômage qui galope, vous trouvez qu’on n’a pas suffisamment de preuves vous Benoît HAMON ?
BENOIT HAMON
Non ! Mais… Attendez ! Attendez, il y a aujourd’hui des engagements, des politiques qui sont mises en oeuvre qui n’ont pas produit tous leurs effets, un objectif fixé par le Président de la République pour la fin de l’année 2013 et que moi là je pense parfaitement atteignable qui est l’inversion de la courbe du chômage – et je le constate sur le terrain à travers aujourd’hui les premiers engagements des PME et des entreprises en application et du Contrat de génération et du CICE (le crédit d’impôt), je constate que dans le champ de l’économie sociale, avec les Emplois d’avenir, on crée aujourd’hui de l’emploi, l’objectif c’est fin 2013 et il faudra apprécier ensuite, fin 2013, au regard de la croissance…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc on attend fin 2013, on continue la même politique jusqu’à la fin 2013…
BENOIT HAMON
Mais non ! Mais d’abord on est… mais…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et on attend avant de changer ?
BENOIT HAMON
Vous… (brouhaha)… qu’il serait parfaitement sot et absurde de voter des lois et de mettre une politique de l’emploi et une politique économique...
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et de changer !
BENOIT HAMON
Non ! Mais ce n’est même pas ça, ce n’est même pas attendre qu’elle produise ses résultats. Ce que je dis simplement, c’est ce que je redoute – comme des économistes, comme des responsables politiques – c’est que dans l’environnement qui est celui de l’Europe nos échanges sont essentiellement avec les Européens, ces choix politiques que nous avons faits soient neutralisés hélas par l’austérité mise en oeuvre en Europe. Et cette austérité elle conduit quoi ? A ce que des pays européens ne nous achètent plus ce que nous vendons, aient des marchés totalement dépressifs et, tant qu’on aura un marché européen dépressif, il sera compliqué de…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc, vous n’êtes pas d’accord avec l’analyse d’Arnaud MONTEBOURG ?
BENOIT HAMON
Mais parfaitement d’accord ! J’ai dit exactement la même chose. Je pense que…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc, ça conduit à la débâcle.
BENOIT HAMON
Mais cette politique, qui est une politique qui a été voulue par la Commission européenne, qui impose à tous la consolidation budgétaire…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! Et que nous subissons…
BENOIT HAMON
Mais que… Attendez ! Que nous subissons, en tout cas…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Conduit à la débâcle ?
BENOIT HAMON
La consolidation budgétaire, d’un mot, moi je suis pour la réduction…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais est-ce que ça conduit à la débâcle ou pas ?
BENOIT HAMON
Je vais vous dire ! Je suis pour…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Benoît HAMON ! Je vous pose…
BENOIT HAMON
Non ! Mais attendez, mais moi je vous réponds.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Allons au fond des choses, est-ce que vous pensez…
BENOIT HAMON
Allez ! Allez.! Je vous…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais…
BENOIT HAMON
Je vous réponds, je vous réponds, une seconde.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui !
BENOIT HAMON
Je vous dis que la consolidation budgétaire, c'est-à-dire le fait de réduire les déficits, tout le monde est d’accord - Benoît HAMON y compris et Arnaud MONTEBOURG y compris - ce que nous disons c’est qu’aujourd’hui le rythme qu’on nous impose c’est de faire un marathon au rythme d’un 400 mètres, ça cela ne marche pas, vous ne finissez pas la course.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc, ça conduit à la débâcle alors ?
BENOIT HAMON
Eh bien ça finit, à la fin, sur le fait que vous aurez plus de chômage, toujours pas de croissance et pas de désengagement…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc la débâcle.
BENOIT HAMON
Si nous suivons la politique allemande.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je prends ce mot parce qu’il est fort !
BENOIT HAMON
Mais prenez ce mot, c’est le mot qui a été choisi par Arnaud.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors vous êtes d’accord ?
BENOIT HAMON
Eh bien c’est… à condition que, dans un an, on vérifie…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors vous êtes définitivement d’accord ?
BENOIT HAMON
Non ! Non, mais ce n’est pas ça. Ce que je dis, c’est que…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non ! Je ne comprends pas votre position, Benoît HAMON.
BENOIT HAMON
Attendez ! Non, mais, mais…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous chef de file de la gauche, vous entendez vos électeurs, vous entendez la gauche socialiste, vous entendez le Front de gauche, vous entendez tous ceux qui vous disent : « Arrêtez ! Arrêtez cette politique d’austérité ».
BENOIT HAMON
Moi je vous redis ce qui est ma conviction aujourd’hui, c’est qu’on a des choix politiques, que ces choix politiques doivent être évalués à l’aune de… eh bien il faut qu’ils soient mis en oeuvre en termes de politique de l’emploi, en termes de politique économique, mais qu’à cet instant - ce qui est ma conviction – c’est que les choix réalisés en Europe, s’ils devaient être constants, je crains que nos politiques économiques, nos politiques de l’emploi ne puissent pas donner leurs fruits.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors que doit-on faire, là à cet instant, agir vite, que faire ?
BENOIT HAMON
Clairement aujourd’hui je pense qu’il faut…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Quel pouvoir avez-vous pour infléchir la politique européenne ?
BENOIT HAMON
Mais il faut réorienter… mais il a un pouvoir qui est celui de la France, qui n’est pas un petit pays…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui !
BENOIT HAMON
Et en même temps qui est un pays parmi d’autres…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui !
BENOIT HAMON
Et celui d’un dialogue que nous devons à nouveau avoir avec l’Allemagne sur le fait que l’économie européenne est asphyxiée, et que cette économie européenne est asphyxiée en raison de quoi, de politiques d’austérité qui amènent à ce qu’on fasse moins de croissance, moins de croissance c’est donc moins de recettes fiscales, moins de recettes fiscales ce sont donc des déficits que nous n’arrivons pas à résorber et, du coup, on demande encore des sacrifices supplémentaires. Et ce que je crains et ce que je redoute le plus… qu’est-ce qui différencie le modèle européen du modèle anglo-saxon, avant la crise, encore un peu, le haut service public et le haut niveau de protection sociale et on avait une forme d’orgueil à dire que notre modèle de développement il était plus re-distributif, il était moins inégalitaire. Et nous sortirons de la crise, en raison de cette politique d’austérité, avec quoi ? Plus de chômeurs, moins de protection sociale…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais ça…
BENOIT HAMON
Moins de services publics…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui !
BENOIT HAMON
Et c’est la formule que j’ai utilisée - une Sécurité Sociale low cost, des services publics low cost, comme une alimentation low cost, c'est-à-dire une économie européenne davantage livrée à la concurrence sauvage qu’elle ne l’était avant. Ca ne peut pas être… ce qui n’est pas possible c’est que le testament de cette crise soit pour les Européens – et en tout cas pour la France – moins de protection, moins de régulation et davantage de vulnérabilité pour les classes moyennes et les classes populaires. Donc, c’est ça que je dis et c’est ça que je dis comme beaucoup de socialistes et comme le Président de la République lui-même qui, depuis le début de son mandat…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui !
BENOIT HAMON
S’attache à construire un rapport de force avec Madame MERKEL et pas à considérer que tout ce qui vient de Francfort ou de Berlin…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Eh bien, pour l’instant, il n’est pas gagné. Puisque, comme vous l’avez dit…
BENOIT HAMON
Ah ! Eh bien à partir…
JEAN-JACQUES BOURDIN
C’est la droite allemande qui impose…
BENOIT HAMON
Non ! Mais, attendez…
JEAN-JACQUES BOURDIN
L’austérité.
BENOIT HAMON
Oui ! Non, non. Çà…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pour l’instant le rapport de force il n’est pas gagné…
BENOIT HAMON
Sauf que, sauf que…
JEAN-JACQUES BOURDIN
C’est ce que vous avez dit Benoît HAMON.
BENOIT HAMON
Sauf que dans la première étape, Monsieur BOURDIN…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! Oui.
BENOIT HAMON
Y aurait-il eu une union bancaire sans François HOLLANDE ? Non ! Y aurait-il eu le pacte de croissance sans François HOLLANDE ? Non !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais enfin il est petit ce pacte de croissance, vous savez bien qu’il n’est pas…
BENOIT HAMON
Non ! Mais, mais attendez…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Le pacte de croissance, franchement, franchement Benoît HAMON…
BENOIT HAMON
Mais vous mettez…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous y croyez ?
BENOIT HAMON
Vous mettez 120 milliards sur la table, vous dites c’est petit…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! Au niveau de l’Europe, oui.
BENOIT HAMON
Eh bien au niveau de l’Europe en l’occurrence, si on ne peut pas faire autrement qu’au niveau de l’Europe, donc c’est là que ça jouait…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! Eh bien oui, oui.
BENOIT HAMON
Et c’est la raison pour laquelle aussi il ne faut pas en rester là. C’est tout à fait positif que par exemple sur la question des paradis fiscaux, de l’évasion fiscale…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ah ! Tiens, parlons-en. Tiens ! Alors j’ai une question…
BENOIT HAMON
Allons-y !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous vous souvenez de ce discours de janvier 2012 de François HOLLANDE…
BENOIT HAMON
La finance !
JEAN-JACQUES BOURDIN
« La finance c’est mon ennemi », vous vous souvenez de cela, on y a tous cru.
BENOIT HAMON
Je me souviens très bien !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Enfin moi je n’ai pas à y croire ou pas y croire, mais lorsque je dis : « on y a tous cru » tous les hommes et les femmes de gauche y ont cru et il a fallu attendre le scandale CAHUZAC pour qu’on s’aperçoive que tout à coup il fallait moraliser la vie publique ?
BENOIT HAMON
Non ! Mais, attendez, attendez, attendez.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Quoi !
BENOIT HAMON
Il y a une loi bancaire !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Quoi ! Quoi.
BENOIT HAMON
Qu’est-ce qu’elle dit la loi bancaire sur…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais elle est minime..
BENOIT HAMON
Non ! Mais… Oui ! Mais ça c’est…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Elle est minime la loi bancaire.
BENOIT HAMON
Ca c’est vous qui le dites. Qu’est-ce qu’elle dit sur les paradis fiscaux et sur les placements…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors… Attendez !
BENOIT HAMON
Et sur les placements des banques ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pourquoi aucune mesure n’a été prise dès l’arrivée au pouvoir de François HOLLANDE contre la finance internationale, contre les paradis fiscaux ?
BENOIT HAMON
Il y a eu une…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Rien !
BENOIT HAMON
Quelle a été la première…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il a fallu attendre quoi ?
BENOIT HAMON
Quelle a été la première taxe - puisqu’on parle d’augmentation d’impôts - votée en loi de finance rectificative de 500 millions d’euros…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non ! Mais… Oui !
BENOIT HAMON
Réservée aux banques ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui !
BENOIT HAMON
Ça été celle-là.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais je vous parle, je vous parle des paradis fiscaux…
BENOIT HAMON
Non ! Mais….
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je ne vous parle pas des taxes sur les banques.
BENOIT HAMON
Alors sur les paradis fiscaux, aujourd’hui il y a une loi française qui est en train d’être votée, qui va demander aux banques françaises de faire la lumière sur la totalité des succursales et des placements qu’elles ont…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Aujourd’hui les banques françaises ont des succursales dans les paradis fiscaux ?
BENOIT HAMON
Eh bien clairement ! Il y a manifestement…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors vous demandez quoi aux banques ?
BENOIT HAMON
Mais moi je demande…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Qu’elles les suppriment, qu’elles les ferment ?
BENOIT HAMON
Mais clairement, je pense qu’on ne peut pas avoir des banques dont on connait la responsabilité…
JEAN-JACQUES BOURDIN
La BNP par exemple ?
BENOIT HAMON
Mais attendez, je vais au bout, dont on connait la responsabilité dans la crise, pour laquelle on en paie les conséquences sur le plan économique et social et dont on découvre finalement qu’elles laissent s’organiser une forme d’industrie de l’évasion fiscale, d’industrie de l’évasion offshore, qui nous amène à ce qu’on perde de la recette fiscale, perde nous un impôt qui nous est du…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui !
BENOIT HAMON
Pourquoi ? Parce qu’on laisse s’organiser cette évasion fiscale.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors elles vont être sanctionnées ces banques ?
BENOIT HAMON
Ah ! Eh bien je pense en tout cas qu’il va falloir de mettre de l’ordre dans…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non ! Mais de l’ordre, c’est quoi de l’ordre ?
BENOIT HAMON
Mais de l’ordre…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu’elles vont être sanctionnées ?
BENOIT HAMON
Mais attendez ! Mais par exemple je vais vous dire ce que c’est l’ordre, commençons par le commencement…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui !
BENOIT HAMON
La réalité c’est quoi ? C’est qu’il y a le secret bancaire dans l’Union européenne, vous pourrez toujours aller chercher les Iles Caïmans, la Suisse, etc., si on ne commence pas par mettre de l’ordre de l’Union européenne que nous dirons ces pays-là ? Eh bien qu’ils ne veulent pas revoir leur convention de coopération fiscale tant qu’on n’a pas changé la règle du jeu au Luxembourg ou en Autriche.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais…
BENOIT HAMON
Première chose !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui !
BENOIT HAMON
Deuxième chose, je peux même aller un peu plus loin…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Allez-y !
BENOIT HAMON
Quand j’étais parlementaire européen, j’ai été l’auteur d’un rapport qui a été voté à l’unanimité par le Parlement européen, qui proposait quoi ? De renverser la charge de la preuve vis-à-vis des paradis fiscaux, c’est-à-dire que ce soit des pays qu’on soupçonne d’être des paradis fiscaux qui nous fassent la démonstration qu’ils ne sont pas des paradis fiscaux plutôt que nous d’aller démontrer que leur organisation se prête à de l’évasion offshore, tout ceci était sur la table du conseil à l’époque où Nicolas SARKOZY était Président de la République, ça n’a pas avancé. Aujourd’hui, on à quoi ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et ça n’a pas avancé avec François HOLLANDE ! Ca avance parce qu’il y a l’affaire CAHUZAC…
BENOIT HAMON
Non ! Attendez. Non ! Mais ça n’avance pas…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Benoît HAMON !
BENOIT HAMON
Vous ne croyez pas que la lettre de Pierre MOSCOVICI avec les ministres Allemands et ses 5 collègues…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui !
BENOIT HAMON
Elle procède de l’affaire CAHUZAC ? Je veux dire je veux bien que ça fasse beaucoup de publicité l’affaire CAHUZAC mais pas au point que 5 ministres …
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais enfin je vois tout à coup une émerge gouvernementale…
BENOIT HAMON
Se décident à mettre…
JEAN-JACQUES BOURDIN
A trouver une solution pour moraliser la vie politique tout de suite, le cumul des mandats on attendait jusqu’à 2017 et on se dit : « Ah non ! Il faut accélérer l’allure »…
BENOIT HAMON
Mais non ! Mais attendez…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu’il faut accélérer l’allure d’ailleurs, tiens, sur le cumul des mandats ?
BENOIT HAMON
Monsieur BOURDIN ! Vous voulez bien qu’on reste sur la moralisation de la vie politique ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais c’est une façon de moraliser la vie politique, non ?
BENOIT HAMON
Non ! Mais qu’est-ce qu’il fallait faire d’autre ? L’un d’entre nous triche, il ment y compris sur sa déclaration…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! Oui.
BENOIT HAMON
Ou sur la déclaration que tous les ministres ont faite, de déontologie, dans la charte de déontologie qu’on a signée et sur sa déclaration de patrimoine…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui !
BENOIT HAMON
Il ment, cela crée un émoi singulièrement à gauche, chez ses collègues du gouvernement et dans toute la France…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il y a un émoi dans le pays ! Oui.
BENOIT HAMON
Oui ! Et donc la conséquence c’était quoi ? C’est qu’il fallait, je ne sais pas s’il l’a formulé après… est appropriée, une forme de choc de moralisation et qu’il fallait imposer à tout le monde.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! A des chocs on en a, oui.
BENOIT HAMON
Oui ! Mais de la transparence…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais c’est le choc de la pauvreté.
BENOIT HAMON
Et la transparence sur son patrimoine.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui !
BENOIT HAMON
Oui ! Mais alors, attendez, c’est trop facile la pauvreté…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais non ! Non, non, mais c’est facile…
BENOIT HAMON
Oui ! Oui, d’accord…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Parce que les chocs…
BENOIT HAMON
Non ! Mais ne me faites pas ce numéro à moi…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non ! Non, mais les chocs, Benoît HAMON…
BENOIT HAMON
Parce que moi je ne suis pas moins…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais non ! Mais moi…
BENOIT HAMON
Moi je suis moins sensible au choc de pauvreté.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Benoît HAMON ! Benoît HAMON…
BENOIT HAMON
Donc je vous dis juste, vous me posez une question sur la moralisation j’y réponds.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je vous dis… Oui ! Je vous pose une question sur la moralisation, parce que les Français en ont assez, en ont assez qu’on intervienne après tout à coup un évènement et que tout à coup on découvre qu’il faut une moralisation de la vie publique.
BENOIT HAMON
Mais il y avait déjà des…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Publique, des… politiques…
BENOIT HAMON
Il y avait déjà eu…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non ! Mais je vous pose une question : est-ce que l’opération transparence…
BENOIT HAMON
Non ! Mais attendez, attendez Jean-Jacques BOURDIN, vous pouvez reconnaître qu’il y a déjà eu des choses quand même avant ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! Est-ce que vous pensez que l’opération transparence…
BENOIT HAMON
Vous faites une loi sur le mensonge ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que vous pensez que l‘opération transparence est utile, sincèrement ?
BENOIT HAMON
Je pense qu’elle est indispensable mais pas suffisante. Je l’ai répété, indispensable mais pas suffisante. Parce qu’on ne fera jamais une loi qui interdira le mensonge. Et celui qui d’une manière ou d’une autre a envie de profiter des zones grises parce qu’il en subsistera grâce justement …
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors justement, je vois que le président de la République demande à ses ministres…
BENOIT HAMON
Vous ne me laissez pas finir, je vous dis juste que cette loi elle est importante, la moralisation de la vie politique elle est importante, mais qu’au-delà de ça si on ne s’attaque pas au système, l’existence de paradis fiscaux dans l’Union européenne… Les iles anglo normandes ça dépend de qui ? De la Grande Bretagne, c’est un paradis fiscal.
JEAN-JACQUES BOURDIN
J’ai entendu ça en janvier 2012 ? Et j’ai rien vu venir.
BENOIT HAMON
Si vous voyez venir. Vous ne croyez pas que l’initiative elle tombe bien du ministre de l’Economie et des Finances, avec ses partenaires, son partenaire allemand, mais elle n’est pas la conséquence de l’affaire CAHUZAC, c’est un travail sur lequel nous sommes impliqués depuis le début, et il y avait eu des actes déjà en termes de moralisation de la vie publique, posés par nous, et pas par nos prédécesseurs…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais cette transparence voulue des ministres, des élus, ça n’a pas des effets pervers quand même ?
BENOIT HAMON
Attendez, avant de savoir si ça a des effets pervers on la veut ou pas la transparence ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous dites oui.
BENOIT HAMON
Mais voilà, mais moi je la souhaite. Un autre élément, quand même, puisque vous dites ça n’a pas changé, est-ce que vous pensez une seule seconde que le traitement de cette affaire avec un ministre mis en cause dans ce gouvernement eut été traité de la même manière avec le précédent gouvernement ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, mais attendez on ne va pas commencer à …
BENOIT HAMON
Mais moi je vous parle très clairement, le respect de l’indépendance de la justice c’était quoi ? C’est de les laisser travailler. On n’a rien entravé dans les procédures. Résultat, tout est sorti. Tout a été déballé. Et on reproche aujourd’hui au président de la République en clair quoi ? D’avoir laissé la justice fonctionner sans donner d’instruction au Parquet ? Voilà ce qu’on lui reproche. Soit on prend un président de la République qui joue le jeu des institutions et laisse faire son travail à la justice, soit on revient comment avant, il y aura peut-être un peu moins d’affaires, en tout cas révélées. En tout cas ça n’aura rien changé à la moralité du système. Donc moi je dis je préfère un président de la République qui fait comme il fait avec les conséquences que ça a. Si ça a des effets pervers soit on verra lesquels, mais d’abord commencer par la transparence.
JEAN-JACQUES BOURDIN
La fin du cumul de certaines activités professionnelles avec … je pense à celle d’avocat d’affaires, avec l’exercice d’un mandat de député ou de sénateur, vous la souhaitez ?
BENOIT HAMON
Oui, oui clairement. Et puis tous ces conflits d’intérêt…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ca sera inscrit dans la loi ?
BENOIT HAMON
Oui, oui…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ca sera inscrit dans la loi ?
BENOIT HAMON
Je pense que ce sera inscrit dans la loi.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ca sera inscrit dans la loi.
BENOIT HAMON
Je pense que … je n’ai pas le texte qui sera examiné tout à l’heure en Conseil des ministres…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Fin du cumul de certaines activités professionnelles… Ce sera inscrit dans la loi… Vous le souhaitez en tout cas.
BENOIT HAMON
Oui. Ce qui est clair… C’est un peu compliqué d’être avocat d’affaires et en même temps député.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et quand vous entendez Christian JACOB qui accuse Jean-Marc AYRAULT et Harlem DESIR d’anciens repris de justice, vous dites quoi ? Vous lui répondez quoi ?
BENOIT HAMON
Qu’est-ce que… J’entends ce qu’il dit, c’est assez misérable, mais je ne vais pas en remettre trois euros dans la machine. Je pense que tout ça ça alimente la défiance à l’égard de la classe politique, soit ; la réalité c’est que nous on pose des actes qui sont clairs, la moralisation de la vie politique… vous savez ce que c’était la proposition de loi de l’UMP qui a été retirée opportunément par l’UMP ? L’amnistie fiscale pour les députés. C’est ça qu’ils ont proposé il y a une petite dizaine de jours. L’UMP voulait l’aministie fiscale. Monsieur JACOB voulait que l’on efface l’ardoise des tricheurs. Voilà ce qu’il proposait. Et maintenant il nous fait la leçon ? Je veux dire… Vous ne croyez pas que nous aujourd’hui la gauche, cette transparence là qu’on met en oeuvre, elle a des conséquences y compris pour nous-mêmes. Il y a un certain nombre des nôtres qui aujourd’hui sont mis en cause, en l’occurrence Jérôme CAHUZAC. Donc je veux dire que chacun balaie devant sa porte. Je pense que la droite n’aurait jamais eu le centième du courage que nous avons sur ces questions là.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Consommation, quelques mots. On va en reparler évidemment abondamment sur RMC entre 9h et 9h30, mais les classes actions, les actions de groupe, je ne veux pas appeler ça les classes actions comme aux Etats-Unis parce que c’est pas tout à fait pareil, mais actions de groupe, le 2 mai vous allez annoncer la mise en place pour la première fois en France de ces actions de groupe pour que les consommateurs se regroupent et portent l’affaire devant la justice lorsqu’ils ne sont pas contents d’un service ou ….
BENOIT HAMON
Vous voulez un changement ? Vous dites que ça ne change pas !!
JEAN-JACQUES BOURDIN
Allez y. Allez y.
BENOIT HAMON
Qui c’est qui aujourd’hui mène une campagne contre moi parce qu’on va créer l’action de groupe ? Les grands groupes qui ne veulent pas que demain on puisse avoir un moyen pour les consommateurs d’être indemnisés du préjudice qu’ils ont subi.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc le 2 mai, vous présentez la loi…
BENOIT HAMON
Le 2 mai je présente la loi, et je présenterai la loi qui permettra quoi ? Que par exemple si on a une affaire très connue, les ententes illicites dans la téléphonie, l’autorité de la concurrence condamne les opérateurs de téléphonie à 500 millions d’euros d’amende, 500 millions d’amende payée mais pas payée aux consommateurs, et les consommateurs n’ont jamais été indemnisés du fait qu’ils ont payé beaucoup plus cher qui ne l’aurait du leur forfait de téléphonie. Premier exemple. Je pourrais vous en citer un deuxième. Vous achetez une voiture dont on prêtant qu’elle fait du 4 litres aux 100, si dans la réalité elle en fait beaucoup plus, mais que c’était le motif de votre achat, comment faites vous aujourd’hui pour obtenir collectivement réparation ? Eh bien l’action de groupe permettra aux associations de consommateur d’obtenir auprès du juge réparation du préjudice subi par les consommateurs et ceux-ci seront indemnisés. Aujourd’hui un texte comme celui là s’attaque à des rentes de situation, je dis bien des rentes économiques, qui ont été accumulées par un certain nombre de grands groupes ou parce qu’ils s’étaient entendus entre eux, ou parce qu’ils savaient que honnêtement tricher un peu sur le contrat la procédure serait si longue pour un consommateur tout seul qu’au bout du compte il y avait plutôt intérêt à tricher financièrement qu’à être parfaitement clean, eh bien on va changer cela. Ca c’est … il faut regarder qui proteste contre ça et vous reconnaitrez après qui s’attaque aux grands intérêts et à la rente économique.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, on a compris Benoit HAMON, on a compris l’avancée sauf que le Conseil de la concurrence met beaucoup de temps à se réunir, vous le savez. Par exemple dans l’affaire de la téléphonie mobile ça a durée dix ans, et que les procédures judiciaires sont extrêmement longues. Il va falloir raccourcir tout ça.
BENOIT HAMON
Alors il y a deux types on va dire de préjudice qui pourraient être réparés. Ce qui relève d’une entente illicite, et là effectivement il y a une instruction de l’autorité de la concurrence. Il y a aussi ce qui ne relève pas d’une entente illicite et d’une pratique anti concurrentielle. Je vous parlais tout à l’heure du cas des 4 litre aux 100, ou d’une politique commerciale d’une banque etc ; là il y aura une procédure dont nous voulons qu’elle soit rapide, efficace et qu’elle permette l’indemnisation du consommateur, pas quinze ans après que le préjudice ait été subi, mais rapidement. Et c’est ça que nous sommes en train de construire, avec des tribunaux de grande instance spécialisé. L’objectif il est de construire un bouclier dont le consommateur était jusqu’ici privé. J’observe que Jacques CHIRAC avait parlé d’actions de groupe, il a abandonné sous pression du MEDEF ; Nicolas SARKOZY avait parlé d’actions de groupe, il a abandonné sous pression du MEDEF. François HOLLANDE avait pris l’engagement de l’action de groupe elle sera réalisée, c'est le 2 mai sur la table du Conseil des ministres.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien on va en parler et développer tout ça sur RMC dans quelques instants Benoit HAMON.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 11 avril 2013