Texte intégral
Le projet de loi relatif à lartisanat, au commerce et aux très petites entreprises que je viens de présenter en Conseil des ministres et qui va être proposé aux parlementaires dans les prochains mois, est le témoignage de la belle ambition que nous partageons pour la France.
Il rassemble les mesures de nature législative annoncées dans le cadre du pacte pour lartisanat, présenté en Conseil des ministres le 23 janvier 2013, dans la communication relative à ladaptation du régime de lauto-entrepreneur et au soutien à lentrepreneuriat individuel du 12 juin 2013 et dans le plan daction pour le commerce et les commerçants, présenté en Conseil des ministres le 19 juin 2013.
Le président de la République nous le rappelait ce lundi, notre pays a des atouts compétitifs qui peuvent et doivent tirer la croissance nationale vers le haut.
Nos entreprises sont le moteur de cette croissance et notamment les plus petites : commerces, entreprises artisanales, auto-entreprises, chacun de ces acteurs participe à la création demploi, à laccès aux biens de consommation, à linnovation technologique.
La valeur ajoutée du commerce représente ainsi 10 % de notre Produit Intérieur Brut (PIB) et lartisanat plus de 5 %. Le chiffre d'affaires du commerce est de près de 1 400 milliards deuros et celui de l'artisanat de 270 milliards deuros. Ces secteurs sont également fortement créateurs d'emplois et représentent au total plus de 5 millions de salariés.
A lheure où nous avons engagé une politique de relance qui commence à porter ses fruits, nous devons prendre en considération ces secteurs, qui sont pourvoyeurs demplois de proximité et irriguent lensemble du tissu économique et social de nos territoires. Ils appellent effectivement des mesures spécifiques, notamment parce quune large partie des entreprises y sont de petite, voire de très petite taille. Elles nen contribuent pas moins à la croissance.
Si nos TPE et nos PME forment un vivier pour léconomie par leur dynamisme, par les emplois quelles fournissent et par leur présence sur tout le territoire, elles sont aujourdhui confrontées à des enjeux majeurs.
Ce sont des entreprises qui peinent à recruter, alors que plus d1 jeune sur 4 est au chômage, et qui trop souvent, doivent fermer malgré leur très bonne santé financière, car elles nont pas trouvé de repreneur.
Nous voulons enrayer ce phénomène pour nous engager pleinement dans la bataille pour lemploi conduite par le président de la République et par le Gouvernement.
Ce projet de loi contribuera à améliorer le cadre juridique de ces entreprises, pour leur donner les moyens de se créer, pour stimuler leur croissance et pour les encourager à devenir des entreprises durables et rentables.
Les mesures que nous proposons donneront aux petites entreprises un socle sur lequel elles pourront sappuyer pour devenir attractives et compétitives.
Elles visent trois objectifs principaux :
- Garantir léquilibre des relations entre bailleurs et entreprises locataires et éviter les contentieux inutiles.
- Développer les très petites entreprises (TPE) en favorisant la reconnaissance des entreprises artisanales et la mise en place dun parcours entrepreneurial.
- Adapter les modalités de lintervention publique aux besoins des territoires en donnant tant aux collectivités locales quà lEtat des moyens dactions renouvelés.
Je le disais tout à lheure, il faudra tout dabord équilibrer les rapports quentretiennent les entreprises locataires avec leur bailleur, pour que lun et lautre puissent dialoguer sur un pied dégalité.
Pour atteindre cet objectif, nous voulons des baux commerciaux équitables et adaptés à la vie économique des entreprises.
En effet, alors que tous nos efforts sont destinés à retrouver durablement le chemin de la croissance, les loyers des entreprises ont augmenté de près de 3 % en un 1 an et de plus de 8 % en quatre ans.
- Tout dabord, lévolution des baux commerciaux doit être en lien avec la conjoncture économique nationale et locale.
Pour ce faire, je propose que dans les cas où les baux sont indexés, ils le soient sur un indice qui prenne en compte lévolution de lactivité des commerces de détail et la variation des prix à la consommation, et non plus uniquement sur des références sans lien avec lactivité économique, comme lindice du coût de la construction.
Lindice des loyers commerciaux (ILC), qui a été conçu pour cela, deviendra lindice de référence.
Dans certaines situations, le bailleur peut décider de « déplafonner » le loyer, cest-à-dire de fixer un loyer plus élevé que celui prévu par les clauses dindexation du bail. Ce déplafonnement peut, par exemple, intervenir quand lenvironnement du local se trouve fortement amélioré, avec pour conséquence laugmentation brutale de sa valeur locative.
Une mesure de lissage sur plusieurs années de la hausse de loyer induite viendra alors compléter le statut du bail commercial classique. Ainsi, un commerçant ne pourra plus se voir demander un loyer annuel supérieur de plus de 10 % au loyer quil a payé pour lannée précédente.
Cette mesure ne concernera pas ceux qui auront choisi de sécarter du régime classique des baux commerciaux, en prévoyant dans leurs contrats des durées ou des clauses dindexation hors du cadre légal, mais ce choix sera concerté et fait en toute connaissance de cause par les deux parties.
Les marges de négociation offertes par le statut des baux commerciaux sont ainsi préservées.
Avec ces mesures, le maintien de commerçants indépendants dans des emplacements de qualité en centre-ville et la diversité de loffre commerciale seront favorisés.
Il était en effet indispensable et urgent de maîtriser la hausse des loyers que connaissent les commerçants, pour lutter contre la banalisation des centres - villes à laquelle nous assistons.
La meilleure adaptation des baux commerciaux à la réalité économique favorisera la création et le développement des entreprises commerciales en leur permettant de mieux anticiper lévolution de leur loyer.
Au delà de cette mesure, pour atteindre véritablement notre objectif, le bail doit être gage de stabilité et de visibilité pour les entreprises.
- Le contenu des baux doit favoriser la transparence des relations entre le bailleur et le locataire qui est déterminante pour offrir au commerçant un cadre propice à la pérennité de son activité.
Ainsi, jai souhaité que soient obligatoirement établis, lors de la prise de possession du local, un inventaire des charges, ainsi quun état des lieux contradictoire.
En leur absence, le locataire qui voyait augmenter considérablement ses charges était vulnérable. A sa sortie des lieux, il ne disposait daucune référence pour contester une dégradation du local qui lui aurait été imputée. Le bailleur se trouve également protégé et peut mettre en évidence les investissements quil consent pour lentretien de son bien.
Ces documents, simples, complets et transparents, constitueront des références en cas de conflits entre locataire et bailleur.
Notre responsabilité est également de prévenir les contentieux et dorganiser leur résolution dans de bonnes conditions.
Grâce à lextension du domaine de compétence des commissions départementales de conciliation, le règlement des conflits à lamiable, devient la norme. Nous éviterons ainsi des recours juridictionnels, longs, couteux et inutiles.
Notre dessein est daboutir à une situation simple dans laquelle le commerce, en particulier le commerce de proximité, protégé de certains risques liés à son activité, pourra se développer sereinement et de façon durable.
Nous proposons pour cela deux mesures complémentaires.
Dune part, le projet de loi instaure un droit de préférence pour le locataire lorsque le local quil occupe est mis en vente. On transpose ainsi aux locaux commerciaux le droit de préférence qui existe pour les baux dhabitation.
Cela favorisera aussi linvestissement du locataire, puisquil aura une perspective de garder son local en cas de vente.
Dautre part, un jeune commerçant qui souhaite éprouver sa viabilité, son modèle, ainsi que le bailleur qui laccueille, pourront avoir accès à un bail souple, qui ne les engage pas sur une période et des investissements trop importants. Aussi, nous proposons que le bail dérogatoire, qui autorise le locataire à quitter les lieux à tout moment et sans préjudice, soit étendu de 2 à 3 ans.
Vous laurez compris, nous soutenons et nous voulons rendre possible lobjectif de croissance qui est celui de tout entrepreneur, par ladoption de mesures simples et concrètes.
Nous défendons aussi une vision dun territoire national qui continue à être maillé de petites entreprises commerciales et artisanales, qui contribuent, au-delà de laspect économique, au maintien dun lien social indispensable au dynamisme de nos communes.
Les TPE (- de 10 salariés) représentent en effet plus de 90 % des entreprises françaises. Cest pourquoi, en second lieu, jai souhaité que ce projet de loi favorise le développement des très petites entreprises.
Le réseau des entreprises artisanales est exemplaire dans ce domaine ; présentes partout en France, elles ne représentent pas moins de 270 milliards deuros de chiffre daffaires, et plus de 3 millions demplois.
- Le projet que je présente vise ainsi à valoriser les entreprises artisanales et à renforcer linformation du consommateur
La première mesure de ce volet modifie les conditions pour se prévaloir de la qualité dartisan, ce que lon appelle communément le statut de lartisan, afin quelle soit réservée aux personnes qui peuvent justifier dune qualification professionnelle, que ce soit par le biais dun diplôme ou dune expérience professionnelle.
Ce faisant, nous supprimons la notion dartisan qualifié introduite par la précédente majorité qui porte préjudice au consommateur et ne rend pas justice à la qualité des savoir-faire de nos artisans.
La deuxième mesure de ce volet permet aux chambres de métiers de vérifier lexistence dune qualification lorsque celle-ci est obligatoire pour exercer lactivité. Cette qualification doit être détenue soit par le chef dentreprise, soit par un de ses salariés. Ceux-ci devront par conséquent fournir lors de leur enregistrement à leur chambre consulaire une copie dun justificatif de qualification.
Ces contrôles concerneront toutes les entreprises, je dis bien toutes les entreprises et leur statuts, qui devront simmatriculer eux aussi au répertoire des métiers.
Ce dispositif renforcera la confiance du consommateur dans le travail effectué par lentreprise.
De plus, afin de maintenir cette confiance et au vu des risques encourus par les professionnels et leurs clients, dans des domaines tels que le bâtiment ou la réparation automobile, les corps de contrôle compétents en matière de lutte contre le travail illégal (inspection du travail, URSSAF,...) pourront aussi vérifier que toutes les entreprises disposent bien des assurances professionnelles obligatoires, telles que lassurance décennale pour le bâtiment.
Lobjectif, là-aussi, est clair. Je sais que les entrepreneurs sont dynamiques et innovants et je veux que la qualité de leurs services soit au niveau de leur réputation et que lexcellence des savoir-faire soit garantie et reconnue.
- Pour favoriser le développement des TPE, le projet de loi met aussi en place un parcours de lentrepreneuriat
Commençons par les mesures qui ont fait couler beaucoup dencre cet été, celles qui concernent la réforme de lauto-entrepreneur.
Quelle est la situation aujourdhui ?
Si on ne regarde que le nombre dentreprises enregistrées près de 900 000, on peut constater que ce régime a connu un réel succès. Cest grâce à sa simplicité de création, et nous la préservons.
Mais le régime de lauto-entrepreneuriat na pas atteint lobjectif pour lequel il avait été créé : faciliter la création dentreprises.
- la moitié des auto-entrepreneurs ne dégage aucun chiffre daffaires ;
- parmi les autres, 90 % gagnent moins que le SMIC ;
- et 60 à 80 % des auto-entrepreneurs (selon lactivité) ne valident aucun trimestre de retraite.
En pratique, ce régime a permis à de nombreux entrepreneurs de se créer un revenu dappoint, complémentaire, et en période de crise, il est évident que le Gouvernement souhaite préserver le pouvoir dachat de nos concitoyens.
Il nest dailleurs pas dans les objectifs du Gouvernement de casser ce régime, mais de corriger les effets dommageables que nous avons pu constater :
- Il sagit dabord du salariat déguisé. Plutôt que dembaucher un salarié, il est très simple de demander à une personne quelle se déclare en auto-entrepreneur. Je reçois de nombreux témoignages de salariés invités à démissionner pour travailler pour le même employeur sous le régime de lauto-entrepreneur, cette personne ne bénéficie plus, dès lors, des avantages du droit du travail (cotisations chômage, congés payés, droit du licenciement ).
- Il sagit par ailleurs des distorsions de concurrence avec les autres formes dentreprises individuelles.
Les détracteurs de la réforme se réfèrent au rapport de IGF et de lIGAS. Or ce rapport ne nie pas la distorsion de concurrence, mais il sappuie sur une comparaison sectorielle, celle du bâtiment, pour démontrer que la portée de cette concurrence reste faible.
Mais quelques pages plus loin, ce même rapport procède à une autre comparaison : celle entre les auto-entrepreneurs et les entreprises individuelles, le « Un pour un ».
Cest ce qui a vraiment du sens, car les auto-entrepreneurs ne vont pas sur les mêmes marchés que les entreprises artisanales de 10 ou 20 personnes, mais ils entrent en concurrence directe avec les artisans qui travaillent seuls.
Et là, les chiffres ne sont pas 0,7 % ou 1,1 %, mais 30 %. En dautres termes, le nombre dautoentrepreneurs représente le tiers du nombre des travailleurs indépendants, et cest la même chose pour le chiffre daffaires. Cest beaucoup, et ça explique la réaction des artisans.
Et si les inspecteurs avaient poursuivi cette analyse du « Un pour un » pour dautres secteurs, ils auraient vraisemblablement abouti à des résultats comparables.
Quels sont les principes qui ont guidé cette réforme ?
- Pérenniser le régime des auto-entrepreneurs pour en faire une véritable passerelle vers le développement de lentreprise individuelle, tout en maintenant le régime pour les activités complémentaires, comme je lai déjà dit.
Lobjectif du Gouvernement nest pas de brider la créativité ou lenvie dentreprendre, mais bien de développer des entreprises qui créent de la richesse, qui créent de la croissance et donc de lemploi.
Jinsiste aussi sur ce point, lauto-entreprise doit pleinement jouer son rôle de tremplin, de banc dessai, pour ceux qui veulent tester leur projet en prenant des risques limités. Il sagit dun premier pas vers la création dune entreprise classique.
- Lutter contre le salariat déguisé et aboutir à une réforme juste et équilibrée.
Si le statut dauto-entrepreneur doit rester attractif, il ne faut pas quil crée une distorsion de concurrence avec les autres formes dentreprises individuelles. Il ne peut pas non plus porter atteinte aux droits fondamentaux du travail.
Pour atteindre ces objectifs, je propose plusieurs mesures
- Tout dabord le projet de loi prévoit la mise en place dune limitation à deux ans lorsque le chiffre daffaires dépasse deux années consécutives un seuil intermédiaire. Cette disposition a pour objectif :
- De détecter les auto-entrepreneurs à fort potentiel et de leur permettre de développer leur activité dans le cadre du régime de droit commun, plus favorable au développement de lentreprise.
- De décourager les entreprises de recourir au salariat déguisé, en le rendant moins avantageux.
- Ensuite, nous aménagerons un dispositif adapté pour que le passage de lautoentreprise au régime de droit commun soit envisagé sans crainte, de manière simple, et sans hausse brutale des cotisations sociales.
Pendant la première année qui suit le passage au régime de droit commun, lauto-entrepreneur versera des cotisations sociales identiques à celles de lannée précédente. Sa trésorerie sera de ce fait préservée pendant au moins 18 mois.
Une fois que lentreprise a franchi le seuil intermédiaire, ce franchissement déclenchera automatiquement un contact avec les réseaux daccompagnement.
Je réunirai tous les acteurs, ceux en charge de laccompagnement et du financement des entreprises, dès cette rentrée, comme je lavais annoncé le 12 juin, afin de construire collectivement, avec les représentants des auto-entrepreneurs, des artisans, des commerçants, une offre de services daccompagnement dédiée concernant le choix du régime approprié, ainsi que des conseils en gestion, en investissement et en recherche daides et de financement.
Je crois pleinement à laventure entrepreneuriale, et dans cette aventure, lauto-entreprise peut être une première étape, une période de la vie dune entreprise durant laquelle elle pourra tester son activité et grandir pour devenir cest sa vocation une entreprise à part entière.
Vous le voyez bien, lobjectif du Gouvernement nest pas de casser le régime de lauto-entrepreneur mais bien denclencher une nouvelle dynamique pour lauto-entrepreneur, pour quil joue effectivement son rôle initiateur en matière de création dentreprise, et que ses effets dommageables soient corrigés.
Poursuivons maintenant rapidement avec un autre régime dentreprise individuelle, celui de lentrepreneur individuel à responsabilité limitée (EIRL).
Je vous rappelle que ce régime protège lentrepreneur en lui permettant de mettre à labri son patrimoine personnel et de le placer hors datteinte en cas de difficultés financières de lentreprise. Malgré ses avantages, les chiffres prouvent quil nest pas encore suffisamment attractif, seules 17 000 entreprises ont opté pour ce régime depuis sa création.
Cest pourquoi le régime est désormais rendu plus accessible en limitant le formalisme exigé pour bénéficier de cette protection du patrimoine personnel de lentrepreneur.
Ainsi, lentrepreneur individuel qui veut devenir EIRL naura plus de procédure comptable spécifique à réaliser. Pour les EIRL déjà en activité, le changement de domiciliation sera facilité et les obligations de publication des comptes seront allégées.
La question de la simplicité de la création d'entreprise en France est une question plus large que celle du seul régime de lauto-entrepreneur, ou de lEIRL. Elle sinscrit dans la perspective du « choc de simplification » voulu par le président de la République.
Il nous faut encourager lactivité économique sous toutes ses formes et rendre plus fluide l'ensemble de la dynamique entrepreneuriale. Cest pourquoi le député Laurent Grandguillaume conduira, dès la rentrée, une mission qui associera lensemble des parties prenantes pour simplifier et harmoniser les régimes de lentreprise individuelle.
Les recommandations qui seront faites seront examinées avec attention et seront prises en compte dans le débat parlementaire.
Afin de poursuivre cette ambition dune meilleure adaptation à la vie économique des entreprises, il faut également se doter doutils et de procédures pertinents.
- Pour cela, nous rénovons les moyens daction des collectivités dans un objectif de simplicité, defficacité des procédures, au service de la diversité des commerces dans les territoires.
Dabord, ce projet facilite lexercice du droit de préemption commercial par les communes. Ce droit permet aux communes dacquérir de façon prioritaire des fonds commerciaux ou artisanaux, pour favoriser la diversité commerciale.
Malheureusement, il est aujourdhui trop peu utilisé puisquil nécessite un investissement financier et humain que toutes les communes ne peuvent pas se permettre.
Elles pourront désormais déléguer leur droit de préemption à un opérateur ou à une intercommunalité qui dispose des moyens et des compétences nécessaires.
Ensuite, afin de diversifier et faciliter linstallation de nouvelles entreprises du commerce, de lartisanat et des services, nous réformons le FISAC pour lui permettre dêtre véritablement efficace et sortir de la situation désastreuse dans laquelle nos prédécesseurs nous ont laissé ce fonds.
Il sera désormais piloté en fonction des priorités gouvernementales pour permettre aux collectivités de développer une logique de projet, au service du développement de léconomie de proximité de leur territoire.
En outre, ce projet de loi procède à plusieurs ajustements de la législation de lurbanisme commercial.
Nous clarifions les modalités de représentation des élus en commission départementale daménagement commercial, les textes actuels étant particulièrement flous sur ce point.
Nous simplifions et nous accélérons les modalités de demande dautorisation commerciale en cas dévolution des projets en cours de procédure.
Enfin nous améliorons la régulation des projets commerciaux de très grande ampleur. La Commission nationale daménagement commercial pourra sauto-saisir de tout projet susceptible, par sa taille, davoir des retombées économiques, écologiques et sociales sur une part importante du territoire français.
Ces dernières dispositions, que javais annoncées au mois de juin, sinscrivent dans un chantier important mené actuellement avec les parlementaires, et qui touche à la fois à lurbanisme et au commerce. Il fera lobjet dun projet global et cohérent porté aussi bien dans ce projet de loi, que celui de Cécile Duflot.
Parmi les mesures proposées, mais jimagine que cela navait échappé à personne, la principale concerne les drives et figure dans le projet ALUR dont lexamen a commencé en juillet en commission et se poursuivra dès la rentrée parlementaire.
Voici, mesdames et messieurs, les grandes lignes de ce projet de loi qui est lexpression concrète des feuilles de route que je métais fixées au service des artisans, des commerçants et des très petites entreprises, depuis ma prise de fonctions et qui ont pour objectif de concourir au redressement économique de notre pays.
Source http://www.artisanat-commerce-tourisme.gouv.fr, le 26 août 2013
Il rassemble les mesures de nature législative annoncées dans le cadre du pacte pour lartisanat, présenté en Conseil des ministres le 23 janvier 2013, dans la communication relative à ladaptation du régime de lauto-entrepreneur et au soutien à lentrepreneuriat individuel du 12 juin 2013 et dans le plan daction pour le commerce et les commerçants, présenté en Conseil des ministres le 19 juin 2013.
Le président de la République nous le rappelait ce lundi, notre pays a des atouts compétitifs qui peuvent et doivent tirer la croissance nationale vers le haut.
Nos entreprises sont le moteur de cette croissance et notamment les plus petites : commerces, entreprises artisanales, auto-entreprises, chacun de ces acteurs participe à la création demploi, à laccès aux biens de consommation, à linnovation technologique.
La valeur ajoutée du commerce représente ainsi 10 % de notre Produit Intérieur Brut (PIB) et lartisanat plus de 5 %. Le chiffre d'affaires du commerce est de près de 1 400 milliards deuros et celui de l'artisanat de 270 milliards deuros. Ces secteurs sont également fortement créateurs d'emplois et représentent au total plus de 5 millions de salariés.
A lheure où nous avons engagé une politique de relance qui commence à porter ses fruits, nous devons prendre en considération ces secteurs, qui sont pourvoyeurs demplois de proximité et irriguent lensemble du tissu économique et social de nos territoires. Ils appellent effectivement des mesures spécifiques, notamment parce quune large partie des entreprises y sont de petite, voire de très petite taille. Elles nen contribuent pas moins à la croissance.
Si nos TPE et nos PME forment un vivier pour léconomie par leur dynamisme, par les emplois quelles fournissent et par leur présence sur tout le territoire, elles sont aujourdhui confrontées à des enjeux majeurs.
Ce sont des entreprises qui peinent à recruter, alors que plus d1 jeune sur 4 est au chômage, et qui trop souvent, doivent fermer malgré leur très bonne santé financière, car elles nont pas trouvé de repreneur.
Nous voulons enrayer ce phénomène pour nous engager pleinement dans la bataille pour lemploi conduite par le président de la République et par le Gouvernement.
Ce projet de loi contribuera à améliorer le cadre juridique de ces entreprises, pour leur donner les moyens de se créer, pour stimuler leur croissance et pour les encourager à devenir des entreprises durables et rentables.
Les mesures que nous proposons donneront aux petites entreprises un socle sur lequel elles pourront sappuyer pour devenir attractives et compétitives.
Elles visent trois objectifs principaux :
- Garantir léquilibre des relations entre bailleurs et entreprises locataires et éviter les contentieux inutiles.
- Développer les très petites entreprises (TPE) en favorisant la reconnaissance des entreprises artisanales et la mise en place dun parcours entrepreneurial.
- Adapter les modalités de lintervention publique aux besoins des territoires en donnant tant aux collectivités locales quà lEtat des moyens dactions renouvelés.
Je le disais tout à lheure, il faudra tout dabord équilibrer les rapports quentretiennent les entreprises locataires avec leur bailleur, pour que lun et lautre puissent dialoguer sur un pied dégalité.
Pour atteindre cet objectif, nous voulons des baux commerciaux équitables et adaptés à la vie économique des entreprises.
En effet, alors que tous nos efforts sont destinés à retrouver durablement le chemin de la croissance, les loyers des entreprises ont augmenté de près de 3 % en un 1 an et de plus de 8 % en quatre ans.
- Tout dabord, lévolution des baux commerciaux doit être en lien avec la conjoncture économique nationale et locale.
Pour ce faire, je propose que dans les cas où les baux sont indexés, ils le soient sur un indice qui prenne en compte lévolution de lactivité des commerces de détail et la variation des prix à la consommation, et non plus uniquement sur des références sans lien avec lactivité économique, comme lindice du coût de la construction.
Lindice des loyers commerciaux (ILC), qui a été conçu pour cela, deviendra lindice de référence.
Dans certaines situations, le bailleur peut décider de « déplafonner » le loyer, cest-à-dire de fixer un loyer plus élevé que celui prévu par les clauses dindexation du bail. Ce déplafonnement peut, par exemple, intervenir quand lenvironnement du local se trouve fortement amélioré, avec pour conséquence laugmentation brutale de sa valeur locative.
Une mesure de lissage sur plusieurs années de la hausse de loyer induite viendra alors compléter le statut du bail commercial classique. Ainsi, un commerçant ne pourra plus se voir demander un loyer annuel supérieur de plus de 10 % au loyer quil a payé pour lannée précédente.
Cette mesure ne concernera pas ceux qui auront choisi de sécarter du régime classique des baux commerciaux, en prévoyant dans leurs contrats des durées ou des clauses dindexation hors du cadre légal, mais ce choix sera concerté et fait en toute connaissance de cause par les deux parties.
Les marges de négociation offertes par le statut des baux commerciaux sont ainsi préservées.
Avec ces mesures, le maintien de commerçants indépendants dans des emplacements de qualité en centre-ville et la diversité de loffre commerciale seront favorisés.
Il était en effet indispensable et urgent de maîtriser la hausse des loyers que connaissent les commerçants, pour lutter contre la banalisation des centres - villes à laquelle nous assistons.
La meilleure adaptation des baux commerciaux à la réalité économique favorisera la création et le développement des entreprises commerciales en leur permettant de mieux anticiper lévolution de leur loyer.
Au delà de cette mesure, pour atteindre véritablement notre objectif, le bail doit être gage de stabilité et de visibilité pour les entreprises.
- Le contenu des baux doit favoriser la transparence des relations entre le bailleur et le locataire qui est déterminante pour offrir au commerçant un cadre propice à la pérennité de son activité.
Ainsi, jai souhaité que soient obligatoirement établis, lors de la prise de possession du local, un inventaire des charges, ainsi quun état des lieux contradictoire.
En leur absence, le locataire qui voyait augmenter considérablement ses charges était vulnérable. A sa sortie des lieux, il ne disposait daucune référence pour contester une dégradation du local qui lui aurait été imputée. Le bailleur se trouve également protégé et peut mettre en évidence les investissements quil consent pour lentretien de son bien.
Ces documents, simples, complets et transparents, constitueront des références en cas de conflits entre locataire et bailleur.
Notre responsabilité est également de prévenir les contentieux et dorganiser leur résolution dans de bonnes conditions.
Grâce à lextension du domaine de compétence des commissions départementales de conciliation, le règlement des conflits à lamiable, devient la norme. Nous éviterons ainsi des recours juridictionnels, longs, couteux et inutiles.
Notre dessein est daboutir à une situation simple dans laquelle le commerce, en particulier le commerce de proximité, protégé de certains risques liés à son activité, pourra se développer sereinement et de façon durable.
Nous proposons pour cela deux mesures complémentaires.
Dune part, le projet de loi instaure un droit de préférence pour le locataire lorsque le local quil occupe est mis en vente. On transpose ainsi aux locaux commerciaux le droit de préférence qui existe pour les baux dhabitation.
Cela favorisera aussi linvestissement du locataire, puisquil aura une perspective de garder son local en cas de vente.
Dautre part, un jeune commerçant qui souhaite éprouver sa viabilité, son modèle, ainsi que le bailleur qui laccueille, pourront avoir accès à un bail souple, qui ne les engage pas sur une période et des investissements trop importants. Aussi, nous proposons que le bail dérogatoire, qui autorise le locataire à quitter les lieux à tout moment et sans préjudice, soit étendu de 2 à 3 ans.
Vous laurez compris, nous soutenons et nous voulons rendre possible lobjectif de croissance qui est celui de tout entrepreneur, par ladoption de mesures simples et concrètes.
Nous défendons aussi une vision dun territoire national qui continue à être maillé de petites entreprises commerciales et artisanales, qui contribuent, au-delà de laspect économique, au maintien dun lien social indispensable au dynamisme de nos communes.
Les TPE (- de 10 salariés) représentent en effet plus de 90 % des entreprises françaises. Cest pourquoi, en second lieu, jai souhaité que ce projet de loi favorise le développement des très petites entreprises.
Le réseau des entreprises artisanales est exemplaire dans ce domaine ; présentes partout en France, elles ne représentent pas moins de 270 milliards deuros de chiffre daffaires, et plus de 3 millions demplois.
- Le projet que je présente vise ainsi à valoriser les entreprises artisanales et à renforcer linformation du consommateur
La première mesure de ce volet modifie les conditions pour se prévaloir de la qualité dartisan, ce que lon appelle communément le statut de lartisan, afin quelle soit réservée aux personnes qui peuvent justifier dune qualification professionnelle, que ce soit par le biais dun diplôme ou dune expérience professionnelle.
Ce faisant, nous supprimons la notion dartisan qualifié introduite par la précédente majorité qui porte préjudice au consommateur et ne rend pas justice à la qualité des savoir-faire de nos artisans.
La deuxième mesure de ce volet permet aux chambres de métiers de vérifier lexistence dune qualification lorsque celle-ci est obligatoire pour exercer lactivité. Cette qualification doit être détenue soit par le chef dentreprise, soit par un de ses salariés. Ceux-ci devront par conséquent fournir lors de leur enregistrement à leur chambre consulaire une copie dun justificatif de qualification.
Ces contrôles concerneront toutes les entreprises, je dis bien toutes les entreprises et leur statuts, qui devront simmatriculer eux aussi au répertoire des métiers.
Ce dispositif renforcera la confiance du consommateur dans le travail effectué par lentreprise.
De plus, afin de maintenir cette confiance et au vu des risques encourus par les professionnels et leurs clients, dans des domaines tels que le bâtiment ou la réparation automobile, les corps de contrôle compétents en matière de lutte contre le travail illégal (inspection du travail, URSSAF,...) pourront aussi vérifier que toutes les entreprises disposent bien des assurances professionnelles obligatoires, telles que lassurance décennale pour le bâtiment.
Lobjectif, là-aussi, est clair. Je sais que les entrepreneurs sont dynamiques et innovants et je veux que la qualité de leurs services soit au niveau de leur réputation et que lexcellence des savoir-faire soit garantie et reconnue.
- Pour favoriser le développement des TPE, le projet de loi met aussi en place un parcours de lentrepreneuriat
Commençons par les mesures qui ont fait couler beaucoup dencre cet été, celles qui concernent la réforme de lauto-entrepreneur.
Quelle est la situation aujourdhui ?
Si on ne regarde que le nombre dentreprises enregistrées près de 900 000, on peut constater que ce régime a connu un réel succès. Cest grâce à sa simplicité de création, et nous la préservons.
Mais le régime de lauto-entrepreneuriat na pas atteint lobjectif pour lequel il avait été créé : faciliter la création dentreprises.
- la moitié des auto-entrepreneurs ne dégage aucun chiffre daffaires ;
- parmi les autres, 90 % gagnent moins que le SMIC ;
- et 60 à 80 % des auto-entrepreneurs (selon lactivité) ne valident aucun trimestre de retraite.
En pratique, ce régime a permis à de nombreux entrepreneurs de se créer un revenu dappoint, complémentaire, et en période de crise, il est évident que le Gouvernement souhaite préserver le pouvoir dachat de nos concitoyens.
Il nest dailleurs pas dans les objectifs du Gouvernement de casser ce régime, mais de corriger les effets dommageables que nous avons pu constater :
- Il sagit dabord du salariat déguisé. Plutôt que dembaucher un salarié, il est très simple de demander à une personne quelle se déclare en auto-entrepreneur. Je reçois de nombreux témoignages de salariés invités à démissionner pour travailler pour le même employeur sous le régime de lauto-entrepreneur, cette personne ne bénéficie plus, dès lors, des avantages du droit du travail (cotisations chômage, congés payés, droit du licenciement ).
- Il sagit par ailleurs des distorsions de concurrence avec les autres formes dentreprises individuelles.
Les détracteurs de la réforme se réfèrent au rapport de IGF et de lIGAS. Or ce rapport ne nie pas la distorsion de concurrence, mais il sappuie sur une comparaison sectorielle, celle du bâtiment, pour démontrer que la portée de cette concurrence reste faible.
Mais quelques pages plus loin, ce même rapport procède à une autre comparaison : celle entre les auto-entrepreneurs et les entreprises individuelles, le « Un pour un ».
Cest ce qui a vraiment du sens, car les auto-entrepreneurs ne vont pas sur les mêmes marchés que les entreprises artisanales de 10 ou 20 personnes, mais ils entrent en concurrence directe avec les artisans qui travaillent seuls.
Et là, les chiffres ne sont pas 0,7 % ou 1,1 %, mais 30 %. En dautres termes, le nombre dautoentrepreneurs représente le tiers du nombre des travailleurs indépendants, et cest la même chose pour le chiffre daffaires. Cest beaucoup, et ça explique la réaction des artisans.
Et si les inspecteurs avaient poursuivi cette analyse du « Un pour un » pour dautres secteurs, ils auraient vraisemblablement abouti à des résultats comparables.
Quels sont les principes qui ont guidé cette réforme ?
- Pérenniser le régime des auto-entrepreneurs pour en faire une véritable passerelle vers le développement de lentreprise individuelle, tout en maintenant le régime pour les activités complémentaires, comme je lai déjà dit.
Lobjectif du Gouvernement nest pas de brider la créativité ou lenvie dentreprendre, mais bien de développer des entreprises qui créent de la richesse, qui créent de la croissance et donc de lemploi.
Jinsiste aussi sur ce point, lauto-entreprise doit pleinement jouer son rôle de tremplin, de banc dessai, pour ceux qui veulent tester leur projet en prenant des risques limités. Il sagit dun premier pas vers la création dune entreprise classique.
- Lutter contre le salariat déguisé et aboutir à une réforme juste et équilibrée.
Si le statut dauto-entrepreneur doit rester attractif, il ne faut pas quil crée une distorsion de concurrence avec les autres formes dentreprises individuelles. Il ne peut pas non plus porter atteinte aux droits fondamentaux du travail.
Pour atteindre ces objectifs, je propose plusieurs mesures
- Tout dabord le projet de loi prévoit la mise en place dune limitation à deux ans lorsque le chiffre daffaires dépasse deux années consécutives un seuil intermédiaire. Cette disposition a pour objectif :
- De détecter les auto-entrepreneurs à fort potentiel et de leur permettre de développer leur activité dans le cadre du régime de droit commun, plus favorable au développement de lentreprise.
- De décourager les entreprises de recourir au salariat déguisé, en le rendant moins avantageux.
- Ensuite, nous aménagerons un dispositif adapté pour que le passage de lautoentreprise au régime de droit commun soit envisagé sans crainte, de manière simple, et sans hausse brutale des cotisations sociales.
Pendant la première année qui suit le passage au régime de droit commun, lauto-entrepreneur versera des cotisations sociales identiques à celles de lannée précédente. Sa trésorerie sera de ce fait préservée pendant au moins 18 mois.
Une fois que lentreprise a franchi le seuil intermédiaire, ce franchissement déclenchera automatiquement un contact avec les réseaux daccompagnement.
Je réunirai tous les acteurs, ceux en charge de laccompagnement et du financement des entreprises, dès cette rentrée, comme je lavais annoncé le 12 juin, afin de construire collectivement, avec les représentants des auto-entrepreneurs, des artisans, des commerçants, une offre de services daccompagnement dédiée concernant le choix du régime approprié, ainsi que des conseils en gestion, en investissement et en recherche daides et de financement.
Je crois pleinement à laventure entrepreneuriale, et dans cette aventure, lauto-entreprise peut être une première étape, une période de la vie dune entreprise durant laquelle elle pourra tester son activité et grandir pour devenir cest sa vocation une entreprise à part entière.
Vous le voyez bien, lobjectif du Gouvernement nest pas de casser le régime de lauto-entrepreneur mais bien denclencher une nouvelle dynamique pour lauto-entrepreneur, pour quil joue effectivement son rôle initiateur en matière de création dentreprise, et que ses effets dommageables soient corrigés.
Poursuivons maintenant rapidement avec un autre régime dentreprise individuelle, celui de lentrepreneur individuel à responsabilité limitée (EIRL).
Je vous rappelle que ce régime protège lentrepreneur en lui permettant de mettre à labri son patrimoine personnel et de le placer hors datteinte en cas de difficultés financières de lentreprise. Malgré ses avantages, les chiffres prouvent quil nest pas encore suffisamment attractif, seules 17 000 entreprises ont opté pour ce régime depuis sa création.
Cest pourquoi le régime est désormais rendu plus accessible en limitant le formalisme exigé pour bénéficier de cette protection du patrimoine personnel de lentrepreneur.
Ainsi, lentrepreneur individuel qui veut devenir EIRL naura plus de procédure comptable spécifique à réaliser. Pour les EIRL déjà en activité, le changement de domiciliation sera facilité et les obligations de publication des comptes seront allégées.
La question de la simplicité de la création d'entreprise en France est une question plus large que celle du seul régime de lauto-entrepreneur, ou de lEIRL. Elle sinscrit dans la perspective du « choc de simplification » voulu par le président de la République.
Il nous faut encourager lactivité économique sous toutes ses formes et rendre plus fluide l'ensemble de la dynamique entrepreneuriale. Cest pourquoi le député Laurent Grandguillaume conduira, dès la rentrée, une mission qui associera lensemble des parties prenantes pour simplifier et harmoniser les régimes de lentreprise individuelle.
Les recommandations qui seront faites seront examinées avec attention et seront prises en compte dans le débat parlementaire.
Afin de poursuivre cette ambition dune meilleure adaptation à la vie économique des entreprises, il faut également se doter doutils et de procédures pertinents.
- Pour cela, nous rénovons les moyens daction des collectivités dans un objectif de simplicité, defficacité des procédures, au service de la diversité des commerces dans les territoires.
Dabord, ce projet facilite lexercice du droit de préemption commercial par les communes. Ce droit permet aux communes dacquérir de façon prioritaire des fonds commerciaux ou artisanaux, pour favoriser la diversité commerciale.
Malheureusement, il est aujourdhui trop peu utilisé puisquil nécessite un investissement financier et humain que toutes les communes ne peuvent pas se permettre.
Elles pourront désormais déléguer leur droit de préemption à un opérateur ou à une intercommunalité qui dispose des moyens et des compétences nécessaires.
Ensuite, afin de diversifier et faciliter linstallation de nouvelles entreprises du commerce, de lartisanat et des services, nous réformons le FISAC pour lui permettre dêtre véritablement efficace et sortir de la situation désastreuse dans laquelle nos prédécesseurs nous ont laissé ce fonds.
Il sera désormais piloté en fonction des priorités gouvernementales pour permettre aux collectivités de développer une logique de projet, au service du développement de léconomie de proximité de leur territoire.
En outre, ce projet de loi procède à plusieurs ajustements de la législation de lurbanisme commercial.
Nous clarifions les modalités de représentation des élus en commission départementale daménagement commercial, les textes actuels étant particulièrement flous sur ce point.
Nous simplifions et nous accélérons les modalités de demande dautorisation commerciale en cas dévolution des projets en cours de procédure.
Enfin nous améliorons la régulation des projets commerciaux de très grande ampleur. La Commission nationale daménagement commercial pourra sauto-saisir de tout projet susceptible, par sa taille, davoir des retombées économiques, écologiques et sociales sur une part importante du territoire français.
Ces dernières dispositions, que javais annoncées au mois de juin, sinscrivent dans un chantier important mené actuellement avec les parlementaires, et qui touche à la fois à lurbanisme et au commerce. Il fera lobjet dun projet global et cohérent porté aussi bien dans ce projet de loi, que celui de Cécile Duflot.
Parmi les mesures proposées, mais jimagine que cela navait échappé à personne, la principale concerne les drives et figure dans le projet ALUR dont lexamen a commencé en juillet en commission et se poursuivra dès la rentrée parlementaire.
Voici, mesdames et messieurs, les grandes lignes de ce projet de loi qui est lexpression concrète des feuilles de route que je métais fixées au service des artisans, des commerçants et des très petites entreprises, depuis ma prise de fonctions et qui ont pour objectif de concourir au redressement économique de notre pays.
Source http://www.artisanat-commerce-tourisme.gouv.fr, le 26 août 2013