Déclaration de M. Michel Duffour, secrétaire d'Etat au patrimoine et à la décentralisation culturelle, sur le partenariat entre la direction de l'architecture et du patrimoine et la DATAR sur la valorisation du patrimoine local, Paris le 27 juin 2001.

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Circonstance : Conférence de presse à la DATAR à propos de la publication de l'ouvrage "Pays d'art et d'histoire et pôles d'économie du patrimoine" le 27 juin 2001

Texte intégral

Mesdames, Messieurs,
Je suis particulièrement heureux de cette occasion qui nous est donnée de consacrer la collaboration de la Délégation à l'Aménagement du Territoire et à l'Action Régionale et du Ministère de la culture et de la communication, plus précisément la Direction de l'Architecture et du Patrimoine, avec la publication, en partenariat, de l'ouvrage " Pays d'art et d'histoire et Pôles d'économie du patrimoine ".
Notre Ministère marque ainsi sa volonté de s'inscrire dans la politique de développement territorial impulsée par le gouvernement. Nous disposons pour cela de l'outil privilégié de valorisation du patrimoine et de maillage culturel, qu'est le réseau et label des " Villes et Pays d'art et d'histoire ". Plus largement, le projet d'Atlas du patrimoine ainsi que la démarche de connaissance des territoires développée par l'Inventaire général y contribuent également.
Les Pôles d'Economie du Patrimoine (PEP) et les Pays d'Art et d'Histoire (PAH) sont des programmes qui ne pouvaient pas ne pas se rencontrer...
Leurs objectifs à première vue peuvent sembler inversés. En effet, si les premiers poursuivent un objectif de développement économique à travers un projet patrimonial, les deuxièmes, en mettant en place un tourisme patrimonial et culturel de qualité, participent à un développement économique du territoire.
Toutefois force est de constater qu'ils présentent des similitudes :
- ils adoptent tous deux une même définition élargie du patrimoine. En effet, les conventions Villes et Pays d'art et d'histoire ne prennent pas seulement en compte le patrimoine monumental, mais intègrent également l'ensemble du patrimoine bâti, le patrimoine rural, industriel et paysager, les savoir-faire, les traditions et la mémoire des habitants.
- d'autre part, ils s'appuient tous les deux sur un concept de pays fédéré et fédérateur au travers des identités et des mémoires partagées qui le constituent, donc sur un concept de territoire.
Ensuite, on peut considérer l'Atlas du patrimoine comme un outil au service des Pôles d'Economie du Patrimoine. Il a pour vocation de capitaliser et de réunir, pour les mettre à disposition des publics, les connaissances du territoire national produites par la Direction de l'Architecture et du Patrimoine, les Directions régionales des affaires culturelles et les Services départementaux de l'architecture et du patrimoine sous la forme d'un ensemble de cartes constituant un atlas numérique.
Les informations communiquées par le Ministère de la culture et de la communication portent sur la carte archéologique, le bâti protégé au titre des monuments historiques, les espaces protégés comme les secteurs sauvegardés et les ZPPAUP, les espaces paysagers protégés, la connaissance produite par l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, le réseau des villes et pays d'art et d'histoire.
Cet Atlas vise à faciliter la connaissance et la gestion du territoire en mettant sous une forme unifiée à la disposition des administrations, des responsables élus, des aménageurs, des professionnels, des scientifiques et du grand public les données culturelles relevant d'échelles de territoire diversifiées: les collectivités territoriales, les agglomérations, les parcs naturels, les "pays Voynet" et autres regroupements de communes, et cela va de soi, les territoires liés aux Pôles d'Economie du Patrimoine.
L'objectif attendu serait donc que chaque Pôle d'Economie du Patrimoine fasse l'objet d'un volet "Atlas du Patrimoine" correspondant. Ainsi les deux ministères qui animent ces programmes ont le même souci de maillage du territoire, économique pour l'un et culturel pour l'autre, et s'appuyant sur ces convergences d'objectifs, ils ont décidé de développer des projets de coopération.
En ce qui concerne le développement du réseau des Villes et Pays d'Art et d'Histoire, la Direction de l'Architecture et du Patrimoine s'attache à mener une politique de rééquilibrage du territoire en incitant, par l'intermédiaire des directions régionales des affaires culturelles, des candidatures à la labellisation dans des régions dépourvues.
Par ailleurs, la Direction de l'Architecture et du Patrimoine encourage, dès l'instruction du dossier de candidature, les collectivités territoriales à mener leur réflexion de labellisation sur un territoire qui intègre les nouvelles structures intercommunales qui se mettent actuellement en place (communautés d'agglomération, pays...).
A titre d'exemples, Poitiers et Amiens viennent de se lancer dans la labellisation de la communauté d'agglomération et tout récemment le Ministre de la culture et de la communication vient d'accorder le label Pays d'art et d'histoire à la Vallée de la Dordogne, également pays Voynet.
Le partenariat qui se met en place, et dont cette publication constitue la première étape, devrait se poursuivre autour d'une réflexion commune sur l'opportunité de doter un même territoire du label " Pays d'Art et d'Histoire " et d'une démarche " Pôles d'Economie du Patrimoine ". L'établissement d'un seul cahier des charges favoriserait la recherche d'un fonctionnement harmonieux de développement territorial et économique et l'exigence de contenus culturels.
Dans un même souci de couverture territoriale, le développement de l'Inventaire général mobilise de plus en plus de partenaires locaux. Les opérations d'inventaire, qui visent à recenser, étudier et faire connaître le patrimoine architectural et mobilier d'un territoire, sont aujourd'hui majoritairement conduites avec des partenaires de plus en plus diversifiés.
Ainsi, les demandes des collectivités territoriales pour des démarches d'Inventaire sont désormais relayées par des organisations territoriales construites sur de nouvelles logiques, en particulier celle des pays, comme le Pays des Vals de Saintonge, en Poitou-Charentes, le Pays Ségréen, dans les Pays de la Loire ou la communauté de communes du Val de Sambre, dans le Nord-Pas-de Calais.
Enfin, dans le cadre du prochain CIADT, il est envisagé de favoriser la valorisation des contenus culturels de chaque entité territoriale par les technologies de l'information et de la communication (TIC), en soutenant la création de "portails culturels territoriaux". Ces portails viseront à présenter l'offre culturelle locale des territoires cités précédemment, et à mettre en réseau les acteurs culturels en mutualisant l'offre de services culturels.
Ils pourront inclure un volet de numérisation pour la création de contenus et de produits multimédias. Ils s'articulent bien sûr avec les projets d'Atlas numérique du patrimoine et leur déclinaison aux différentes échelles territoriales.
Compte tenu de l'expérience acquise par le Ministère de la culture et de la communication en matière d'action territoriale et de technologies de l'information et de la communication (notamment par la réalisation d'un plan de numérisation des données patrimoniales engagé depuis 1998), il a été proposé que l'appel à projets lancé dans ce cadre soit piloté par notre Ministère.
Tels sont les axes de coopération qui se dessinent entre les deux ministères et que nous nous attacherons à mettre en uvre dans les prochains mois.
Je vous remercie.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 29 juin 2001)