Texte intégral
Mes amis, chers amis députés et sénateurs,
Nous voici donc partis en campagne, c'est-à-dire à la rencontre des Françaises et des Français. Le Président de la République a décidé de leur donner la
parole. C'est l'acte démocratique par excellence.
Si je vous ai conviés à nous retrouver ici aujourd'hui, c'est pour lancer ensemble la nouvelle étape que nous allons proposer à nos concitoyens, pour les
cinq ans qui viennent. Et c'est aussi pour prendre l'engagement de gagner ensemble ce combat où l'intérêt du pays et l'avenir des Françaises et des Français
sont en jeu.
Je n'insisterai pas sur notre bilan, celui du gouvernement d'Edouard Balladur et celui de mon gouvernement.
D'abord parce que vous le connaissez parfaitement : c'est votre bilan et vous savez que vous pouvez en être fiers. Nous avons jeté les bases du redressement
de notre pays après des années de déclin. Nous avons pris beaucoup de décisions difficiles et courageuses. Nous avons commencé à adapter la France à son
époque. Et peu à peu les Français l'ont compris. Nous devrons, tout au long de notre campagne, leur montrer le chemin parcouru.
Mais, vous savez, on ne remporte pas une élection seulement sur un bilan. C'est de notre projet qu'il devra surtout s'agir.
Je ne m'attarderai pas non plus, aujourd'hui, sur nos adversaires.
Certes, il sera utile et même salutaire de rappeler ce que 14 années de mitterrandisme ont coûté à la France, économiquement, socialement, politiquement et
moralement. Il sera indispensable d'expliquer à nos compatriotes où les mènerait l'invraisemblable programme d'un Parti socialiste déchiré qui perd la
mémoire et n'a aucune vision de l'avenir ; d'un parti socialiste qui tente de combler le vide ou l'archaïsme de sa pensée par des alliances disparates. Et
croyez-moi les arguments ne nous manqueront pas.
Aujourd'hui, c'est des cinq prochaines années que je voudrais vous parler, de cette future législature où nous vivrons le passage d'un siècle à l'autre, d'un
millénaire à l'autre. Pour ces temps nouveaux, la France attend un souffle nouveau. Grâce à la décision de Jacques Chirac, c'est dans la volonté populaire
que nous allons pouvoir puiser l'élan d'une nouvelle ambition. L'ambition d'une France jeune, moderne, à la fois fraternelle et entreprenante.
L'ambition française de l'an 2000, je la vois prendre forme autour de quatre idées dont je vous propose aujourd'hui de faire les quatre engagements de notre
nouveau contrat avec les Français :
1 - construire l'Etat moderne
2 - libérer l'entreprise et l'esprit d'entreprise pour créer les emplois dont nous avons besoin
3 - rénover le modèle social et culturel français
4 - réussir enfin la Grande Europe, et y donner à l'homme, au citoyen toute sa place.
Nous avons, l'an dernier, lancé la réforme de l'État
Il nous faut franchir demain une nouvelle étape, aller beaucoup plus au fond des choses en écoutant mieux ce que les Français nous disent.
Les Français, je crois, à les entendre, ont le sentiment que l'Etat est omniprésent là où les citoyens souhaitent prendre eux-mêmes le pouvoir, et qu'en
revanche, il est défaillant là où chacun l'attend.
Pour répondre au besoin d'autorité d'une société que 14 ans de mitterrandisme ont privé de ses repères traditionnels, l'Etat doit être fort, efficace, dans
tous les domaines où aucun autre pouvoir ne peut légitimement s'exercer à sa place : la paix publique ; la sécurité extérieure et intérieure ; la justice
qui, pour être comprise des Français, doit être transparente, rapide, simple, accessible, égale pour tous ; la lutte contre les fléaux des temps modernes, au
premier rang desquels la drogue ; la prévention et la répression de l'immigration illégale et du travail clandestin qui compromettent l'harmonie sociale.
Dans tous ces domaines, le Parti socialiste a toujours été paralysé par son idéologie laxiste ou par son manque de volonté.
Nous avons, nous, montré notre détermination. Les lois que vous avez récemment votées et l'action tenace du Gouvernement, sur le continent comme en Corse,
ont reçu le soutien d'une large majorité de l'opinion française. Nous devrons veiller à ce que l'Etat continue à assumer efficacement ses responsabilités
régaliennes, et, à cette fin, le doter des moyens nécessaires. Les Français, j'en suis convaincu, ne laisseront pas les socialistes - comme c'est leur
penchant naturel - ruiner les efforts que nous avons accomplis depuis quatre ans.
Mais l'efficacité n'est pas seulement affaire de moyens matériels ou de textes normatifs. C'est aussi affaire de morale.
L'autorité doit être juste, impartiale, exemplaire. Ceux qui l'exercent doivent être irréprochables. La restauration de la morale publique et la
modernisation de la vie politique sont des exigences prioritaires. Et là encore - de grâce - quelle peut être la crédibilité des dirigeants socialistes quand
ils font la leçon aux autres ?
Si la société française - comme toute société organisée - a besoin d'autorité, nos concitoyens ont aussi grand besoin de responsabilité et de participation.
Avons-nous assez pris conscience du bouleversement qu'ont apporté, dans la relation du citoyen et du pouvoir, sous toutes les formes du pouvoir, l'élévation
du niveau moyen des connaissances et l'explosion médiatique ? Nos concitoyens veulent savoir ; ils veulent être consultés ; ils veulent discuter ; ils
veulent être associés à la décision ; ils ont, à juste titre, le sentiment que la concertation et le dialogue permettent d'éviter des erreurs qu'on n'a pas
vues « en haut », de corriger des insuffisances, de trouver de meilleures solutions. En bref, ils veulent - et c'est légitime - exercer leur pouvoir de
citoyen à part entière. Cette aspiration, nous la ressentons à tous les niveaux, national ou local, public ou privé. Et c'est tant mieux ! Cela s'appelle la
démocratie, je dirai même la nouvelle démocratie.
Nous devons en tenir compte davantage dans le fonctionnement de l'Etat et dans la distribution du pouvoir. Nous devons faire preuve, en la matière, de plus
d'audace et de plus d'imagination. Je propose dans cet esprit deux objectifs de changement : proximité, d'abord, ce qui signifie de nouveaux progrès de la
décentralisation et de la déconcentration pour clarifier le rôle et les compétences des différents échelons de l'Administration avec lesquels nos concitoyens
ont des relations quotidiennes ; simplification ensuite, simplification des textes, des procédures, des formalités à l'instar de ce que nous avons commencé à
faire, notamment en direction des petites et moyennes entreprises.
L'Etat moderne que nous allons ensemble devoir inventer avec les Françaises et les Français aura ainsi deux défis à relever : affermir son autorité partout
où elle est irremplaçable ; mais rendre au citoyen le pouvoir que la bureaucratie lui a souvent confisqué et faire naître ainsi la démocratie nouvelle.
Je récapitule les 5 chantiers que je vous propose pour cette nouvelle étape :
- réforme de la justice
- modernisation de la vie publique
- nouvelle vague de décentralisation, ouvrant notamment la voie à l'expérimentation locale
- redistribution des rôles entre les ministères dont il faut réduire le nombre et les pouvoirs, et les services de l'Etat sur le terrain qu'il faut rendre
plus proches et plus efficaces
- charte des relations entre le citoyen et les administrations
Sur tous ces fronts, nous irons de l'avant contre le conservatisme et vers la modernité.
L'emploi a été, reste et restera notre obsession, j'ai souvent eu l'occasion de vous le dire, parce que nous savons, vous savez, en tant qu'élus, que le
chômage, c'est d'abord des hommes et des femmes qui souffrent, des familles qui, du jour au lendemain, voient leur vie basculer, des jeunes qui ont le
sentiment que notre société ne leur fait pas la place qui pourtant devrait être naturellement la leur.
Au cours des quatre dernières années, nous avons sans cesse renforcé notre dispositif de lutte contre le chômage : allégement des charges ; aménagement du
temps de travail ; développement des formations en alternance ; multiplication des emplois de proximité ; encouragement aux petites et moyennes entreprises.
Sur tous ces thèmes vous avez voté de nombreux textes qui sont entrés en application. Et ces mesures ont été utiles. Elles ont été efficaces. Elles nous
permettent dès maintenant de sauver un grand nombre d'emplois. Cela fait cinq mois consécutifs que le chômage des jeunes recule. La croissance est, comme on
dit, devenue plus riche en emplois : notre économie va créer, en 1997, plus d'emplois qu'elle n'en perdra. Elle en créera encore davantage en 1998. Mais cela
évidemment ne suffit pas. Le chômage ne recule pas vraiment, car nous ne créons pas encore assez d'emplois pour faire face à l'augmentation de la population
active française qui est pourtant une richesse et un atout pour notre pays.
La réponse ? La réponse ne viendra assurément pas des vieilles recettes des années 80-90 : réduction obligatoire et généralisée de la durée hebdomadaire du
travail - on y revient ; multiplication des emplois publics payés sur le budget de l'Etat ou des collectivités locales - on y revient. C'est la chronique de
l'échec assuré !
La vraie réponse, au delà de ce que nous avons déjà engagé, ne peut venir que de l'entreprise et des initiatives individuelles. Pour créer plus d'emplois, il
faut créer et développer plus d'entreprises. Tous les exemples actuels, toutes les références passées le démontrent. Et c'est pourquoi il nous faut
favoriser, plus systématiquement encore, l'esprit d'entreprise, et libérer les initiatives. C'est le deuxième grand engagement que je vous propose.
Libérer l'entreprise, c'est d'abord alléger les charges qui, malgré les efforts que nous avons engagés, continuent à l'asphyxier. Comme le Président de la
République l'a affirmé, La France et les Français ne peuvent plus supporter d'impôts nouveaux. La rigueur que nous a imposée la nécessité de payer les dettes
socialistes, elle est bien derrière nous ! Nous avons, en 1996 et 1997, commencé à baisser les prélèvements dans des conditions importantes, qu'il s'agisse
de la ristourne de charges sociales sur les bas salaires ou de la diminution de l'impôt sur le revenu dont bénéficient des millions de contribuables et des
millions de familles. Ce programme de baisses commencé sera poursuivi. Il devra être accentué. Mais j'ajoute tout de suite que cet engagement nous crée une
obligation. Et l'un ne va pas sans l'autre si nous voulons, nous, dire la vérité. Cette obligation, c'est celle de maîtriser, et de diminuer les dépenses
publiques qui atteignent en France un niveau record. Et que ceux qui critiquent cette orientation viennent donc nous expliquer qui paiera l'augmentation des
dépenses publiques qu'ils ont l'habitude de multiplier comme des petits pains !
Faut-il être dénué de tout scrupule et pratiquer le mensonge comme l'un des beaux arts pour affirmer que les déficits publics se sont creusés depuis 1993 !
C'est le boulet de la dette accumulée sous les gouvernements socialistes que nous traînons ! Et si j'ai bien compris, leur seul projet, c'est la récidive !
Nous devons expliquer avec force à nos concitoyens qu'augmenter les dépenses publiques, c'est être un peu sympathique à court terme, mais à moyen terme,
c'est condamner l'économie française à l'impôt et donc au chômage.
Pour parvenir à baisser les dépenses, nous devrons bien sûr intensifier la lutte contre les gaspillages mais aussi amplifier les réformes de structure,
redéfinir la place de l'Etat dans l'économie nationale, continuer bien sûr les privatisations. Bref, nous devrons innover. Car tel est bien le choix :
modernité avec notre majorité, conservatisme avec nos oppositions !
Libérer l'entreprise, c'est en second lieu faire la chasse à la complication, aux tracasseries, aux rigidités qui sont autant d'obstacles à l'emploi. Nous
avons commencé. Mais, là encore, il faut passer à la vitesse supérieure et ouvrir, par exemple, une large concertation sur ce que pourrait être un statut
fiscal et social de la toute petite entreprise afin de tenir compte de sa spécificité. De manière générale, nous devons avoir le souci de garantir un cadre
juridique, administratif, fiscal plus simple et aussi plus stable aux créateurs.
Libérer l'esprit d'entreprise, c'est aussi pour la France jouer à fond la carte de l'innovation et des nouvelles technologies de l'information et de la
communication. Cette fin de siècle nous apporte, nous le voyons bien, une nouvelle révolution technologique : des métiers, des activités anciennes vont
disparaître. Mais d'autres, nouveaux - plus nombreux - vont émerger. Si nous nous crispons dans l'immobilisme et dans le conservatisme, nous serons dépassés.
Si nous mobilisons notre potentiel d'éducation, de recherche, de création, nous nous placerons, j'en suis sûr, parce que nous en avons les moyens, parmi les
tout premiers au monde. Nous ne manquerons pas ce rendez-vous.
Un nouveau programme de baisse des impôts et des charges, une politique d'allégement maîtrisée de la dépense publique, la recherche d'un cadre juridique,
administratif et fiscal spécifique pour les PME, un plan national pour le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication...
sur tous ces fronts, nous donnerons un nouvel élan à la politique de création d'emplois. Oui, une fois encore, nous incarnerons le mouvement face à
l'immobilisme.
Troisième engagement : rénover le modèle social et culturel français ; le rendre plus attractif pour qu'il fasse école en Europe.
Le débat politique chez nous, comme chez nos voisins, est en train de sortir - et ce n'est pas sans mal - des vieux schémas de pensée.
On voit bien partout - partout ! - que la démarche collectiviste et étatique qui imprègne encore en France les partis de gauche, ne répond plus aux
aspirations des peuples. L'ouverture au monde, la liberté des échanges sur lesquels repose notre prospérité la rendent définitivement caduque.
Mais l'individualisme égoïste, le capitalisme grossier, l'hyperlibéralisme simpliste des années 80 sont également dépassés.
L'originalité et l'honneur de la France, c'est de proposer un modèle social qui se fixe des priorités fortes : l'exigence d'un haut niveau de solidarité ; la
volonté de dialogue pour prévenir et régler les conflits et la recherche de nouveaux modes de relations sociales ; l'attachement à la notion de service
public et à ce qu'elle implique de continuité, d'égalité et d'universalité. Sans doute avons-nous bien des progrès à faire dans tous ces domaines. Mais nous
avons choisi la direction.
Nous devons défendre ce modèle, le promouvoir et la philosophie qui l'inspire aussi, c'est-à-dire l'égale dignité reconnue à toute personne humaine ; le
refus de considérer comme une fatalité la souffrance des faibles et l'arrogance des forts ; la recherche patiente de l'harmonie sociale ; l'égalité des
chances ; la volonté d'asseoir l'ordre sur la justice.
Ces valeurs sont permanentes.
Elle s'incarnent dans des politiques qui, elles, doivent évoluer pour s'adapter aux réalités.
Tel est le sens de la réforme de l'assurance maladie que nous sommes en train de mener à bien et qui vise, vous l'avez bien compris, à sauvegarder, selon des
modalités nouvelles, les principes de notre système de protection sociale et de la médecine à la française. Et je mets les socialistes au défi de la remettre
en question ou de lui trouver une alternative sérieuse !
Tel est le sens de la relance de la politique familiale que nous avons orientée, en plein accord avec les partenaires sociaux et les associations familiales,
vers la conciliation, vers une conciliation plus harmonieuse de la vie de travail et de la vie de famille.
Tel est le sens de la rénovation de l'éducation nationale et plus précisément de l'enseignement supérieur, qui vient de faire l'objet, au cours des mois
passés, d'une concertation exemplaire qui a abouti à une décision unanime va maintenant entrer maintenant dans sa phase opérationnelle.
Il faudra la compléter par une adaptation en profondeur de la formation professionnelle dont les circuits actuels manquent de simplicité et d'efficacité;
c'est le moins que l'on puisse dire, et qui ne garantit pas assez à tous le droit à la deuxième chance.
De nouveaux chantiers nous attendent aussi dans le domaine de la négociation collective et des relations du travail, si nous voulons que les travailleurs de
notre pays soient davantage partie prenante à la vie de leur entreprise.
De même pour l'aménagement du territoire dont l'ambition est de concilier développement global de l'économie et vitalité de nos « pays » comme l'on dit
désormais, même en langage administratif ; ce qui participe aussi de notre modèle social et culturel et de son volontarisme.
Et plus profondément, nous devrons réfléchir, avec tous les Français, aux effets induits de nos dispositifs de protection sociale. C'est une question
difficile mais les campagnes électorales sont faites aussi pour aborder les vraies questions.
Ne sommes-nous pas restés, depuis vingt ans, dans une logique d'assistance qui démotive, qui détourne du travail, et qui, par voie de conséquence, enfonce
dans l'exclusion, contrairement à ce qu'elle recherche ? Ne faut-il pas, tout en stimulant l'effort national de solidarité, inventer de nouveaux mécanismes
qui poussent à la recherche d'une activité et favorisent la réinsertion sociale ? Vous le savez, c'est l'un des buts du projet de loi de cohésion sociale qui
marque un tournant dans nos politiques de lutte contre l'exclusion. Et j'étais un peu amusé de voir que ce projet de loi, lorsqu'il était à l'état de projet,
faisait l'objet de multiples critiques ici ou là, et que depuis qu'on s'est dit que son adoption serait un peu retardée, tout le monde me demande à cors et à
cris de le faire voter le plus vite possible. Et bien, j'en prends l'engagement. Dès le lendemain des élections, si nous avons la victoire - et de ce point
de vue, je vous le dirai, mon doute est nul -, nous reprendrons immédiatement la discussion de ce projet de loi de cohésion sociale.
Au delà de ce texte, voilà un beau débat sur le modèle social français qui ne peut être tranché par des décisions abruptes venues d'en haut, mais qui peut
nourrir un dialogue national et provoquer une prise de conscience collective.
Oui, les Français sauront prendre conscience que la vieille rhétorique socialiste, ça ne marche plus et que la France a besoin de jeunesse, de modernité et
de vraie fraternité.
Enfin l'Europe.
Faut-il en parler ou n'en point parler ?
Est-ce un thème populaire ?
Eh bien je vais vous dire, pour moi, la question n'est pas là.
J'en parlerai évidemment, parce que c'est, à mes yeux un enjeu de première importance pour la France et pour les Français. L'Europe que nous avons construite
depuis 40 ans a apporté la paix à notre pays. Et certaines génération ici savent que c'est le bien, peut-être par-dessus toutes les autres. Elle lui a donné
aussi des chances accrues de développement et de prospérité. Dans un monde où s'affirment et s'organisent de nouvelles puissances, il faut aller plus loin.
Je ne crois pas, en conscience, que nous ayons le choix entre d'un côté, la défense de l'identité française, et de l'autre, la construction européenne, comme
on le prétend parfois en les opposant.
Je crois au contraire que la France aura d'autant plus de chances de rester la France au XXIe siècle qu'elle sera membre à part entière d'une Union
européenne forte et dynamique. Et cela pour une raison toute simple qu'énonçait hier soir encore le Président de la République : l'union fait la force.
Et c'est pourquoi le quatrième engagement que je vous propose de prendre devant les Français pour les cinq ans qui viennent, c'est de réussir ensemble la
Grande Europe en y affirmant la place de la France.
La Grande Europe, c'est-à-dire l'Europe des 15 élargie aux nouvelles démocraties qui s'épanouissent sur notre continent depuis la chute du mur de la honte,
et qui font naturellement partie de notre famille européenne.
Pour que l'Europe élargie soit une Europe forte, il faut la réformer et lui donner de nouveaux atouts :
- des institutions rénovées, moins bureaucratiques, plus efficaces, et donc mieux contrôlées, y compris en association avec les parlements nationaux.
- une monnaie unique, l'euro, qui puisse faire jeu égal avec le dollar et le yen, et l'euro maintenant car demain il sera trop tard !
- une architecture de sécurité qui nous permette de prendre toutes nos responsabilités au sein d'une Alliance Atlantique adaptée et elle-même élargie.
La réforme de nos armées qui avance de manière exemplaire - et je voudrais le faire ici avec force - grâce à l'implication admirable de tous nos cadres
militaires qui en ont bien compris l'enjeu nous met au rang des meilleurs pour entreprendre cette rénovation de l'Alliance.
Surtout, comme l'a proposé le Président de la République, il faut humaniser la construction européenne, lui donner une dimension sociale, l'impliquer
davantage dans des actions qui apporteront aux Européens un supplément de prospérité, de fraternité, de sécurité - et cela veut dire qu'elle doit
s'intéresser à l'emploi, à la sécurité intérieure, à la lutte contre la drogue, contre la grande criminalité, contre l'argent sale, contre le terrorisme,
contre l'exploitation des enfants.
Je le répète : la France n'a rien à craindre mais tout à gagner de l'euro, tout à gagner de l'Union, tout à gagner de l'Europe.
A condition, bien sûr, d'être en position de force dans les négociations à venir pour bien défendre les intérêts des Français. Qui pourrait en douter ? Et
nous le serons grâce à l'esprit d'anticipation du Président de la République qui permettra à la France et à son gouvernement d'aborder les prochaines
échéances européennes forts de la confiance renouvelée de notre peuple. Et nous ne seront pas nombreux autour de la table du Conseil européen à nous trouver
dans cette situation.
Soyons donc le moteur de cette belle aventure. Ne renions pas nos convictions comme nos adversaires sont en train de le faire par pur électoralisme.
N'hésitons pas à dire aux Français : « Ne soyez pas frileux ! N'ayez pas peur ! La France dans l'Union européenne sera toujours la France ».
Et elle le sera plus sûrement encore que si elle restait seule, dans son coin, perdue dans le vaste monde. Elle sera plus forte ; les Françaises et les
Français en retireront des bénéfices pour leur vie quotidienne et pour l'emploi.
Mes chers amis,
J'ai voulu aujourd'hui tracer la perspective, esquisser la vision de l'oeuvre que nous pourrons accomplir ensemble sous la conduite de Jacques Chirac, dans
les cinq prochaines années, au service de la France, au service des Français.
Il s'agit pour nous de construire une nouvelle démocratie. Il s'agit de choisir le mouvement, le changement, pour bâtir une France moderne et fraternelle.
Tout au long de la campagne qui commence maintenant, nous allons concrétiser ces engagements. Nous allons préciser ensemble les propositions novatrices qui
en découlent. Le travail accompli depuis plusieurs mois par nos formations politiques, et que j'ai attentivement suivi, nous permettra de le faire sans
délai.
Nous sommes prêts, vous le savez !
Mais avant de nous séparer, je voudrais que nous réaffirmions clairement le sens du combat que nous allons mener ensemble.
C'est un combat pour la France et pour les Français. je l'ai dit ; pour leur sécurité, pour leur prospérité, pour leur épanouissement personnel.
C'est aussi un combat pour nos idées, pour une certaine idée de la France, pour une certaine idée de l'homme.
Les valeurs républicaines et laïques auxquelles nous sommes attachés nous réunissent dans le même idéal humaniste qui est fait de tolérance, de respect de
l'autre, de fraternité.
L'amour de la France, la fierté d'être Français, la fidélité à nos traditions, à notre langue, à notre histoire, à nos terroirs, bref à notre identité,
nourrissent en chacun de nous un patriotisme vivant, confiant et donc ouvert. Ne laissons à personne le monopole du drapeau tricolore et du sentiment
patriotique.
Forts de ce que nous avons réalisé ensemble, déterminés à montrer aux Français le chemin du progrès et de l'espérance, nous voici maintenant côte à côte,
main dans la main, en ordre de marche.
Dans cette marche commune, je voudrais que nous soyons pugnaces, unis et confiants.
Nous allons être la cible de toutes les attaques. Cela a déjà commencé depuis hier soir. C'est dans la nature des choses. Et on n'y mettra pas les gants. Dès
lors, il ne faut pas rester un seul instant sur la défensive. Oui, soyons pugnaces, prenons l'offensive contre ceux qui portent la responsabilité du terrible
échec des années 80-90.
J'imagine les arguments qu'ils nous opposeront.
Ils ont contesté et contesteront d'abord le principe même de la dissolution. Comme si, en démocratie, lorsque le moment vient de prendre des décisions
importantes pour l'avenir du pays, le geste le plus authentiquement républicain n'était pas de donner la parole aux citoyens. C'est en fait, qu'ils redoutent
aujourd'hui le suffrage universel.
Ils promettront ensuite la lune aux Français, comme en 1981, comme en 1988. C'est une spécialité. Et s'ils gagnaient - ce que je n'imagine pas -, les mêmes
causes produiraient les mêmes effets : ils gaspilleraient l'argent public, comme en 1989 ; ils creuseraient les déficits, comme en 1990 ; ils ruineraient les
entreprises publiques comme en 1991 ; ils chargeraient un peu plus la barque de l'économie française au moment où elle a tant besoin d'un nouveau souffle.
Ils caricatureront enfin nos réformes tant ils demeurent prisonniers d'une conception conservatrice et passéiste du monde.
Mais, au fait, que veulent-ils, en dehors de nous critiquer ? Que veut L. Jospin ? Qui peut dire aujourd'hui ce qu'il ferait demain s'il accédait au pouvoir
? Quel serait son programme de gouvernement ? Que mettrait-il à la place des lois Pasqua et Debré sur l'immigration illégale puisqu'il veut les abroger ?
Quelle réforme de la sécurité sociale proposerait-il aux Français s'il abandonnait celle que nous mettons en oeuvre ? Rétablirait-il le service militaire
obligatoire et renoncerait-il à la professionnalisation des armées ? Quelle est la vision commune de l'Europe qu'il partage avec M. Hue et M. Emmanuelli ?
Est-il parvenu à concilier les positions contradictoires de ses amis sur la conduite de l'économie ?
Mystère !
Il va bien falloir que le parti socialiste dise clairement quelles sont ses intentions. On ne peut se contenter, quand on brigue les suffrages des électeurs,
de proférer des contrevérités ou d'annoncer des états-généraux sur toutes les questions difficiles !
Les Français savent que si notre pays ne s'adapte pas au monde nouveau, s'il recommence à accumuler du retard comme au début des années 90, alors nous
décrocherons du peloton des nations riches et créatrices.
Vous le voyez, mes amis : l'intérêt national nous dicte de gagner car la France ne peut s'offrir un nouveau fiasco socialiste.
Pour gagner, pour mobiliser toutes nos énergies en vue de la victoire, il nous faut être irréductiblement unis.
Je fais appel au sens des responsabilités de chacun ici. Nous formons, depuis longtemps, une grande famille, riche en fortes personnalités, en nuances et
même en différences. L'existence au sein de notre majorité d'un courant libéral, d'un courant gaulliste, d'un courant démocrate-chrétien, d'un courant
radical est une force. J'apprécie et je respecte ce que chacune de ces traditions apporte à notre commune vision du monde et de la France. Car, au fond, nos
racines et nos valeurs sont les mêmes.
Mais il y a aussi un temps pour se rassembler. Au moment de livrer bataille l'intérêt général du pays doit prévaloir sur toute autre considération.
Je sais, pour l'avoir vérifié chaque fois que nous avons abordé des échéances importantes, que telle sera bien l'attitude de chacune et de chacun d'entre
vous.
Dès ce matin, le RPR et l'UDF ont mis en place notre organisation commune : état-major et PC de campagne, argumentaires, projets, programme de déplacements.
Nous sommes prêts et rassemblés.
Soyons donc confiants.
Oh ! Je le sais, aucune bataille électorale n'est jamais gagnée d'avance. C'est dans chaque circonscription, sur le terrain, que se fera la décision. Chacune
et chacun d'entre vous peut compter sur notre soutien total. Et j'ai la conviction que la victoire nous attend au bout du chemin et je suis décidé à vous y
conduire.
Parce que nous avons fait ensemble du bon travail depuis quatre ans.
Parce que nos propositions vont dans la bonne direction.
Parce que le Président de la République montre clairement le cap.
Ayons donc confiance en nous-mêmes.
Ayons confiance dans le bon sens des Français que la démagogie des uns ou des autres ne trompe pas longtemps et qui comprennent la nécessité vitale de
l'action réformatrice que nous conduisons.
Pugnaces, unis, confiants.
Il nous faut plus encore.
Il nous faut l'enthousiasme.
L'enthousiasme que communique l'amour de ce qu'on fait. Et nous aimons tous notre engagement politique au service de la France et des Français.
L'enthousiasme que donne surtout l'amour de ceux pour qui on travaille : nos concitoyens, nos familles, nos jeunes, nos enfants.
Si nous leur montrons que nous ne croyons pas à « l'horreur économique », ni à la jungle sociale, ni au déclin français ; si nous nous conduisons comme des
hommes de foi et d'enthousiasme, alors nous décuplerons nos chances de victoire et les chances de la France !
C'est ce que je veux faire maintenant avec vous. C'est, je le sens bien, ce que vous êtes impatients de faire sous l'impulsion formidable que nous a donnée
hier le Président de la République.
Alors, en route !
Rendez-vous pour la victoire.
Vive la République.Vive la France.
Nous voici donc partis en campagne, c'est-à-dire à la rencontre des Françaises et des Français. Le Président de la République a décidé de leur donner la
parole. C'est l'acte démocratique par excellence.
Si je vous ai conviés à nous retrouver ici aujourd'hui, c'est pour lancer ensemble la nouvelle étape que nous allons proposer à nos concitoyens, pour les
cinq ans qui viennent. Et c'est aussi pour prendre l'engagement de gagner ensemble ce combat où l'intérêt du pays et l'avenir des Françaises et des Français
sont en jeu.
Je n'insisterai pas sur notre bilan, celui du gouvernement d'Edouard Balladur et celui de mon gouvernement.
D'abord parce que vous le connaissez parfaitement : c'est votre bilan et vous savez que vous pouvez en être fiers. Nous avons jeté les bases du redressement
de notre pays après des années de déclin. Nous avons pris beaucoup de décisions difficiles et courageuses. Nous avons commencé à adapter la France à son
époque. Et peu à peu les Français l'ont compris. Nous devrons, tout au long de notre campagne, leur montrer le chemin parcouru.
Mais, vous savez, on ne remporte pas une élection seulement sur un bilan. C'est de notre projet qu'il devra surtout s'agir.
Je ne m'attarderai pas non plus, aujourd'hui, sur nos adversaires.
Certes, il sera utile et même salutaire de rappeler ce que 14 années de mitterrandisme ont coûté à la France, économiquement, socialement, politiquement et
moralement. Il sera indispensable d'expliquer à nos compatriotes où les mènerait l'invraisemblable programme d'un Parti socialiste déchiré qui perd la
mémoire et n'a aucune vision de l'avenir ; d'un parti socialiste qui tente de combler le vide ou l'archaïsme de sa pensée par des alliances disparates. Et
croyez-moi les arguments ne nous manqueront pas.
Aujourd'hui, c'est des cinq prochaines années que je voudrais vous parler, de cette future législature où nous vivrons le passage d'un siècle à l'autre, d'un
millénaire à l'autre. Pour ces temps nouveaux, la France attend un souffle nouveau. Grâce à la décision de Jacques Chirac, c'est dans la volonté populaire
que nous allons pouvoir puiser l'élan d'une nouvelle ambition. L'ambition d'une France jeune, moderne, à la fois fraternelle et entreprenante.
L'ambition française de l'an 2000, je la vois prendre forme autour de quatre idées dont je vous propose aujourd'hui de faire les quatre engagements de notre
nouveau contrat avec les Français :
1 - construire l'Etat moderne
2 - libérer l'entreprise et l'esprit d'entreprise pour créer les emplois dont nous avons besoin
3 - rénover le modèle social et culturel français
4 - réussir enfin la Grande Europe, et y donner à l'homme, au citoyen toute sa place.
Nous avons, l'an dernier, lancé la réforme de l'État
Il nous faut franchir demain une nouvelle étape, aller beaucoup plus au fond des choses en écoutant mieux ce que les Français nous disent.
Les Français, je crois, à les entendre, ont le sentiment que l'Etat est omniprésent là où les citoyens souhaitent prendre eux-mêmes le pouvoir, et qu'en
revanche, il est défaillant là où chacun l'attend.
Pour répondre au besoin d'autorité d'une société que 14 ans de mitterrandisme ont privé de ses repères traditionnels, l'Etat doit être fort, efficace, dans
tous les domaines où aucun autre pouvoir ne peut légitimement s'exercer à sa place : la paix publique ; la sécurité extérieure et intérieure ; la justice
qui, pour être comprise des Français, doit être transparente, rapide, simple, accessible, égale pour tous ; la lutte contre les fléaux des temps modernes, au
premier rang desquels la drogue ; la prévention et la répression de l'immigration illégale et du travail clandestin qui compromettent l'harmonie sociale.
Dans tous ces domaines, le Parti socialiste a toujours été paralysé par son idéologie laxiste ou par son manque de volonté.
Nous avons, nous, montré notre détermination. Les lois que vous avez récemment votées et l'action tenace du Gouvernement, sur le continent comme en Corse,
ont reçu le soutien d'une large majorité de l'opinion française. Nous devrons veiller à ce que l'Etat continue à assumer efficacement ses responsabilités
régaliennes, et, à cette fin, le doter des moyens nécessaires. Les Français, j'en suis convaincu, ne laisseront pas les socialistes - comme c'est leur
penchant naturel - ruiner les efforts que nous avons accomplis depuis quatre ans.
Mais l'efficacité n'est pas seulement affaire de moyens matériels ou de textes normatifs. C'est aussi affaire de morale.
L'autorité doit être juste, impartiale, exemplaire. Ceux qui l'exercent doivent être irréprochables. La restauration de la morale publique et la
modernisation de la vie politique sont des exigences prioritaires. Et là encore - de grâce - quelle peut être la crédibilité des dirigeants socialistes quand
ils font la leçon aux autres ?
Si la société française - comme toute société organisée - a besoin d'autorité, nos concitoyens ont aussi grand besoin de responsabilité et de participation.
Avons-nous assez pris conscience du bouleversement qu'ont apporté, dans la relation du citoyen et du pouvoir, sous toutes les formes du pouvoir, l'élévation
du niveau moyen des connaissances et l'explosion médiatique ? Nos concitoyens veulent savoir ; ils veulent être consultés ; ils veulent discuter ; ils
veulent être associés à la décision ; ils ont, à juste titre, le sentiment que la concertation et le dialogue permettent d'éviter des erreurs qu'on n'a pas
vues « en haut », de corriger des insuffisances, de trouver de meilleures solutions. En bref, ils veulent - et c'est légitime - exercer leur pouvoir de
citoyen à part entière. Cette aspiration, nous la ressentons à tous les niveaux, national ou local, public ou privé. Et c'est tant mieux ! Cela s'appelle la
démocratie, je dirai même la nouvelle démocratie.
Nous devons en tenir compte davantage dans le fonctionnement de l'Etat et dans la distribution du pouvoir. Nous devons faire preuve, en la matière, de plus
d'audace et de plus d'imagination. Je propose dans cet esprit deux objectifs de changement : proximité, d'abord, ce qui signifie de nouveaux progrès de la
décentralisation et de la déconcentration pour clarifier le rôle et les compétences des différents échelons de l'Administration avec lesquels nos concitoyens
ont des relations quotidiennes ; simplification ensuite, simplification des textes, des procédures, des formalités à l'instar de ce que nous avons commencé à
faire, notamment en direction des petites et moyennes entreprises.
L'Etat moderne que nous allons ensemble devoir inventer avec les Françaises et les Français aura ainsi deux défis à relever : affermir son autorité partout
où elle est irremplaçable ; mais rendre au citoyen le pouvoir que la bureaucratie lui a souvent confisqué et faire naître ainsi la démocratie nouvelle.
Je récapitule les 5 chantiers que je vous propose pour cette nouvelle étape :
- réforme de la justice
- modernisation de la vie publique
- nouvelle vague de décentralisation, ouvrant notamment la voie à l'expérimentation locale
- redistribution des rôles entre les ministères dont il faut réduire le nombre et les pouvoirs, et les services de l'Etat sur le terrain qu'il faut rendre
plus proches et plus efficaces
- charte des relations entre le citoyen et les administrations
Sur tous ces fronts, nous irons de l'avant contre le conservatisme et vers la modernité.
L'emploi a été, reste et restera notre obsession, j'ai souvent eu l'occasion de vous le dire, parce que nous savons, vous savez, en tant qu'élus, que le
chômage, c'est d'abord des hommes et des femmes qui souffrent, des familles qui, du jour au lendemain, voient leur vie basculer, des jeunes qui ont le
sentiment que notre société ne leur fait pas la place qui pourtant devrait être naturellement la leur.
Au cours des quatre dernières années, nous avons sans cesse renforcé notre dispositif de lutte contre le chômage : allégement des charges ; aménagement du
temps de travail ; développement des formations en alternance ; multiplication des emplois de proximité ; encouragement aux petites et moyennes entreprises.
Sur tous ces thèmes vous avez voté de nombreux textes qui sont entrés en application. Et ces mesures ont été utiles. Elles ont été efficaces. Elles nous
permettent dès maintenant de sauver un grand nombre d'emplois. Cela fait cinq mois consécutifs que le chômage des jeunes recule. La croissance est, comme on
dit, devenue plus riche en emplois : notre économie va créer, en 1997, plus d'emplois qu'elle n'en perdra. Elle en créera encore davantage en 1998. Mais cela
évidemment ne suffit pas. Le chômage ne recule pas vraiment, car nous ne créons pas encore assez d'emplois pour faire face à l'augmentation de la population
active française qui est pourtant une richesse et un atout pour notre pays.
La réponse ? La réponse ne viendra assurément pas des vieilles recettes des années 80-90 : réduction obligatoire et généralisée de la durée hebdomadaire du
travail - on y revient ; multiplication des emplois publics payés sur le budget de l'Etat ou des collectivités locales - on y revient. C'est la chronique de
l'échec assuré !
La vraie réponse, au delà de ce que nous avons déjà engagé, ne peut venir que de l'entreprise et des initiatives individuelles. Pour créer plus d'emplois, il
faut créer et développer plus d'entreprises. Tous les exemples actuels, toutes les références passées le démontrent. Et c'est pourquoi il nous faut
favoriser, plus systématiquement encore, l'esprit d'entreprise, et libérer les initiatives. C'est le deuxième grand engagement que je vous propose.
Libérer l'entreprise, c'est d'abord alléger les charges qui, malgré les efforts que nous avons engagés, continuent à l'asphyxier. Comme le Président de la
République l'a affirmé, La France et les Français ne peuvent plus supporter d'impôts nouveaux. La rigueur que nous a imposée la nécessité de payer les dettes
socialistes, elle est bien derrière nous ! Nous avons, en 1996 et 1997, commencé à baisser les prélèvements dans des conditions importantes, qu'il s'agisse
de la ristourne de charges sociales sur les bas salaires ou de la diminution de l'impôt sur le revenu dont bénéficient des millions de contribuables et des
millions de familles. Ce programme de baisses commencé sera poursuivi. Il devra être accentué. Mais j'ajoute tout de suite que cet engagement nous crée une
obligation. Et l'un ne va pas sans l'autre si nous voulons, nous, dire la vérité. Cette obligation, c'est celle de maîtriser, et de diminuer les dépenses
publiques qui atteignent en France un niveau record. Et que ceux qui critiquent cette orientation viennent donc nous expliquer qui paiera l'augmentation des
dépenses publiques qu'ils ont l'habitude de multiplier comme des petits pains !
Faut-il être dénué de tout scrupule et pratiquer le mensonge comme l'un des beaux arts pour affirmer que les déficits publics se sont creusés depuis 1993 !
C'est le boulet de la dette accumulée sous les gouvernements socialistes que nous traînons ! Et si j'ai bien compris, leur seul projet, c'est la récidive !
Nous devons expliquer avec force à nos concitoyens qu'augmenter les dépenses publiques, c'est être un peu sympathique à court terme, mais à moyen terme,
c'est condamner l'économie française à l'impôt et donc au chômage.
Pour parvenir à baisser les dépenses, nous devrons bien sûr intensifier la lutte contre les gaspillages mais aussi amplifier les réformes de structure,
redéfinir la place de l'Etat dans l'économie nationale, continuer bien sûr les privatisations. Bref, nous devrons innover. Car tel est bien le choix :
modernité avec notre majorité, conservatisme avec nos oppositions !
Libérer l'entreprise, c'est en second lieu faire la chasse à la complication, aux tracasseries, aux rigidités qui sont autant d'obstacles à l'emploi. Nous
avons commencé. Mais, là encore, il faut passer à la vitesse supérieure et ouvrir, par exemple, une large concertation sur ce que pourrait être un statut
fiscal et social de la toute petite entreprise afin de tenir compte de sa spécificité. De manière générale, nous devons avoir le souci de garantir un cadre
juridique, administratif, fiscal plus simple et aussi plus stable aux créateurs.
Libérer l'esprit d'entreprise, c'est aussi pour la France jouer à fond la carte de l'innovation et des nouvelles technologies de l'information et de la
communication. Cette fin de siècle nous apporte, nous le voyons bien, une nouvelle révolution technologique : des métiers, des activités anciennes vont
disparaître. Mais d'autres, nouveaux - plus nombreux - vont émerger. Si nous nous crispons dans l'immobilisme et dans le conservatisme, nous serons dépassés.
Si nous mobilisons notre potentiel d'éducation, de recherche, de création, nous nous placerons, j'en suis sûr, parce que nous en avons les moyens, parmi les
tout premiers au monde. Nous ne manquerons pas ce rendez-vous.
Un nouveau programme de baisse des impôts et des charges, une politique d'allégement maîtrisée de la dépense publique, la recherche d'un cadre juridique,
administratif et fiscal spécifique pour les PME, un plan national pour le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication...
sur tous ces fronts, nous donnerons un nouvel élan à la politique de création d'emplois. Oui, une fois encore, nous incarnerons le mouvement face à
l'immobilisme.
Troisième engagement : rénover le modèle social et culturel français ; le rendre plus attractif pour qu'il fasse école en Europe.
Le débat politique chez nous, comme chez nos voisins, est en train de sortir - et ce n'est pas sans mal - des vieux schémas de pensée.
On voit bien partout - partout ! - que la démarche collectiviste et étatique qui imprègne encore en France les partis de gauche, ne répond plus aux
aspirations des peuples. L'ouverture au monde, la liberté des échanges sur lesquels repose notre prospérité la rendent définitivement caduque.
Mais l'individualisme égoïste, le capitalisme grossier, l'hyperlibéralisme simpliste des années 80 sont également dépassés.
L'originalité et l'honneur de la France, c'est de proposer un modèle social qui se fixe des priorités fortes : l'exigence d'un haut niveau de solidarité ; la
volonté de dialogue pour prévenir et régler les conflits et la recherche de nouveaux modes de relations sociales ; l'attachement à la notion de service
public et à ce qu'elle implique de continuité, d'égalité et d'universalité. Sans doute avons-nous bien des progrès à faire dans tous ces domaines. Mais nous
avons choisi la direction.
Nous devons défendre ce modèle, le promouvoir et la philosophie qui l'inspire aussi, c'est-à-dire l'égale dignité reconnue à toute personne humaine ; le
refus de considérer comme une fatalité la souffrance des faibles et l'arrogance des forts ; la recherche patiente de l'harmonie sociale ; l'égalité des
chances ; la volonté d'asseoir l'ordre sur la justice.
Ces valeurs sont permanentes.
Elle s'incarnent dans des politiques qui, elles, doivent évoluer pour s'adapter aux réalités.
Tel est le sens de la réforme de l'assurance maladie que nous sommes en train de mener à bien et qui vise, vous l'avez bien compris, à sauvegarder, selon des
modalités nouvelles, les principes de notre système de protection sociale et de la médecine à la française. Et je mets les socialistes au défi de la remettre
en question ou de lui trouver une alternative sérieuse !
Tel est le sens de la relance de la politique familiale que nous avons orientée, en plein accord avec les partenaires sociaux et les associations familiales,
vers la conciliation, vers une conciliation plus harmonieuse de la vie de travail et de la vie de famille.
Tel est le sens de la rénovation de l'éducation nationale et plus précisément de l'enseignement supérieur, qui vient de faire l'objet, au cours des mois
passés, d'une concertation exemplaire qui a abouti à une décision unanime va maintenant entrer maintenant dans sa phase opérationnelle.
Il faudra la compléter par une adaptation en profondeur de la formation professionnelle dont les circuits actuels manquent de simplicité et d'efficacité;
c'est le moins que l'on puisse dire, et qui ne garantit pas assez à tous le droit à la deuxième chance.
De nouveaux chantiers nous attendent aussi dans le domaine de la négociation collective et des relations du travail, si nous voulons que les travailleurs de
notre pays soient davantage partie prenante à la vie de leur entreprise.
De même pour l'aménagement du territoire dont l'ambition est de concilier développement global de l'économie et vitalité de nos « pays » comme l'on dit
désormais, même en langage administratif ; ce qui participe aussi de notre modèle social et culturel et de son volontarisme.
Et plus profondément, nous devrons réfléchir, avec tous les Français, aux effets induits de nos dispositifs de protection sociale. C'est une question
difficile mais les campagnes électorales sont faites aussi pour aborder les vraies questions.
Ne sommes-nous pas restés, depuis vingt ans, dans une logique d'assistance qui démotive, qui détourne du travail, et qui, par voie de conséquence, enfonce
dans l'exclusion, contrairement à ce qu'elle recherche ? Ne faut-il pas, tout en stimulant l'effort national de solidarité, inventer de nouveaux mécanismes
qui poussent à la recherche d'une activité et favorisent la réinsertion sociale ? Vous le savez, c'est l'un des buts du projet de loi de cohésion sociale qui
marque un tournant dans nos politiques de lutte contre l'exclusion. Et j'étais un peu amusé de voir que ce projet de loi, lorsqu'il était à l'état de projet,
faisait l'objet de multiples critiques ici ou là, et que depuis qu'on s'est dit que son adoption serait un peu retardée, tout le monde me demande à cors et à
cris de le faire voter le plus vite possible. Et bien, j'en prends l'engagement. Dès le lendemain des élections, si nous avons la victoire - et de ce point
de vue, je vous le dirai, mon doute est nul -, nous reprendrons immédiatement la discussion de ce projet de loi de cohésion sociale.
Au delà de ce texte, voilà un beau débat sur le modèle social français qui ne peut être tranché par des décisions abruptes venues d'en haut, mais qui peut
nourrir un dialogue national et provoquer une prise de conscience collective.
Oui, les Français sauront prendre conscience que la vieille rhétorique socialiste, ça ne marche plus et que la France a besoin de jeunesse, de modernité et
de vraie fraternité.
Enfin l'Europe.
Faut-il en parler ou n'en point parler ?
Est-ce un thème populaire ?
Eh bien je vais vous dire, pour moi, la question n'est pas là.
J'en parlerai évidemment, parce que c'est, à mes yeux un enjeu de première importance pour la France et pour les Français. L'Europe que nous avons construite
depuis 40 ans a apporté la paix à notre pays. Et certaines génération ici savent que c'est le bien, peut-être par-dessus toutes les autres. Elle lui a donné
aussi des chances accrues de développement et de prospérité. Dans un monde où s'affirment et s'organisent de nouvelles puissances, il faut aller plus loin.
Je ne crois pas, en conscience, que nous ayons le choix entre d'un côté, la défense de l'identité française, et de l'autre, la construction européenne, comme
on le prétend parfois en les opposant.
Je crois au contraire que la France aura d'autant plus de chances de rester la France au XXIe siècle qu'elle sera membre à part entière d'une Union
européenne forte et dynamique. Et cela pour une raison toute simple qu'énonçait hier soir encore le Président de la République : l'union fait la force.
Et c'est pourquoi le quatrième engagement que je vous propose de prendre devant les Français pour les cinq ans qui viennent, c'est de réussir ensemble la
Grande Europe en y affirmant la place de la France.
La Grande Europe, c'est-à-dire l'Europe des 15 élargie aux nouvelles démocraties qui s'épanouissent sur notre continent depuis la chute du mur de la honte,
et qui font naturellement partie de notre famille européenne.
Pour que l'Europe élargie soit une Europe forte, il faut la réformer et lui donner de nouveaux atouts :
- des institutions rénovées, moins bureaucratiques, plus efficaces, et donc mieux contrôlées, y compris en association avec les parlements nationaux.
- une monnaie unique, l'euro, qui puisse faire jeu égal avec le dollar et le yen, et l'euro maintenant car demain il sera trop tard !
- une architecture de sécurité qui nous permette de prendre toutes nos responsabilités au sein d'une Alliance Atlantique adaptée et elle-même élargie.
La réforme de nos armées qui avance de manière exemplaire - et je voudrais le faire ici avec force - grâce à l'implication admirable de tous nos cadres
militaires qui en ont bien compris l'enjeu nous met au rang des meilleurs pour entreprendre cette rénovation de l'Alliance.
Surtout, comme l'a proposé le Président de la République, il faut humaniser la construction européenne, lui donner une dimension sociale, l'impliquer
davantage dans des actions qui apporteront aux Européens un supplément de prospérité, de fraternité, de sécurité - et cela veut dire qu'elle doit
s'intéresser à l'emploi, à la sécurité intérieure, à la lutte contre la drogue, contre la grande criminalité, contre l'argent sale, contre le terrorisme,
contre l'exploitation des enfants.
Je le répète : la France n'a rien à craindre mais tout à gagner de l'euro, tout à gagner de l'Union, tout à gagner de l'Europe.
A condition, bien sûr, d'être en position de force dans les négociations à venir pour bien défendre les intérêts des Français. Qui pourrait en douter ? Et
nous le serons grâce à l'esprit d'anticipation du Président de la République qui permettra à la France et à son gouvernement d'aborder les prochaines
échéances européennes forts de la confiance renouvelée de notre peuple. Et nous ne seront pas nombreux autour de la table du Conseil européen à nous trouver
dans cette situation.
Soyons donc le moteur de cette belle aventure. Ne renions pas nos convictions comme nos adversaires sont en train de le faire par pur électoralisme.
N'hésitons pas à dire aux Français : « Ne soyez pas frileux ! N'ayez pas peur ! La France dans l'Union européenne sera toujours la France ».
Et elle le sera plus sûrement encore que si elle restait seule, dans son coin, perdue dans le vaste monde. Elle sera plus forte ; les Françaises et les
Français en retireront des bénéfices pour leur vie quotidienne et pour l'emploi.
Mes chers amis,
J'ai voulu aujourd'hui tracer la perspective, esquisser la vision de l'oeuvre que nous pourrons accomplir ensemble sous la conduite de Jacques Chirac, dans
les cinq prochaines années, au service de la France, au service des Français.
Il s'agit pour nous de construire une nouvelle démocratie. Il s'agit de choisir le mouvement, le changement, pour bâtir une France moderne et fraternelle.
Tout au long de la campagne qui commence maintenant, nous allons concrétiser ces engagements. Nous allons préciser ensemble les propositions novatrices qui
en découlent. Le travail accompli depuis plusieurs mois par nos formations politiques, et que j'ai attentivement suivi, nous permettra de le faire sans
délai.
Nous sommes prêts, vous le savez !
Mais avant de nous séparer, je voudrais que nous réaffirmions clairement le sens du combat que nous allons mener ensemble.
C'est un combat pour la France et pour les Français. je l'ai dit ; pour leur sécurité, pour leur prospérité, pour leur épanouissement personnel.
C'est aussi un combat pour nos idées, pour une certaine idée de la France, pour une certaine idée de l'homme.
Les valeurs républicaines et laïques auxquelles nous sommes attachés nous réunissent dans le même idéal humaniste qui est fait de tolérance, de respect de
l'autre, de fraternité.
L'amour de la France, la fierté d'être Français, la fidélité à nos traditions, à notre langue, à notre histoire, à nos terroirs, bref à notre identité,
nourrissent en chacun de nous un patriotisme vivant, confiant et donc ouvert. Ne laissons à personne le monopole du drapeau tricolore et du sentiment
patriotique.
Forts de ce que nous avons réalisé ensemble, déterminés à montrer aux Français le chemin du progrès et de l'espérance, nous voici maintenant côte à côte,
main dans la main, en ordre de marche.
Dans cette marche commune, je voudrais que nous soyons pugnaces, unis et confiants.
Nous allons être la cible de toutes les attaques. Cela a déjà commencé depuis hier soir. C'est dans la nature des choses. Et on n'y mettra pas les gants. Dès
lors, il ne faut pas rester un seul instant sur la défensive. Oui, soyons pugnaces, prenons l'offensive contre ceux qui portent la responsabilité du terrible
échec des années 80-90.
J'imagine les arguments qu'ils nous opposeront.
Ils ont contesté et contesteront d'abord le principe même de la dissolution. Comme si, en démocratie, lorsque le moment vient de prendre des décisions
importantes pour l'avenir du pays, le geste le plus authentiquement républicain n'était pas de donner la parole aux citoyens. C'est en fait, qu'ils redoutent
aujourd'hui le suffrage universel.
Ils promettront ensuite la lune aux Français, comme en 1981, comme en 1988. C'est une spécialité. Et s'ils gagnaient - ce que je n'imagine pas -, les mêmes
causes produiraient les mêmes effets : ils gaspilleraient l'argent public, comme en 1989 ; ils creuseraient les déficits, comme en 1990 ; ils ruineraient les
entreprises publiques comme en 1991 ; ils chargeraient un peu plus la barque de l'économie française au moment où elle a tant besoin d'un nouveau souffle.
Ils caricatureront enfin nos réformes tant ils demeurent prisonniers d'une conception conservatrice et passéiste du monde.
Mais, au fait, que veulent-ils, en dehors de nous critiquer ? Que veut L. Jospin ? Qui peut dire aujourd'hui ce qu'il ferait demain s'il accédait au pouvoir
? Quel serait son programme de gouvernement ? Que mettrait-il à la place des lois Pasqua et Debré sur l'immigration illégale puisqu'il veut les abroger ?
Quelle réforme de la sécurité sociale proposerait-il aux Français s'il abandonnait celle que nous mettons en oeuvre ? Rétablirait-il le service militaire
obligatoire et renoncerait-il à la professionnalisation des armées ? Quelle est la vision commune de l'Europe qu'il partage avec M. Hue et M. Emmanuelli ?
Est-il parvenu à concilier les positions contradictoires de ses amis sur la conduite de l'économie ?
Mystère !
Il va bien falloir que le parti socialiste dise clairement quelles sont ses intentions. On ne peut se contenter, quand on brigue les suffrages des électeurs,
de proférer des contrevérités ou d'annoncer des états-généraux sur toutes les questions difficiles !
Les Français savent que si notre pays ne s'adapte pas au monde nouveau, s'il recommence à accumuler du retard comme au début des années 90, alors nous
décrocherons du peloton des nations riches et créatrices.
Vous le voyez, mes amis : l'intérêt national nous dicte de gagner car la France ne peut s'offrir un nouveau fiasco socialiste.
Pour gagner, pour mobiliser toutes nos énergies en vue de la victoire, il nous faut être irréductiblement unis.
Je fais appel au sens des responsabilités de chacun ici. Nous formons, depuis longtemps, une grande famille, riche en fortes personnalités, en nuances et
même en différences. L'existence au sein de notre majorité d'un courant libéral, d'un courant gaulliste, d'un courant démocrate-chrétien, d'un courant
radical est une force. J'apprécie et je respecte ce que chacune de ces traditions apporte à notre commune vision du monde et de la France. Car, au fond, nos
racines et nos valeurs sont les mêmes.
Mais il y a aussi un temps pour se rassembler. Au moment de livrer bataille l'intérêt général du pays doit prévaloir sur toute autre considération.
Je sais, pour l'avoir vérifié chaque fois que nous avons abordé des échéances importantes, que telle sera bien l'attitude de chacune et de chacun d'entre
vous.
Dès ce matin, le RPR et l'UDF ont mis en place notre organisation commune : état-major et PC de campagne, argumentaires, projets, programme de déplacements.
Nous sommes prêts et rassemblés.
Soyons donc confiants.
Oh ! Je le sais, aucune bataille électorale n'est jamais gagnée d'avance. C'est dans chaque circonscription, sur le terrain, que se fera la décision. Chacune
et chacun d'entre vous peut compter sur notre soutien total. Et j'ai la conviction que la victoire nous attend au bout du chemin et je suis décidé à vous y
conduire.
Parce que nous avons fait ensemble du bon travail depuis quatre ans.
Parce que nos propositions vont dans la bonne direction.
Parce que le Président de la République montre clairement le cap.
Ayons donc confiance en nous-mêmes.
Ayons confiance dans le bon sens des Français que la démagogie des uns ou des autres ne trompe pas longtemps et qui comprennent la nécessité vitale de
l'action réformatrice que nous conduisons.
Pugnaces, unis, confiants.
Il nous faut plus encore.
Il nous faut l'enthousiasme.
L'enthousiasme que communique l'amour de ce qu'on fait. Et nous aimons tous notre engagement politique au service de la France et des Français.
L'enthousiasme que donne surtout l'amour de ceux pour qui on travaille : nos concitoyens, nos familles, nos jeunes, nos enfants.
Si nous leur montrons que nous ne croyons pas à « l'horreur économique », ni à la jungle sociale, ni au déclin français ; si nous nous conduisons comme des
hommes de foi et d'enthousiasme, alors nous décuplerons nos chances de victoire et les chances de la France !
C'est ce que je veux faire maintenant avec vous. C'est, je le sens bien, ce que vous êtes impatients de faire sous l'impulsion formidable que nous a donnée
hier le Président de la République.
Alors, en route !
Rendez-vous pour la victoire.
Vive la République.Vive la France.