Texte intégral
GUILLAUME DURAND
Bonjour à vous tous et bonjour André VALLINI, je rappelle que vous êtes donc secrétaire d'Etat à la Réforme territoriale et, le moins que l'on puisse dire, c'est que des précisions sont nécessaires ce matin parce qu'entre les projets, les modifications et la discussion parlementaire, on ne sait plus très bien où on en est. La première question concerne la conférence de presse de François HOLLANDE, il y a une chose que je n'ai jamais vu moi c'est hier soir encore le Premier ministre Manuel VALLS qui était chez nos confrères de I TELE - à la veille d'une conférence de presse du président de la République - est-ce qu'il n'y a pas quand même en termes de communication un problème ? Jamais les Premier ministres de François MITTERRAND ne se seraient
ANDRE VALLINI
Eh bien les choses ont changé depuis François MITTERRAND, le quinquennat a changé beaucoup de choses et puis je crois que chacun est dans son rôle : au président, cet après-midi, de fixer à nouveau le cap, de remettre de la perspective, de la hauteur, de la vision sur ce que fait le gouvernement, ce quil fait lui président avec son gouvernement et puis au Premier ministre, chaque jour si nécessaire, d'annoncer des réformes.
GUILLAUME DURAND
La veille d'une conférence de presse et le lendemain d'un discours de politique générale ?
ANDRE VALLINI
Est-ce que c'est le rôle du président de la
GUILLAUME DURAND
C'est du « carpet bombing », ce n'est plus
ANDRE VALLINI
Est-ce que c'est le rôle du président de la République d'annoncer qu'on va supprimer la première tranche du barème de l'impôt sur le revenu ? C'est au Premier ministre et ensuite au ministre des Finances de parler de ça, le président est à un autre niveau.
GUILLAUME DURAND
D'accord ! Mais s'il ne fait pas d'annonce à caractère économique, on va avoir le sentiment que l'essentiel de sa conférence de presse, en tout cas ce qui sera retenu, c'est ce qui concerne sa vie privée ou les multiples trahisons qui ont émaillé ces derniers temps, c'est-à-dire Cécile DUFLOT, Arnaud MONTEBOURG, Benoît HAMON et Valérie TRIERWEILER ?
ANDRE VALLINI
Est-ce que le président de la République, quand il fait une conférence de presse et d'ailleurs je tiens à le souligner et monsieur TABARD l'a fait il y a quelques minutes sur votre antenne...
GUILLAUME DURAND
C'est vrai ! Oui.
ANDRE VALLINI
Que c'est la quatrième en deux ans, Nicolas SARKOZY avait dit qu'il en ferait régulièrement, il en a fait une en cinq ans, François HOLLANDE en est à la quatrième conférence de presse en deux ans, il tient sa promesse, et c'est difficile aujourd'hui
GUILLAUME DURAND
Mais est-ce qu'il va parler de tout ? Vous vous souvenez de sa fameuse formule : « les affaires privées se traitent en privé »
ANDRE VALLINI
Oui !
GUILLAUME DURAND
Ce n'est plus possible maintenant ?
ANDRE VALLINI
Donc, c'est courageux de venir devant 350 journalistes cet après-midi ; Et il vient faire sa conférence de presse pour parler de choses importantes : l'Irak, le Mali, la menace djihadiste qui menace aussi l'Europe et particulièrement le c'est son rôle.
GUILLAUME DURAND
Mais la question c'est de savoir si, pour ce qui concerne les affaires privées ou les trahisons politiques, il va aller jusqu'au fond du problème ou pas ? Parce que
ANDRE VALLINI
Je ne sais pas ce qu'il va dire bien sûr ! Mais moi je pense que l'affaire TRIERWEILER
GUILLAUME DURAND
Est-ce qu'il peut se tenir en
ANDRE VALLINI
L'affaire TRIERWEILER entre nous elle est derrière nous, le livre il est sorti, les gens l'achètent, le lisent, ce n'est pas de la politique ça, ce sont des affaires personnelles, privées qui ne regardent que Valérie TRIERWEILER et François HOLLANDE.
GUILLAUME DURAND
D'accord quant à leurs relations personnelles mais pas quant aux problèmes politiques posés par le livre, il n'aime pas les pauvres
ANDRE VALLINI
Non ! Mais ça c'est
GUILLAUME DURAND
Son équipe est une équipe de nases - pardonnez-moi je résume - l'équipe avec laquelle il travaille est une équipe de nases, il a complètement changé, il est entièrement enfermé à l'Elysée
ANDRE VALLINI
Je pense que François HOLLANDE
GUILLAUME DURAND
C'est un menteur, enfin c'est violent ce qui est écrit dans ce livre sur le plan politique ?
ANDRE VALLINI
Je ne l'ai pas lu ! J'ai simplement vu dans la presse cette attaque terriblement violente sur la sincérité de son engagement, c'est d'une violence inouïe, parce que ça touche
GUILLAUME DURAND
Eh bien oui ! Et ça il est obligé d'y répondre, il l'a déjà fait, mais...
ANDRE VALLINI
Ca touche à la sincérité de l'engagement d'un homme. Cette attaque, en plus, elle est totalement infondée, je connais François HOLLANDE depuis vingt ans, je suis proche, c'est un ami, je ne l'ai jamais entendu une seule fois faire preuve de la moindre condescendance, du moindre mépris, de la moindre ironie à l'égard des pauvres, des gens humbles, des gens modestes. Donc, comme cette attaque elle est très violente et totalement infondée, elle est profondément injuste, elle l'a blessée, elle lui a fait très mal
GUILLAUME DURAND
Il est très
ANDRE VALLINI
Et, en même temps
GUILLAUME DURAND
Donc, il va être obligé de lui répondre ?
ANDRE VALLINI
Peut-être ! Mais en même temps ce qui lui permet de tenir d'abord c'est sa capacité de résistance, c'est un homme solide - qui fait de la politique depuis longtemps - et puis surtout parce qu'il a sa conscience pour lui, en conscience il sait qu'il aime les gens et notamment les plus modestes. Donc, voilà, je pense que tout ça est derrière nous. Je ne sais pas si des questions seront posées là-dessus
GUILLAUME DURAND
Evidemment !
ANDRE VALLINI
Je fais confiance à vos confrères pour qu'il y en ait et je fais confiance à François HOLLANDE pour répondre brièvement une fois pour toutes à ce qui n'est pas de la vraie politique. Pour moi
GUILLAUME DURAND
On va parler de la réforme territoriale
ANDRE VALLINI
Si vous voulez ! Mais je veux insister sur le rôle international de la France - il va en parler beaucoup cet après-midi et, s'il y a un motif de fierté pour les Français, c'est bien le rôle que joue la France sur la scène internationale.
GUILLAUME DURAND
Et on va parler de la réforme territoriale. Mais qu'est-ce que vous répondez à tous les leaders de l'opposition qui considèrent que l'expérience socialiste est fichue, c'est-à-dire qu'il reste deux ans mais qu'on se demande comment ces deux années vont fonctionner étant donné l'absence totale de résultats économiques, chômage, déficit du commerce extérieur, grands équilibres économiques, etc., etc. ?
ANDRE VALLINI
Eh bien lopposition
GUILLAUME DURAND
Vous l'avez entendu ?
ANDRE VALLINI
Oui ! L'opposition elle est dans son rôle, elle pourrait être un peu moins caricaturale et un peu plus responsable. Parce qu'à force de critiquer la France et de dire que tout va mal et que tout va de mal en pis
GUILLAUME DURAND
La pire rentrée ! A dit Alain JUPPE.
ANDRE VALLINI
Oui ! Alain JUPPE, comme les autres, est dans l'excès, voire la caricature. Ce qu'il faut que nous fassions nous c'est de continuer à réformer et à avancer, je suis chargé de la Réforme territoriale et elle avance - nous allons faire cette réforme et d'ailleurs de ce point de vue la droite réclame cette réforme depuis longtemps, comme la gauche, la droite réclame des réformes structurelles, quand on demande : laquelle faut-il faire ? La droite répond : la réforme territoriale, on fait la réforme territoriale, la droite s'y oppose. Je suis surpris et assez
GUILLAUME DURAND
Il n'y a pas que la droite ?
ANDRE VALLINI
Et assez attristé qu'en France on n'arrive pas à trouver des consensus au moins sur ce genre de réforme que tout le monde attend, que tout le monde veut.
GUILLAUME DURAND
Mais il n'y a pas que la droite ?
ANDRE VALLINI
Qui souhaite la réforme ?
GUILLAUME DURAND
Non ! Il n'y a pas que la droite qui conteste la réforme territoriale telle qu'elle existe, c'est-à-dire
ANDRE VALLINI
Ah oui ! Non, mais en France c'est toujours la même chose, on veut la réforme et quand elle est annoncée ce n'est jamais la bonne, c'est jamais le moment, ce n'est pas comme ça qu'il faut faire. Je reviens d'Italie, j'étais en Italie à la demande de Manuel VALLS ? je suis allé voir comment s'y prend Mario RENZI, Matteo RENZI, sur la réforme territoriale, il l'a fait voter en première partie au Sénat par la droite et par la gauche ; Les Italiens dont on considère parfois
GUILLAUME DURAND
Vous voulez dire qu'il est meilleur que Manuel et que François HOLLANDE réunis ?
ANDRE VALLINI
Non ! Mais je dis que les Italiens, la classe politique italienne, a trouvé un consensus pour voter la réforme au Sénat et
GUILLAUME DURAND
Mais ce n'est pas un pays jacobin l'Italie ! La réforme territoriale, disons-le, l'autonomie ou une relative autonomie des régions, les Pouilles, la Lombardie, la Vénétie c'est inscrit dans leur culture, nous, c'est l'état jacobin ?
ANDRE VALLINI
Oui ! Justement tout le monde veut en finir avec l'état jacobin, à droite comme à gauche on dit que l'état jacobin étouffe les initiatives, qu'il faut régionaliser la France c'est ce que nous faisons qu'il faut simplifier le millefeuille administratif c'est ce que nous faisons
GUILLAUME DURAND
Alors ?
ANDRE VALLINI
On le fait et la droite s'y oppose, c'est assez attristant, mais on le fait quand même.
GUILLAUME DURAND
Mais, alors, prenons les points les uns après les autres ! Premièrement, concernant justement les départements d'abord combien de Régions maintenant
ANDRE VALLINI
Treize !
GUILLAUME DURAND
Ce matin ? Treize ! C'est sûr ?
ANDRE VALLINI
Oui !
GUILLAUME DURAND
Ca ne bougera plus ?
ANDRE VALLINI
Eh bien, après la première lecture du texte, treize, après on va voir ce que donnera la deuxième lecture.
GUILLAUME DURAND
Mais c'est bizarre quand mêle pour un responsable, parce que c'est quand même important treize ou pas treize...
ANDRE VALLINI
Mais, monsieur DURAND, moi je ne suis que le ministre chargé de la réforme, je ne suis pas le Parlement, c'est le Parlement souverain qui in fine va décider au Sénat et à l'Assemblée nationale combien de Régions aura la France.
GUILLAUME DURAND
Et vous accepterez donc les amendements qui peuvent sortir
ANDRE VALLINI
Mais bien sûr !
GUILLAUME DURAND
Ou intégrer les
ANDRE VALLINI
Mais la carte régionale qui est sortie du Parlement en première lecture est différente de celle du gouvernement, la Picardie a été rattachée au Nord - Pas de Calais par exemple alors que nous l'avions mise avec Champagne Ardennes, c'est le Parlement souverain qui
GUILLAUME DURAND
Donc, il y a encore des modifications, comme celle-là par exemple ?
ANDRE VALLINI
Possible oui ! Possible, éventuelle, je ne sais pas.
GUILLAUME DURAND
Bon ! Question
ANDRE VALLINI
Ce sera entre 12 et 14.
GUILLAUME DURAND
Alors, question : les départements, alors on n'a pas encore très, très bien compris ce qu'a dit Manuel VALLS sur l'existence ou le maintien d'un certain nombre de départements en fonction des métropoles, de la Région dans laquelle ces départements sont installés. Quels sont les départements je ne vous demande pas de les nommer mais quel est le type de département qui disparait, quel est le type de département qui se maintient ?
ANDRE VALLINI
L'idée c'est qu'il faut simplifier le millefeuille administratif et qu'il y a sans doute une couche de trop. Certains, beaucoup, pensent - en Italie aussi d'ailleurs comme en France que c'est le département, là où il y aura des métropoles, entre 12 et 14 métropoles, les compétences du département seront absorbées par les métropoles ; ailleurs, les départements, les Conseils généraux seront remplacés par une fédération d'intercommunalité, c'est-à-dire que les intercommunalités qui montent en puissance, qu'on va agrandir, qu'on va renforcer, les communautés de communes vont s'articuler entre elles, s'organiser, se coordonner et elles remplaceront les Conseils généraux ; et puis il y a une inquiétude dans les territoires ruraux, dans les départements très ruraux, très loin de tout, enclavés, avec une démographie vieillissante, avec des services publics qui s'en vont, il y a une véritable inquiétude des élus, donc là on réfléchit effectivement à un Conseil général sous forme simplifié, on est en train d'y réfléchir, de se
GUILLAUME DURAND
Mais ça concernerait combien de cas en France ?
ANDRE VALLINI
Eh bien justement on est en train de travailler avec les services de la DGCL, la Direction des Collectivités Locales, avec l'INSEE, avec le Commissariat général
GUILLAUME DURAND
Donc, ce matin, vous ne pouvez pas donner de chiffre ?
ANDRE VALLINI
Non ! Je ne peux pas, on travaille monsieur DURAND, on travaille sur ces territoires, on essaie de trouver des critères objectifs pour savoir quels sont les territoires concernés. Cette réforme, elle va durer plusieurs années, c'est une réforme progressive et évolutive, on ne chamboule pas comme ça deux siècles d'administration en trois mois ou en six mois.
GUILLAUME DURAND
Et on aura le résultat définitif quand, le nombre exact de régions et le nombre exact de départements maintenus ?
ANDRE VALLINI
Au printemps 2015 !
GUILLAUME DURAND
Ca, c'est sûr ?
ANDRE VALLINI
Oui !
GUILLAUME DURAND
Et est-ce que, parce qu'il y a beaucoup d'élus qui hurlent sur justement l'argent que l'Etat va attribuer aux collectivités territoriales, la baisse est d'environ trois milliards à peu près
ANDRE VALLINI
Par an, oui, onze milliards sur trois ans oui.
GUILLAUME DURAND
Oui. Est-ce que ça parait acceptable ?
ANDRE VALLINI
Ah ! Non, c'est difficile à accepter par les élus, je le comprends, on leur demande un effort important, très important, on demande aux collectivités locales, aux communes, aux départements et aux régions de contribuer à l'effort de redressement des finances publiques, de maîtrise de la dépense publique. Donc, il faut qu'il fasse des économies de fonctionnement pour toucher le moins possible l'investissement. On est conscients des efforts qu'on leur demande, l'Etat en fait beaucoup d'efforts, beaucoup, il faut que tout le monde s'y mette. On va essayer aussi d'alléger leurs charges, par exemple en matière de normes, il y a des milliers, des dizaines de milliers de normes qui pèsent sur les collectivités locales, je suis chargé aussi de ça, de diminuer le stock des normes qui existent et de ralentir le flux des normes qui arrivent tous les jours et, ça, ça peut permettre des économies considérables de plusieurs milliards d'euros.
GUILLAUME DURAND
Vous savez que des chiffres, comment peut-on dire, d'une variabilité incroyable ont circulé, on a dit dix milliards, les économies
ANDRE VALLINI
Les économies ?
GUILLAUME DURAND
Oui ! Sur les économies.
ANDRE VALLINI
Sur les économies attendues de la réforme, elles sont évidentes, elles sont certaines, le président
GUILLAUME DURAND
D'accord ! Mais combien ?
ANDRE VALLINI
Le président de la République l'a redit
GUILLAUME DURAND
Combien et quand ?
ANDRE VALLINI
Cette réforme elle est faite aussi, pas seulement mais aussi, pour dégager des économies à moyen et long terme sur dix à quinze ans, si on réforme l'ensemble du millefeuille administratif : communes, intercommunalités, syndicats de communes, départements, régions, on peut arriver à une dizaine de milliards d'économies
GUILLAUME DURAND
Quand ?
ANDRE VALLINI
Sur deux cent cinquante milliards.
GUILLAUME DURAND
Sur les quinze ans ?
ANDRE VALLINI
Sur dix à quinze ans, c'est du long terme. Ce qui fait mourir la politique, si j'ose dire, dans l'esprit des gens c'est le court termisme.
GUILLAUME DURAND
Mais les gens se disent : « tout a pour ça », c'est-à-dire qu'on réforme la carte territoriale de la France, entre temps les socialistes qui détiennent toutes les régions vont toutes les perdre si ça continue comme ça
ANDRE VALLINI
Non ! Non, ça
GUILLAUME DURAND
Non ! Mais d'accord.
ANDRE VALLINI
Mais ce n'est pas sûr.
GUILLAUME DURAND
Je n'ai pas dit que c'était sûr ! Mais enfin on se demande quel est l'intérêt de faire voter cette réforme pour à terme, dans quinze ans
ANDRE VALLINI
Eh bien justement
GUILLAUME DURAND
Quand la gauche ne sera peut-être plus au pouvoir, réformer le pays sans savoir exactement combien ça va nous permettre d'économiser ?
ANDRE VALLINI
Non ! Le premier objectif, c'est la clarté, clarifier les compétences, plus personne ne s'y retrouve ; deuxième objectif, la compétitivité, des grandes régions puissantes, fortes, pour attirer les investisseurs ; troisième objectif, la proximité, être efficace, ce sont les communautés de communes - donc clarté, compétitivité, proximité - et puis, à la fin, tout ça cela fera des économies. Mais on est trop souvent, vous les journalistes, nous les politiques, dans le court termisme, on retarde le prochain sondage, le mois prochain ce qui va se passer ou ce qui ne va pas se passer, la courbe du chômage sur la semaine qui vient
GUILLAUME DURAND
Eh bien la courbe du chômage, ça fait deux ans et demi que la courbe du chômage n'a pas été inversée
ANDRE VALLINI
Il faut faire un peu du long terme, monsieur DURAND, il faut faire des réformes structurelles qui profiteront à nos successeurs, socialistes ou autres - peu importe - on fait une réforme pour les cinquante ans qui viennent
GUILLAUME DURAND
Mais est-ce que François HOLLANDE a la moindre chance de se représenter ?
ANDRE VALLINI
Comment ?
GUILLAUME DURAND
Est-ce que François HOLLANDE a la moindre chance de se représenter ?
ANDRE VALLINI
Ah ! Moi je pense que si bien sûr il le souhaite, il aura fait un quinquennat où il aura beaucoup réformé la France, où il aura commencé à la redresser avec courage, dans l'adversité, dans l'impopularité
GUILLAUME DURAND
Et sans résultat !
ANDRE VALLINI
Et il voudra sans doute continuer à réformer et redresser le pays, et, au bout du compte, un jour ou l'autre, les Français lui rendront - comment dire -grâce de son courage, de sa ténacité, de son obstination. Il résiste à toutes les attaques, il est d'une solidité incroyable face à toutes les attaques politiques et personnelles, parce qu'il a sa conscience pour lui, il réforme la France et il la redresse.
GUILLAUME DURAND
Dernière question, puisque nous vivons aujourd'hui un référendum en Ecosse, ces fameux douze ou quatorze grandes régions, est-ce que vous n'avez pas peur que par exemple - si on prend le cas des Bonnets rouges ça réveille au Pays basque, en Bretagne justement une volonté indépendantiste ?
ANDRE VALLINI
Moi je suis pour le
GUILLAUME DURAND
Parce que, pour l'instant, on est quand même dans un système jacobin
ANDRE VALLINI
Oui !
GUILLAUME DURAND
Et on a connu des périodes de notre histoire où les régions de France
ANDRE VALLINI
Oui ! C'est vrai que
GUILLAUME DURAND
Commençaient à contester violemment le pouvoir central ?
ANDRE VALLINI
Nous sommes les héritiers d'un système jacobin, nous avons décentralisé la France avec MITTERRAND, MAUROY et DEFFERRE, donc le jacobinisme c'est fini, la République est décentralisée. On peut aller vers encore plus d'autonomie ! On va d'ailleurs conférer du pouvoir réglementaire aux régions, du pouvoir réglementaire aux régions françaises. Pour autant il y a une tradition en France d'Etat unitaire, le fédéralisme n'est pas dans notre culture et personne ne la
GUILLAUME DURAND
Ou ! Mais moi je vous parle de la révolte autonomiste, celle des Ecossais aujourd'hui ?
ANDRE VALLINI
Oui ! Mais vous prenez l'exemple de l'Ecosse, moi je ne souhaite pas évidemment que demain telle ou telle région française s'inspire de ce qui se passe en Ecosse, je suis pour une France une
GUILLAUME DURAND
Eh bien si vous leur donnez tous les pouvoirs ! Pourquoi ils ne nous feraient
ANDRE VALLINI
Une France une et
GUILLAUME DURAND
Mais pourquoi les Basques ne feraient pas un bras d'honneur ?
ANDRE VALLINI
Mais on ne va pas leur donner tous les pouvoirs, le Pays basque comme la Bretagne que vous avez cités seront toujours évidemment des régions administrées par l'Etat central
GUILLAUME DURAND
Et les Corses ?
ANDRE VALLINI
Avec un préfet et devant respecter la législation nationale votée à Paris, mais on va leur donner du pouvoir réglementaire pour adapter les lois aux spécificités de leur territoire.
GUILLAUME DURAND
Merci beaucoup André VALLINI
ANDRE VALLINI
Merci.
GUILLAUME DURAND
Je rappelle que vous êtes secrétaire d'Etat chargé de cette Réforme territoriale dont nous verrons les résultats définitifs, on va le répéter
ANDRE VALLINI
Au printemps !
GUILLAUME DURAND
Au printemps, merci beaucoup.Source : Service d'information du Gouvernement, le 22 septembre 2014
Bonjour à vous tous et bonjour André VALLINI, je rappelle que vous êtes donc secrétaire d'Etat à la Réforme territoriale et, le moins que l'on puisse dire, c'est que des précisions sont nécessaires ce matin parce qu'entre les projets, les modifications et la discussion parlementaire, on ne sait plus très bien où on en est. La première question concerne la conférence de presse de François HOLLANDE, il y a une chose que je n'ai jamais vu moi c'est hier soir encore le Premier ministre Manuel VALLS qui était chez nos confrères de I TELE - à la veille d'une conférence de presse du président de la République - est-ce qu'il n'y a pas quand même en termes de communication un problème ? Jamais les Premier ministres de François MITTERRAND ne se seraient
ANDRE VALLINI
Eh bien les choses ont changé depuis François MITTERRAND, le quinquennat a changé beaucoup de choses et puis je crois que chacun est dans son rôle : au président, cet après-midi, de fixer à nouveau le cap, de remettre de la perspective, de la hauteur, de la vision sur ce que fait le gouvernement, ce quil fait lui président avec son gouvernement et puis au Premier ministre, chaque jour si nécessaire, d'annoncer des réformes.
GUILLAUME DURAND
La veille d'une conférence de presse et le lendemain d'un discours de politique générale ?
ANDRE VALLINI
Est-ce que c'est le rôle du président de la
GUILLAUME DURAND
C'est du « carpet bombing », ce n'est plus
ANDRE VALLINI
Est-ce que c'est le rôle du président de la République d'annoncer qu'on va supprimer la première tranche du barème de l'impôt sur le revenu ? C'est au Premier ministre et ensuite au ministre des Finances de parler de ça, le président est à un autre niveau.
GUILLAUME DURAND
D'accord ! Mais s'il ne fait pas d'annonce à caractère économique, on va avoir le sentiment que l'essentiel de sa conférence de presse, en tout cas ce qui sera retenu, c'est ce qui concerne sa vie privée ou les multiples trahisons qui ont émaillé ces derniers temps, c'est-à-dire Cécile DUFLOT, Arnaud MONTEBOURG, Benoît HAMON et Valérie TRIERWEILER ?
ANDRE VALLINI
Est-ce que le président de la République, quand il fait une conférence de presse et d'ailleurs je tiens à le souligner et monsieur TABARD l'a fait il y a quelques minutes sur votre antenne...
GUILLAUME DURAND
C'est vrai ! Oui.
ANDRE VALLINI
Que c'est la quatrième en deux ans, Nicolas SARKOZY avait dit qu'il en ferait régulièrement, il en a fait une en cinq ans, François HOLLANDE en est à la quatrième conférence de presse en deux ans, il tient sa promesse, et c'est difficile aujourd'hui
GUILLAUME DURAND
Mais est-ce qu'il va parler de tout ? Vous vous souvenez de sa fameuse formule : « les affaires privées se traitent en privé »
ANDRE VALLINI
Oui !
GUILLAUME DURAND
Ce n'est plus possible maintenant ?
ANDRE VALLINI
Donc, c'est courageux de venir devant 350 journalistes cet après-midi ; Et il vient faire sa conférence de presse pour parler de choses importantes : l'Irak, le Mali, la menace djihadiste qui menace aussi l'Europe et particulièrement le c'est son rôle.
GUILLAUME DURAND
Mais la question c'est de savoir si, pour ce qui concerne les affaires privées ou les trahisons politiques, il va aller jusqu'au fond du problème ou pas ? Parce que
ANDRE VALLINI
Je ne sais pas ce qu'il va dire bien sûr ! Mais moi je pense que l'affaire TRIERWEILER
GUILLAUME DURAND
Est-ce qu'il peut se tenir en
ANDRE VALLINI
L'affaire TRIERWEILER entre nous elle est derrière nous, le livre il est sorti, les gens l'achètent, le lisent, ce n'est pas de la politique ça, ce sont des affaires personnelles, privées qui ne regardent que Valérie TRIERWEILER et François HOLLANDE.
GUILLAUME DURAND
D'accord quant à leurs relations personnelles mais pas quant aux problèmes politiques posés par le livre, il n'aime pas les pauvres
ANDRE VALLINI
Non ! Mais ça c'est
GUILLAUME DURAND
Son équipe est une équipe de nases - pardonnez-moi je résume - l'équipe avec laquelle il travaille est une équipe de nases, il a complètement changé, il est entièrement enfermé à l'Elysée
ANDRE VALLINI
Je pense que François HOLLANDE
GUILLAUME DURAND
C'est un menteur, enfin c'est violent ce qui est écrit dans ce livre sur le plan politique ?
ANDRE VALLINI
Je ne l'ai pas lu ! J'ai simplement vu dans la presse cette attaque terriblement violente sur la sincérité de son engagement, c'est d'une violence inouïe, parce que ça touche
GUILLAUME DURAND
Eh bien oui ! Et ça il est obligé d'y répondre, il l'a déjà fait, mais...
ANDRE VALLINI
Ca touche à la sincérité de l'engagement d'un homme. Cette attaque, en plus, elle est totalement infondée, je connais François HOLLANDE depuis vingt ans, je suis proche, c'est un ami, je ne l'ai jamais entendu une seule fois faire preuve de la moindre condescendance, du moindre mépris, de la moindre ironie à l'égard des pauvres, des gens humbles, des gens modestes. Donc, comme cette attaque elle est très violente et totalement infondée, elle est profondément injuste, elle l'a blessée, elle lui a fait très mal
GUILLAUME DURAND
Il est très
ANDRE VALLINI
Et, en même temps
GUILLAUME DURAND
Donc, il va être obligé de lui répondre ?
ANDRE VALLINI
Peut-être ! Mais en même temps ce qui lui permet de tenir d'abord c'est sa capacité de résistance, c'est un homme solide - qui fait de la politique depuis longtemps - et puis surtout parce qu'il a sa conscience pour lui, en conscience il sait qu'il aime les gens et notamment les plus modestes. Donc, voilà, je pense que tout ça est derrière nous. Je ne sais pas si des questions seront posées là-dessus
GUILLAUME DURAND
Evidemment !
ANDRE VALLINI
Je fais confiance à vos confrères pour qu'il y en ait et je fais confiance à François HOLLANDE pour répondre brièvement une fois pour toutes à ce qui n'est pas de la vraie politique. Pour moi
GUILLAUME DURAND
On va parler de la réforme territoriale
ANDRE VALLINI
Si vous voulez ! Mais je veux insister sur le rôle international de la France - il va en parler beaucoup cet après-midi et, s'il y a un motif de fierté pour les Français, c'est bien le rôle que joue la France sur la scène internationale.
GUILLAUME DURAND
Et on va parler de la réforme territoriale. Mais qu'est-ce que vous répondez à tous les leaders de l'opposition qui considèrent que l'expérience socialiste est fichue, c'est-à-dire qu'il reste deux ans mais qu'on se demande comment ces deux années vont fonctionner étant donné l'absence totale de résultats économiques, chômage, déficit du commerce extérieur, grands équilibres économiques, etc., etc. ?
ANDRE VALLINI
Eh bien lopposition
GUILLAUME DURAND
Vous l'avez entendu ?
ANDRE VALLINI
Oui ! L'opposition elle est dans son rôle, elle pourrait être un peu moins caricaturale et un peu plus responsable. Parce qu'à force de critiquer la France et de dire que tout va mal et que tout va de mal en pis
GUILLAUME DURAND
La pire rentrée ! A dit Alain JUPPE.
ANDRE VALLINI
Oui ! Alain JUPPE, comme les autres, est dans l'excès, voire la caricature. Ce qu'il faut que nous fassions nous c'est de continuer à réformer et à avancer, je suis chargé de la Réforme territoriale et elle avance - nous allons faire cette réforme et d'ailleurs de ce point de vue la droite réclame cette réforme depuis longtemps, comme la gauche, la droite réclame des réformes structurelles, quand on demande : laquelle faut-il faire ? La droite répond : la réforme territoriale, on fait la réforme territoriale, la droite s'y oppose. Je suis surpris et assez
GUILLAUME DURAND
Il n'y a pas que la droite ?
ANDRE VALLINI
Et assez attristé qu'en France on n'arrive pas à trouver des consensus au moins sur ce genre de réforme que tout le monde attend, que tout le monde veut.
GUILLAUME DURAND
Mais il n'y a pas que la droite ?
ANDRE VALLINI
Qui souhaite la réforme ?
GUILLAUME DURAND
Non ! Il n'y a pas que la droite qui conteste la réforme territoriale telle qu'elle existe, c'est-à-dire
ANDRE VALLINI
Ah oui ! Non, mais en France c'est toujours la même chose, on veut la réforme et quand elle est annoncée ce n'est jamais la bonne, c'est jamais le moment, ce n'est pas comme ça qu'il faut faire. Je reviens d'Italie, j'étais en Italie à la demande de Manuel VALLS ? je suis allé voir comment s'y prend Mario RENZI, Matteo RENZI, sur la réforme territoriale, il l'a fait voter en première partie au Sénat par la droite et par la gauche ; Les Italiens dont on considère parfois
GUILLAUME DURAND
Vous voulez dire qu'il est meilleur que Manuel et que François HOLLANDE réunis ?
ANDRE VALLINI
Non ! Mais je dis que les Italiens, la classe politique italienne, a trouvé un consensus pour voter la réforme au Sénat et
GUILLAUME DURAND
Mais ce n'est pas un pays jacobin l'Italie ! La réforme territoriale, disons-le, l'autonomie ou une relative autonomie des régions, les Pouilles, la Lombardie, la Vénétie c'est inscrit dans leur culture, nous, c'est l'état jacobin ?
ANDRE VALLINI
Oui ! Justement tout le monde veut en finir avec l'état jacobin, à droite comme à gauche on dit que l'état jacobin étouffe les initiatives, qu'il faut régionaliser la France c'est ce que nous faisons qu'il faut simplifier le millefeuille administratif c'est ce que nous faisons
GUILLAUME DURAND
Alors ?
ANDRE VALLINI
On le fait et la droite s'y oppose, c'est assez attristant, mais on le fait quand même.
GUILLAUME DURAND
Mais, alors, prenons les points les uns après les autres ! Premièrement, concernant justement les départements d'abord combien de Régions maintenant
ANDRE VALLINI
Treize !
GUILLAUME DURAND
Ce matin ? Treize ! C'est sûr ?
ANDRE VALLINI
Oui !
GUILLAUME DURAND
Ca ne bougera plus ?
ANDRE VALLINI
Eh bien, après la première lecture du texte, treize, après on va voir ce que donnera la deuxième lecture.
GUILLAUME DURAND
Mais c'est bizarre quand mêle pour un responsable, parce que c'est quand même important treize ou pas treize...
ANDRE VALLINI
Mais, monsieur DURAND, moi je ne suis que le ministre chargé de la réforme, je ne suis pas le Parlement, c'est le Parlement souverain qui in fine va décider au Sénat et à l'Assemblée nationale combien de Régions aura la France.
GUILLAUME DURAND
Et vous accepterez donc les amendements qui peuvent sortir
ANDRE VALLINI
Mais bien sûr !
GUILLAUME DURAND
Ou intégrer les
ANDRE VALLINI
Mais la carte régionale qui est sortie du Parlement en première lecture est différente de celle du gouvernement, la Picardie a été rattachée au Nord - Pas de Calais par exemple alors que nous l'avions mise avec Champagne Ardennes, c'est le Parlement souverain qui
GUILLAUME DURAND
Donc, il y a encore des modifications, comme celle-là par exemple ?
ANDRE VALLINI
Possible oui ! Possible, éventuelle, je ne sais pas.
GUILLAUME DURAND
Bon ! Question
ANDRE VALLINI
Ce sera entre 12 et 14.
GUILLAUME DURAND
Alors, question : les départements, alors on n'a pas encore très, très bien compris ce qu'a dit Manuel VALLS sur l'existence ou le maintien d'un certain nombre de départements en fonction des métropoles, de la Région dans laquelle ces départements sont installés. Quels sont les départements je ne vous demande pas de les nommer mais quel est le type de département qui disparait, quel est le type de département qui se maintient ?
ANDRE VALLINI
L'idée c'est qu'il faut simplifier le millefeuille administratif et qu'il y a sans doute une couche de trop. Certains, beaucoup, pensent - en Italie aussi d'ailleurs comme en France que c'est le département, là où il y aura des métropoles, entre 12 et 14 métropoles, les compétences du département seront absorbées par les métropoles ; ailleurs, les départements, les Conseils généraux seront remplacés par une fédération d'intercommunalité, c'est-à-dire que les intercommunalités qui montent en puissance, qu'on va agrandir, qu'on va renforcer, les communautés de communes vont s'articuler entre elles, s'organiser, se coordonner et elles remplaceront les Conseils généraux ; et puis il y a une inquiétude dans les territoires ruraux, dans les départements très ruraux, très loin de tout, enclavés, avec une démographie vieillissante, avec des services publics qui s'en vont, il y a une véritable inquiétude des élus, donc là on réfléchit effectivement à un Conseil général sous forme simplifié, on est en train d'y réfléchir, de se
GUILLAUME DURAND
Mais ça concernerait combien de cas en France ?
ANDRE VALLINI
Eh bien justement on est en train de travailler avec les services de la DGCL, la Direction des Collectivités Locales, avec l'INSEE, avec le Commissariat général
GUILLAUME DURAND
Donc, ce matin, vous ne pouvez pas donner de chiffre ?
ANDRE VALLINI
Non ! Je ne peux pas, on travaille monsieur DURAND, on travaille sur ces territoires, on essaie de trouver des critères objectifs pour savoir quels sont les territoires concernés. Cette réforme, elle va durer plusieurs années, c'est une réforme progressive et évolutive, on ne chamboule pas comme ça deux siècles d'administration en trois mois ou en six mois.
GUILLAUME DURAND
Et on aura le résultat définitif quand, le nombre exact de régions et le nombre exact de départements maintenus ?
ANDRE VALLINI
Au printemps 2015 !
GUILLAUME DURAND
Ca, c'est sûr ?
ANDRE VALLINI
Oui !
GUILLAUME DURAND
Et est-ce que, parce qu'il y a beaucoup d'élus qui hurlent sur justement l'argent que l'Etat va attribuer aux collectivités territoriales, la baisse est d'environ trois milliards à peu près
ANDRE VALLINI
Par an, oui, onze milliards sur trois ans oui.
GUILLAUME DURAND
Oui. Est-ce que ça parait acceptable ?
ANDRE VALLINI
Ah ! Non, c'est difficile à accepter par les élus, je le comprends, on leur demande un effort important, très important, on demande aux collectivités locales, aux communes, aux départements et aux régions de contribuer à l'effort de redressement des finances publiques, de maîtrise de la dépense publique. Donc, il faut qu'il fasse des économies de fonctionnement pour toucher le moins possible l'investissement. On est conscients des efforts qu'on leur demande, l'Etat en fait beaucoup d'efforts, beaucoup, il faut que tout le monde s'y mette. On va essayer aussi d'alléger leurs charges, par exemple en matière de normes, il y a des milliers, des dizaines de milliers de normes qui pèsent sur les collectivités locales, je suis chargé aussi de ça, de diminuer le stock des normes qui existent et de ralentir le flux des normes qui arrivent tous les jours et, ça, ça peut permettre des économies considérables de plusieurs milliards d'euros.
GUILLAUME DURAND
Vous savez que des chiffres, comment peut-on dire, d'une variabilité incroyable ont circulé, on a dit dix milliards, les économies
ANDRE VALLINI
Les économies ?
GUILLAUME DURAND
Oui ! Sur les économies.
ANDRE VALLINI
Sur les économies attendues de la réforme, elles sont évidentes, elles sont certaines, le président
GUILLAUME DURAND
D'accord ! Mais combien ?
ANDRE VALLINI
Le président de la République l'a redit
GUILLAUME DURAND
Combien et quand ?
ANDRE VALLINI
Cette réforme elle est faite aussi, pas seulement mais aussi, pour dégager des économies à moyen et long terme sur dix à quinze ans, si on réforme l'ensemble du millefeuille administratif : communes, intercommunalités, syndicats de communes, départements, régions, on peut arriver à une dizaine de milliards d'économies
GUILLAUME DURAND
Quand ?
ANDRE VALLINI
Sur deux cent cinquante milliards.
GUILLAUME DURAND
Sur les quinze ans ?
ANDRE VALLINI
Sur dix à quinze ans, c'est du long terme. Ce qui fait mourir la politique, si j'ose dire, dans l'esprit des gens c'est le court termisme.
GUILLAUME DURAND
Mais les gens se disent : « tout a pour ça », c'est-à-dire qu'on réforme la carte territoriale de la France, entre temps les socialistes qui détiennent toutes les régions vont toutes les perdre si ça continue comme ça
ANDRE VALLINI
Non ! Non, ça
GUILLAUME DURAND
Non ! Mais d'accord.
ANDRE VALLINI
Mais ce n'est pas sûr.
GUILLAUME DURAND
Je n'ai pas dit que c'était sûr ! Mais enfin on se demande quel est l'intérêt de faire voter cette réforme pour à terme, dans quinze ans
ANDRE VALLINI
Eh bien justement
GUILLAUME DURAND
Quand la gauche ne sera peut-être plus au pouvoir, réformer le pays sans savoir exactement combien ça va nous permettre d'économiser ?
ANDRE VALLINI
Non ! Le premier objectif, c'est la clarté, clarifier les compétences, plus personne ne s'y retrouve ; deuxième objectif, la compétitivité, des grandes régions puissantes, fortes, pour attirer les investisseurs ; troisième objectif, la proximité, être efficace, ce sont les communautés de communes - donc clarté, compétitivité, proximité - et puis, à la fin, tout ça cela fera des économies. Mais on est trop souvent, vous les journalistes, nous les politiques, dans le court termisme, on retarde le prochain sondage, le mois prochain ce qui va se passer ou ce qui ne va pas se passer, la courbe du chômage sur la semaine qui vient
GUILLAUME DURAND
Eh bien la courbe du chômage, ça fait deux ans et demi que la courbe du chômage n'a pas été inversée
ANDRE VALLINI
Il faut faire un peu du long terme, monsieur DURAND, il faut faire des réformes structurelles qui profiteront à nos successeurs, socialistes ou autres - peu importe - on fait une réforme pour les cinquante ans qui viennent
GUILLAUME DURAND
Mais est-ce que François HOLLANDE a la moindre chance de se représenter ?
ANDRE VALLINI
Comment ?
GUILLAUME DURAND
Est-ce que François HOLLANDE a la moindre chance de se représenter ?
ANDRE VALLINI
Ah ! Moi je pense que si bien sûr il le souhaite, il aura fait un quinquennat où il aura beaucoup réformé la France, où il aura commencé à la redresser avec courage, dans l'adversité, dans l'impopularité
GUILLAUME DURAND
Et sans résultat !
ANDRE VALLINI
Et il voudra sans doute continuer à réformer et redresser le pays, et, au bout du compte, un jour ou l'autre, les Français lui rendront - comment dire -grâce de son courage, de sa ténacité, de son obstination. Il résiste à toutes les attaques, il est d'une solidité incroyable face à toutes les attaques politiques et personnelles, parce qu'il a sa conscience pour lui, il réforme la France et il la redresse.
GUILLAUME DURAND
Dernière question, puisque nous vivons aujourd'hui un référendum en Ecosse, ces fameux douze ou quatorze grandes régions, est-ce que vous n'avez pas peur que par exemple - si on prend le cas des Bonnets rouges ça réveille au Pays basque, en Bretagne justement une volonté indépendantiste ?
ANDRE VALLINI
Moi je suis pour le
GUILLAUME DURAND
Parce que, pour l'instant, on est quand même dans un système jacobin
ANDRE VALLINI
Oui !
GUILLAUME DURAND
Et on a connu des périodes de notre histoire où les régions de France
ANDRE VALLINI
Oui ! C'est vrai que
GUILLAUME DURAND
Commençaient à contester violemment le pouvoir central ?
ANDRE VALLINI
Nous sommes les héritiers d'un système jacobin, nous avons décentralisé la France avec MITTERRAND, MAUROY et DEFFERRE, donc le jacobinisme c'est fini, la République est décentralisée. On peut aller vers encore plus d'autonomie ! On va d'ailleurs conférer du pouvoir réglementaire aux régions, du pouvoir réglementaire aux régions françaises. Pour autant il y a une tradition en France d'Etat unitaire, le fédéralisme n'est pas dans notre culture et personne ne la
GUILLAUME DURAND
Ou ! Mais moi je vous parle de la révolte autonomiste, celle des Ecossais aujourd'hui ?
ANDRE VALLINI
Oui ! Mais vous prenez l'exemple de l'Ecosse, moi je ne souhaite pas évidemment que demain telle ou telle région française s'inspire de ce qui se passe en Ecosse, je suis pour une France une
GUILLAUME DURAND
Eh bien si vous leur donnez tous les pouvoirs ! Pourquoi ils ne nous feraient
ANDRE VALLINI
Une France une et
GUILLAUME DURAND
Mais pourquoi les Basques ne feraient pas un bras d'honneur ?
ANDRE VALLINI
Mais on ne va pas leur donner tous les pouvoirs, le Pays basque comme la Bretagne que vous avez cités seront toujours évidemment des régions administrées par l'Etat central
GUILLAUME DURAND
Et les Corses ?
ANDRE VALLINI
Avec un préfet et devant respecter la législation nationale votée à Paris, mais on va leur donner du pouvoir réglementaire pour adapter les lois aux spécificités de leur territoire.
GUILLAUME DURAND
Merci beaucoup André VALLINI
ANDRE VALLINI
Merci.
GUILLAUME DURAND
Je rappelle que vous êtes secrétaire d'Etat chargé de cette Réforme territoriale dont nous verrons les résultats définitifs, on va le répéter
ANDRE VALLINI
Au printemps !
GUILLAUME DURAND
Au printemps, merci beaucoup.Source : Service d'information du Gouvernement, le 22 septembre 2014