Texte intégral
Monsieur le président de la FNSEA,
Monsieur le président de l'ANIA,
Monsieur le président des coopératives agricoles et agroalimentaires,
Monsieur le délégué général,
Monsieur le président du SIAL,
Mesdames, messieurs,
Je suis très heureux d'être avec vous au SIAL où, tous les deux ans, se donnent rendez-vous les professionnels de l'agroalimentaire venus du monde entier.
L'agroalimentaire c'est je viens une fois de plus de le constater un secteur fascinant. C'est la rencontre entre la terre, les terroirs, les cultures agricoles et les technologies les plus avancées. C'est un secteur de traditions et d'innovations.
Avec 165 milliards d'euros de chiffres d'affaires, 426 000 salariés, c'est de loin le premier secteur industriel français.
Il est constitué de grandes marques, qui ont une histoire, une identité, qui sont connues sur tous les continents. Elles participent de l'image de la France dans le monde. C'est le cas d'une eau bien connue je ne citerai pas la marque, sinon il faudrait que je les cite toutes dont j'ai récemment visité un site de production, au cur des volcans d'Auvergne Vous aurez donc compris de quelle eau il s'agit
Il y a des grandes entreprises, mais il y a aussi des PME familiales, des ETI aux savoir-faire reconnus. Elles interviennent sur le marché national, mais aussi à l'export.
Diversités des entreprises donc, mais un point commun : toutes sont ancrées dans leurs territoires, au cur des zones rurales et agricoles, dont elles transforment 70% des cultures et des productions. C'est parce que la France est une grande puissance agricole qu'elle occupe une place de leader de l'agro-alimentaire !
Ma présence, aujourd'hui, c'est l'occasion pour moi de saluer la qualité de nos produits agro-alimentaires ; de dire combien ils font la force de notre économie.
L'agroalimentaire a ainsi permis à la France de dégager un excédent commercial de 8 milliards d'euros en 2013. C'est donc un atout dans la mondialisation. D'ailleurs, nos marques ne font pas qu'exporter. Elles s'installent aussi à l'étranger, à la conquête de nouveaux marchés.
La qualité des produits français, c'est d'abord la qualité sanitaire. C'est un prérequis. Elle est l'une des plus élevées au monde. Ce qui est un atout majeur pour nos exportations, avec des secteurs en pointe : les vins et spiritueux, les boissons, les produits laitiers, les produits à base de céréales, de légumes, sucre, les produits gourmets je ne peux pas tous les citer.
La qualité, c'est aussi la reconnaissance de l'origine de nos produits. C'est la raison pour laquelle le gouvernement agit pour la défense des indications géographiques dans les négociations en cours avec les Etats-Unis.
Beaucoup me l'ont dit pendant cette visite : la compétition internationale est rude. Et cela d'autant plus que le marché est en pleine expansion. Les 9 milliards d'habitants que comptera notre planète en 2050 offrent à vos métiers, à vos filières, à vos entreprises, d'extraordinaires possibilités de développement.
Dans ce contexte très concurrentiel, pour pouvoir peser, la France doit être unie, rassemblée. Je suis donc très heureux de vous voir regroupés et de pouvoir m'exprimer après M. CREYSSEL, représentant la grande distribution M. GIRARD, représentant les industries agroalimentaires, M. BEULIN, représentant le monde agricole, et après M. MANGIN, président des coopératives agricoles et agroalimentaires. Chacun de vos secteurs a des spécificités, des attentes particulières, mais vos intérêts sont liés. Vous ne pourrez progresser les uns sans les autres.
Et je veux donc saluer l'initiative de COOP de FRANCE qui vous réunit aujourd'hui avec la création en bonne intelligence avec l'ANIA d'un pôle agroalimentaire coopératif.
Cette initiative, je veux le signaler, ne se traduit pas par la création d'une nouvelle structure juridique et de coûts de fonctionnement supplémentaires. L'objectif de cette démarche, c'est d'apporter aux coopératives et à leurs filiales un appui et une expertise dans tous les domaines. Ce que vous allez permettre, c'est de mieux répondre aux enjeux environnementaux notamment de moindre consommation d'énergie , de meilleure valorisation des produits et d'information des consommateurs.
Je crois pertinent de consolider le modèle économique des coopératives, leur gouvernance démocratique et de développer durablement les débouchés des productions. Dans de nombreuses régions, les coopératives sont des maillons important de l'activité économique.
L'agroalimentaire, c'est un secteur économique important pour nos territoires. C'est un moteur de notre économie nationale. Et pourtant, il a reculé au cours de la dernière décennie. La France est ainsi passée du 2éme au 5éme rang mondial.
C'est pourquoi nous agissons pour renforcer la compétitivité de ce secteur emblématique. Et comme pour tout autre secteur, améliorer la compétitivité, c'est donner aux entreprises des marges de manuvres supplémentaires, leur permettre d'investir, de gagner des parts de marché, et de recruter.
C'est le sens du Pacte de responsabilité et de solidarité. Il va se traduire pour les industries agroalimentaires par 400 millions d'euros de baisses de charges supplémentaires en 2014, 800 millions en 2015 et 1 milliard 100 millions en 2017.
Ce pacte, c'est une main tendue. Et je suis heureux que lors de vos rencontres avec les ministres Stéphane LE FOLL et François REBSAMEN vous ayez pu avancer sur la concrétisation de vos engagements : la création de 90.000 emplois d'ici à 2017.
Nous avons décidé d'agir sur toutes les dimensions de la compétitivité. Permettez-moi de les évoquer rapidement.
La compétitivité, c'est d'abord l'innovation. Nous avons pour cela mis en place le Programme d'investissements d'Avenir (PIA). Nous l'avons doté de 20 millions d'euros pour l'appel à projet baptisé "l'alimentation sur mesure".
J'ai entendu ce chiffre impressionnant : un nouveau produit agroalimentaire sur quatre dans le monde est d'origine française. L'innovation, c'est bien sûr les ingrédients, les recettes, mais aussi les formats, les packagings, les propriétés nutritionnelles, anti-allergiques,
La compétitivité, c'est également l'appui aux exportateurs. Au cours de la visite d'Etat du Premier ministre chinois les 26 et 27 mars derniers, nous avons obtenu la levée des barrières aux échanges notamment sur les produits laitiers et la charcuterie.
De la même manière, nous devons remédier aux conséquences de l'embargo russe pour le secteur agroalimentaire. Laurent FABIUS, Stéphane LE FOLL et Matthias FEKL sont mobilisés pour garder un contact avec nos partenaires et ouvrir de nouveaux marchés. Ils travaillent également avec les Russes pour avoir une perspective de lever cet embargo - si dur pour les produits laitiers, les viandes, les fruits et légumes. Ils travaillent enfin pour trouver de justes compensations et un juste financement à Bruxelles.
Nous voulons aider davantage les entreprises pour développer leurs débouchés à l'export. Il faut avancer vite sur le rapprochement des opérateurs UBIFRANCE et SOPEXA. Le but c'est de permettre aux entreprises de disposer d'un outil unique capable au côté de nos ambassades d'accompagner leur effort pour gagner de nouveaux marchés.
Améliorer la compétitivité de votre secteur nécessite d'agir aussi en matière de simplification. Le mouvement s'accélère avec 50 nouvelles mesures engagées tous les six mois. Avec le Président de la République, j'annoncerai dans quelques jours le prochain paquet de nouvelles mesures.
Dans votre secteur, la compétitivité, c'est aussi des règles d'étiquetage claires pour les produits. Je fais confiance au débat parlementaire pour trouver les solutions afin de répondre à vos inquiétudes. Il ne s'agit pas de stigmatiser telle ou telle catégorie de produits mais bien d'offrir aux consommateurs des informations fiables sur l'équilibre alimentaire, dans le respect du cadre réglementaire européen.
Pour l'agroalimentaire comme pour beaucoup de filières économiques, la compétitivité d'une entreprise dépend souvent des savoir-faire de ses salariés. Or, la France doit faire mieux dans un domaine décisif : l'apprentissage. Je sais que votre secteur a participé activement au lancement des assises de l'apprentissage par le Président de la République le 19 septembre.
Enfin, et parce que nous sommes à l'écoute des acteurs économiques, et des réalités du terrain, nous avons décidé la suspension du dispositif "écotaxe ou péage de transit". Je sais que vous l'aviez critiqué pour sa complexité. Nous devrons trouver ensemble les ressources équivalentes pour le financement des infrastructures de transport. Leur amélioration est, vous le savez, indispensable.
Au-delà de toutes ces politiques publiques en faveur de la compétitivité, je sais que vous partagez une problématique commune : les relations avec la grande distribution.
Il y a actuellement un risque de spirale perdant-perdant-perdant. Perdant pour les producteurs agricoles et les industries agroalimentaires ; perdant pour les enseignes de la grande distribution ; et perdant à long terme pour les consommateurs, si le tissu économique se déchire. Ce risque, c'est celui de nourrir le mouvement de déflation qui menace l'activité économique. Il menace donc aussi l'emploi.
A la veille du début des négociations tarifaires pour 2015, Emmanuel MACRON et Stéphane LE FOLL vont vous recevoir le 23 octobre. Je sais que ces risques et leurs conséquences seront au cur de vos échanges. Ils vont vous redire que le gouvernement est décidé à appliquer toutes les dispositions de la nouvelle loi consommation. Les décrets d'application viennent d'être publiés. Nous ferons sanctionner les pratiques commerciales abusives.
A l'heure où des mouvements de concentration s'opèrent dans la grande distribution, j'ai demandé au ministre de l'Economie de s'assurer de l'application du droit de la concurrence dans votre secteur. Et cela au plan national voire européen si nécessaire. Les règles encadrant les regroupements d'entreprises doivent être équitables entre les différents maillons de la filière.
Au-delà, il faut encourager les démarches gagnantes entre acteurs de la filière agroalimentaire. Même si tous les problèmes ne sont pas réglés, je veux évoquer l'exemple de la reprise de GAD par INTERMARCHE. Je vous invite à poursuivre le travail sur une charte de relations responsables entre fournisseurs et clients. Il faut aussi que la grande distribution joue le jeu du "patriotisme alimentaire" en mettant davantage en avant nos produits dans les magasins.
Ces démarches gagnantes entre acteurs de la filière agroalimentaire nécessitent de répondre aux attentes des agriculteurs, et à leurs difficultés. C'est l'objectif des quatre groupes de travail que j'ai demandé à Stéphane LE FOLL de mettre en place, après une rencontre avec Xavier BEULIN et Thomas DIEMER.
Le premier groupe travaillera avec Emmanuel MACRON et Carole DELGA sur les relations commerciales dans la filière, dès le 23 octobre.
Le deuxième avec Ségolène ROYAL sur la simplification des règles environnementales.
Le troisième examinera le suivi du pacte de responsabilité, la mise en uvre du compte pénibilité et l'apprentissage avec François REBSAMEN.
Enfin Geneviève FIORASO travaillera sur le renforcement de la recherche et de l'innovation dans ce secteur.
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais terminer en vous adressant un message de confiance. Je crois en la filière agroalimentaire française et en sa force.
Nos agriculteurs sont parmi les mieux formés du monde. Et j'ai encore pu le constater au lycée agricole de la MOTTE SERVOLEIX la semaine dernière. J'y ai rencontré des élèves totalement préparés aux grands défis que la société doit relever : transition énergétique, agro écologie, économie circulaire.
J'ai également confiance dans notre capacité à renouveler les générations. Je l'ai dit aux jeunes agriculteurs que j'ai rencontrés à TERRES de JIM en septembre dernier. Et sur ce salon également, j'ai rencontré de nombreux créateurs de start-up dans l'agroalimentaire, eux aussi passionnés par leur métier !
La force de ce secteur, c'est notre réseau de centres de recherche. Grâce à ce travail, les produits français continuent de bénéficier d'une image de qualité et de tradition, tout en répondant aux nouveaux besoins des consommateurs.
Ce qui fait enfin la force de l'industrie agroalimentaire, c'est cet ensemble d'entreprises diversifiées, dynamiques, innovantes. Et moi je sais que grâce à la stratégie économique du Gouvernement, ces entreprises viendront à nouveau soutenir la croissance et l'emploi dans notre pays.
Je viens d'évoquer devant vous les efforts et les politiques publiques mises en place pour le secteur agroalimentaire. Cette filière, vous l'avez compris, occupe définitivement un rôle à part pour mon gouvernement, parce qu'elle est primordiale pour notre pays.
D'abord parce que - je l'ai dit - nous avons, nous Français, cette tradition agricole et dans l'industrie alimentaire, qui fait notre réputation mondiale.
Ensuite car il y a peu de missions aussi nobles que de nourrir la planète et de nourrir les Français. Et nous savons tous pourtant qu'ils sont exigeants ! Moi je suis fier que le repas gastronomique à la française - tout comme le Mont Saint-Michel, ou le Château de Versailles - appartienne au patrimoine culturel de l'humanité. Je suis fier que l'UNESCO ait reconnu cette tradition ancrée dans notre pays, dans nos territoires et dans nos familles. Alors, soyez fiers de nourrir les Français, et ayons toujours de l'ambition pour le secteur agroalimentaire !Source http://www.agriculture.gouv.fr, le 22 octobre 2014
Monsieur le président de l'ANIA,
Monsieur le président des coopératives agricoles et agroalimentaires,
Monsieur le délégué général,
Monsieur le président du SIAL,
Mesdames, messieurs,
Je suis très heureux d'être avec vous au SIAL où, tous les deux ans, se donnent rendez-vous les professionnels de l'agroalimentaire venus du monde entier.
L'agroalimentaire c'est je viens une fois de plus de le constater un secteur fascinant. C'est la rencontre entre la terre, les terroirs, les cultures agricoles et les technologies les plus avancées. C'est un secteur de traditions et d'innovations.
Avec 165 milliards d'euros de chiffres d'affaires, 426 000 salariés, c'est de loin le premier secteur industriel français.
Il est constitué de grandes marques, qui ont une histoire, une identité, qui sont connues sur tous les continents. Elles participent de l'image de la France dans le monde. C'est le cas d'une eau bien connue je ne citerai pas la marque, sinon il faudrait que je les cite toutes dont j'ai récemment visité un site de production, au cur des volcans d'Auvergne Vous aurez donc compris de quelle eau il s'agit
Il y a des grandes entreprises, mais il y a aussi des PME familiales, des ETI aux savoir-faire reconnus. Elles interviennent sur le marché national, mais aussi à l'export.
Diversités des entreprises donc, mais un point commun : toutes sont ancrées dans leurs territoires, au cur des zones rurales et agricoles, dont elles transforment 70% des cultures et des productions. C'est parce que la France est une grande puissance agricole qu'elle occupe une place de leader de l'agro-alimentaire !
Ma présence, aujourd'hui, c'est l'occasion pour moi de saluer la qualité de nos produits agro-alimentaires ; de dire combien ils font la force de notre économie.
L'agroalimentaire a ainsi permis à la France de dégager un excédent commercial de 8 milliards d'euros en 2013. C'est donc un atout dans la mondialisation. D'ailleurs, nos marques ne font pas qu'exporter. Elles s'installent aussi à l'étranger, à la conquête de nouveaux marchés.
La qualité des produits français, c'est d'abord la qualité sanitaire. C'est un prérequis. Elle est l'une des plus élevées au monde. Ce qui est un atout majeur pour nos exportations, avec des secteurs en pointe : les vins et spiritueux, les boissons, les produits laitiers, les produits à base de céréales, de légumes, sucre, les produits gourmets je ne peux pas tous les citer.
La qualité, c'est aussi la reconnaissance de l'origine de nos produits. C'est la raison pour laquelle le gouvernement agit pour la défense des indications géographiques dans les négociations en cours avec les Etats-Unis.
Beaucoup me l'ont dit pendant cette visite : la compétition internationale est rude. Et cela d'autant plus que le marché est en pleine expansion. Les 9 milliards d'habitants que comptera notre planète en 2050 offrent à vos métiers, à vos filières, à vos entreprises, d'extraordinaires possibilités de développement.
Dans ce contexte très concurrentiel, pour pouvoir peser, la France doit être unie, rassemblée. Je suis donc très heureux de vous voir regroupés et de pouvoir m'exprimer après M. CREYSSEL, représentant la grande distribution M. GIRARD, représentant les industries agroalimentaires, M. BEULIN, représentant le monde agricole, et après M. MANGIN, président des coopératives agricoles et agroalimentaires. Chacun de vos secteurs a des spécificités, des attentes particulières, mais vos intérêts sont liés. Vous ne pourrez progresser les uns sans les autres.
Et je veux donc saluer l'initiative de COOP de FRANCE qui vous réunit aujourd'hui avec la création en bonne intelligence avec l'ANIA d'un pôle agroalimentaire coopératif.
Cette initiative, je veux le signaler, ne se traduit pas par la création d'une nouvelle structure juridique et de coûts de fonctionnement supplémentaires. L'objectif de cette démarche, c'est d'apporter aux coopératives et à leurs filiales un appui et une expertise dans tous les domaines. Ce que vous allez permettre, c'est de mieux répondre aux enjeux environnementaux notamment de moindre consommation d'énergie , de meilleure valorisation des produits et d'information des consommateurs.
Je crois pertinent de consolider le modèle économique des coopératives, leur gouvernance démocratique et de développer durablement les débouchés des productions. Dans de nombreuses régions, les coopératives sont des maillons important de l'activité économique.
L'agroalimentaire, c'est un secteur économique important pour nos territoires. C'est un moteur de notre économie nationale. Et pourtant, il a reculé au cours de la dernière décennie. La France est ainsi passée du 2éme au 5éme rang mondial.
C'est pourquoi nous agissons pour renforcer la compétitivité de ce secteur emblématique. Et comme pour tout autre secteur, améliorer la compétitivité, c'est donner aux entreprises des marges de manuvres supplémentaires, leur permettre d'investir, de gagner des parts de marché, et de recruter.
C'est le sens du Pacte de responsabilité et de solidarité. Il va se traduire pour les industries agroalimentaires par 400 millions d'euros de baisses de charges supplémentaires en 2014, 800 millions en 2015 et 1 milliard 100 millions en 2017.
Ce pacte, c'est une main tendue. Et je suis heureux que lors de vos rencontres avec les ministres Stéphane LE FOLL et François REBSAMEN vous ayez pu avancer sur la concrétisation de vos engagements : la création de 90.000 emplois d'ici à 2017.
Nous avons décidé d'agir sur toutes les dimensions de la compétitivité. Permettez-moi de les évoquer rapidement.
La compétitivité, c'est d'abord l'innovation. Nous avons pour cela mis en place le Programme d'investissements d'Avenir (PIA). Nous l'avons doté de 20 millions d'euros pour l'appel à projet baptisé "l'alimentation sur mesure".
J'ai entendu ce chiffre impressionnant : un nouveau produit agroalimentaire sur quatre dans le monde est d'origine française. L'innovation, c'est bien sûr les ingrédients, les recettes, mais aussi les formats, les packagings, les propriétés nutritionnelles, anti-allergiques,
La compétitivité, c'est également l'appui aux exportateurs. Au cours de la visite d'Etat du Premier ministre chinois les 26 et 27 mars derniers, nous avons obtenu la levée des barrières aux échanges notamment sur les produits laitiers et la charcuterie.
De la même manière, nous devons remédier aux conséquences de l'embargo russe pour le secteur agroalimentaire. Laurent FABIUS, Stéphane LE FOLL et Matthias FEKL sont mobilisés pour garder un contact avec nos partenaires et ouvrir de nouveaux marchés. Ils travaillent également avec les Russes pour avoir une perspective de lever cet embargo - si dur pour les produits laitiers, les viandes, les fruits et légumes. Ils travaillent enfin pour trouver de justes compensations et un juste financement à Bruxelles.
Nous voulons aider davantage les entreprises pour développer leurs débouchés à l'export. Il faut avancer vite sur le rapprochement des opérateurs UBIFRANCE et SOPEXA. Le but c'est de permettre aux entreprises de disposer d'un outil unique capable au côté de nos ambassades d'accompagner leur effort pour gagner de nouveaux marchés.
Améliorer la compétitivité de votre secteur nécessite d'agir aussi en matière de simplification. Le mouvement s'accélère avec 50 nouvelles mesures engagées tous les six mois. Avec le Président de la République, j'annoncerai dans quelques jours le prochain paquet de nouvelles mesures.
Dans votre secteur, la compétitivité, c'est aussi des règles d'étiquetage claires pour les produits. Je fais confiance au débat parlementaire pour trouver les solutions afin de répondre à vos inquiétudes. Il ne s'agit pas de stigmatiser telle ou telle catégorie de produits mais bien d'offrir aux consommateurs des informations fiables sur l'équilibre alimentaire, dans le respect du cadre réglementaire européen.
Pour l'agroalimentaire comme pour beaucoup de filières économiques, la compétitivité d'une entreprise dépend souvent des savoir-faire de ses salariés. Or, la France doit faire mieux dans un domaine décisif : l'apprentissage. Je sais que votre secteur a participé activement au lancement des assises de l'apprentissage par le Président de la République le 19 septembre.
Enfin, et parce que nous sommes à l'écoute des acteurs économiques, et des réalités du terrain, nous avons décidé la suspension du dispositif "écotaxe ou péage de transit". Je sais que vous l'aviez critiqué pour sa complexité. Nous devrons trouver ensemble les ressources équivalentes pour le financement des infrastructures de transport. Leur amélioration est, vous le savez, indispensable.
Au-delà de toutes ces politiques publiques en faveur de la compétitivité, je sais que vous partagez une problématique commune : les relations avec la grande distribution.
Il y a actuellement un risque de spirale perdant-perdant-perdant. Perdant pour les producteurs agricoles et les industries agroalimentaires ; perdant pour les enseignes de la grande distribution ; et perdant à long terme pour les consommateurs, si le tissu économique se déchire. Ce risque, c'est celui de nourrir le mouvement de déflation qui menace l'activité économique. Il menace donc aussi l'emploi.
A la veille du début des négociations tarifaires pour 2015, Emmanuel MACRON et Stéphane LE FOLL vont vous recevoir le 23 octobre. Je sais que ces risques et leurs conséquences seront au cur de vos échanges. Ils vont vous redire que le gouvernement est décidé à appliquer toutes les dispositions de la nouvelle loi consommation. Les décrets d'application viennent d'être publiés. Nous ferons sanctionner les pratiques commerciales abusives.
A l'heure où des mouvements de concentration s'opèrent dans la grande distribution, j'ai demandé au ministre de l'Economie de s'assurer de l'application du droit de la concurrence dans votre secteur. Et cela au plan national voire européen si nécessaire. Les règles encadrant les regroupements d'entreprises doivent être équitables entre les différents maillons de la filière.
Au-delà, il faut encourager les démarches gagnantes entre acteurs de la filière agroalimentaire. Même si tous les problèmes ne sont pas réglés, je veux évoquer l'exemple de la reprise de GAD par INTERMARCHE. Je vous invite à poursuivre le travail sur une charte de relations responsables entre fournisseurs et clients. Il faut aussi que la grande distribution joue le jeu du "patriotisme alimentaire" en mettant davantage en avant nos produits dans les magasins.
Ces démarches gagnantes entre acteurs de la filière agroalimentaire nécessitent de répondre aux attentes des agriculteurs, et à leurs difficultés. C'est l'objectif des quatre groupes de travail que j'ai demandé à Stéphane LE FOLL de mettre en place, après une rencontre avec Xavier BEULIN et Thomas DIEMER.
Le premier groupe travaillera avec Emmanuel MACRON et Carole DELGA sur les relations commerciales dans la filière, dès le 23 octobre.
Le deuxième avec Ségolène ROYAL sur la simplification des règles environnementales.
Le troisième examinera le suivi du pacte de responsabilité, la mise en uvre du compte pénibilité et l'apprentissage avec François REBSAMEN.
Enfin Geneviève FIORASO travaillera sur le renforcement de la recherche et de l'innovation dans ce secteur.
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais terminer en vous adressant un message de confiance. Je crois en la filière agroalimentaire française et en sa force.
Nos agriculteurs sont parmi les mieux formés du monde. Et j'ai encore pu le constater au lycée agricole de la MOTTE SERVOLEIX la semaine dernière. J'y ai rencontré des élèves totalement préparés aux grands défis que la société doit relever : transition énergétique, agro écologie, économie circulaire.
J'ai également confiance dans notre capacité à renouveler les générations. Je l'ai dit aux jeunes agriculteurs que j'ai rencontrés à TERRES de JIM en septembre dernier. Et sur ce salon également, j'ai rencontré de nombreux créateurs de start-up dans l'agroalimentaire, eux aussi passionnés par leur métier !
La force de ce secteur, c'est notre réseau de centres de recherche. Grâce à ce travail, les produits français continuent de bénéficier d'une image de qualité et de tradition, tout en répondant aux nouveaux besoins des consommateurs.
Ce qui fait enfin la force de l'industrie agroalimentaire, c'est cet ensemble d'entreprises diversifiées, dynamiques, innovantes. Et moi je sais que grâce à la stratégie économique du Gouvernement, ces entreprises viendront à nouveau soutenir la croissance et l'emploi dans notre pays.
Je viens d'évoquer devant vous les efforts et les politiques publiques mises en place pour le secteur agroalimentaire. Cette filière, vous l'avez compris, occupe définitivement un rôle à part pour mon gouvernement, parce qu'elle est primordiale pour notre pays.
D'abord parce que - je l'ai dit - nous avons, nous Français, cette tradition agricole et dans l'industrie alimentaire, qui fait notre réputation mondiale.
Ensuite car il y a peu de missions aussi nobles que de nourrir la planète et de nourrir les Français. Et nous savons tous pourtant qu'ils sont exigeants ! Moi je suis fier que le repas gastronomique à la française - tout comme le Mont Saint-Michel, ou le Château de Versailles - appartienne au patrimoine culturel de l'humanité. Je suis fier que l'UNESCO ait reconnu cette tradition ancrée dans notre pays, dans nos territoires et dans nos familles. Alors, soyez fiers de nourrir les Français, et ayons toujours de l'ambition pour le secteur agroalimentaire !Source http://www.agriculture.gouv.fr, le 22 octobre 2014