Texte intégral
Qu'est-ce que la télévision numérique ?
La télévision numérique consiste à transformer le son et l'image en une suite de 0 et de 1, de les transmettre, après compression, sous cette même forme, puis, à la réception, de dénumériser le signal et de restituer au téléspectateur l'image et le son initial.
Un des intérêts majeurs de cette technologie, c'est la possibilité qu'elle offre de compresser les données transmises afin de ne conserver que le signal utile. Par exemple, pour la transmission numérique d'un dialogue se déroulant sur un fond de décor fixe, seules les différences entre deux images successives font l'objet d'une transmission.
Les technologies numériques introduisent également la notion nouvelle de multiplex. Sur une même fréquence, le numérique permet de faire passer plusieurs programmes : chaîne de télévision, guide de programmes, diffusion de pages internet, informations, jeux. Sur un même multiplex, on peut introduire la technique du multiplexage statistique qui permet d'allouer de manière optimale la bande passante entre les différents services. Cette technique pourrait permettre de transporter jusqu'à 10 programmes sur le même multiplex.
On voit ainsi l'avantage décisif du numérique en terme d'utilisation du spectre hertzien.
Les deux enjeux majeurs pour l'industrie et les nouveaux services de communication :
- la gestion optimale du spectre hertzien ;
- un atout essentiel pour notre industrie.
Pour le spectre hertzien :
La diffusion numérique pourra démarrer à l'intérieur de la bande de fréquences allouée au secteur audiovisuel, en utilisant les marges laissées disponibles par la diffusion analogique actuelle.
Il y a aura donc plus de programmes (4 à 6 multiplex, c'est-à-dire de 24 à 36 programmes possibles), tout en poursuivant temporairement la diffusion analogique.
Mais, à terme, la diffusion analogique sera arrêtée, ce qui permettra de récupérer au moins 100 Mhz - et sans doute plus. Ces fréquences disponibles pourront être affectées à de nouveaux services. Rappelons qu'un réseau GSM nécessite 25 Mhz. Le potentiel disponible pour de nouveaux usages sera donc important. Or chacun voit que les nouveaux services de télécommunications, qui privilégient la mobilité seront rendus par voie hertzienne. Il faut donc être en mesure de disposer des bandes de fréquences nécessaires.
Pour l'industrie :
La France a une industrie puissante en matière d'équipements audiovisuels, notamment pour les terminaux et les décodeurs. Le meilleur exemple en est sans doute l'entreprise TMM. Notre taux de couverture des échanges extérieurs est de 120% et le nombre des emplois directs est de 6000. Cette industrie doit aujourd'hui poursuivre son adaptation à ces nouvelles technologies, ne serait-ce que pour conserver ses marchés extérieurs. Pour réussir cette mutation, l'existence d'un marché national de terminaux numériques est déterminante.
C'est une raison supplémentaire pour ne pas prendre de retard par rapport aux principaux pays industrialisés : Grande Bretagne, USA, Suède et bientôt Allemagne, Espagne et d'autres encore.
Le rôle du ministère chargé de l'industrie :
A la différence des dossiers technologiques audiovisuels précédents qui avaient été souvent conduits sur une base trop strictement nationale (le D2MAC, le HD MAC) et qui, de ce fait, n'ont pas été des succès, le dossier de la TV numérique hertzienne a été d'emblée abordé au niveau européen.
Le ministère de l'industrie a, dès le début des années 90, participé activement au groupe européen DVB (Digital Video Broadcasting) afin de parvenir à une norme de transmission européenne. C'est chose faite aujourd'hui. De même, la norme de compression (norme MPEG2) a été adoptée de manière générale. Tout ce travail a été mené en étroite concertation avec les industriels et le dispositif technologique aujourd'hui disponible est donc internationalement reconnu et utilisé, ce qui est une nécessité pour en assurer le succès industriel.
Nous avons, par ailleurs, incité TDF à valider " en vraie grandeur " cette technologie, en ouvrant une plate-forme expérimentale en Bretagne. Cette plate-forme permet aujourd'hui de valider nos choix technologiques et les premières expériences sont très positives.
Par ailleurs nous avons demandé à l'Agence Nationale des Fréquences, qui est placée sous notre tutelle, de procéder à une expertise en matière de disponibilités spectrales. Ses travaux ont fait l'objet d'un rapport de grande qualité qui nous permet d'envisager aujourd'hui l'ouverture de 6 multiplex permettant la transmission de 24 à 36 programmes. C'est sur la base de ce très important travail que Messieurs Eymery et Cottet ont pu élaborer leur rapport.
Rappelons enfin que le ministère chargé de l'industrie soutient financièrement les efforts de R et D dans ce domaine dans le cadre du programme " Société de l'Information " doté des 300 MF. Dominique Strauss Kahn et moi-même avons la volonté de soutenir la recherche technologique sur les équipements mais aussi les technologies innovantes en matière de production numérique des contenus : effets spéciaux, dessins animés 3D, édition multimédia etc..
Je rappellerai, pour conclure, que cette implication forte du ministère chargé de l'industrie est conduite en parfaite coopération avec le ministère de la culture et de la communication. Il faut se féliciter aujourd'hui que nos efforts conjoints permettent de lancer une consultation large des acteurs de l'audiovisuel et des téléspectateurs, dont les avis viendront très utilement éclairer les choix que le Gouvernement fera sur ce sujet à l'automne.
(Source http://www.industrie.gouv.fr, le 17 mai 1999)
La télévision numérique consiste à transformer le son et l'image en une suite de 0 et de 1, de les transmettre, après compression, sous cette même forme, puis, à la réception, de dénumériser le signal et de restituer au téléspectateur l'image et le son initial.
Un des intérêts majeurs de cette technologie, c'est la possibilité qu'elle offre de compresser les données transmises afin de ne conserver que le signal utile. Par exemple, pour la transmission numérique d'un dialogue se déroulant sur un fond de décor fixe, seules les différences entre deux images successives font l'objet d'une transmission.
Les technologies numériques introduisent également la notion nouvelle de multiplex. Sur une même fréquence, le numérique permet de faire passer plusieurs programmes : chaîne de télévision, guide de programmes, diffusion de pages internet, informations, jeux. Sur un même multiplex, on peut introduire la technique du multiplexage statistique qui permet d'allouer de manière optimale la bande passante entre les différents services. Cette technique pourrait permettre de transporter jusqu'à 10 programmes sur le même multiplex.
On voit ainsi l'avantage décisif du numérique en terme d'utilisation du spectre hertzien.
Les deux enjeux majeurs pour l'industrie et les nouveaux services de communication :
- la gestion optimale du spectre hertzien ;
- un atout essentiel pour notre industrie.
Pour le spectre hertzien :
La diffusion numérique pourra démarrer à l'intérieur de la bande de fréquences allouée au secteur audiovisuel, en utilisant les marges laissées disponibles par la diffusion analogique actuelle.
Il y a aura donc plus de programmes (4 à 6 multiplex, c'est-à-dire de 24 à 36 programmes possibles), tout en poursuivant temporairement la diffusion analogique.
Mais, à terme, la diffusion analogique sera arrêtée, ce qui permettra de récupérer au moins 100 Mhz - et sans doute plus. Ces fréquences disponibles pourront être affectées à de nouveaux services. Rappelons qu'un réseau GSM nécessite 25 Mhz. Le potentiel disponible pour de nouveaux usages sera donc important. Or chacun voit que les nouveaux services de télécommunications, qui privilégient la mobilité seront rendus par voie hertzienne. Il faut donc être en mesure de disposer des bandes de fréquences nécessaires.
Pour l'industrie :
La France a une industrie puissante en matière d'équipements audiovisuels, notamment pour les terminaux et les décodeurs. Le meilleur exemple en est sans doute l'entreprise TMM. Notre taux de couverture des échanges extérieurs est de 120% et le nombre des emplois directs est de 6000. Cette industrie doit aujourd'hui poursuivre son adaptation à ces nouvelles technologies, ne serait-ce que pour conserver ses marchés extérieurs. Pour réussir cette mutation, l'existence d'un marché national de terminaux numériques est déterminante.
C'est une raison supplémentaire pour ne pas prendre de retard par rapport aux principaux pays industrialisés : Grande Bretagne, USA, Suède et bientôt Allemagne, Espagne et d'autres encore.
Le rôle du ministère chargé de l'industrie :
A la différence des dossiers technologiques audiovisuels précédents qui avaient été souvent conduits sur une base trop strictement nationale (le D2MAC, le HD MAC) et qui, de ce fait, n'ont pas été des succès, le dossier de la TV numérique hertzienne a été d'emblée abordé au niveau européen.
Le ministère de l'industrie a, dès le début des années 90, participé activement au groupe européen DVB (Digital Video Broadcasting) afin de parvenir à une norme de transmission européenne. C'est chose faite aujourd'hui. De même, la norme de compression (norme MPEG2) a été adoptée de manière générale. Tout ce travail a été mené en étroite concertation avec les industriels et le dispositif technologique aujourd'hui disponible est donc internationalement reconnu et utilisé, ce qui est une nécessité pour en assurer le succès industriel.
Nous avons, par ailleurs, incité TDF à valider " en vraie grandeur " cette technologie, en ouvrant une plate-forme expérimentale en Bretagne. Cette plate-forme permet aujourd'hui de valider nos choix technologiques et les premières expériences sont très positives.
Par ailleurs nous avons demandé à l'Agence Nationale des Fréquences, qui est placée sous notre tutelle, de procéder à une expertise en matière de disponibilités spectrales. Ses travaux ont fait l'objet d'un rapport de grande qualité qui nous permet d'envisager aujourd'hui l'ouverture de 6 multiplex permettant la transmission de 24 à 36 programmes. C'est sur la base de ce très important travail que Messieurs Eymery et Cottet ont pu élaborer leur rapport.
Rappelons enfin que le ministère chargé de l'industrie soutient financièrement les efforts de R et D dans ce domaine dans le cadre du programme " Société de l'Information " doté des 300 MF. Dominique Strauss Kahn et moi-même avons la volonté de soutenir la recherche technologique sur les équipements mais aussi les technologies innovantes en matière de production numérique des contenus : effets spéciaux, dessins animés 3D, édition multimédia etc..
Je rappellerai, pour conclure, que cette implication forte du ministère chargé de l'industrie est conduite en parfaite coopération avec le ministère de la culture et de la communication. Il faut se féliciter aujourd'hui que nos efforts conjoints permettent de lancer une consultation large des acteurs de l'audiovisuel et des téléspectateurs, dont les avis viendront très utilement éclairer les choix que le Gouvernement fera sur ce sujet à l'automne.
(Source http://www.industrie.gouv.fr, le 17 mai 1999)