Interview de M. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, à iTélé le 24 février 2016, sur le projet de réforme du Code du travail, la réforme constitutionnelle sur l'état d'urgence et la nationalité française et le processus de désignation des candidats à l'élection présidentielle.

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Média : Itélé

Texte intégral

MICHAËL DARMON
Bonjour Jean-Marie LE GUEN.
JEAN-MARIE LE GUEN
Bonjour Michaël DARMON.
MICHAËL DARMON
Ministre des Relations avec le Parlement, défricheur de tabous de Manuel VALLS, on va voir ce que vous dites sur les sujets explosifs d'aujourd'hui et du moment. La réforme du Code du travail, l'intersyndicale réunit, c'est la première fois depuis 2013. On va au bras de fer ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Je crois d'abord que c'est une nouvelle période qui s'ouvre dans la discussion, parce que depuis que des éléments sont apparus sur ce texte, parce qu'en fait le Conseil des ministres n'a pas encore délibéré, mais il y a eu un nombre incroyable de contre-vérités, de mensonges, et de polémiques, à vrai dire. Là, avec les organisations syndicales, lorsque qu'on voit le texte qui en est sorti, on s'aperçoit qu'il y a clairement des points de désaccord, il y a des points de discussion et il y a des points dont on ne parle pas, qui sont d'ailleurs les points les plus importants de la loi, qui sont au contraire des points finalement approuvés. Qu'est-ce qu'il y a dans cette loi, pour faire simple ? Il y a d'un côté…
MICHAËL DARMON
Oui, mais eux ils ont compris ce qu'il y a dans cette loi, ils aiment pas, ils disent : on se réunit, on veut refaire le texte…
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, non, mais attendez. Non, ce n'est pas exact, non, on veut discuter avec le gouvernement…
MICHAËL DARMON
… on veut avancer, on veut échanger.
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais, attendez, la discussion elle est toujours possible, et l'écoute sûrement. On va échanger des arguments. Il y a des points dans cette loi, qui sont des éléments fondamentaux. Le compte personnel d'activité, c'est-à-dire la Sécurité sociale professionnelle, les organisations syndicales se battent depuis 15 ans pour l'avoir. C'est dans ce texte. Il y a aussi une autre philosophie des rapports sociaux, qui est de dire : on va confier aux salariés, le droit de décider ce qu'ils veulent, dans un certain nombre de domaines, bien bornés, évidemment…
MICHAËL DARMON
Ils ne se sont pas réunis, Jean-Marie LE GUEN, hier, pour dire « c'est formidable, on a été compris et on a pu avancer ».
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais, le CPA…
MICHAËL DARMON
Ils sont par exemple, aujourd'hui, les prud'homales, les indemnités prud'homales…
JEAN-MARIE LE GUEN
Les indemnités prud'homales, alors, là, c'est un vieux débat, c'était déjà quelque chose qui était dans la Loi Macron, qui a été censuré par le Conseil constitutionnel pour des raisons techniques, et donc nous allons discuter. De quoi s'agit-il ? Nous constatons, nous, du point de vue du gouvernement, que la jurisprudence selon les départements, puisque c'est par départements que se réunissent en général les Prud'hommes, aboutissent à des chiffres qui sont très différents, selon le climat qui règne dans le département. Donc, dans un certain nombre de départements, il est encore plus difficile qu'ailleurs, et c'est en général des départements où il faudrait prendre plus d'initiatives en matière d'entreprises et de créations d'emploi, il est souvent, on a affaire un petit peu à la loterie sur les résultats que l'on peut avoir s'il y a un conflit entre un salarié et un syndicat. Donc, nous allons discuter avec eux, nous ne sommes pas pour limiter les droits des indemnités prud'homales en tant que telles, nous sommes pour les harmoniser, d'une part, et les rendre prévisibles, d'autre part.
MICHAËL DARMON
C'est un petit message pour leur dire : on vous a entendu, on peut travailler là-dessus ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais bien sûr.
MICHAËL DARMON
C'est une manière de ramener le berger éloigné du gouvernement, Laurent BERGER, parce qu'il était là il y a quelques temps.
JEAN-MARIE LE GUEN
Laurent BERGER a dit… Non, pas du tout, mais pas du tout, Laurent BERGER n'a cessé de dire hier un certain nombre de choses, c'est que… et il a amené d'ailleurs l'ensemble des autres organisations syndicales, à l'exclusion de FO, parce que comme vous le savez, FO n'est pas signataire de ce texte. Pourquoi ? Parce que la CFDT a obtenu des autres organisations syndicales, le fait, comme elle l'a dit dans l'après-midi, c'est le titre d'un de ses communiqués, « il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain », c'est-à-dire que la CFDT, les syndicats réformistes, considèrent qu'il y a des points positifs dans ce texte, qu'il y a des points à discuter et il y a des points qui inquiètent, donc tout ça permet la discussion, et moi ce que je constate, c'est que par rapport à ce qui était le bashing depuis 15 jours, nous avons au contraire des organisations syndicales qui rentrent dans la discussion, qui font la part des choses, qui montrent qu'il y a des possibilités d'avancer. Donc je suis tout à fait sur une position…
MICHAËL DARMON
Concilient ce matin, on ne provoque pas, on n'énerve pas…
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais il n'y a aucune raison. Encore une fois…
MICHAËL DARMON
Vous mordez plus d'habitude.
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais pas du tout. Encore une fois, il y a, dans la réunion syndicale, dans le texte qui est sorti, dans la position, et je demande à ce qu'on… la négation des contre-vérités qui ont été exprimées par un certain nombre de gens qui ont des intérêts plus politiques que syndicaux, et d'ailleurs on voit bien qu'il y a la tentative aussi de déborder en quelque sorte les organisations syndicales, sur des éléments politiques. Ça, je pense que cette période-là, elle est derrière nous. Maintenant, il faut que nous allions au fond des choses. Quel est l'objet du sujet ? C'est la flexisécurité à la française, c'est-à-dire des éléments de Sécurité sociale professionnelle, totalement novateurs, fondamentaux, des éléments, c'est vrai, de plus grande flexibilité, parce que cela fait maintenant 30 ans que nous avons un chômage de masse, et tout ce qui est la rigidité, n'a pas donné des résultats, et donc il faut avancer sur ce terrain, dans le dialogue social. Ça ne veut pas dire d'ailleurs que nous soyons toujours en phase, ni avec ce que disent les organisations syndicales, ni ce que disent les organisations patronales. Nous essayons de tirer ce qui est l'intérêt général. C'est ça le sens de cette réforme.
MICHAËL DARMON
Justement, et quelqu'un a prévenu hier, il s'appelle Manuel VALLS, et il a dit donc hier, quand il est intervenu sur RTL, voilà ce qu'il a dit, on l'écoute, on regarde.
MANUEL VALLS, PREMIER MINISTRE – RTL
Quand on assume les responsabilités, il faut aller jusqu'au bout. Il va y avoir des discussions avec les partenaires sociaux et au Parlement, mais notre définition du licenciement économique, comme le fait qu'on lève les freins à l'embauche, en réformant le barème des indemnités prud'homales, c'est deux éléments qui sont fondamentaux pour les entreprises.
MICHAËL DARMON
Voilà, lui il a dit « j'irai jusqu'au bout ». Est-ce que vous avez la même assurance de la part de François HOLLANDE ? Est-ce que lui il ira jusqu'au bout ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Alors là, je vous arrête tout de suite.
MICHAËL DARMON
Est-ce qu'il ne va pas lâcher le gouvernement, pour d'autres raisons, notamment d'élection présidentielle ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Les divergences, le jeu des divergences et tout ça, je n'y crois pas une seconde.
MICHAËL DARMON
Non ce n'est pas les divergences….
JEAN-MARIE LE GUEN
C'est totalement inexact.
MICHAËL DARMON
C'est une question d'assurance.
JEAN-MARIE LE GUEN
François HOLLANDE et Manuel VALLS, sur toutes les décisions qui ont été prises de 3 ans, ont toujours travaillé la main dans la main, en continuité complète, et toutes les spéculations qu'il peut y avoir autour de tout ça, qui est le jeu-là aussi assez politicien, ne fonctionnera pas. Pour le reste, oui, nous pouvons discuter, expliquer, éventuellement évoluer sur un certain nombre de sujets, mais la volonté réformatrice du gouvernement, est totale. C'est de sa responsabilité. Nous avons à sortir de la culture du chômage de masse. C'est ça la préférence française pour le chômage de masse, n'est plus acceptable.
MICHAËL DARMON
D'accord, Jean-Marie LE GUEN ce matin, écoute, conciliation, discussion, on n'est plus dans les grincheux gauchistes que vous dénonciez il y a quelques jours et qui quelque part…
Brouhaha
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais non, je l'ai encore redit devant vous il y a quelques instants. Il y a des gens qui mènent des opérations politiques, pour ne pas dire politiciennes, mais il y a aussi des gens qui sont légitimes pour discuter, les organisations syndicales. Donc je ne confonds pas ceux qui profèrent des contrevérités, des exagérations, des polémiques, et ceux qui ont la responsabilité de défendre ce qu'ils pensent être l'intérêt des salariés, d'ailleurs ils le pensent dans leur diversité. Encore une fois, Force ouvrière, elle rejette tout en bloc, la CFDT veut discuter, la CGT semble aller plutôt dans ce sens, moi je me félicite, car je pense qu'il faut avancer, il faut du courage, il faut donc de l'énergie, il faut donner de l'énergie au point de départ à un texte. S'il n'y a pas une énergie, on ne peut pas avancer dans ce pays. Parce que c'est le pays des blocages, la France, c'est ça, tout le monde le sait.
MICHAËL DARMON
Et il y a l'énergie que Manuel VALLS hier aussi a voulu donc convoquer, solliciter, invoquer, celle de l'Union nationale, parce qu'au fond on a bien vu que la droite peut voter ce texte, elle l'a dit, d'une certaine manière. En ce moment le Sénat cherche un compromis également sur la révision constitutionnelle, est-ce qu'il va être obtenu ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Je l'espère. Vous me parlez de la révision constitutionnelle, il y a eu un vote de l'Assemblée nationale, 60 %, et à gauche, et 60 % à droite, donc une mobilisation significative des parlementaires. Il y a un appui dans l'opinion qui est très clair, et donc je pense que ce qui a été fait à l'Assemblée nationale, qui peut sur tel ou tel point être amélioré au Sénat, je ne nie pas l'intérêt.
MICHAËL DARMON
Mais il y aurait un congrès ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Je le crois, oui je le crois, parce que c'est l'intérêt du pays que de se rassembler. C'était un engagement du président pris à Versailles dans les circonstances que l'on connait, je pense que sereinement – là aussi après beaucoup de polémiques – on voit bien qu'il s'agit de choses qui sont très précises, de sanctions potentielles notamment pour les terroristes et la nécessité de légiférer sur l'état d'urgence. La semaine dernière le Conseil constitutionnel, ça été assez peu commenté, a dit : « les perquisitions touchant à l'informatique ne doivent pas être intégrées, la police n'a pas à regarder ça dans l'état actuel de la Constitution ». Qui peut penser que l'on peut continuer à avoir une lutte antiterroriste lorsqu'on fait une perquisition chez quelqu'un et qu'on ne peut pas toucher à ses ordinateurs ? Donc la réforme de la Constitution, l'article 1 du projet de loi de réforme constitutionnelle qui dit que dans la Constitution oui il y a un état d'urgence qui permet de déroger dans des conditions exceptionnelles…
MICHAËL DARMON
Et ça on le verra avec le…
JEAN-MARIE LE GUEN
Et contrôlées du droit national...
MICHAËL DARMON
Du droit national.
JEAN-MARIE LE GUEN
Et donc si demain on veut qu'on puisse véritablement vérifier ce qu'il a véritablement dans les ordinateurs des gens qui sont perquisitionnés dans l'état d'urgence, il faut que l'article 1 de la Constitution au moins soit voté et, donc, je vois là des éléments qui vont dans le sens de ce qu'a dit sans arrêt le président de la République.
MICHAËL DARMON
On verra dans quelle mesure effectivement le Sénat donc réécrira et trouvera cet accord. Puisqu'on parle beaucoup des primaires à droite, à gauche, on va encore en parler tout à l'heure, tout le monde est candidat remarque Jean-Christophe CAMBADELIS, et il dit : « pour lui, c'est au fond le symptôme d'une décomposition de la Vème République », vous êtes d'accord ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Totalement d'accord ! Totalement d'accord, et je pense que nos concitoyens regardent tout ça quand même avec… vous savez les candidats putatifs à droite ils sont maintenant huit ou neuf, les candidats putatifs à gauche et à la gauche de la gauche ils sont une dizaine, tout ça – les mêmes qui d'ailleurs à gauche souvent dénoncent la Vème République, la politique spectacle – et en fait chacun essaie de pousser au détriment éventuellement de l'intérêt des idées qu'il porte. Donc il y a un spectacle qui est effectivement assez problématique, donc on vit une période très difficile, Jean-Christophe CAMBADELIS a raison de dire que nous sommes dans une période de relative décomposition.
MICHAËL DARMON
Où on donne finalement toutes les… aux primaires et aux partis.
JEAN-MARIE LE GUEN
Où finalement l'intérêt individuel semble l'emporter sur l'intérêt collectif.
MICHAËL DARMON
Hier à cette place même, hier Didier GUILLAUME – le patron des sénateurs socialistes – disait : « François HOLLANDE, s'il n'est pas candidat, s'il ne veut pas être candidat, doit donner son calendrier, doit parler avant la fin de l'année pour qu'on puisse s'organiser chez les socialistes et à gauche », vous êtes d'accord ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, je ne me place pas du tout dans cette hypothèse. Pour moi François HOLLANDE, parce qu'il est le président de la République sortant, parce qu'au milieu des polémiques nous verrons que et sa personnalité et son bilan justifient sa candidature, donc je me place dans… Par ailleurs, j'ai entendu les propositions de Jean-Christophe CAMBADELIS sur le programme qu'il fixe pour des primaires éventuelles aux socialistes…
MICHAËL DARMON
Primaires éventuelles, c'est-à-dire un peu de…
JEAN-MARIE LE GUEN
A la gauche réformiste, et je trouve que…
MICHAËL DARMON
D'étouffer le système quand même ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Non !
MICHAËL DARMON
De faire en sorte qu'elles n'arrivent pas.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, elle n'est pas du tout… ça n'a pas du tout été d'ailleurs été interprété comme ça, il y a une vraie volonté de travailler de façon positive, avoir un candidat qui peut gagner contre la droite, pas simplement se donner en spectacle.
MICHAËL DARMON
Il doit participer à des primaires François HOLLANDE ou pas, rapidement, avant de passer à…
JEAN-MARIE LE GUEN
Moi je n'ai jamais pensé qu'il y avait une nécessité qu'il participe à des primaires et je pense que nous devons faire en sorte, surtout dans cette période où la question de l'autorité, de la capacité à se rassembler, doit être primée dans l'action politique de la gauche, eh bien je crois qu'il faudra que François HOLLANDE reçoive le soutien massif des socialistes que je crois.
MICHAËL DARMON
Est-ce que vous connaissez le vrai nom de Superman ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Non ! Parait-il c'est Bruno LE MAIRE, c'est ça ?
MICHAËL DARMON
Il était à Vesoul, bravo, bien joué, gagné, il était à Vesoul hier.
JEAN-MARIE LE GUEN
Voilà ! Vous voyez j'ai regardé I TELE.
MICHAËL DARMON
Voilà ! Bien, c'est très bien. Donc il était effectivement à Vesoul hier, il s'est déclaré candidat donc à la primaire, on va l'écouter, on va en parler.
BRUNO LE MAIRE, CANDIDAT A LA PRIMAIRE DE LA DROITE ET DU CENTRE
C'est du passé, les hommes providentiels c'est du passé, ce qui relèvera la France ce sont les Français et c'est en faisant confiance à chaque Français, en vous donnant à vous la liberté, la responsabilité de reconstruire la France que nous parviendrons à reconstruire notre pays, c'est avec vous que je veux réinventer la France parce que ce sont les Français qui réinventeront notre pays.
MICHAËL DARMON
Il dit : « parce que personne ne vous le donnera », ça change la donne LE MAIRE candidat ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Je n'ai pas l'impression, maintenant c'est un problème qui regarde la droite.
MICHAËL DARMON
Oui ! Et que vous ne regardez jamais bien sûr ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Si, mais en l'occurrence moi ce qui m'intéresse – parce que je pense que notre pays est dans une situation vraiment d'une exceptionnelle gravité quand on regarde le contexte international, les migrants, le terrorisme, la crise économique qui continue à durer – je pense que… je regarde ce qui se passe à droite mais je pense que le débat d'idées doit essayer de s'imposer en dehors des positions de communication. J'ai trouvé la prestation de Bruno LE MAIRE très, très com., très plan com., manquant un peu de spontanéité, alors quand on est le candidat parait-il d'une nouvelle génération je trouve qu'on devrait au contraire se débarrasser de ses oripeaux de la communication politique.
MICHAËL DARMON
Et dans votre camp le renouveau ça ne serait pas finalement de voir une primaire avec MONTEBOURG, DUFLOT, VALLS, voilà, ce serait peut-être la nouvelle génération, des nouveaux visages ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ça ferait du programme pour I TELE, ça ferait des tables rondes ?
MICHAËL DARMON
Non, c'est pour les Français d'abord, pour les Français avant et avec I TELE. Mais les Français…
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, je pense que parmi les noms que vous citez il y a des gens qui peuvent franchir la barre du regard des Français, il y en a d'autres qui ne pensent simplement qu'à exister personnellement, je ne crois pas que ce soit très intéressant.
MICHAËL DARMON
C'est un peu la journée des devinettes aujourd'hui, qui a dit : « je n'ai jamais vécu ça, c'était l'enfer sur terre » ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Je voudrais dire il ne doit pas y avoir qu'une seule personne dans une seule situation !
MICHAËL DARMON
Oui, mais en l'occurrence très récemment apparemment.
JEAN-MARIE LE GUEN
Léonardo DI CAPRIO !
MICHAËL DARMON
Bravo ! Mais il est très fort, il a quand même fait ses cours, il a eu des antisèches ce matin. DI CAPRIO dans le tournage pour « Le revenant »…
JEAN-MARIE LE GUEN
Oh ! Oh, non.
MICHAËL DARMON
Ça pourrait être François HOLLANDE qui pourrait dire ça, non ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, étant donné les conditions climatiques dans lesquelles…
MICHAËL DARMON
Ce ne serait pas le revenant de 2017 ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Climatiques politiques j'entends, dans lesquelles vit aujourd'hui François HOLLANDE et plus largement la majorité, effectivement la comparaison me parait bonne.
MICHAËL DARMON
Parce qu'aujourd'hui dans les études d'opinion il n'est pas dans le deuxième tour, il n'est au deuxième tour, il a lui-même dit : « on peut être éliminé de…
JEAN-MARIE LE GUEN
Oh ! Les études. Mais la gauche…
MICHAËL DARMON
Le 21 avril est réuni ». On a l'impression qu'il est observateur de son propre quinquennat…
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais non !
MICHAËL DARMON
Et qu'il a baissé les bras ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Pas du tout, il constate aussi que la gauche en se divisant de façon systématique et quelque part en manifestant sa volonté d'une certaine gauche de ne pas accepter la responsabilité du pouvoir, une responsabilité parfois cruelle par les temps qui courent, mais en n'acceptant pas ses responsabilités il y a une certaine gauche qui est à la fois dans le déni et dans la démission et, là, on ne peut que constater que quelque part on peut appeler à la mobilisation, on peut écouter, on peut appeler au rassemblement, mais, s'il y a des gens qui ont décidé de faire perdre la gauche – des gens de gauche j'entends…
MICHAËL DARMON
J'entends !
JEAN-MARIE LE GUEN
Il y a un moment où il n'y a pas de moyen de les empêcher et donc il y a une tendance effectivement aujourd'hui parfois suicidaire dans une certaine gauche parce qu'elle ne veut pas assumer la responsabilité du pouvoir dans des moments difficiles. Moi je crois que c'est l'honneur de la gauche et, quelque part, évidemment l'intérêt des idées de gauche d'assumer avec les difficultés les contradictions du pouvoir.
MICHAËL DARMON
Merci Jean-Marie LE GUEN.
JEAN-MARIE LE GUEN
Merci.
MICHAËL DARMON
A bientôt.
JEAN-MARIE LE GUEN
Au revoir.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 25 février 2016