Texte intégral
Je suis particulièrement heureux de venir ici, dans un lieu qui demeure un symbole pour la classe ouvrière, un symbole pour tous les travailleurs de FRANCE. De votre entreprise, et plus particulièrement de votre établissement, on a parlé comme d'une "forteresse ouvrière". L'image est belle et correspondait à la réalité d'hier, lorsque les avantages conquis à travers les luttes sociales devaient être défendus contre un pouvoir politique qui cherchait à les remettre en cause. Tel n'est plus le cas aujourd'hui, et vous le savez bien.
Au contraire, le Gouvernement s'attache à baisser tous les ponts levis, à renouer partout le dialogue et la concertation. Et les contrats de solidarité sont l'un des moyens de cette politique. Ils permettent à l'ensemble des partenaires sociaux, en liaison avec la puissance publique de réaliser des avancées sociales significatives aussi bien en matière de départ en pré-retraite que dans le domaine de la réduction de la durée du travail. Mais ce qui est encore plus important, c'est que ces progrès permettent dans le même temps d'offrir des emplois à des jeunes et à des chômeurs, c'est-à-dire de manifester ce sentiment de solidarité si profondément enraciné au coeur de la communauté des travailleurs.
Les départs en pré-retraite, la réduction de la durée du travail peuvent ainsi, par le biais des contrats de solidarité, être modulés entreprise par entreprise, en fonction des nécessités locales, qu'il s'agisse de la productivité de l'entreprise ou des contraintes du marché de l'emploi.
Depuis l'adoption, à la fin du mois dernier, des dernières ordonnances sociales, l'ensemble du dispositif législatif et réglementaire nécessaire à une bonne mise en oeuvre des contrats de solidarité est enfin en place. Instrument principal de la lutte pour l'emploi, les contrats de solidarité entrent dans leur phase de plein régime.
Près de 700 contrats ont été maintenant signés par des entreprises ou approuvés par le Conseil Supérieur de l'Emploi. Ils permettent le recrutement de plus de 20 000 travailleurs à la suite de départs anticipés à la retraite ou grâce à une réduction importante de la durée du travail.
Le contrat de solidarité avec la Régie Nationale des Usines RENAULT est le plus important signé jusqu'ici. Il organise le départ à la retraite anticipée de 3 500 personnes avant juillet 1982 et l'embauche, dans les 3 mois, d'un nombre égal de nouveaux salariés. L'opération est donc significative par son volume. Mais elle l'est aussi par le fait qu'en peu de temps certaines usines auront à renouveler près de 10% de leur personnel. Elle l'est enfin parce que la Régie travaille dans une branche caractérisée par un marasme mondial et une compétition acharnée. En 1981, et pour la seconde année consécutive, la production mondiale de voitures particulières a fortement décliné. Les marchés américains et japonais ont chuté. En Europe la situation est plus nuancée. Si le marché italien s'accroît, les trois autres grands marchés - je veux parler de l'ALLEMAGNE, du ROYAUME-UNI et de la FRANCE - sont orientés à la baisse. Voilà pour le marasme.
Quant à la compétition, vous savez que le taux de pénétration japonais aux ETATS-UNIS est de plus de 20% et qu'il est légèrement inférieur à 10% en EUROPE alors qu'il n'atteignait pas 1% en 1970. En termes de part mondiale de production, la progression des constructeurs japonais est impressionnante. Elle est passée de 13% en 1972 à près de 25% l'an passé. Cette poussée, il est vrai, s'est surtout effectuée au détriment des Américains, la part européenne demeurant, globalement, à peu près stable, à environ 31%.
Si je rappelle ces chiffres, c'est pour souligner que nos efforts dans le domaine social doivent être menés dans ce contexte. L'industrie automobile française, assure près de 10% des emplois industriels (385 000 personnes) mais, depuis la fin de 1979, elle a perdu plus de 50 000 emplois. Pour la seule année 1981, la diminution a été de l'ordre de 30 000 personnes.
Et pourtant, parallèlement aux contrats de solidarité, la Régie a organisé la réduction des horaires en 1982, soit 1 heure pour les travailleurs en équipe et 1 h 30 pour le personnel travaillant en horaire normal.
A la fin de l'année dernière, nous avons enregistré, grâce à la politique de relance engagée dès l'été par le Gouvernement, une reprise de notre marché intérieur, de l'automobile. Globalement, notre marché est en hausse de 13,8% par rapport à février 1981. J'ajoute que les importations diminuent légèrement. La production française cumulée de novembre 1981 à janvier 1982 est en progrès de 6,5% sur l'an passé, alors que la baisse se poursuit au JAPON et aux ETATS-UNIS. Cette reprise qui coïncide avec la sortie de nouveaux modèles - et notamment chez vous la sortie de la R 9 - devrait se poursuivre cette année et profiter aux constructeurs français. Je dis bien constructeurs au pluriel car, ici à RENAULT, je tiens à insister sur le fait qu'il existe deux grands groupes français, l'un public et l'autre privé. Cette situation est souhaitable. Elle témoigne de la volonté du Gouvernement d'insérer le secteur public dans la vie industrielle concurrentielle.
Compte-tenu de cette conjoncture, nous pouvons espérer que la Régie Nationale, puisque c'est d'elle qu'il s'agit aujourd'hui, connaîtra de nouveaux progrès commerciaux et qu'elle pourra ainsi, le moment venu, poursuivre dans la direction amorcée. Je sais, à cet égard, que ce contrat de solidarité n'a pas répondu à toutes les attentes du personnel. Celui-ci espérait qu'un contingent plus important de départs puisse être négocié.
Mais, dans le souci de ne pas désorganiser gravement l'entreprise, sa direction générale a opéré une limitation différenciée des départs, suivant les catégories de personnel. Un pourcentage plus élevé de départs a été accordé pour les coefficients inférieurs à 200 que pour les techniciens, les agents de maîtrise et les cadres. Une modulation des âges minima de départ a également été arrêtée.
Je voudrais, sur ce point, rappeler que le dispositif des contrats de solidarité n'a nullement ouvert un droit à la retraite anticipée à partir de 55 ans. A l'évidence, la Nation ne pourrait pas en supporter la charge.
Par conséquent, il est normal qu'en fonction de la situation des bassins d'emploi, de la situation des entreprises et de leurs problèmes, sous la responsabilité des chefs d'entreprise, et après consultation avec les organisations représentatives des salariés, les départs à la retraite anticipée soient proposés d'abord à ceux qui sont les plus proches de la soixantaine, tout en tenant compte le plus possible de la pénibilité plus grande du travail des salariés affectés à la production, pour lesquels il convient de descendre plus largement ou plus rapidement jusqu'à 55 ans.
Je sais, d'autre part, que le niveau des horaires de la Régie fait l'objet de discussions entre la direction générale et ses partenaires et que la distinction entre horaires effectifs et horaires globaux se pose chez vous comme ailleurs.
Sur ce point, j'estime qu'on doit prendre en compte trois considérations.
En premier lieu, le souci de clarifier les choses entre les partenaires sociaux au cours de négociations persévérantes. Je vous y encourage vivement.
En second lieu, l'étude de la mise en oeuvre combinée des nouvelles techniques de production à base d'automatisation, de réduction importante de la durée du travail, de recherche de productivité et d'embauches.
Enfin, la recherche de la productivité car il est fondamental de maintenir et d'accroître la compétitivité de l'entreprise nationale face à des concurrents particulièrement redoutables.
Ces trois considérations sont d'autant plus importantes que l'industrie automobile connaît une mutation profonde. Elle intègre et parfois tire de nombreuses activités de pointe : l'électronique, la robotique, la conception et la fabrication assistées par ordinateur, les matériaux nouveaux ... Sa responsabilité à l'égard du développement scientifique et technologique du pays est donc grande.
Les investissements seront massifs en EUROPE comme aux ETATS-UNIS pour automatiser les chaînes de production et faire front à la concurrence des constructeurs japonais qui, ne pouvant plus développer leur production à partir du JAPON, vont chercher à construire des usines neuves sur les grands marchés mondiaux.
Cet effort d'investissement est d'autant plus important que l'industrie automobile française, au premier rang de laquelle se trouve la Régie Nationale, constitue l'un des pôles les plus importants de notre industrie. Elle entraîne un très grand nombre d'entreprises, notamment dans le cadre d'opérations de sous-traitance. Mais il convient aussi que le dynamisme des firmes d'automobiles, notamment en matière d'emploi, ne se traduise pas par une déstabilisation de leurs rapports avec les sous-traitants, sinon les risques seraient grands qu'une partie du tissu industriel français se trouve déchiré.
Le Régie doit donc, en tenant le plus grand compte de ses intérêts techniques et économiques, continuer à faire preuve de la même lucidité quant au partage des tâches avec les sous-traitants et à animer les autres éléments de la galaxie industrielle dont elle est le centre.
En particulier, l'avenir et le développement des équipementiers et donc la possibilité pour ces entreprises d'être rentables et technologiquement performantes est de la responsabilité certes de ces entreprises, peut-être du Gouvernement, mais certainement des constructeurs. Je suis avec attention les efforts déployés en ce sens par le ministre de l'Industrie.
Vous le voyez, nous avançons dans un contexte difficile, au milieu de contradictions réelles. Mais un monde sans contradiction n'existe pas. C'est par le dialogue, la concertation, la négociation que nous surmonterons les obstacles. Car nous ne les surmonterons qu'ensemble. Appuyez-vous sur le Gouvernement, utilisez les moyens qu'il met à votre disposition, comme ce contrat de solidarité par exemple. Mais n'attendez pas tout de lui. Trouvez entre vous les équilibres nécessaires entre les impératifs du progrès social et ceux de la vie économique. Et dans le cas de l'automobile aujourd'hui je devrais dire de la guerre économique.
Pour sa part, le Gouvernement s'est toujours efforcé de faire en sorte que sa politique économique et sa politique sociale forment un seul et même ensemble. C'est le cas, par exemple, avec la nouvelle répartition de la charge de travail dont votre contrat de solidarité est une nouvelle illustration. Elle permet des départs en retraite plus tôt, elle permet de réduire les heures supplémentaires, de réglementer le travail précaire et le travail à temps partiel, elle permet la réduction de la durée du travail. Mais en allégeant le fardeau du chômage - un fardeau qui nous coûte cent milliards de francs - nous dégageons des ressources pour des programmes d'investissements, pour alléger les charges, effectivement trop lourdes, des entreprises afin de leur permettre de relayer la relance effectuée par le Gouvernement grâce au budget de l'Etat.
Nous sommes en train de réussir et chacun le voit bien. La FRANCE, lentement, au prix d'efforts constants, centimètre par centimètre, est en train de sortir de l'ornière dans laquelle elle s'était enlisée. Poursuivons cet effort et poursuivons-le tous ensemble. Et pour mieux coordonner nos forces, discutons entre nous, encore et toujours. Voilà le contrat de solidarité que je rêve de voir passer entre tous les Français.
Au contraire, le Gouvernement s'attache à baisser tous les ponts levis, à renouer partout le dialogue et la concertation. Et les contrats de solidarité sont l'un des moyens de cette politique. Ils permettent à l'ensemble des partenaires sociaux, en liaison avec la puissance publique de réaliser des avancées sociales significatives aussi bien en matière de départ en pré-retraite que dans le domaine de la réduction de la durée du travail. Mais ce qui est encore plus important, c'est que ces progrès permettent dans le même temps d'offrir des emplois à des jeunes et à des chômeurs, c'est-à-dire de manifester ce sentiment de solidarité si profondément enraciné au coeur de la communauté des travailleurs.
Les départs en pré-retraite, la réduction de la durée du travail peuvent ainsi, par le biais des contrats de solidarité, être modulés entreprise par entreprise, en fonction des nécessités locales, qu'il s'agisse de la productivité de l'entreprise ou des contraintes du marché de l'emploi.
Depuis l'adoption, à la fin du mois dernier, des dernières ordonnances sociales, l'ensemble du dispositif législatif et réglementaire nécessaire à une bonne mise en oeuvre des contrats de solidarité est enfin en place. Instrument principal de la lutte pour l'emploi, les contrats de solidarité entrent dans leur phase de plein régime.
Près de 700 contrats ont été maintenant signés par des entreprises ou approuvés par le Conseil Supérieur de l'Emploi. Ils permettent le recrutement de plus de 20 000 travailleurs à la suite de départs anticipés à la retraite ou grâce à une réduction importante de la durée du travail.
Le contrat de solidarité avec la Régie Nationale des Usines RENAULT est le plus important signé jusqu'ici. Il organise le départ à la retraite anticipée de 3 500 personnes avant juillet 1982 et l'embauche, dans les 3 mois, d'un nombre égal de nouveaux salariés. L'opération est donc significative par son volume. Mais elle l'est aussi par le fait qu'en peu de temps certaines usines auront à renouveler près de 10% de leur personnel. Elle l'est enfin parce que la Régie travaille dans une branche caractérisée par un marasme mondial et une compétition acharnée. En 1981, et pour la seconde année consécutive, la production mondiale de voitures particulières a fortement décliné. Les marchés américains et japonais ont chuté. En Europe la situation est plus nuancée. Si le marché italien s'accroît, les trois autres grands marchés - je veux parler de l'ALLEMAGNE, du ROYAUME-UNI et de la FRANCE - sont orientés à la baisse. Voilà pour le marasme.
Quant à la compétition, vous savez que le taux de pénétration japonais aux ETATS-UNIS est de plus de 20% et qu'il est légèrement inférieur à 10% en EUROPE alors qu'il n'atteignait pas 1% en 1970. En termes de part mondiale de production, la progression des constructeurs japonais est impressionnante. Elle est passée de 13% en 1972 à près de 25% l'an passé. Cette poussée, il est vrai, s'est surtout effectuée au détriment des Américains, la part européenne demeurant, globalement, à peu près stable, à environ 31%.
Si je rappelle ces chiffres, c'est pour souligner que nos efforts dans le domaine social doivent être menés dans ce contexte. L'industrie automobile française, assure près de 10% des emplois industriels (385 000 personnes) mais, depuis la fin de 1979, elle a perdu plus de 50 000 emplois. Pour la seule année 1981, la diminution a été de l'ordre de 30 000 personnes.
Et pourtant, parallèlement aux contrats de solidarité, la Régie a organisé la réduction des horaires en 1982, soit 1 heure pour les travailleurs en équipe et 1 h 30 pour le personnel travaillant en horaire normal.
A la fin de l'année dernière, nous avons enregistré, grâce à la politique de relance engagée dès l'été par le Gouvernement, une reprise de notre marché intérieur, de l'automobile. Globalement, notre marché est en hausse de 13,8% par rapport à février 1981. J'ajoute que les importations diminuent légèrement. La production française cumulée de novembre 1981 à janvier 1982 est en progrès de 6,5% sur l'an passé, alors que la baisse se poursuit au JAPON et aux ETATS-UNIS. Cette reprise qui coïncide avec la sortie de nouveaux modèles - et notamment chez vous la sortie de la R 9 - devrait se poursuivre cette année et profiter aux constructeurs français. Je dis bien constructeurs au pluriel car, ici à RENAULT, je tiens à insister sur le fait qu'il existe deux grands groupes français, l'un public et l'autre privé. Cette situation est souhaitable. Elle témoigne de la volonté du Gouvernement d'insérer le secteur public dans la vie industrielle concurrentielle.
Compte-tenu de cette conjoncture, nous pouvons espérer que la Régie Nationale, puisque c'est d'elle qu'il s'agit aujourd'hui, connaîtra de nouveaux progrès commerciaux et qu'elle pourra ainsi, le moment venu, poursuivre dans la direction amorcée. Je sais, à cet égard, que ce contrat de solidarité n'a pas répondu à toutes les attentes du personnel. Celui-ci espérait qu'un contingent plus important de départs puisse être négocié.
Mais, dans le souci de ne pas désorganiser gravement l'entreprise, sa direction générale a opéré une limitation différenciée des départs, suivant les catégories de personnel. Un pourcentage plus élevé de départs a été accordé pour les coefficients inférieurs à 200 que pour les techniciens, les agents de maîtrise et les cadres. Une modulation des âges minima de départ a également été arrêtée.
Je voudrais, sur ce point, rappeler que le dispositif des contrats de solidarité n'a nullement ouvert un droit à la retraite anticipée à partir de 55 ans. A l'évidence, la Nation ne pourrait pas en supporter la charge.
Par conséquent, il est normal qu'en fonction de la situation des bassins d'emploi, de la situation des entreprises et de leurs problèmes, sous la responsabilité des chefs d'entreprise, et après consultation avec les organisations représentatives des salariés, les départs à la retraite anticipée soient proposés d'abord à ceux qui sont les plus proches de la soixantaine, tout en tenant compte le plus possible de la pénibilité plus grande du travail des salariés affectés à la production, pour lesquels il convient de descendre plus largement ou plus rapidement jusqu'à 55 ans.
Je sais, d'autre part, que le niveau des horaires de la Régie fait l'objet de discussions entre la direction générale et ses partenaires et que la distinction entre horaires effectifs et horaires globaux se pose chez vous comme ailleurs.
Sur ce point, j'estime qu'on doit prendre en compte trois considérations.
En premier lieu, le souci de clarifier les choses entre les partenaires sociaux au cours de négociations persévérantes. Je vous y encourage vivement.
En second lieu, l'étude de la mise en oeuvre combinée des nouvelles techniques de production à base d'automatisation, de réduction importante de la durée du travail, de recherche de productivité et d'embauches.
Enfin, la recherche de la productivité car il est fondamental de maintenir et d'accroître la compétitivité de l'entreprise nationale face à des concurrents particulièrement redoutables.
Ces trois considérations sont d'autant plus importantes que l'industrie automobile connaît une mutation profonde. Elle intègre et parfois tire de nombreuses activités de pointe : l'électronique, la robotique, la conception et la fabrication assistées par ordinateur, les matériaux nouveaux ... Sa responsabilité à l'égard du développement scientifique et technologique du pays est donc grande.
Les investissements seront massifs en EUROPE comme aux ETATS-UNIS pour automatiser les chaînes de production et faire front à la concurrence des constructeurs japonais qui, ne pouvant plus développer leur production à partir du JAPON, vont chercher à construire des usines neuves sur les grands marchés mondiaux.
Cet effort d'investissement est d'autant plus important que l'industrie automobile française, au premier rang de laquelle se trouve la Régie Nationale, constitue l'un des pôles les plus importants de notre industrie. Elle entraîne un très grand nombre d'entreprises, notamment dans le cadre d'opérations de sous-traitance. Mais il convient aussi que le dynamisme des firmes d'automobiles, notamment en matière d'emploi, ne se traduise pas par une déstabilisation de leurs rapports avec les sous-traitants, sinon les risques seraient grands qu'une partie du tissu industriel français se trouve déchiré.
Le Régie doit donc, en tenant le plus grand compte de ses intérêts techniques et économiques, continuer à faire preuve de la même lucidité quant au partage des tâches avec les sous-traitants et à animer les autres éléments de la galaxie industrielle dont elle est le centre.
En particulier, l'avenir et le développement des équipementiers et donc la possibilité pour ces entreprises d'être rentables et technologiquement performantes est de la responsabilité certes de ces entreprises, peut-être du Gouvernement, mais certainement des constructeurs. Je suis avec attention les efforts déployés en ce sens par le ministre de l'Industrie.
Vous le voyez, nous avançons dans un contexte difficile, au milieu de contradictions réelles. Mais un monde sans contradiction n'existe pas. C'est par le dialogue, la concertation, la négociation que nous surmonterons les obstacles. Car nous ne les surmonterons qu'ensemble. Appuyez-vous sur le Gouvernement, utilisez les moyens qu'il met à votre disposition, comme ce contrat de solidarité par exemple. Mais n'attendez pas tout de lui. Trouvez entre vous les équilibres nécessaires entre les impératifs du progrès social et ceux de la vie économique. Et dans le cas de l'automobile aujourd'hui je devrais dire de la guerre économique.
Pour sa part, le Gouvernement s'est toujours efforcé de faire en sorte que sa politique économique et sa politique sociale forment un seul et même ensemble. C'est le cas, par exemple, avec la nouvelle répartition de la charge de travail dont votre contrat de solidarité est une nouvelle illustration. Elle permet des départs en retraite plus tôt, elle permet de réduire les heures supplémentaires, de réglementer le travail précaire et le travail à temps partiel, elle permet la réduction de la durée du travail. Mais en allégeant le fardeau du chômage - un fardeau qui nous coûte cent milliards de francs - nous dégageons des ressources pour des programmes d'investissements, pour alléger les charges, effectivement trop lourdes, des entreprises afin de leur permettre de relayer la relance effectuée par le Gouvernement grâce au budget de l'Etat.
Nous sommes en train de réussir et chacun le voit bien. La FRANCE, lentement, au prix d'efforts constants, centimètre par centimètre, est en train de sortir de l'ornière dans laquelle elle s'était enlisée. Poursuivons cet effort et poursuivons-le tous ensemble. Et pour mieux coordonner nos forces, discutons entre nous, encore et toujours. Voilà le contrat de solidarité que je rêve de voir passer entre tous les Français.