Texte intégral
Messieurs les Ministres, chers Jean-Jacques et Bernard,
Monsieur le Président, cher Bruno,
Mesdames et messieurs les Députés,
Chers amis,
Je vous remercie de m'avoir invitée à m'exprimer devant vous pour ce débat « L'essentiel c'est la République ». Il y a en effet un sens à ce que la ministre des Outre-mer puisse réaffirmer une certaine idée de la République, une certaine idée de la France, dont nous avons fait, nous à gauche, la colonne vertébrale qui guide notre action.
D'où partons-nous ?
Le précédent quinquennat avait posé l'identité nationale en fer de lance du débat public, l'alpha et l'oméga de la réflexion politique. Faut-il rappeler qu'il en avait fait un ministère ? Déployant ainsi dans la société l'idée d'une identité en danger, menacée.
Et que remarque-t-on quelques années après ?
Que la parole raciste se banalise, que l'extrême droite et la droite extrême surfent sur l'outrance en pensant ainsi gagner un électorat. Après Nadine Morano et ses propos sur la race blanche, Robert Ménard répondait à la question identitaire en affirmant « qu'être Français, c'est être blanc et catholique ».
Voilà la vision de la France, la vision de la République qui est revendiquée de ce côté-là du spectre politique. Entre erreur manifeste, stigmatisation, uniformatisation et fantasme, ces propos conduisent à des tensions, au rejet et à l'exclusion.
Comment nous, responsables de gauche, répondons-nous à la banalisation de ce discours ?
Posons les choses clairement : nous avons aujourd'hui à faire face à des faussaires de la République, qui usent de formules inexactes et qui donnent une vision erronée de notre Histoire.
Je souhaite avec vous m'opposer à cette conception d'une France identitaire, et répondre à la haine par la défense d'un projet profondément républicain qui prend en compte notre pays tel qu'il est. J'oppose à tous ces idéologues une France plurielle, la France riche de sa diversité.
J'ai été touchée en tant que citoyenne, en tant que femme, en tant qu'élue de la République, en tant que Secrétaire d'Etat à l'Egalité réelle et aujourd'hui, en tant que ministre des Outre-mer dans ma chaire. La cause : les propos inacceptables et blessants qui émanent d'élus qui ne respectent pas les principes fondamentaux édictés par notre République.
Il nous faut donc ensemble redonner à la République son véritable sens.
Il s'agit d'identifier les clés d'un avenir en commun. Particulièrement dans le contexte difficile que nous connaissons. Il serait bien facile de tomber dans le piège tendu par ceux qui attaquent nos valeurs et nos modes de vie.
Ce piège, c'est celui du glissement idéologique qui amalgame attaques terroristes et une religion, attaques terroristes et immigration. L'opposition de droite transforme cela en un programme politique dangereux. Dangereux, parce qu'il cible, désigne et stigmatise. Dangereux, parce qu'il crée des fantasmes qui déforment la réalité.
La République est notre meilleur bouclier. Elle est cette voie pour que nous vivions ensemble dans toutes nos différences. C'est la République qui permet l'égalité entre les citoyens, entre les femmes et les hommes, entre les individus de toutes les origines. C'est la République, qui garantit les libertés de chacun ; c'est la République qui protège les choix individuels.
Les Outre-mer ont toute leur place dans le projet républicain. Nous pouvons même y voir un modèle de bien-vivre-ensemble.
Mon âme s'est forgée à La Réunion. Aux antagonismes et à la stigmatisation, j'oppose la connaissance de l'autre et la compréhension mutuelle qui font de notre Ile une terre d'apaisement. Les cultures locales y sont imbriquées : on y voit des fêtes populaires accompagnant les célébrations religieuses, où chacun, dans sa singularité, s'y trouve le bienvenu. Ces temps de partages et de mélanges sont la clé pour comprendre l'autre dans toute sa différence.
Les Outre-mer sont importants pour la République parce qu'ils participent à la diversité humaine et culturelle qui fait la richesse de la nation française. Cette vision ouverte, fraternelle, nous permet de lutter contre le repli sur soi et de donner tout son sens à la République française.
Voilà la vision que nous défendons depuis 2012. Avec ce Gouvernement, les Outre-mer occupent à nouveau une place centrale dans la politique menée.
Le précédent quinquennat avait, quant à lui, été marqué par la stigmatisation, le désengagement budgétaire, l'augmentation du chômage et du coût de la vie.
Nous avons quant à nous, mis en place de nombreuses actions pour bâtir l'avenir des Outre-mer.
Alors que le budget des Outre-mer en 2007 n'était que de 1,8 milliards d'euros, nous l'avons constamment augmenté et je présenterai un budget de 2 milliards 32 millions pour l'année 2017.
Concernant la bataille pour l'emploi, nous pouvons observer une baisse du taux de chômage dans les Outre-mer depuis le début du quinquennat. En 2016, la baisse du nombre de demandeurs d'emploi continue de se poursuivre dans les outre-mer : fin juillet, nous étions sur une baisse de 2.2% sur un an, soit 6.000 demandeurs d'emploi en moins. La baisse est encore plus nette concernant les jeunes de moins de 25 ans : le taux de chômage observé en 2015 est inférieur à celui de 2012 pour l'ensemble des territoires (au moins -2pts et jusqu'à -9pts pour la Martinique).
Ces résultats en matière d'emploi ont notamment été permis par la mise en place d'un cadre économique incitatif. Nous avons développé les financements spécialement adaptés au tissu économique local grâce à BPI France. Le pacte de responsabilité et de solidarité a bénéficié à hauteur de 400 millions d'euros aux entreprises d'outre mer en 2015 pour soutenir l'investissement et l'emploi dans ces territoires.
Mais la vision que nous défendons collectivement : c'est qu'il ne peut y avoir de développement économique sans développement humain. C'est pourquoi, nous avons renforcé l'accès au logement social pour qu'il soit plus facile pour les familles les plus modestes d'en bénéficier. La Ligne Budgétaire Unique pour le logement a ainsi été remise à niveau.
Pour lutter contre la vie chère, la loi Lurel a renforcé les pouvoirs des observatoires des prix et de l'Autorité de la concurrence. Elle a aussi prévu la convergence des tarifs des services bancaires de base entre les Outre-mer et l'Hexagone, ce qui était très attendu par nos compatriotes ultramarins.
Alors bien sûr, il nous reste du chemin à parcourir. Trop souvent encore, les Outre-mer souffrent de retards économiques, d'inégalités sociales, de discriminations au logement et à l'embauche et, surtout, d'un regard qui enferme, qui les place parfois comme « à part » de notre République.
Je travaille donc à ce que la France se regarde telle qu'elle est, forte de toute sa diversité.
C'est un fait : Les défis de l'Outre-mer demeurent nombreux. Le PIB par habitant des cinq DOM est encore en retard de plus de 40 % par rapport à la moyenne hexagonale, près de 13% des logements insalubres en France se situent dans les cinq DOM qui ne représentent que 3% de la population et, un jeune ultramarin a deux fois plus de risque d'être au chômage.
70 ans après la départementalisation des « quatre vieilles colonies » et cinq ans après celle de Mayotte, continuons à écrire l'histoire des Outre-mer et avec elle, l'histoire de la République.
J'ai notamment fixé plusieurs priorités d'action pour mon ministère :
- La première, c'est de réduire les écarts de niveau de vie entre l'hexagone et l'Outre-mer : ils constituent des retards inacceptables, en matière d'éducation et de maîtrise de la langue par exemple, que nous devons combler.
- La deuxième, c'est de renforcer la compétitivité de notre réseau de petites et moyennes entreprises pour faire en sorte que les ultramarins, les jeunes notamment, puissent libérer tout leur potentiel.
- Enfin, je souhaite que nos territoires s'inscrivent pleinement dans des stratégies régionales. Nous avons de nombreux atouts et richesses : montrons-les, mobilisons-les pour développer les échanges locaux et faisons ainsi rayonner nos territoires.
Ce mois-ci, la loi Egalité réelle Outre-mer sera discutée à l'Assemblée nationale. Je souhaite qu'elle permette de répondre à ces défis, mais aussi et surtout, d'affirmer la vision d'une République forte de toute sa diversité territoriale, humaine, culturelle.
Mesdames et messieurs,
Jean Jaurès a déclaré : « Sans la République, le socialisme est impuissant ; sans le Socialisme, la République est vide ».
Voilà ce qu'il nous faut ensemble concilier et défendre : une certaine idée de la République, un certain projet pour la France.
Les Outre-mer seront à l'avant-garde de ces combats, je m'y engage !
Je vous remercie.Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 21 septembre 2016
Monsieur le Président, cher Bruno,
Mesdames et messieurs les Députés,
Chers amis,
Je vous remercie de m'avoir invitée à m'exprimer devant vous pour ce débat « L'essentiel c'est la République ». Il y a en effet un sens à ce que la ministre des Outre-mer puisse réaffirmer une certaine idée de la République, une certaine idée de la France, dont nous avons fait, nous à gauche, la colonne vertébrale qui guide notre action.
D'où partons-nous ?
Le précédent quinquennat avait posé l'identité nationale en fer de lance du débat public, l'alpha et l'oméga de la réflexion politique. Faut-il rappeler qu'il en avait fait un ministère ? Déployant ainsi dans la société l'idée d'une identité en danger, menacée.
Et que remarque-t-on quelques années après ?
Que la parole raciste se banalise, que l'extrême droite et la droite extrême surfent sur l'outrance en pensant ainsi gagner un électorat. Après Nadine Morano et ses propos sur la race blanche, Robert Ménard répondait à la question identitaire en affirmant « qu'être Français, c'est être blanc et catholique ».
Voilà la vision de la France, la vision de la République qui est revendiquée de ce côté-là du spectre politique. Entre erreur manifeste, stigmatisation, uniformatisation et fantasme, ces propos conduisent à des tensions, au rejet et à l'exclusion.
Comment nous, responsables de gauche, répondons-nous à la banalisation de ce discours ?
Posons les choses clairement : nous avons aujourd'hui à faire face à des faussaires de la République, qui usent de formules inexactes et qui donnent une vision erronée de notre Histoire.
Je souhaite avec vous m'opposer à cette conception d'une France identitaire, et répondre à la haine par la défense d'un projet profondément républicain qui prend en compte notre pays tel qu'il est. J'oppose à tous ces idéologues une France plurielle, la France riche de sa diversité.
J'ai été touchée en tant que citoyenne, en tant que femme, en tant qu'élue de la République, en tant que Secrétaire d'Etat à l'Egalité réelle et aujourd'hui, en tant que ministre des Outre-mer dans ma chaire. La cause : les propos inacceptables et blessants qui émanent d'élus qui ne respectent pas les principes fondamentaux édictés par notre République.
Il nous faut donc ensemble redonner à la République son véritable sens.
Il s'agit d'identifier les clés d'un avenir en commun. Particulièrement dans le contexte difficile que nous connaissons. Il serait bien facile de tomber dans le piège tendu par ceux qui attaquent nos valeurs et nos modes de vie.
Ce piège, c'est celui du glissement idéologique qui amalgame attaques terroristes et une religion, attaques terroristes et immigration. L'opposition de droite transforme cela en un programme politique dangereux. Dangereux, parce qu'il cible, désigne et stigmatise. Dangereux, parce qu'il crée des fantasmes qui déforment la réalité.
La République est notre meilleur bouclier. Elle est cette voie pour que nous vivions ensemble dans toutes nos différences. C'est la République qui permet l'égalité entre les citoyens, entre les femmes et les hommes, entre les individus de toutes les origines. C'est la République, qui garantit les libertés de chacun ; c'est la République qui protège les choix individuels.
Les Outre-mer ont toute leur place dans le projet républicain. Nous pouvons même y voir un modèle de bien-vivre-ensemble.
Mon âme s'est forgée à La Réunion. Aux antagonismes et à la stigmatisation, j'oppose la connaissance de l'autre et la compréhension mutuelle qui font de notre Ile une terre d'apaisement. Les cultures locales y sont imbriquées : on y voit des fêtes populaires accompagnant les célébrations religieuses, où chacun, dans sa singularité, s'y trouve le bienvenu. Ces temps de partages et de mélanges sont la clé pour comprendre l'autre dans toute sa différence.
Les Outre-mer sont importants pour la République parce qu'ils participent à la diversité humaine et culturelle qui fait la richesse de la nation française. Cette vision ouverte, fraternelle, nous permet de lutter contre le repli sur soi et de donner tout son sens à la République française.
Voilà la vision que nous défendons depuis 2012. Avec ce Gouvernement, les Outre-mer occupent à nouveau une place centrale dans la politique menée.
Le précédent quinquennat avait, quant à lui, été marqué par la stigmatisation, le désengagement budgétaire, l'augmentation du chômage et du coût de la vie.
Nous avons quant à nous, mis en place de nombreuses actions pour bâtir l'avenir des Outre-mer.
Alors que le budget des Outre-mer en 2007 n'était que de 1,8 milliards d'euros, nous l'avons constamment augmenté et je présenterai un budget de 2 milliards 32 millions pour l'année 2017.
Concernant la bataille pour l'emploi, nous pouvons observer une baisse du taux de chômage dans les Outre-mer depuis le début du quinquennat. En 2016, la baisse du nombre de demandeurs d'emploi continue de se poursuivre dans les outre-mer : fin juillet, nous étions sur une baisse de 2.2% sur un an, soit 6.000 demandeurs d'emploi en moins. La baisse est encore plus nette concernant les jeunes de moins de 25 ans : le taux de chômage observé en 2015 est inférieur à celui de 2012 pour l'ensemble des territoires (au moins -2pts et jusqu'à -9pts pour la Martinique).
Ces résultats en matière d'emploi ont notamment été permis par la mise en place d'un cadre économique incitatif. Nous avons développé les financements spécialement adaptés au tissu économique local grâce à BPI France. Le pacte de responsabilité et de solidarité a bénéficié à hauteur de 400 millions d'euros aux entreprises d'outre mer en 2015 pour soutenir l'investissement et l'emploi dans ces territoires.
Mais la vision que nous défendons collectivement : c'est qu'il ne peut y avoir de développement économique sans développement humain. C'est pourquoi, nous avons renforcé l'accès au logement social pour qu'il soit plus facile pour les familles les plus modestes d'en bénéficier. La Ligne Budgétaire Unique pour le logement a ainsi été remise à niveau.
Pour lutter contre la vie chère, la loi Lurel a renforcé les pouvoirs des observatoires des prix et de l'Autorité de la concurrence. Elle a aussi prévu la convergence des tarifs des services bancaires de base entre les Outre-mer et l'Hexagone, ce qui était très attendu par nos compatriotes ultramarins.
Alors bien sûr, il nous reste du chemin à parcourir. Trop souvent encore, les Outre-mer souffrent de retards économiques, d'inégalités sociales, de discriminations au logement et à l'embauche et, surtout, d'un regard qui enferme, qui les place parfois comme « à part » de notre République.
Je travaille donc à ce que la France se regarde telle qu'elle est, forte de toute sa diversité.
C'est un fait : Les défis de l'Outre-mer demeurent nombreux. Le PIB par habitant des cinq DOM est encore en retard de plus de 40 % par rapport à la moyenne hexagonale, près de 13% des logements insalubres en France se situent dans les cinq DOM qui ne représentent que 3% de la population et, un jeune ultramarin a deux fois plus de risque d'être au chômage.
70 ans après la départementalisation des « quatre vieilles colonies » et cinq ans après celle de Mayotte, continuons à écrire l'histoire des Outre-mer et avec elle, l'histoire de la République.
J'ai notamment fixé plusieurs priorités d'action pour mon ministère :
- La première, c'est de réduire les écarts de niveau de vie entre l'hexagone et l'Outre-mer : ils constituent des retards inacceptables, en matière d'éducation et de maîtrise de la langue par exemple, que nous devons combler.
- La deuxième, c'est de renforcer la compétitivité de notre réseau de petites et moyennes entreprises pour faire en sorte que les ultramarins, les jeunes notamment, puissent libérer tout leur potentiel.
- Enfin, je souhaite que nos territoires s'inscrivent pleinement dans des stratégies régionales. Nous avons de nombreux atouts et richesses : montrons-les, mobilisons-les pour développer les échanges locaux et faisons ainsi rayonner nos territoires.
Ce mois-ci, la loi Egalité réelle Outre-mer sera discutée à l'Assemblée nationale. Je souhaite qu'elle permette de répondre à ces défis, mais aussi et surtout, d'affirmer la vision d'une République forte de toute sa diversité territoriale, humaine, culturelle.
Mesdames et messieurs,
Jean Jaurès a déclaré : « Sans la République, le socialisme est impuissant ; sans le Socialisme, la République est vide ».
Voilà ce qu'il nous faut ensemble concilier et défendre : une certaine idée de la République, un certain projet pour la France.
Les Outre-mer seront à l'avant-garde de ces combats, je m'y engage !
Je vous remercie.Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 21 septembre 2016