Texte intégral
Monsieur le président, Mesdames et Messieurs,
Je suis particulièrement heureux de me trouver ce matin aux côtés de Jean-Claude Karpeles, de Pierre Crettiez et de tous ceux qui, sous la bannière du CFME-ACTIM, ont accompagné nos entreprises sur les 5 continents. Je suis heureux et fier d'être à vos côtés pour cette étape importante puisque votre maison change de nom : le CFME-ACTIM disparaît et laisse la place à UBIFRANCE. C'est en effet sous ce nouveau nom que le CFME-ACTIM continuera de promouvoir et d'accompagner les entreprises françaises sur les marchés internationaux.
Ce changement est à mes yeux un peu plus que symbolique: il correspond, je crois, à un nouvel élan et marque votre volonté d'épouser le rythme de notre époque. Ce rythme est celui de la mondialisation qui impose de s'adapter et d'évoluer en temps réel.
Le rythme du présent est marqué depuis un mois par le contrecoup des attaques terribles qui ont endeuillé l'Amérique et frappé le monde de stupeur. Dans le champ de l'économie, pour s'en tenir à celui-là, ces attaques ont ouvert une période l'incertitude. Il est évident, ce mardi matin, que le début des raids américains et britanniques sur l'Afghanistan, que l'on présente comme le premier temps d'une campagne longue, ne fait qu'accentuer encore l'incertitude.
Dans ce contexte difficile, je tiens à faire remarquer qu'UBIFRANCE a maintenu toutes les manifestations qui étaient prévues, même dans les pays qui auraient pu apparaître comme plus sensibles. Vous avez animé le pavillon de la France sur le salon consacré aux NTIC au Liban le 18 septembre dernier ainsi qu'aux Emirats Arabes Unis. Je veux saluer également votre participation aux colloques en Syrie les 18 et 19 septembre ainsi qu'en Iran les 22 et 23: à chaque fois, vous avez répondu aux interrogations, voire aux inquiétudes des entreprises invitées qui, pour la plupart ont maintenu leur venue. Dans le contexte que nous connaissons, ces manifestations ont eu un impact fort, salué, à chaque fois me dit-on, par les autorités locales.
Au lendemain du 11 septembre, nous avons tous souligné le besoin de faire échec au " choc des civilisations " voulu par les terroristes et promis par les Cassandre. Devant ce risque réelle d'une césure entre les peuples, entre les nations, la participation des entrepreneurs français à ces manifestions a été perçue comme autant de marques de confiance.
De façon plus générale, je suis convaincu que les relations économiques fortes doivent être fondées sur la confiance et ancrées dans la durée : les entreprises qui retirent leurs billes ou se font plus discrètes en fonction des événements actuels ne seront pas perçues demain comme des partenaires valables et crédibles. J'ai tenu, dès le lendemain des attaques, à faire le point avec les entreprises pour leur faire passer ce message de confiance et de responsabilité. C'est également le rôle d'UBIFRANCE aujourd'hui qui, par sa relation privilégiée avec nos PME-PMI, doit les informer, les rassurer et leur permettre de traverser cette période délicate.
Notre responsabilité est également aujourd'hui de voir au delà de l'horizon et de l'actualité, aussi dramatique soit-elle.
Je l'ai dit à l'instant, UBIFRANCE doit prendre la mesure des tendances de long terme qui sont à l'uvre dans la mondialisation.
UBIFRANCE accompagne naturellement le mouvement de redéploiement géographique entrepris par l'ensemble de notre réseau d'appui au commerce extérieur en direction du monde émergent : l'Asie bien sûr, l'Amérique latine ou l'Europe centrale et orientale.
Votre agence dispose déjà de 12 bureaux de presse à vocation régionale dans le monde, en particulier au Mexique, en Egypte, en Pologne ou en Thaïlande et j'ai souhaité que deux nouveaux bureaux soient ouverts à Sao Paulo et à Moscou. La programmation des grandes expositions françaises à l'étranger reflète bien sûr ce mouvement : j'ai inauguré l'exposition de Séoul à l'automne dernier, celle de Mexico au printemps, qui fut un véritable succès et je serai en novembre à Pékin pour ouvrir celle consacrée aux nouvelles technologies.
Alors même que son entrée à l'OMC se confirme, la Chine est d'ores et déjà un acteur majeur du commerce international et en sera certainement demain l'un des centres de gravité.
Plus de 150 entreprises françaises seront présentes au grand centre d'expositions de Pékin du 20 au 24 novembre. UBIFRANCE est évidemment au cur de ce dispositif avec l'appui de notre Mission économique et financière sur place: l'agence doit organiser plusieurs colloques à cette occasion. Je sais que vous avez travaillé également en liaison directe avec les acteurs régionaux, collectivités locales et CCI: Rhône-Alpes, le Nord-Pas-de-Calais et l'Alsace, notamment, accompagneront leurs entreprises jusqu'à Pékin.
Enfin, UBIFRANCE a un rôle important à jouer pour favoriser les partenariats entre grandes entreprises et nos PME plus novices à l'international. Ainsi une quinzaine d'entre elles va bénéficier de ce qu'on appelle le portage, c'est à dire le tutorat avisé de groupes puissants et aguerris à cette démarche internationale, comme EDF, Suez, Carrefour ou BNP-Paribas.
Un bon exemple de cette pratique de portage est d'ailleurs donné par le lauréat du prix de l'innovation 2000-2001 du GEP : il s'agit d'une PME de Vendée, la société Saitec, qui emploie 70 personnes et fabrique des mousses isolantes utilisées pour l'isolation des navires méthaniers. Cette PME innovante sera accueillie à Pékin sur le stand du groupe Alstom.
Mais relever les défis de la mondialisation impose n'impose pas seulement une remise en question dans le domaine géopolitique.
L'efficacité d'une agence comme la votre est aussi désormais largement indexée sur sa capacité à intégrer les technologies de l'information et de la communication. La présence et la visibilité de nos entreprises sur le web, leur adaptation rapide aux règles du e-business sont des enjeux majeurs qui doivent mobiliser UBIFRANCE.
Une étape décisive à cet égard sera le lancement de votre galerie virtuelle en partenariat avec l'Usine Nouvelle en janvier prochain. Elle fonctionnera comme un site permanent de présentation de l'offre de nos entreprises à l'exportation. Mais déjà, UBIFRANCE nourrit et développe une base de données en ligne à l'usage de nos PME. Cette démarche est d'ailleurs celle de la nouvelle politique de " service aux entreprises " qui développe la gratuité et la disponibilité de l'information mise en ligne.
Cette ambition se traduit également par la démarche de qualité dans laquelle UBIFRANCE s'engage en s'associant au programme de certification ISO 9001. A terme, c'est l'ensemble de la relation du réseau du commerce extérieur aux entreprises devrait être soumis à cette norme qualité.
Enfin, dernier défi pour UBIFRANCE, et non des moindres, la montée en puissance du volontariat international en entreprises, qui prend le relais des CSNE, lesquels disparaissent avec la fin du service national. Je veux insister ce matin sur cette responsabilité importante de votre agence.
J'ai souvent pu mesurer à quel point le commerce extérieur de la France, et bien au delà, notre rayonnement économique et culturel, étaient redevables à la vaste communauté de nos compatriotes qui vivent et travaillent hors de nos frontières. Les Français de l'étranger constituent un réseau précieux pour nos entreprises dans la mondialisation et assurent un double rôle indispensable de relais et de capteurs.
Il est également vrai que, en comparaison de nos voisins et partenaires, Allemands ou Britanniques, les Français s'expatrient moins souvent. C'est la raison pour laquelle il est indispensable que le plus grand nombre possible de jeunes Français puissent bénéficier d'une expérience de travail à l'international.
Il y exactement un an, j'avais inauguré, en compagnie de mes collègues Hubert Védrine et Charles Josselin, le CIVI, Centre d'information sur le volontariat international. Au 1er octobre, près de 25 000 jeunes, dont plus de la moitié de jeunes filles, avaient déposé leur candidature sur le site du CIVI ; c'est assez dire que les jeunes Français sont demandeurs de cette expérience et ont perçu les enjeux de la mondialisation pour leur carrière future. UBIFRANCE participe largement à cet effort de d'information et de sensibilisation : vous aviez organisé un premier forum le 17 mai dernier avec près de 650 étudiants, une dizaine d'autres forums en direction des étudiants sont je crois prévus d'ici la fin de l'année, à Paris et en province. Cette mobilisation passe également par des partenariats avec les universités et les écoles pour insérer le volontariat dans les cursus de formation : UBIFRANCE a déjà signé 4 conventions et dix autres sont à l'étude.
Il est désormais urgent de promouvoir de manière aussi vigoureuse le volontariat international auprès des entreprises, en particulier les PME.
Je viens d'évoquer les grands défis et quelques-uns des chantiers ouverts par UBIFRANCE. C'est donc en réalité une révolution silencieuse qui s'accomplit. Je souhaite que ce nouveau nom soit d'abord l'étendard de votre modernisation. Le CFME-ACTIM apparaissait de plus en plus comme un sigle déroutant pour vos interlocuteurs du monde entier. S'y est ajouté le désir d'un nom emblématique et pratique à la fois : UBIFRANCE, " You be France ", " You buy France " Plus qu'une marque ou un sigle, UBIFRANCE sera votre signature : " l'Agence française pour le développement international des entreprises. "
Que ce choix d'un patronyme neuf soit le signal d'une nouvelle dynamique au service de nos entreprises à l'international, voici le vu que je forme aujourd'hui.
Je vous remercie.
(source http://www.minefi.gouv.fr, le 11 octobre 2001)