Texte intégral
Monsieur l'Ambassadeur,
Monsieur le Secrétaire général,
Monsieur le Directeur,
Mesdames, Messieurs
Depuis sa fondation en 1948, l'UIA a été un lieu d'échanges, d'informations et d'expériences précieux pour témoigner et intervenir dans les enjeux et les perspectives de la profession architecturale.
Tous les trois ans, ses congrès sont devenus des rendez-vous majeurs, donnant l'occasion à des professionnels de l'architecture de débattre ensemble de leurs pratiques, des conditions dans lesquelles elles s'exercent, de leur avenir.
Le vingtième congrès de l'Union internationale des architectes qui se tiendra à Pékin du 22 au 26 juin sera le lieu d'une présence française significative comme le directeur de l'architecture et du patrimoine vient de le rappeler.
Il aura comme enjeu majeur, pour les professionnels, de débattre de la place et du rôle de l'architecte et de ses missions, dans la perspective des négociations internationales sur la libéralisation des services qui débuteront l'année prochaine dans le cadre de l'OMC. Il permettra de mieux cerner le devenir et les enjeux portés par l'architecture au regard de l'évolution du contexte économique et constructif que l'on voit s'opérer aujourd'hui.
Ce congrès est aussi l'occasion de prolonger en ce domaine les contacts avec la Chine, noués à travers la création il y a deux ans de l'Observatoire de l'architecture de la Chine contemporaine, initiative conjointe des ministères des Affaires Etrangères, de l'Education Nationale avec le ministère de la Culture et de la Communication, et avec la réalisation de plusieurs actions de coopération.
C'est ainsi qu'en 1997, la toute jeune association AFEX destinée à favoriser l'exportation des architectes français présentait leur savoir-faire à l'exposition Shanghai 97. Dans le même esprit en septembre 1998 était présentée, toujours à Shangai, une exposition intitulée From the building to the city, rassemblant des réalisations d'architectes français travaillant en Asie.
Il existe aussi des échanges suivis entre écoles d'architectures, l'école de Paris-Villemin, ayant par exemple pris l'initiative de conduire une quarantaine d'étudiants dans la région du Tiong'nan , au sud du Fleuve bleu, pour mener une enquête sur cette région riche en patrimoine qui connaît aujourd'hui un développement économique fulgurant.
Dans le secteur du patrimoine, une conférence sur la protection et le développement des villes historiques et culturelles chinoises, organisée par le Centre du patrimoine mondial de l'Unesco et le Ministère chinois de la construction, s'est tenue en avril 1998 à Suzhou. Cette conférence réunissait les maires et les professionnels d'une vingtaine de villes chinoises et européennes, dont plusieurs de France. Dans le prolongement de cette réflexion va s'engager un programme de coopération entre le Centre national de recherches sur les villes historiques chinoises associé à l'Université de Shanghai, le Centre des Hautes Etudes de Chaillot, l'Ecole d'architecture de Bordeaux et l'Observatoire de l'architecture de la Chine contemporaine. Ce programme vise la mise au point d'une méthode d'analyse du patrimoine architectural et urbain et d'un outil informatique approprié à des fins de gestion urbaine et de diffusion des connaissances. Il sera expérimenté sur certains des bourgs anciens reliés par des voies d'eau qui se trouvent dans la région de Suzhou, riche de culture et d'histoire.
Il convient enfin de mentionner le programme de formation en France de 50 architectes chinois, mis en place en 1998 à la suite du voyage en Chine du président de la république français.
Plus généralement, ces actions manifestent la politique d'ouverture internationale et de coopération développée par le ministère de la Culture et de la Communication dans les domaines de l'architecture et du patrimoine.
Cette ouverture, traditionnelle dans le secteur du patrimoine, est une nécessité pour les architectes : la mondialisation de l'économie et l'évolution des modes de production les obligent à s'organiser, à s'exporter et à travailler à l'échelle internationale.
L'Etat a pour mission d'accompagner ce mouvement et d'aider les architectes à défendre l'intérêt général, pour les sociétés comme pour les individus, que revêt l'acte de construire. Il apporte son soutien à l'AFEX, mobilise des ressources bilatérales et multilatérales au bénéfice des professionnels, organise la mise en uvre d'une stratégie de filière entre les acteurs économiques.
Au-delà de la seule préoccupation économique, cette ouverture doit se traduire par des coopérations en matière de qualité architecturale, de préservation et de gestion des centres historiques des villes et des paysages culturels, de conservation et de valorisation du patrimoine, afin de favoriser la connaissance de la culture des autres, de partager l'expérience accumulée par chacun. Notre volonté commune doit être de maintenir la continuité avec le passé, de susciter un cadre de vie de qualité, de construire des villes habitables, bref, de garder la création architecturale au cur de la fabrication des espaces où l'homme vit et se déplace.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 9 juin 1999)