Texte intégral
PATRICK COHEN
Bonjour Stéphane TRAVERT.
STEPHANE TRAVERT
Bonjour.
PATRICK COHEN
Avant de revenir sur ce qui a été le scandale sanitaire de l'été sur les oeufs au fipronil, je voudrais d'abord entendre le membre du gouvernement que vous êtes sur la colère à Saint-Martin. La gestion de la catastrophe n'est-elle pas critiquable ?
STEPHANE TRAVERT
Ecoutez, nous avons eu à faire face à un ouragan avec une ampleur jamais connue jusque-là. Aujourd'hui ce qui importe, c'est d'abord de sécuriser nos concitoyens, nos compatriotes qui ont tout perdu. Les sécuriser, leur apporter des vivres, leur apporter de l'eau et faire en sorte qu'ils puissent être relogés dans de bonnes conditions. C'est d'abord s'occuper de leur mise en sécurité.
PATRICK COHEN
Ce qui n'empêche pas de s'interroger sur l'éventuel défaut d'anticipation des services de l'Etat.
STEPHANE TRAVERT
Je crois que les choses avaient été parfaitement anticipées. Je crois que nous avions il y avait des forces qui avaient été envoyées sur les îles voisines, notamment sur la Guadeloupe, mais comprenez bien qu'il était difficile au moment où l'ouragan était au maximum de sa puissance, d'avoir des forces militaires ou des forces de l'ordre pour surveiller ce qui se passait.
Je crois que cet ouragan qui a tout dévasté - nos compatriotes ont tout perdu là-bas -, je crois que l'urgence des urgences aujourd'hui, c'est de mettre nos concitoyens en sécurité et de faire en sorte qu'ils aient le nécessaire pour vivre, pour manger, se vêtir, parce qu'ils ont tout perdu. Ensuite, nous pourrons travailler sur la réparation de l'île et ça prendra du temps.
PATRICK COHEN
Pour manger, dites-vous. C'est vrai que Saint-Martin manque de tout, d'abord de vivres. Les entreprises agroalimentaires, c'est votre secteur, pourraient faire un geste ?
STEPHANE TRAVERT
Oui, et certaines l'ont déjà fait. Ce week-end, je me suis rendu dans une grande foire agricole et un patron de magasin a décidé, avec des opérateurs laitiers, d'envoyer des palettes de lait à destination de nos compatriotes sur les îles Saint-Martin et Saint-Barthélemy.
PATRICK COHEN
Il y a des agriculteurs à Saint-Martin ?
STEPHANE TRAVERT
Il y a des agriculteurs, il y a une quarantaine d'exploitations. Il y a aussi des pêcheurs et il faudra, le moment venu, faire l'évaluation des dégâts. Le ministère de l'Agriculture, bien évidemment, sera là pour travailler à leurs côtés.
PATRICK COHEN
Des champs de bananes entièrement détruits, c'est ça ?
STEPHANE TRAVERT
Oui. La banane, notamment sur la Guadeloupe, mais on a plus d'élevages sur les îles Saint-Martin notamment. Mais aujourd'hui, je pense qu'avant de commencer à regarder comment nous allons pouvoir travailler avec eux pour reconstruire ces exploitations, il faut sécuriser l'ensemble de l'île.
PATRICK COHEN
Le fipronil, insecticide interdit chez les animaux destinés à la consommation, a contaminé des dizaines de millions d'oeufs dans toute l'Europe. Des éleveurs français sont-ils en cause, Stéphane TRAVERT ?
STEPHANE TRAVERT
Il y a eu un élevage dont les oeufs avaient été contaminés. Cet élevage, le propriétaire s'était lui-même spontanément manifesté et moi, je veux saluer le geste qu'il avait fait. Ensuite, nous avons opéré des contrôles. 2 900 élevages ont été contrôlés jusqu'à il y a peu. Aujourd'hui, et je peux le dire devant vos auditeurs, nous avons de bonnes nouvelles : aucun élevage français n'a été contaminé par le fipronil. Nous n'avons trouvé aucune trace de fipronil dans les élevages français.
PATRICK COHEN
Donc tous les cas de contamination en France ont été importés.
STEPHANE TRAVERT
Tous les cas de contamination en France étaient des produits d'importation qui venaient de nos voisins de Belgique et des Pays-Bas.
PATRICK COHEN
Reste que les alertes européennes n'ont pas bien fonctionné semble-t-il. La France a été prévenue avec retard, quinze jours après la Belgique.
STEPHANE TRAVERT
Avec retard. Nous avons eu un gap entre le 20 juillet et le 6 août. Moi dès le départ, dès le 6 août, j'ai eu mon collègue belge Denis DUCARME. Nous avons mis en place ensemble un officier de liaison pour que les informations circulent mieux. Nous aurons, le 26 septembre prochain, une réunion à Bruxelles des ministres de l'Agriculture européens pour traiter cette question.
Nous avons décidé avec mes collègues belge et allemand, de faire une proposition commune pour sortir par le haut de cette crise, et puis d'essayer de se donner les moyens pour éviter que cela recommence. C'est-à-dire comment fluidifier la gestion de l'information et la circulation de l'information entre les Etats membres.
Je crois que c'est important parce que là, nous avons la France n'a pas perdu de temps pour mettre en place les contrôles, mais nous avons été alertés trop tardivement.
PATRICK COHEN
Trop tard. Demain, vous irez à Rennes inaugurer le SPACE, le Salon international de l'élevage, au milieu d'agriculteurs dont le revenu a chuté en moyenne de 22 % l'an dernier. Vous pensez avoir bon accueil ?
STEPHANE TRAVERT
Oui. J'ai toujours un bon accueil quand je vais sur le terrain, parce que depuis ma nomination au ministère de l'agriculture, j'essaye de porter une méthode qui est celle de la proximité, d'être au maximum sur le terrain. Hier, j'étais chez les jeunes agriculteurs au grand festival national des Terres de Jim. Nous avons pu évoquer ensemble la situation de l'agriculture.
PATRICK COHEN
Ils attendent des réponses.
STEPHANE TRAVERT
Demain, je serai au plus grand salon après le salon de l'agriculture, dans le plus grand bassin d'élevage européen où les rendez-vous se font sur l'innovation, sur la compétitivité. Et demain, je serai au milieu des agriculteurs parce que c'est ma place. Et ma place, elle est avec eux, de pouvoir trouver des solutions pour demain qu'ils puissent bénéficier d'un meilleur revenu. C'est-à-dire que le triptyque producteur-transformateur-distributeur puisse mieux fonctionner. C'est la question du revenu et c'est la seule question qui vaille aujourd'hui.
PATRICK COHEN
Je rappelle les chiffres de 2016 qu'on a connus en juillet : un agriculteur sur deux a gagné l'an dernier moins de 350 euros par mois. Vous avez des solutions, des propositions, des idées pour permettre aux agriculteurs de toucher des revenus décents ?
STEPHANE TRAVERT
Oui. C'est la formation, c'est la compétitivité, c'est l'innovation. C'est comment nous faisons entrer l'agriculture pleinement dans le XXIème siècle. Et puis, ce sont les états généraux de l'alimentation et là, nous avons mis en place des ateliers où il ne s'agit pas ici de poser des constats, parce que ces constats nous les connaissons, nous savons quelle est la situation, mais que chacun puisse prendre ses responsabilités.
Comment faire en sorte que demain, la valeur ajoutée soit mieux rpartie mais aussi comment nous allons créer de la valeur, comment nous allons faire monter en gamme les produits pour que le producteur ne soit pas, je dirais, celui qui est toujours laissé de côté.
Que le triptyque distributeur-transformateur-producteur puisse bien fonctionner et que les producteurs qui vont mieux s'organiser nous allons renforcer les organisations de producteurs puissent demain récolter les fruits de leur travail.
PATRICK COHEN
Et consommateurs aussi.
STEPHANE TRAVERT
Les consommateurs aussi.
PATRICK COHEN
Qui profitent des prix bas mis en place par la grande distribution mais souvent au détriment des producteurs. Comment régler ce conflit, Stéphane TRAVERT ?
STEPHANE TRAVERT
La question du prix bas comme on dit, le juste prix ce n'est pas forcément le prix bas. Le juste prix, c'est celui qui rémunère l'agriculteur, là où chacun va pouvoir trouver son compte comme on dit pour ensuite investir dans son exploitation et innover.
Nous avons des solutions là-dessus, c'est à travers l'investissement et l'innovation, à travers la gestion de prévention des risques, à travers le droit à l'erreur sur lequel nous allons bientôt travailler, à travers un certain nombre de dispositifs réglementaires, législatifs sur lesquels nous allons aider les agriculteurs, mais aussi que chacun puisse prendre ses responsabilités.
C'est-à-dire que les distributeurs et les transformateurs puissent aussi faire en sorte que, dans les discussions qu'il y aura dans les négociations commerciales prochaines, nous puissions trouver les moyens, la contrainte suffisante, pour faire en sorte que les agriculteurs puissent être mieux payés, mieux rémunérés.
PATRICK COHEN
Comment pouvez-vous agir sur les prix de marché notamment, prix du lait dont on parle depuis un an ?
STEPHANE TRAVERT
Il y a la question de la volatilité des prix. Vous avez raison, aujourd'hui les prix du lait sont en train de remonter et c'est heureux. Pour autant, nous ne sommes pas arrivés au bout et nous avons besoin de travailler sur les outils de compétitivité pour faire en sorte que les produits laitiers autour des investissements demain puissent mieux rémunérer nos producteurs.
PATRICK COHEN
Ces états généraux de l'alimentation qui ont donc débuté en juillet vont déboucher sur des mesures concrètes, sur des annonces de votre part, du président de la République ?
STEPHANE TRAVERT
Il y aura des annonces effectivement de ma part et puis aussi du président de la République qui, à la mi-octobre, viendra, je dirais, lancer des perspectives et fera des propositions concrètes à la mi-octobre enfin, à l'issue du premier chantier des états généraux, à savoir la création et la répartition de la valeur.
Ensuite, nous lancerons le deuxième chantier sur une alimentation, saine, durable et accessible à tous. Mais nous nous sommes engagés, nous sommes prêts à aller loin même sur le plan législatif, c'est-à-dire à réviser la loi de modernisation de l'économie, à évaluer la loi Sapin II qui avait été voté dans le quinquennat précédent.
Comment, quels outils, quels boîtes à outils nous mettons en place pour faire en sorte que nos producteurs puissent vivre de leur travail.
PATRICK COHEN
La grande distribution coopère ?
STEPHANE TRAVERT
La grande distribution coopère. Je les ai tous reçus avant de lancer les états généraux. Ils m'ont tous fait savoir leur volonté de participer activement. Maintenant, chacun prendra ses responsabilités.
PATRICK COHEN
Merci Stéphane TRAVERT, ministre de l'Agriculture, d'être venu ce matin au micro d'Europe 1.
STEPHANE TRAVERT
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 19 septembre 2017
Bonjour Stéphane TRAVERT.
STEPHANE TRAVERT
Bonjour.
PATRICK COHEN
Avant de revenir sur ce qui a été le scandale sanitaire de l'été sur les oeufs au fipronil, je voudrais d'abord entendre le membre du gouvernement que vous êtes sur la colère à Saint-Martin. La gestion de la catastrophe n'est-elle pas critiquable ?
STEPHANE TRAVERT
Ecoutez, nous avons eu à faire face à un ouragan avec une ampleur jamais connue jusque-là. Aujourd'hui ce qui importe, c'est d'abord de sécuriser nos concitoyens, nos compatriotes qui ont tout perdu. Les sécuriser, leur apporter des vivres, leur apporter de l'eau et faire en sorte qu'ils puissent être relogés dans de bonnes conditions. C'est d'abord s'occuper de leur mise en sécurité.
PATRICK COHEN
Ce qui n'empêche pas de s'interroger sur l'éventuel défaut d'anticipation des services de l'Etat.
STEPHANE TRAVERT
Je crois que les choses avaient été parfaitement anticipées. Je crois que nous avions il y avait des forces qui avaient été envoyées sur les îles voisines, notamment sur la Guadeloupe, mais comprenez bien qu'il était difficile au moment où l'ouragan était au maximum de sa puissance, d'avoir des forces militaires ou des forces de l'ordre pour surveiller ce qui se passait.
Je crois que cet ouragan qui a tout dévasté - nos compatriotes ont tout perdu là-bas -, je crois que l'urgence des urgences aujourd'hui, c'est de mettre nos concitoyens en sécurité et de faire en sorte qu'ils aient le nécessaire pour vivre, pour manger, se vêtir, parce qu'ils ont tout perdu. Ensuite, nous pourrons travailler sur la réparation de l'île et ça prendra du temps.
PATRICK COHEN
Pour manger, dites-vous. C'est vrai que Saint-Martin manque de tout, d'abord de vivres. Les entreprises agroalimentaires, c'est votre secteur, pourraient faire un geste ?
STEPHANE TRAVERT
Oui, et certaines l'ont déjà fait. Ce week-end, je me suis rendu dans une grande foire agricole et un patron de magasin a décidé, avec des opérateurs laitiers, d'envoyer des palettes de lait à destination de nos compatriotes sur les îles Saint-Martin et Saint-Barthélemy.
PATRICK COHEN
Il y a des agriculteurs à Saint-Martin ?
STEPHANE TRAVERT
Il y a des agriculteurs, il y a une quarantaine d'exploitations. Il y a aussi des pêcheurs et il faudra, le moment venu, faire l'évaluation des dégâts. Le ministère de l'Agriculture, bien évidemment, sera là pour travailler à leurs côtés.
PATRICK COHEN
Des champs de bananes entièrement détruits, c'est ça ?
STEPHANE TRAVERT
Oui. La banane, notamment sur la Guadeloupe, mais on a plus d'élevages sur les îles Saint-Martin notamment. Mais aujourd'hui, je pense qu'avant de commencer à regarder comment nous allons pouvoir travailler avec eux pour reconstruire ces exploitations, il faut sécuriser l'ensemble de l'île.
PATRICK COHEN
Le fipronil, insecticide interdit chez les animaux destinés à la consommation, a contaminé des dizaines de millions d'oeufs dans toute l'Europe. Des éleveurs français sont-ils en cause, Stéphane TRAVERT ?
STEPHANE TRAVERT
Il y a eu un élevage dont les oeufs avaient été contaminés. Cet élevage, le propriétaire s'était lui-même spontanément manifesté et moi, je veux saluer le geste qu'il avait fait. Ensuite, nous avons opéré des contrôles. 2 900 élevages ont été contrôlés jusqu'à il y a peu. Aujourd'hui, et je peux le dire devant vos auditeurs, nous avons de bonnes nouvelles : aucun élevage français n'a été contaminé par le fipronil. Nous n'avons trouvé aucune trace de fipronil dans les élevages français.
PATRICK COHEN
Donc tous les cas de contamination en France ont été importés.
STEPHANE TRAVERT
Tous les cas de contamination en France étaient des produits d'importation qui venaient de nos voisins de Belgique et des Pays-Bas.
PATRICK COHEN
Reste que les alertes européennes n'ont pas bien fonctionné semble-t-il. La France a été prévenue avec retard, quinze jours après la Belgique.
STEPHANE TRAVERT
Avec retard. Nous avons eu un gap entre le 20 juillet et le 6 août. Moi dès le départ, dès le 6 août, j'ai eu mon collègue belge Denis DUCARME. Nous avons mis en place ensemble un officier de liaison pour que les informations circulent mieux. Nous aurons, le 26 septembre prochain, une réunion à Bruxelles des ministres de l'Agriculture européens pour traiter cette question.
Nous avons décidé avec mes collègues belge et allemand, de faire une proposition commune pour sortir par le haut de cette crise, et puis d'essayer de se donner les moyens pour éviter que cela recommence. C'est-à-dire comment fluidifier la gestion de l'information et la circulation de l'information entre les Etats membres.
Je crois que c'est important parce que là, nous avons la France n'a pas perdu de temps pour mettre en place les contrôles, mais nous avons été alertés trop tardivement.
PATRICK COHEN
Trop tard. Demain, vous irez à Rennes inaugurer le SPACE, le Salon international de l'élevage, au milieu d'agriculteurs dont le revenu a chuté en moyenne de 22 % l'an dernier. Vous pensez avoir bon accueil ?
STEPHANE TRAVERT
Oui. J'ai toujours un bon accueil quand je vais sur le terrain, parce que depuis ma nomination au ministère de l'agriculture, j'essaye de porter une méthode qui est celle de la proximité, d'être au maximum sur le terrain. Hier, j'étais chez les jeunes agriculteurs au grand festival national des Terres de Jim. Nous avons pu évoquer ensemble la situation de l'agriculture.
PATRICK COHEN
Ils attendent des réponses.
STEPHANE TRAVERT
Demain, je serai au plus grand salon après le salon de l'agriculture, dans le plus grand bassin d'élevage européen où les rendez-vous se font sur l'innovation, sur la compétitivité. Et demain, je serai au milieu des agriculteurs parce que c'est ma place. Et ma place, elle est avec eux, de pouvoir trouver des solutions pour demain qu'ils puissent bénéficier d'un meilleur revenu. C'est-à-dire que le triptyque producteur-transformateur-distributeur puisse mieux fonctionner. C'est la question du revenu et c'est la seule question qui vaille aujourd'hui.
PATRICK COHEN
Je rappelle les chiffres de 2016 qu'on a connus en juillet : un agriculteur sur deux a gagné l'an dernier moins de 350 euros par mois. Vous avez des solutions, des propositions, des idées pour permettre aux agriculteurs de toucher des revenus décents ?
STEPHANE TRAVERT
Oui. C'est la formation, c'est la compétitivité, c'est l'innovation. C'est comment nous faisons entrer l'agriculture pleinement dans le XXIème siècle. Et puis, ce sont les états généraux de l'alimentation et là, nous avons mis en place des ateliers où il ne s'agit pas ici de poser des constats, parce que ces constats nous les connaissons, nous savons quelle est la situation, mais que chacun puisse prendre ses responsabilités.
Comment faire en sorte que demain, la valeur ajoutée soit mieux rpartie mais aussi comment nous allons créer de la valeur, comment nous allons faire monter en gamme les produits pour que le producteur ne soit pas, je dirais, celui qui est toujours laissé de côté.
Que le triptyque distributeur-transformateur-producteur puisse bien fonctionner et que les producteurs qui vont mieux s'organiser nous allons renforcer les organisations de producteurs puissent demain récolter les fruits de leur travail.
PATRICK COHEN
Et consommateurs aussi.
STEPHANE TRAVERT
Les consommateurs aussi.
PATRICK COHEN
Qui profitent des prix bas mis en place par la grande distribution mais souvent au détriment des producteurs. Comment régler ce conflit, Stéphane TRAVERT ?
STEPHANE TRAVERT
La question du prix bas comme on dit, le juste prix ce n'est pas forcément le prix bas. Le juste prix, c'est celui qui rémunère l'agriculteur, là où chacun va pouvoir trouver son compte comme on dit pour ensuite investir dans son exploitation et innover.
Nous avons des solutions là-dessus, c'est à travers l'investissement et l'innovation, à travers la gestion de prévention des risques, à travers le droit à l'erreur sur lequel nous allons bientôt travailler, à travers un certain nombre de dispositifs réglementaires, législatifs sur lesquels nous allons aider les agriculteurs, mais aussi que chacun puisse prendre ses responsabilités.
C'est-à-dire que les distributeurs et les transformateurs puissent aussi faire en sorte que, dans les discussions qu'il y aura dans les négociations commerciales prochaines, nous puissions trouver les moyens, la contrainte suffisante, pour faire en sorte que les agriculteurs puissent être mieux payés, mieux rémunérés.
PATRICK COHEN
Comment pouvez-vous agir sur les prix de marché notamment, prix du lait dont on parle depuis un an ?
STEPHANE TRAVERT
Il y a la question de la volatilité des prix. Vous avez raison, aujourd'hui les prix du lait sont en train de remonter et c'est heureux. Pour autant, nous ne sommes pas arrivés au bout et nous avons besoin de travailler sur les outils de compétitivité pour faire en sorte que les produits laitiers autour des investissements demain puissent mieux rémunérer nos producteurs.
PATRICK COHEN
Ces états généraux de l'alimentation qui ont donc débuté en juillet vont déboucher sur des mesures concrètes, sur des annonces de votre part, du président de la République ?
STEPHANE TRAVERT
Il y aura des annonces effectivement de ma part et puis aussi du président de la République qui, à la mi-octobre, viendra, je dirais, lancer des perspectives et fera des propositions concrètes à la mi-octobre enfin, à l'issue du premier chantier des états généraux, à savoir la création et la répartition de la valeur.
Ensuite, nous lancerons le deuxième chantier sur une alimentation, saine, durable et accessible à tous. Mais nous nous sommes engagés, nous sommes prêts à aller loin même sur le plan législatif, c'est-à-dire à réviser la loi de modernisation de l'économie, à évaluer la loi Sapin II qui avait été voté dans le quinquennat précédent.
Comment, quels outils, quels boîtes à outils nous mettons en place pour faire en sorte que nos producteurs puissent vivre de leur travail.
PATRICK COHEN
La grande distribution coopère ?
STEPHANE TRAVERT
La grande distribution coopère. Je les ai tous reçus avant de lancer les états généraux. Ils m'ont tous fait savoir leur volonté de participer activement. Maintenant, chacun prendra ses responsabilités.
PATRICK COHEN
Merci Stéphane TRAVERT, ministre de l'Agriculture, d'être venu ce matin au micro d'Europe 1.
STEPHANE TRAVERT
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 19 septembre 2017