Texte intégral
Monsieur le député-maire,
Messieurs les parlementaires,
Mesdames et messieurs,
Je vous remercie pour l'accueil qui m'est réservé aujourd'hui dans le Pas-de-Calais. Je suis heureux de voir réunis à votre initiative, Monsieur le Maire, les représentants des forces vives du département.
J'ai eu ce matin de nombreux échanges avec des jeunes, à Arras d'abord, à Lens ensuite. J'ai aussi pu mesurer les effets de la politique du Gouvernement en faveur des quartiers défavorisés. Dans un instant, je visiterai une entreprise qui est une grande réussite industrielle.
Cette journée est ainsi placée sous le double signe :
- du dynamisme et de la réussite qui caractérisent le Pas de Calais d'une part,
- de la volonté que les uns et les autres nous avons de préserver la cohésion sociale d'autre part.
Cinquième département de France par la population et un de ceux dont la population est la plus jeune, le Pas-de-Calais s'est résolument engagé dans une mutation qui le conduit à trouver un nouvel équilibre économique et social.
35 % de sa richesse provient du secteur industriel à partir d'une production qui est aujourd'hui liée à l'automobile, au textile, au verre.
Le Pas-de-Calais est également un département important en productions agro-alimentaires
Boulogne-sur-Mer est le premier port de pêche français et la première plateforme européenne de transformation des produits de la mer.
Enfin, l'activité touristique qui prend une place de plus en plus grande, est promise à un grand avenir. On connaît l'action de M. Léonce DESPREZ, député-maire du Touquet, pour promouvoir cette activité.
Dans le Pas-de-Calais, il n'y a pas une ville dominante, mais un réseau de villes moyennes. Saint-Omer et sa région en sont une parfaite illustration.
Cet ensemble de villes moyennes qui organise tout le département, constitue indiscutablement une de ses forces.
Le Président de l'Association des Maires de France, M. Jean-Paul DELEVOYE, ne me démentira pas si je dis que le Pas de Calais réalise ainsi naturellement ce qui, ailleurs, constitue un objectif pour l'aménagement du territoire.
Mais nous devons également garder fortement à l'esprit les difficultés sociales que rencontre le Pas-de-Calais. Le taux de chômage d'environ 16%, recèle des disparités géographiques avec des secteurs très défavorisés. Il constitue pour nous, pour vous, Mesdames et Messieurs les responsables de la vie politique, économique et sociale, un véritable défi.
Aussi, le Gouvernement s'efforce-t-il d'accompagner, avec vigueur, l'action des élus du département. Permettez-moi d'illustrer la politique qui est conduite depuis dix huit mois.
La participation de l'Etat au contrat de plan du Nord-Pas-de-Calais a largement pris en considération les difficultés que vous rencontrez. Je vous rappelle que la dotation de crédits d'Etat par habitant est ici la plus élevé de la métropole, après le Limousin.
Les négociations que le Gouvernement a conduites avec l'Union européenne ont permis d'augmenter de 10 % les zones du Pas de Calais qui sont éligibles aux crédits européens. L'effort que nous avons fait porter sur la région s'est traduit par une augmentation de 40 % des crédits communautaires consacrés à la reconversion industrielle.
J'ai demandé la semaine dernière au président de la Commission de l'Union Européenne d'accélérer l'approbation des documents de programmation présentés par la France. Je lui ai demandé de respecter les propositions existantes tant celles-ci sont le résultat de la concertation locale.
Par ailleurs, 12 cantons ruraux ont été admis au bénéfice du fonds interministériel de développement et d'aménagement rural. Cette décision répond à une demande ancienne sur laquelle M. Philippe VASSEUR m'avait alerté. Elle est à présent satisfaite.
Enfin, la nouvelle carte de la prime à l'aménagement du territoire accroît d'un quart les zones qui sont éligibles au taux majoré de subvention. Je souligne que la subvention par emploi a elle-même été portée à 70 000 F par emploi créé, soit une hausse de 40 %.
La contractualisation des crédits du GIRZOM, à hauteur d'environ 120 MF par an, facilitera la reconversion du bassin minier. La garantie de financement jusqu'en fin 1998 permet de mettre en oeuvre des programmes plus cohérents, parce que pluriannuels.
Il en est de même pour le traitement des friches industrielles. Non seulement le programme régional s'inscrit dans la durée, mais il disposera de plus de moyens. Près de 680 MF pourront être mobilisés sur la période 1994-1998, soit 100 MF de plus qu'au plan précédent.
En matière de politique de la ville, le quartier de Lens, que nous avons visité ce matin, illustre ce qui peut être obtenu. La concertation a débouché le 27 mai dernier, sur un contrat d'agglomération Lens-Liévin-Hénin-Carvin qui concerne plus de 400 000 habitants. Le projet est bien avancé. Sans qu'il soit nécessaire d'ouvrir de nouvelles procédures au résultat trop aléatoire, je puis vous assurer que les crédits existants, y compris ceux d'origine européenne, suffiront pour mener l'opération à son terme. J'en prends l'engagement.
J'ai demandé, par ailleurs, à M. Charles PASQUA, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du Territoire, qu'un nouveau commissariat de police soit ouvert pour la coupe du monde de football. Les premiers crédits seront inscrits dès 1995.
Dans le département, la politique de la ville mobilisera plus de 310 MF en cinq ans, essentiellement sur quatre agglomérations : Lens, Boulogne-sur-Mer, Calais, Béthune-Bruay. Cette démarche s'est inscrite dans une cohérence financière ambitieuse. Les résultats ont été atteints, les conventions signées. Il faut maintenant s'assurer d'une mise en oeuvre rapide et efficace.
C'est la même volonté de coopération qui a conduit le Gouvernement à contractualiser la réhabilitation des logements. Une telle contractualisation est exceptionnelle en France. Elle permettra de réhabiliter 3 000 logements par an dans le bassin minier, action qui est complétée par une dotation exceptionnelle de prêts locatifs aidés.
La politique de réhabilitation des logements sociaux menée depuis deux ans, sera poursuivie. Elle concernera également de manière significative les logements sociaux en zone rurale.
Je rappelle par ailleurs qu'à la suite du déplacement que j'avais effectué à Bapaume le 13 juin 1994, j'avais été alerté par Messieurs les parlementaires sur les problèmes qui se posaient alors dans le financement des Centres d'aide pour le travail. A titre exceptionnel, le Gouvernement a dégagé une enveloppe de 20 millions de Francs pour régler cette difficile question.
En ce qui concerne l'agriculture, vous savez que dès sa prise de fonction, le Gouvernement s'est fixé comme priorité de redonner confiance à nos agriculteurs pour faire face aux nouveaux enjeux internationaux et communautaires.
La réforme de la politique agricole commune a été aménagée, ce qui lui permet d'être désormais mieux acceptée. Les aides compensatoires aux céréales seront versées dès le 17 octobre comme le Gouvernement s'y est engagé. Les primes au troupeau allaitant seront revalorisées de plus de 20 % en 1995.
Il est nécessaire que notre agriculture améliore encore ses performances, de façon à rester compétitive et exportatrice.
Elle doit aussi contribuer pleinement à l'équilibre de notre territoire. Tels sont les objectifs du projet de loi de modernisation de l'agriculture qui sera examiné en Conseil des ministres à la fin de ce mois.
Je souhaite insister sur l'importance du Pas-de-Calais dans le secteur de la pêche.
Le Gouvernement s'est mobilisé pour faire face à la crise que traverse ce secteur depuis 1992. Un ensemble de mesures d'une ampleur exceptionnelle a été adopté. Au total, les crédits alloués à la pêche en 1994 représentent le triple de ceux de 1992. Cet effort sera accentué en 1995.
Les relations entre l'Etat et les professionnels se sont renforcées avec la mise en place d'une commission de suivi qui se réunit mensuellement sous la présidence du ministre de l'Agriculture et de la Pêche. Les priorités retenues visent à mieux valoriser la production, à renforcer durablement la compétitivité de la filière pêche, notamment du mareyage. Elles doivent être accompagnées, au niveau de la communauté, par une meilleure organisation commune de marché et l'application effective de la préférence communautaire. C'est le sens du mémorandum que la France a déposé à Bruxelles.
Boulogne-sur-Mer, comme je le rappelais, est le premier port français pour la pêche, et européen pour le traitement du poisson. Les élus du Boulonnais ont été reçus à l'Hôtel de Matignon. Ils savent que le Gouvernement est attentif au littoral.
Il contribuera, dans les meilleures conditions, au redémarrage de la nouvelle gare de marée, détruite lors de l'incendie du 24 septembre dernier. Je puis vous assurer que les souplesses nécessaires seront apportées au contrat de plan, sous réserve de l'accord du Conseil régional, afin que les crédits prévus pour l'extension de la gare de marée puissent s'intégrer dans une opération globale de reconstruction. Les concours de l'Etat ne feront pas défaut et les difficultés que pourraient connaître le maître d'ouvrage, ainsi que les professionnels concernés, seront surmontées.
Le Gouvernement soutiendra, par ailleurs, le développement du centre de culture scientifique et technique, que l'on connait sous le nom de NAUSICAA.
Le Gouvernement entend également encourager la politique de coopération interportuaire entre Calais, Boulogne et Dunkerque.
Enfin, la qualité du réseau de voies de communication dont votre département bénéficie désormais. Ainsi, la situation de Calais se trouve transformée et je suis régulièrement informé de son évolution. Même s'il reste dans le domaine routier des équipements à réaliser ou à renforcer dans telle partie du département, les atouts qu'offre le réseau existant et prévu dans le contrat de plan sont des incitations puissantes pour qu'émergent de nouveaux projets de développement économique.
Je voudrais également rappeler l'effort de l'Etat et du Conseil Régional en matière universitaire. Les universités du littoral et de l'Artois vont connaître une grande expansion dans les prochaines années. Le retard existant est donc en voie de résorption.
Ainsi, le Pas-de-Calais est l'illustration de l'engagement du Gouvernement pour soutenir l'emploi et maintenir la cohésion sociale : revitalisation de l'espace rural, poursuite de la conversion industrielle, aménagement du littoral, renforcement de la politique de la ville, achèvement des grandes infrastructures et effort de formation.
L'aménagement du territoire n'est l'apanage d'aucune institution. L'Etat doit garantir l'unité économique et sociale du pays ; il doit veiller à ce que le progrès soit équitablement réparti.
Atteindre cet objectif n'est pas seulement une question de moyens financiers. L'Etat a ses contraintes budgétaires, comme le département et les communes ont les leurs. Quand on ne peut pas dépenser plus, il faut s'organiser mieux.
Il faut accentuer, dans le même temps, la compétitivité économique du pays et sa cohésion sociale. L'un ne va pas sans l'autre. Les élus, les collectivités locales, les partenaires sociaux ont un rôle essentiel à jouer pour remplir ces deux objectifs. Rechercher un développement harmonieux de la France tout entière suppose de renforcer toutes les formes de coopération.
Le Gouvernement s'est attaché depuis dix huit mois à relancer l'économie et à sauver la protection sociale.
De nombreuses réformes ont été conduites, conformément aux engagements qui avaient été pris par la majorité devant notre pays.
En premier lieu, il nous a fallu réduire les déficits publics, celui du budget de l'Etat comme celui de la Sécurité sociale, ou encore celui de l'assurance-chômage. Ces opérations nous ont permis d'éviter le naufrage financier auquel tout notre système de protection sociale était exposé.
En second lieu, il nous a fallu soutenir l'activité économique et restaurer la confiance.
Enfin, à tout instant, la priorité du Gouvernement s'est portée sur le rétablissement de la situation de l'emploi dans notre pays.
Aujourd'hui, toutes les indications montrent que la croissance est de retour.
La reprise de l'activité se fait sur des bases saines et durables.
Enfin, même s'il convient d'être prudent et si, certains mois, les résultats peuvent être moins bons, la politique de l'emploi commence à donner des effets positifs.
J'en donnerai pour preuve les quelques exemples suivants :
- le chômage des jeunes a diminué de 20 000 personnes depuis le début de l'année, alors qu'il avait augmenté d'autant au cours de la même période de 1993.
- le nombre des offres d'emploi est de 40% supérieur en 1994 par rapport à celui de 1993.
- enfin, le premier semestre 1994 est le premier depuis 1990 à voir des emplois créés : 118 000 en tout. Ce chiffre, qu'aucun expert n'avait prévu, provient sans doute, pour une grande part, de l'allègement des charges sur les bas salaires et sur le temps partiel.
L'allègement des charges sur les bas salaires sera poursuivi en 1995 et les mesures retenues par le Gouvernement dans le projet de loi de finances pour 1995, renforceront les créations d'emplois.
Dans le Pas-de-Calais, on observe une baisse de la part relative des jeunes parmi les chômeurs et une forte augmentation des offres d'emploi par rapport à l'année dernière.
Les perspectives nationales pour les prochains mois sont positives. L'évolution du pouvoir d'achat des ménages devrait s'améliorer. La croissance devrait se poursuivre en 1995 à un rythme supérieur à 3%.
Il n'y a de véritable progrès que si la cohésion du pays tout entier est maintenue. J'ai évoqué, il y a un instant, quelques effets dans votre département de la politique d'aménagement du territoire. Le Gouvernement vient par ailleurs de prendre de nouvelles décisions pour lutter contre l'exclusion, On ne saurait admettre un mode de développement qui laisserait une partie de nos concitoyens sur le bord du chemin.
C'est pourquoi ces mesures visent à mieux faire face aux situations d'urgence. Ainsi, les crédits pour l'hébergement d'urgence feront l'objet d'une majoration de plus de 20 %. Par ailleurs, j'ai décidé la création de 30 SAMU sociaux dans les 30 plus grandes villes
- Elles visent à favoriser l'insertion professionnelle, en accentuant notamment l'effort de l'Etat en faveur des entreprises d'insertion et des associations intermédiaires et en renforçant les moyens consacrés à la lutte contre l'illettrisme ;
- Elles visent à généraliser de manière effective l'accès aux soins, en développant les réseaux de soins et les missions de soutien psychique et sanitaire en faveur des jeunes ;
- Elles visent à augmenter le parc de logement social et très social. Le nombre de prêts locatifs aidés pour l'insertion à ainsi été doublé ;
- Elles visent également à assurer une meilleure participation des personnes les plus en difficulté à la vie démocratique de notre pays, en veillant à mieux prévenir les expulsions locatives et à humaniser les procédures. J'ai décidé que le revenu insaisissable serait dorénavant apprécié à l'échelon de la famille et non plus de l'individu ;
- Elles visent enfin à améliorer les relations institutionnelles et financières entre l'Etat et les associations. A ce titre, j'ai décidé de relever de 20 000 F dès 1995 l'abattement sur la taxe sur les salaires payée par les associations.
L'ensemble de ce plan se traduit, de la part de l'Etat, par un effort financier important. Aux 215 millions de francs dégagés à cette fin au titre de 1994, et qui permettront de faire face aux problèmes les plus urgents, l'Etat ajoutera 1,5 milliard de francs au titre de 1995.
Soyez assurés que tout sera mis en oeuvre pour que le Pas-de-Calais reçoive sa juste part de cette action de solidarité.
Les Français ont fait confiance à notre majorité et au Gouvernement pour que la France aille mieux. Je crois que l'on peut aujourd'hui reconnaître, en toute objectivité, qu'il en est ainsi. Mais ce n'est pas encore suffisant.
Il nous faudra aller plus loin pour que notre pays soit plus fort, notre société plus juste, notre place en Europe mieux assurée.La France a devant elle de longues années de réforme. Il nous faut poursuivre l'action engagée.
Messieurs les parlementaires,
Mesdames et messieurs,
Je vous remercie pour l'accueil qui m'est réservé aujourd'hui dans le Pas-de-Calais. Je suis heureux de voir réunis à votre initiative, Monsieur le Maire, les représentants des forces vives du département.
J'ai eu ce matin de nombreux échanges avec des jeunes, à Arras d'abord, à Lens ensuite. J'ai aussi pu mesurer les effets de la politique du Gouvernement en faveur des quartiers défavorisés. Dans un instant, je visiterai une entreprise qui est une grande réussite industrielle.
Cette journée est ainsi placée sous le double signe :
- du dynamisme et de la réussite qui caractérisent le Pas de Calais d'une part,
- de la volonté que les uns et les autres nous avons de préserver la cohésion sociale d'autre part.
Cinquième département de France par la population et un de ceux dont la population est la plus jeune, le Pas-de-Calais s'est résolument engagé dans une mutation qui le conduit à trouver un nouvel équilibre économique et social.
35 % de sa richesse provient du secteur industriel à partir d'une production qui est aujourd'hui liée à l'automobile, au textile, au verre.
Le Pas-de-Calais est également un département important en productions agro-alimentaires
Boulogne-sur-Mer est le premier port de pêche français et la première plateforme européenne de transformation des produits de la mer.
Enfin, l'activité touristique qui prend une place de plus en plus grande, est promise à un grand avenir. On connaît l'action de M. Léonce DESPREZ, député-maire du Touquet, pour promouvoir cette activité.
Dans le Pas-de-Calais, il n'y a pas une ville dominante, mais un réseau de villes moyennes. Saint-Omer et sa région en sont une parfaite illustration.
Cet ensemble de villes moyennes qui organise tout le département, constitue indiscutablement une de ses forces.
Le Président de l'Association des Maires de France, M. Jean-Paul DELEVOYE, ne me démentira pas si je dis que le Pas de Calais réalise ainsi naturellement ce qui, ailleurs, constitue un objectif pour l'aménagement du territoire.
Mais nous devons également garder fortement à l'esprit les difficultés sociales que rencontre le Pas-de-Calais. Le taux de chômage d'environ 16%, recèle des disparités géographiques avec des secteurs très défavorisés. Il constitue pour nous, pour vous, Mesdames et Messieurs les responsables de la vie politique, économique et sociale, un véritable défi.
Aussi, le Gouvernement s'efforce-t-il d'accompagner, avec vigueur, l'action des élus du département. Permettez-moi d'illustrer la politique qui est conduite depuis dix huit mois.
La participation de l'Etat au contrat de plan du Nord-Pas-de-Calais a largement pris en considération les difficultés que vous rencontrez. Je vous rappelle que la dotation de crédits d'Etat par habitant est ici la plus élevé de la métropole, après le Limousin.
Les négociations que le Gouvernement a conduites avec l'Union européenne ont permis d'augmenter de 10 % les zones du Pas de Calais qui sont éligibles aux crédits européens. L'effort que nous avons fait porter sur la région s'est traduit par une augmentation de 40 % des crédits communautaires consacrés à la reconversion industrielle.
J'ai demandé la semaine dernière au président de la Commission de l'Union Européenne d'accélérer l'approbation des documents de programmation présentés par la France. Je lui ai demandé de respecter les propositions existantes tant celles-ci sont le résultat de la concertation locale.
Par ailleurs, 12 cantons ruraux ont été admis au bénéfice du fonds interministériel de développement et d'aménagement rural. Cette décision répond à une demande ancienne sur laquelle M. Philippe VASSEUR m'avait alerté. Elle est à présent satisfaite.
Enfin, la nouvelle carte de la prime à l'aménagement du territoire accroît d'un quart les zones qui sont éligibles au taux majoré de subvention. Je souligne que la subvention par emploi a elle-même été portée à 70 000 F par emploi créé, soit une hausse de 40 %.
La contractualisation des crédits du GIRZOM, à hauteur d'environ 120 MF par an, facilitera la reconversion du bassin minier. La garantie de financement jusqu'en fin 1998 permet de mettre en oeuvre des programmes plus cohérents, parce que pluriannuels.
Il en est de même pour le traitement des friches industrielles. Non seulement le programme régional s'inscrit dans la durée, mais il disposera de plus de moyens. Près de 680 MF pourront être mobilisés sur la période 1994-1998, soit 100 MF de plus qu'au plan précédent.
En matière de politique de la ville, le quartier de Lens, que nous avons visité ce matin, illustre ce qui peut être obtenu. La concertation a débouché le 27 mai dernier, sur un contrat d'agglomération Lens-Liévin-Hénin-Carvin qui concerne plus de 400 000 habitants. Le projet est bien avancé. Sans qu'il soit nécessaire d'ouvrir de nouvelles procédures au résultat trop aléatoire, je puis vous assurer que les crédits existants, y compris ceux d'origine européenne, suffiront pour mener l'opération à son terme. J'en prends l'engagement.
J'ai demandé, par ailleurs, à M. Charles PASQUA, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du Territoire, qu'un nouveau commissariat de police soit ouvert pour la coupe du monde de football. Les premiers crédits seront inscrits dès 1995.
Dans le département, la politique de la ville mobilisera plus de 310 MF en cinq ans, essentiellement sur quatre agglomérations : Lens, Boulogne-sur-Mer, Calais, Béthune-Bruay. Cette démarche s'est inscrite dans une cohérence financière ambitieuse. Les résultats ont été atteints, les conventions signées. Il faut maintenant s'assurer d'une mise en oeuvre rapide et efficace.
C'est la même volonté de coopération qui a conduit le Gouvernement à contractualiser la réhabilitation des logements. Une telle contractualisation est exceptionnelle en France. Elle permettra de réhabiliter 3 000 logements par an dans le bassin minier, action qui est complétée par une dotation exceptionnelle de prêts locatifs aidés.
La politique de réhabilitation des logements sociaux menée depuis deux ans, sera poursuivie. Elle concernera également de manière significative les logements sociaux en zone rurale.
Je rappelle par ailleurs qu'à la suite du déplacement que j'avais effectué à Bapaume le 13 juin 1994, j'avais été alerté par Messieurs les parlementaires sur les problèmes qui se posaient alors dans le financement des Centres d'aide pour le travail. A titre exceptionnel, le Gouvernement a dégagé une enveloppe de 20 millions de Francs pour régler cette difficile question.
En ce qui concerne l'agriculture, vous savez que dès sa prise de fonction, le Gouvernement s'est fixé comme priorité de redonner confiance à nos agriculteurs pour faire face aux nouveaux enjeux internationaux et communautaires.
La réforme de la politique agricole commune a été aménagée, ce qui lui permet d'être désormais mieux acceptée. Les aides compensatoires aux céréales seront versées dès le 17 octobre comme le Gouvernement s'y est engagé. Les primes au troupeau allaitant seront revalorisées de plus de 20 % en 1995.
Il est nécessaire que notre agriculture améliore encore ses performances, de façon à rester compétitive et exportatrice.
Elle doit aussi contribuer pleinement à l'équilibre de notre territoire. Tels sont les objectifs du projet de loi de modernisation de l'agriculture qui sera examiné en Conseil des ministres à la fin de ce mois.
Je souhaite insister sur l'importance du Pas-de-Calais dans le secteur de la pêche.
Le Gouvernement s'est mobilisé pour faire face à la crise que traverse ce secteur depuis 1992. Un ensemble de mesures d'une ampleur exceptionnelle a été adopté. Au total, les crédits alloués à la pêche en 1994 représentent le triple de ceux de 1992. Cet effort sera accentué en 1995.
Les relations entre l'Etat et les professionnels se sont renforcées avec la mise en place d'une commission de suivi qui se réunit mensuellement sous la présidence du ministre de l'Agriculture et de la Pêche. Les priorités retenues visent à mieux valoriser la production, à renforcer durablement la compétitivité de la filière pêche, notamment du mareyage. Elles doivent être accompagnées, au niveau de la communauté, par une meilleure organisation commune de marché et l'application effective de la préférence communautaire. C'est le sens du mémorandum que la France a déposé à Bruxelles.
Boulogne-sur-Mer, comme je le rappelais, est le premier port français pour la pêche, et européen pour le traitement du poisson. Les élus du Boulonnais ont été reçus à l'Hôtel de Matignon. Ils savent que le Gouvernement est attentif au littoral.
Il contribuera, dans les meilleures conditions, au redémarrage de la nouvelle gare de marée, détruite lors de l'incendie du 24 septembre dernier. Je puis vous assurer que les souplesses nécessaires seront apportées au contrat de plan, sous réserve de l'accord du Conseil régional, afin que les crédits prévus pour l'extension de la gare de marée puissent s'intégrer dans une opération globale de reconstruction. Les concours de l'Etat ne feront pas défaut et les difficultés que pourraient connaître le maître d'ouvrage, ainsi que les professionnels concernés, seront surmontées.
Le Gouvernement soutiendra, par ailleurs, le développement du centre de culture scientifique et technique, que l'on connait sous le nom de NAUSICAA.
Le Gouvernement entend également encourager la politique de coopération interportuaire entre Calais, Boulogne et Dunkerque.
Enfin, la qualité du réseau de voies de communication dont votre département bénéficie désormais. Ainsi, la situation de Calais se trouve transformée et je suis régulièrement informé de son évolution. Même s'il reste dans le domaine routier des équipements à réaliser ou à renforcer dans telle partie du département, les atouts qu'offre le réseau existant et prévu dans le contrat de plan sont des incitations puissantes pour qu'émergent de nouveaux projets de développement économique.
Je voudrais également rappeler l'effort de l'Etat et du Conseil Régional en matière universitaire. Les universités du littoral et de l'Artois vont connaître une grande expansion dans les prochaines années. Le retard existant est donc en voie de résorption.
Ainsi, le Pas-de-Calais est l'illustration de l'engagement du Gouvernement pour soutenir l'emploi et maintenir la cohésion sociale : revitalisation de l'espace rural, poursuite de la conversion industrielle, aménagement du littoral, renforcement de la politique de la ville, achèvement des grandes infrastructures et effort de formation.
L'aménagement du territoire n'est l'apanage d'aucune institution. L'Etat doit garantir l'unité économique et sociale du pays ; il doit veiller à ce que le progrès soit équitablement réparti.
Atteindre cet objectif n'est pas seulement une question de moyens financiers. L'Etat a ses contraintes budgétaires, comme le département et les communes ont les leurs. Quand on ne peut pas dépenser plus, il faut s'organiser mieux.
Il faut accentuer, dans le même temps, la compétitivité économique du pays et sa cohésion sociale. L'un ne va pas sans l'autre. Les élus, les collectivités locales, les partenaires sociaux ont un rôle essentiel à jouer pour remplir ces deux objectifs. Rechercher un développement harmonieux de la France tout entière suppose de renforcer toutes les formes de coopération.
Le Gouvernement s'est attaché depuis dix huit mois à relancer l'économie et à sauver la protection sociale.
De nombreuses réformes ont été conduites, conformément aux engagements qui avaient été pris par la majorité devant notre pays.
En premier lieu, il nous a fallu réduire les déficits publics, celui du budget de l'Etat comme celui de la Sécurité sociale, ou encore celui de l'assurance-chômage. Ces opérations nous ont permis d'éviter le naufrage financier auquel tout notre système de protection sociale était exposé.
En second lieu, il nous a fallu soutenir l'activité économique et restaurer la confiance.
Enfin, à tout instant, la priorité du Gouvernement s'est portée sur le rétablissement de la situation de l'emploi dans notre pays.
Aujourd'hui, toutes les indications montrent que la croissance est de retour.
La reprise de l'activité se fait sur des bases saines et durables.
Enfin, même s'il convient d'être prudent et si, certains mois, les résultats peuvent être moins bons, la politique de l'emploi commence à donner des effets positifs.
J'en donnerai pour preuve les quelques exemples suivants :
- le chômage des jeunes a diminué de 20 000 personnes depuis le début de l'année, alors qu'il avait augmenté d'autant au cours de la même période de 1993.
- le nombre des offres d'emploi est de 40% supérieur en 1994 par rapport à celui de 1993.
- enfin, le premier semestre 1994 est le premier depuis 1990 à voir des emplois créés : 118 000 en tout. Ce chiffre, qu'aucun expert n'avait prévu, provient sans doute, pour une grande part, de l'allègement des charges sur les bas salaires et sur le temps partiel.
L'allègement des charges sur les bas salaires sera poursuivi en 1995 et les mesures retenues par le Gouvernement dans le projet de loi de finances pour 1995, renforceront les créations d'emplois.
Dans le Pas-de-Calais, on observe une baisse de la part relative des jeunes parmi les chômeurs et une forte augmentation des offres d'emploi par rapport à l'année dernière.
Les perspectives nationales pour les prochains mois sont positives. L'évolution du pouvoir d'achat des ménages devrait s'améliorer. La croissance devrait se poursuivre en 1995 à un rythme supérieur à 3%.
Il n'y a de véritable progrès que si la cohésion du pays tout entier est maintenue. J'ai évoqué, il y a un instant, quelques effets dans votre département de la politique d'aménagement du territoire. Le Gouvernement vient par ailleurs de prendre de nouvelles décisions pour lutter contre l'exclusion, On ne saurait admettre un mode de développement qui laisserait une partie de nos concitoyens sur le bord du chemin.
C'est pourquoi ces mesures visent à mieux faire face aux situations d'urgence. Ainsi, les crédits pour l'hébergement d'urgence feront l'objet d'une majoration de plus de 20 %. Par ailleurs, j'ai décidé la création de 30 SAMU sociaux dans les 30 plus grandes villes
- Elles visent à favoriser l'insertion professionnelle, en accentuant notamment l'effort de l'Etat en faveur des entreprises d'insertion et des associations intermédiaires et en renforçant les moyens consacrés à la lutte contre l'illettrisme ;
- Elles visent à généraliser de manière effective l'accès aux soins, en développant les réseaux de soins et les missions de soutien psychique et sanitaire en faveur des jeunes ;
- Elles visent à augmenter le parc de logement social et très social. Le nombre de prêts locatifs aidés pour l'insertion à ainsi été doublé ;
- Elles visent également à assurer une meilleure participation des personnes les plus en difficulté à la vie démocratique de notre pays, en veillant à mieux prévenir les expulsions locatives et à humaniser les procédures. J'ai décidé que le revenu insaisissable serait dorénavant apprécié à l'échelon de la famille et non plus de l'individu ;
- Elles visent enfin à améliorer les relations institutionnelles et financières entre l'Etat et les associations. A ce titre, j'ai décidé de relever de 20 000 F dès 1995 l'abattement sur la taxe sur les salaires payée par les associations.
L'ensemble de ce plan se traduit, de la part de l'Etat, par un effort financier important. Aux 215 millions de francs dégagés à cette fin au titre de 1994, et qui permettront de faire face aux problèmes les plus urgents, l'Etat ajoutera 1,5 milliard de francs au titre de 1995.
Soyez assurés que tout sera mis en oeuvre pour que le Pas-de-Calais reçoive sa juste part de cette action de solidarité.
Les Français ont fait confiance à notre majorité et au Gouvernement pour que la France aille mieux. Je crois que l'on peut aujourd'hui reconnaître, en toute objectivité, qu'il en est ainsi. Mais ce n'est pas encore suffisant.
Il nous faudra aller plus loin pour que notre pays soit plus fort, notre société plus juste, notre place en Europe mieux assurée.La France a devant elle de longues années de réforme. Il nous faut poursuivre l'action engagée.