Texte intégral
Merci beaucoup pour tous ces témoignages, tous si intéressants. Et merci à toi, Martine d'avoir organisé cette rencontre et cette journée. Nous en avions parlé voilà quelques semaines.
On se le disait avec Martine il y a quelques instants, toutes celles et ceux que j'ai pu rencontrer sont heureux : il y a d'abord l'acquisition d'un savoir-faire, l'implication dans les réalisations des tâches. Ces jeunes se sentent utiles à la société.
Merci donc à toi Martine de cet accueil chaleureux, de ce rappel des moments forts que nous avons partagés. Moi aussi j'ai un souvenir très vif de la visite de la prison de Loos. Il y en aurait bien d'autres mais nous souhaitons conserver notre intimité amicale !
Je tiens d'ailleurs à dire qu'il y a énormément de choses qui unissent les femmes politiques : des accomplissements, des joies, notre combat commun et sans relâche pour l'emploi et la lutte contre l'exclusion, mais aussi l'exercice d'un métier difficile. Nous le faisons Martine et moi, parce que nous avons l'impression nous aussi, comme ces jeunes, d'être quelques fois utiles à la société.
Je suis très heureuse de revoir Michèle Demessine qui a extrêmement bien réussie et dont le travail réalisé et l'énergie déployée pour développer l'emploi, des emplois de qualité dans le secteur du tourisme a largement bénéficié aux jeunes et est absolument reconnu.
Notre rencontre en cette fin novembre 2001 est en quelque sorte un anniversaire pour les emplois jeunes. Décembre 1999 se tenait en effet, ici à Lille, un grand rassemblement, un temps fort de mobilisation qui a marqué le développement du programme Emplois Jeunes. Je voudrais bien sûr également dire à quel point je suis contente de retrouver un certain nombre d'amis : Yves Durand, Pascal Percq, Bernard Roman, et les fonctionnaires de l'Etat, qui accomplissent un travail excellent aussi bien à l'emploi qu'à la solidarité.
Ce programme est né d'une volonté et d'une conviction, celles de conjuguer réponse à des besoins non satisfaits et confiance dans les jeunes et leurs employeurs pour porter ce défi. Ce pari gagné, c'est le tien, Martine, avec l'objectif de 350 000 emplois jeunes qui va être atteint.
Ce programme audacieux, innovant, en marche depuis 4 ans avec une mobilisation collective sans précédent, a permis à ce jour l'embauche de plus de 3 000 jeunes sur Lille, de près de 350 000 jeunes sur la France entière contribuant ainsi à faire baisser de 40 % le chômage des jeunes.
Pivot de l'ensemble des politiques pour l'emploi, lancé par Martine, ce programme aujourd'hui continue, il continue plus que jamais : ce sont près de 5 000 jeunes qui ont été recrutés le mois dernier, dans certains cas pour 5 ans, dans d'autres pour une durée plus courte, parce qu'il s'agit d'un remplacement sur un poste plus ancien.
Nous avons lancé la semaine dernière avec l'ANPE une action forte sur les vacances de postes pour qu'ils se traduisent par des offres d'emploi et de nouvelles embauches.
Je sais que vous avez déjà engagé cette opération dans votre département.
J'ai annoncé que nous créerions 10 000 postes nouveaux en 2002, et nous rappelons à nos services que des postes emplois jeunes aujourd'hui, en 2001, c'est possible et même souhaitable, nous allons lancer une opération de communication nationale en direction des jeunes et des employeurs pour le leur faire savoir que nous continuons la création d'emplois-jeunes et ce pour 5 ans.
C'est pourquoi l'avenir de ce programme, c'est aussi la démarche de consolidation engagée pour réussir l'ancrage durable dans les territoires de ces services devenus indispensables, pour offrir aux jeunes un débouché soit dans le cadre de l'emploi qu'ils occupent, soit vers un autre emploi, soit par une formation adaptée.
Le programme que j'ai annoncé au nom du gouvernement en juin dernier nous donne des moyens complémentaires pour que le programme produise tous ses effets.
Pour assurer la pérennité de ces services, pour donner à ces nouveaux moyens, leur pleine portée, nous avons souhaité faire le point sur l'existant : regarder ensemble, et pendant l'année 2002, où en sont les activités, les jeunes, leurs employeurs.
La démarche à conduire est tout d'abord une démarche de dialogue qui repose sur l'idée de diagnostic et d'objectivité :
- un diagnostic conduit par les employeurs, à partir d'un dossier qui leur est adressé, avec des aides si nécessaire. J'entends dire par certains que ce dossier employeur est compliqué - mais j'entends aussi dire par certaines associations " merci de m'avoir fait me poser les bonnes questions au bon moment ".
Il s'agit avant tout d'un outil de dialogue qui permet :
- d'exposer et de valoriser ce qui a été fait,
- d'exprimer des difficultés,
- de solliciter des appuis, y compris financiers, en plus de ceux déjà reçus au titre de l'aide initiale (500 000 F par poste, quand même).
Nous avons bien sûr fixer les délais, pour établir ce diagnostic (la date du 30 novembre). Nous avons donné à nos services déconcentrés, à votre direction du travail, la possibilité d'adapter ce délai, en fonction de toutes les situations (ce n'est pas un secteur dans lequel il faut être rigide).
Ce travail d'analyse réalisé par les employeurs avec les jeunes trouvera son prolongement dans le diagnostic conduit au niveau des territoires de manière partenariale bien au-delà des seuls services de l'Etat.
Cette démarche de partenariat va nous permettre ensemble de mesurer l'impact, l'apport au public de ces nouveaux services et de mettre en place tous les accompagnements nécessaires :
- des accompagnements en termes d'ingénierie, pour l'appui technique, la maîtrise de l'activité et du marché,
- des aides financières,
- toutes les mesures de formation, de validation de l'expérience acquise et d'accompagnement pour les jeunes, qu'ils restent dans leur emploi, en recherchent un autre, accèdent à une formation, une validation, et vous faites là encore un travail exemplaire en matière de formation.
L'idée forte du plan d'accompagnement gouvernemental, c'est de donner un peu plus de temps, là où c'est nécessaire pour qu'un nouveau service s'équilibre, et, dans tous les cas de s'assurer que les jeunes sont bien mis en mesure de retirer tous les bénéfices de l'expérience professionnelle qu'ils ont acquise.
Pour donner du temps, nous avons pris deux mesures en direction des associations d'abord et je rappelle que 100 000 emplois ont été créés dans les associations, ce qui est tout à fait considérable:
- l'une dite d'épargne consolidée, qui est adaptée à la situation d'associations qui ont déjà commencé à dégager des recettes complémentaires à l'aide de l'Etat. Cependant, leurs recettes ne sont pas tout à fait suffisantes pour faire face à l'arrêt de l'aide de l'Etat au bout des 5 ans. Nous leur proposons de reporter une partie de l'aide qu'elles auraient dû toucher sur 3 années ultérieures, et pour accompagner cet effort d'épargne, nous leur donnons une prime de 100 000 F (15 000 Euros) durant ces même trois ans. Par ce dispositif, une association dispose de 8 ans pour se préparer progressivement à équilibrer ses financements sans l'aide de l'Etat au titre du programme.
- l'autre mesure prévoit la possibilité d'une aide complémentaire en moyenne de 70 000 F (10 671 Euros) sur 3 ans, au moyen de conventions pluriannuelles. Elle vise les associations qui rencontrent le plus de difficultés pour se financer : difficulté liée à un territoire qui offre peu de partenaires possibles, aux publics visés qui ne peuvent supporter le coût d'un service pourtant reconnu. Il faut là, des relais, mais ce relais ce n'est pas toujours l'Etat, ou pas l'Etat seul et il faudra que chacun fasse un bout du chemin.
Nous avons aussi prévu au-delà des associations une aide à certaines collectivités locales, notamment celles qui ont de faibles ressources et de fortes charges. Cette aide peut aller jusqu'à 50 000 F (7 600 Euros), pendant trois ans, en plus des 5 ans initiaux.
Bien sûr, l'avenir des jeunes est au cur de nos préoccupations et des mesures sont prévues pour donner le maximum de chance à chaque jeune et faire en sorte, comme tu l'as souligné Martine, qu'aucun d'entre eux ne sorte de ce programme sans solution.
Je voudrais rappeler à cet instant combien il est important de dire que les jeunes ont envie d'être reconnus pour leur métier et leur savoir-faire et pas comme " emploi-jeune " - c'est tout le travail qui a été mené par la cellule professionnalisation, placée auprès de mon ministère, pour repérer toutes les activités crées à l'occasion du recrutement des jeunes.
Deux éléments importants vont permettre aux jeunes de valoriser leur expérience.
En premier lieu, la possibilité de valider les acquis de l'expérience professionnelle ou personnelle grâce aux dispositifs que nous adopterons prochainement dans le cadre du PLMS, qui permet d'accéder par cette voie à n'importe quel titre ou diplôme avec trois années d'expérience .C'est une révolution, il faut le dire. En 1992, Martine avait déjà lancé des expériences en ce sens. Ces jeunes gens ont tous acquis une expérience, un savoir-faire qu'il va falloir valoriser par un diplôme.
En second lieu, la possibilité au-delà de la voie du concours externe qui a permis d'ores déjà à de nombreux jeunes d'intégrer la Fonction publique, la mise en place d'une troisième voie d'accès dans la fonction publique nationale, c'est en cours à l'Education Nationale et dans la fonction publique territoriale.
Cette procédure, rendue possible par la loi Sapin du 3 janvier 2001, introduit une reconnaissance des activités exercées ( une durée de 4 ans est prévue pour les emplois dont nous parlons), elle est également plus souple puisque les épreuves de ces concours tiendront compte de l'expérience acquise.
Nous avons également mené dans la fonction publique territoriale un important travail d'évolution des cadres d'emploi, 15 cadres d'emplois sont déjà modifiés. Toute la filière de l'animation a été revue et introduit notamment la médiation sociale que vous avez ici à Lille largement développée.
Nous allons mettre en place un système de suivi plus fin des actions de formation, des difficultés rencontrées comme des solutions trouvées, et le niveau départemental comme régional, avec leurs partenaires, seront très vigilants sur ces questions.
Nous allons développer des passerelles vers les entreprises pour permettre aux jeunes qui le souhaitent d'accéder au secteur marchand, en valorisant l'expérience acquise. Aujoud'hui, près d'un tiers des jeunes occupant un emploi salarié à la sortie du dispositif, l'exercent dans une entreprise privée. J'étais heureuse d'entendre qu'ici à Lille un certain nombre de jeunes veulent rejoindre l'entreprise.
À cela, s'ajoutent toutes les actions de nos partenaires : les réseaux associatifs, les collectivités locales, les conseils généraux et régionaux, les acteurs économiques, les fondations, qui sont intéressés à l'offre de services dans les territoires où ils agissent et où vivent nos concitoyens.
J'ai signé le 20 novembre une convention avec le directeur général de la caisse des dépôts et consignations, M. LEBEGUE, - qui renouvelle la précédente convention signée par Martine pour une durée de trois ans - qui va mettre des moyens considérables à la disposition des acteurs de terrain, pour faire des diagnostics territoriaux supplémentaires, accompagner des projets associatifs avec des experts comme France Active -que l'on connaît bien ici-, créer des dispositifs locaux d'expertises techniques et financières, diffusé une culture de maîtrise de son activité par les employeurs. Je crois qu'en particulier pour les associations ce sera un point d'appui considérable.
Cette mobilisation est l'affaire de tous, - mes services organisent souvent des réunions dans les régions où avec ces partenaires on débat de comment s'organiser pour accompagner le mieux possible les jeunes et les activités (réunions qui ont eu lieu déjà en Rhône-Alpes, ici dans le Nord, à Lille il y a dix jours, jeudi dernier en PACA, qui sont programmées en décembre en Poitou-Charentes, Aquitaine et Midi-Pyrénées, Alsace et Lorraine etc.).
Cette mobilisation, ici dans le Nord, à Lille tout particulièrement, vous l'avez engagée depuis longtemps par un travail d'accompagnement, de diagnostic, d'évaluation de la qualité des services, par le soutien de la collectivité locale à la vie associative nourrissant ainsi un partenariat plus fort, plus solidaire.
Le protocole qui va être signé dans quelques minutes par Martine Aubry pour la ville de Lille, le Préfet de région Rémi Pautrat, le Directeur régional de l'ANPE, Patrick Lescure, le Directeur régional de l'AFPA, Michel Caron pour l'Etat est le premier accord à avoir été élaboré pour mener un plan partenarial de consolidation du programme Emplois Jeunes, il est la marque d'un investissement constant dans la réussite de ce programme. Il est l'annonce d'une série d'accords prévus dans le département du Nord témoignant d'un partenariat actif de terrain qui va j'en suis convaincue conduire à la réussite collective de ce programme. Je suis vraiment très heureuse de cette mobilisation, sous l'impulsion de Martine.
(Source http://www.travail.gouv.fr, le 30 novembre 2001)
On se le disait avec Martine il y a quelques instants, toutes celles et ceux que j'ai pu rencontrer sont heureux : il y a d'abord l'acquisition d'un savoir-faire, l'implication dans les réalisations des tâches. Ces jeunes se sentent utiles à la société.
Merci donc à toi Martine de cet accueil chaleureux, de ce rappel des moments forts que nous avons partagés. Moi aussi j'ai un souvenir très vif de la visite de la prison de Loos. Il y en aurait bien d'autres mais nous souhaitons conserver notre intimité amicale !
Je tiens d'ailleurs à dire qu'il y a énormément de choses qui unissent les femmes politiques : des accomplissements, des joies, notre combat commun et sans relâche pour l'emploi et la lutte contre l'exclusion, mais aussi l'exercice d'un métier difficile. Nous le faisons Martine et moi, parce que nous avons l'impression nous aussi, comme ces jeunes, d'être quelques fois utiles à la société.
Je suis très heureuse de revoir Michèle Demessine qui a extrêmement bien réussie et dont le travail réalisé et l'énergie déployée pour développer l'emploi, des emplois de qualité dans le secteur du tourisme a largement bénéficié aux jeunes et est absolument reconnu.
Notre rencontre en cette fin novembre 2001 est en quelque sorte un anniversaire pour les emplois jeunes. Décembre 1999 se tenait en effet, ici à Lille, un grand rassemblement, un temps fort de mobilisation qui a marqué le développement du programme Emplois Jeunes. Je voudrais bien sûr également dire à quel point je suis contente de retrouver un certain nombre d'amis : Yves Durand, Pascal Percq, Bernard Roman, et les fonctionnaires de l'Etat, qui accomplissent un travail excellent aussi bien à l'emploi qu'à la solidarité.
Ce programme est né d'une volonté et d'une conviction, celles de conjuguer réponse à des besoins non satisfaits et confiance dans les jeunes et leurs employeurs pour porter ce défi. Ce pari gagné, c'est le tien, Martine, avec l'objectif de 350 000 emplois jeunes qui va être atteint.
Ce programme audacieux, innovant, en marche depuis 4 ans avec une mobilisation collective sans précédent, a permis à ce jour l'embauche de plus de 3 000 jeunes sur Lille, de près de 350 000 jeunes sur la France entière contribuant ainsi à faire baisser de 40 % le chômage des jeunes.
Pivot de l'ensemble des politiques pour l'emploi, lancé par Martine, ce programme aujourd'hui continue, il continue plus que jamais : ce sont près de 5 000 jeunes qui ont été recrutés le mois dernier, dans certains cas pour 5 ans, dans d'autres pour une durée plus courte, parce qu'il s'agit d'un remplacement sur un poste plus ancien.
Nous avons lancé la semaine dernière avec l'ANPE une action forte sur les vacances de postes pour qu'ils se traduisent par des offres d'emploi et de nouvelles embauches.
Je sais que vous avez déjà engagé cette opération dans votre département.
J'ai annoncé que nous créerions 10 000 postes nouveaux en 2002, et nous rappelons à nos services que des postes emplois jeunes aujourd'hui, en 2001, c'est possible et même souhaitable, nous allons lancer une opération de communication nationale en direction des jeunes et des employeurs pour le leur faire savoir que nous continuons la création d'emplois-jeunes et ce pour 5 ans.
C'est pourquoi l'avenir de ce programme, c'est aussi la démarche de consolidation engagée pour réussir l'ancrage durable dans les territoires de ces services devenus indispensables, pour offrir aux jeunes un débouché soit dans le cadre de l'emploi qu'ils occupent, soit vers un autre emploi, soit par une formation adaptée.
Le programme que j'ai annoncé au nom du gouvernement en juin dernier nous donne des moyens complémentaires pour que le programme produise tous ses effets.
Pour assurer la pérennité de ces services, pour donner à ces nouveaux moyens, leur pleine portée, nous avons souhaité faire le point sur l'existant : regarder ensemble, et pendant l'année 2002, où en sont les activités, les jeunes, leurs employeurs.
La démarche à conduire est tout d'abord une démarche de dialogue qui repose sur l'idée de diagnostic et d'objectivité :
- un diagnostic conduit par les employeurs, à partir d'un dossier qui leur est adressé, avec des aides si nécessaire. J'entends dire par certains que ce dossier employeur est compliqué - mais j'entends aussi dire par certaines associations " merci de m'avoir fait me poser les bonnes questions au bon moment ".
Il s'agit avant tout d'un outil de dialogue qui permet :
- d'exposer et de valoriser ce qui a été fait,
- d'exprimer des difficultés,
- de solliciter des appuis, y compris financiers, en plus de ceux déjà reçus au titre de l'aide initiale (500 000 F par poste, quand même).
Nous avons bien sûr fixer les délais, pour établir ce diagnostic (la date du 30 novembre). Nous avons donné à nos services déconcentrés, à votre direction du travail, la possibilité d'adapter ce délai, en fonction de toutes les situations (ce n'est pas un secteur dans lequel il faut être rigide).
Ce travail d'analyse réalisé par les employeurs avec les jeunes trouvera son prolongement dans le diagnostic conduit au niveau des territoires de manière partenariale bien au-delà des seuls services de l'Etat.
Cette démarche de partenariat va nous permettre ensemble de mesurer l'impact, l'apport au public de ces nouveaux services et de mettre en place tous les accompagnements nécessaires :
- des accompagnements en termes d'ingénierie, pour l'appui technique, la maîtrise de l'activité et du marché,
- des aides financières,
- toutes les mesures de formation, de validation de l'expérience acquise et d'accompagnement pour les jeunes, qu'ils restent dans leur emploi, en recherchent un autre, accèdent à une formation, une validation, et vous faites là encore un travail exemplaire en matière de formation.
L'idée forte du plan d'accompagnement gouvernemental, c'est de donner un peu plus de temps, là où c'est nécessaire pour qu'un nouveau service s'équilibre, et, dans tous les cas de s'assurer que les jeunes sont bien mis en mesure de retirer tous les bénéfices de l'expérience professionnelle qu'ils ont acquise.
Pour donner du temps, nous avons pris deux mesures en direction des associations d'abord et je rappelle que 100 000 emplois ont été créés dans les associations, ce qui est tout à fait considérable:
- l'une dite d'épargne consolidée, qui est adaptée à la situation d'associations qui ont déjà commencé à dégager des recettes complémentaires à l'aide de l'Etat. Cependant, leurs recettes ne sont pas tout à fait suffisantes pour faire face à l'arrêt de l'aide de l'Etat au bout des 5 ans. Nous leur proposons de reporter une partie de l'aide qu'elles auraient dû toucher sur 3 années ultérieures, et pour accompagner cet effort d'épargne, nous leur donnons une prime de 100 000 F (15 000 Euros) durant ces même trois ans. Par ce dispositif, une association dispose de 8 ans pour se préparer progressivement à équilibrer ses financements sans l'aide de l'Etat au titre du programme.
- l'autre mesure prévoit la possibilité d'une aide complémentaire en moyenne de 70 000 F (10 671 Euros) sur 3 ans, au moyen de conventions pluriannuelles. Elle vise les associations qui rencontrent le plus de difficultés pour se financer : difficulté liée à un territoire qui offre peu de partenaires possibles, aux publics visés qui ne peuvent supporter le coût d'un service pourtant reconnu. Il faut là, des relais, mais ce relais ce n'est pas toujours l'Etat, ou pas l'Etat seul et il faudra que chacun fasse un bout du chemin.
Nous avons aussi prévu au-delà des associations une aide à certaines collectivités locales, notamment celles qui ont de faibles ressources et de fortes charges. Cette aide peut aller jusqu'à 50 000 F (7 600 Euros), pendant trois ans, en plus des 5 ans initiaux.
Bien sûr, l'avenir des jeunes est au cur de nos préoccupations et des mesures sont prévues pour donner le maximum de chance à chaque jeune et faire en sorte, comme tu l'as souligné Martine, qu'aucun d'entre eux ne sorte de ce programme sans solution.
Je voudrais rappeler à cet instant combien il est important de dire que les jeunes ont envie d'être reconnus pour leur métier et leur savoir-faire et pas comme " emploi-jeune " - c'est tout le travail qui a été mené par la cellule professionnalisation, placée auprès de mon ministère, pour repérer toutes les activités crées à l'occasion du recrutement des jeunes.
Deux éléments importants vont permettre aux jeunes de valoriser leur expérience.
En premier lieu, la possibilité de valider les acquis de l'expérience professionnelle ou personnelle grâce aux dispositifs que nous adopterons prochainement dans le cadre du PLMS, qui permet d'accéder par cette voie à n'importe quel titre ou diplôme avec trois années d'expérience .C'est une révolution, il faut le dire. En 1992, Martine avait déjà lancé des expériences en ce sens. Ces jeunes gens ont tous acquis une expérience, un savoir-faire qu'il va falloir valoriser par un diplôme.
En second lieu, la possibilité au-delà de la voie du concours externe qui a permis d'ores déjà à de nombreux jeunes d'intégrer la Fonction publique, la mise en place d'une troisième voie d'accès dans la fonction publique nationale, c'est en cours à l'Education Nationale et dans la fonction publique territoriale.
Cette procédure, rendue possible par la loi Sapin du 3 janvier 2001, introduit une reconnaissance des activités exercées ( une durée de 4 ans est prévue pour les emplois dont nous parlons), elle est également plus souple puisque les épreuves de ces concours tiendront compte de l'expérience acquise.
Nous avons également mené dans la fonction publique territoriale un important travail d'évolution des cadres d'emploi, 15 cadres d'emplois sont déjà modifiés. Toute la filière de l'animation a été revue et introduit notamment la médiation sociale que vous avez ici à Lille largement développée.
Nous allons mettre en place un système de suivi plus fin des actions de formation, des difficultés rencontrées comme des solutions trouvées, et le niveau départemental comme régional, avec leurs partenaires, seront très vigilants sur ces questions.
Nous allons développer des passerelles vers les entreprises pour permettre aux jeunes qui le souhaitent d'accéder au secteur marchand, en valorisant l'expérience acquise. Aujoud'hui, près d'un tiers des jeunes occupant un emploi salarié à la sortie du dispositif, l'exercent dans une entreprise privée. J'étais heureuse d'entendre qu'ici à Lille un certain nombre de jeunes veulent rejoindre l'entreprise.
À cela, s'ajoutent toutes les actions de nos partenaires : les réseaux associatifs, les collectivités locales, les conseils généraux et régionaux, les acteurs économiques, les fondations, qui sont intéressés à l'offre de services dans les territoires où ils agissent et où vivent nos concitoyens.
J'ai signé le 20 novembre une convention avec le directeur général de la caisse des dépôts et consignations, M. LEBEGUE, - qui renouvelle la précédente convention signée par Martine pour une durée de trois ans - qui va mettre des moyens considérables à la disposition des acteurs de terrain, pour faire des diagnostics territoriaux supplémentaires, accompagner des projets associatifs avec des experts comme France Active -que l'on connaît bien ici-, créer des dispositifs locaux d'expertises techniques et financières, diffusé une culture de maîtrise de son activité par les employeurs. Je crois qu'en particulier pour les associations ce sera un point d'appui considérable.
Cette mobilisation est l'affaire de tous, - mes services organisent souvent des réunions dans les régions où avec ces partenaires on débat de comment s'organiser pour accompagner le mieux possible les jeunes et les activités (réunions qui ont eu lieu déjà en Rhône-Alpes, ici dans le Nord, à Lille il y a dix jours, jeudi dernier en PACA, qui sont programmées en décembre en Poitou-Charentes, Aquitaine et Midi-Pyrénées, Alsace et Lorraine etc.).
Cette mobilisation, ici dans le Nord, à Lille tout particulièrement, vous l'avez engagée depuis longtemps par un travail d'accompagnement, de diagnostic, d'évaluation de la qualité des services, par le soutien de la collectivité locale à la vie associative nourrissant ainsi un partenariat plus fort, plus solidaire.
Le protocole qui va être signé dans quelques minutes par Martine Aubry pour la ville de Lille, le Préfet de région Rémi Pautrat, le Directeur régional de l'ANPE, Patrick Lescure, le Directeur régional de l'AFPA, Michel Caron pour l'Etat est le premier accord à avoir été élaboré pour mener un plan partenarial de consolidation du programme Emplois Jeunes, il est la marque d'un investissement constant dans la réussite de ce programme. Il est l'annonce d'une série d'accords prévus dans le département du Nord témoignant d'un partenariat actif de terrain qui va j'en suis convaincue conduire à la réussite collective de ce programme. Je suis vraiment très heureuse de cette mobilisation, sous l'impulsion de Martine.
(Source http://www.travail.gouv.fr, le 30 novembre 2001)