Texte intégral
Monsieur le Premier ministre,
Madame la ministre,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis lillois,
C'est avec grand plaisir que je vous rejoins à Lille, et tout particulièrement en ce jour. Je voudrais répondre aux paroles élogieuses que Pierre MAUROY a bien voulu prononcer, et vous remercier de l'accueil chaleureux que vous nous avez réservé.
Venir ici, rendre visite aux gens de Lille et du Nord, prend toujours pour moi un sens particulier.
Même si je suis honoré de vous retrouver tous, ici, dans votre diversité politique, je ne peux oublier que cette terre de révolution industrielle et de culture ouvrière a nourri très tôt la protestation des plus démunis. Ici, le socialisme est une tradition, née il y a plus d'un siècle. Des pionniers y ont fondé une famille de pensée et d'action : Jules GUESDE, mais aussi Paul LAFARGUE, qui réclamait pour les ouvriers ce qu'il appelait un "droit à la paresse", mais qui n'était que le temps de vivre, un temps conquis et soustrait à la seule production.
Pierre MAUROY est fidèle à cet héritage. C'est pourquoi il est pour moi un exemple et un ami. Plusieurs fois nous nous sommes croisés, depuis le jour où nous nous sommes trouvés, ensemble, au nouveau Parti socialiste. Il avait d'ailleurs pris une large part à sa fondation. Premier Premier ministre de François Mitterrand en 1981, je le retrouve aujourd'hui tel qu'il fut tout au long du chemin, celui sur qui l'on peut compter, fidèle, moderne, courageux. Fidèle à ses idéaux, moderne dans sa façon de les traduire en actes, courageux dans ses choix - et d'abord lorsqu'il assumait la direction du Gouvernement, à un moment très difficile pour l'économie française.
Revoir Lille - la ville, ses rues, ses places, ses quartiers -, c'est retrouver aussi son maire.
Il s'en est voulu l'architecte. Et dans le paysage de cette ville se lisent les traits de son caractère.
La fidélité, au passé prestigieux de la Flandre, dans la restauration scrupuleuse et le rajeunissement du magnifique " vieux Lille ".
La modernité, dans sa vision de la ville, dans les choix de la communauté urbaine, dans la construction d'un réseau de transports - métro et tramways - à la pointe de la technologie.
La volonté, acharnée, d'exploiter la position de carrefour géographique de Lille, au croisement de trois grandes régions industrielles européennes : le TGV n'est pas venu ici tout seul. Si les lignes Paris-Lille, Paris-Londres et Paris-Bruxelles se rencontrent ici, c'est parce que le maire de Lille a bataillé avec l'énergie que vous lui connaissez.
La détermination, au service du développement de cette ville et de cette région, durement touchées par la crise, jusqu'à concevoir, planifier, faire sortir de terre un nouveau quartier de Lille. Je sais qu'il est particulièrement fier d'Euralille. C'est là une fierté bien légitime. Euralille est devenu un pôle d'affaires, d'entreprises et de commerces qui revivifie le tissu économique local et entraîne la création de nombreux emplois.
Ces qualités, je les retrouve dans la bataille pour l'emploi que conduit ici Pierre MAUROY.
Le Gouvernement s'appuie, pour mettre en oeuvre sa politique au plus près des besoins des Français, sur les collectivités locales et les acteurs locaux. Lille est un partenaire exemplaire. Elle a répondu présent. Elle a saisi les chances de modernisation qui s'offraient. Elle a affirmé une détermination sans faille. Au-delà de la ville elle-même, le département du Nord et la région Nord-Pas-de-Calais - dont je salue les présidents, Bernard DEROSIER et Michel DELEBARRE - les entreprises, les syndicats et les associations se sont mobilisés pour mettre en oeuvre les deux grands instruments de notre politique de l'emploi que sont les nouveaux services emplois-jeunes et la réduction négociée du temps de travail.
C'est dans votre ville que j'ai signé ce matin la convention créant le 200000ème emploi-jeune, à peine vingt mois après le lancement de ce programme. Lille est la première ville en France par le nombre d'emplois-jeunes rapportés à sa population. C'est là une réussite dont vous pouvez - dont nous pouvons - être fiers. Au-delà des chiffres, vous développez ici ce programme avec rigueur dans la qualité des projets, avec exigence dans l'identification des besoins, la définition des qualifications nécessaires, l'accompagnement des jeunes. Cette exigence est essentielle, et c'est aussi cela que je suis venu saluer ce matin. Elle continuera à nous inspirer dans l'accomplissement de nos objectifs. Pour permettre à ceux qui signent ces contrats de trouver leur voie dans la vie professionnelle. Parce que, pour reprendre ces mots de Léo LAGRANGE : "Aux jeunes, il ne faut pas tracer un seul chemin, il faut ouvrir toutes les routes."
Les négociations sur la réduction du temps de travail témoignent du même dynamisme. Là encore, la région Nord-Pas-de-Calais se distingue. Elle est la première région de France par la proportion des salariés concernés par un accord sur les 35 heures. Au 30 juin, près de 900 accords ont été signés dans le Nord-Pas-de-Calais depuis la loi du 13 juin 1998 - que Jean LE GARREC connaît bien, puisqu'il en a été le rapporteur - 123000 salariés sont concernés et plus de 7700 emplois ont été créés. Votre région a compris, avec d'autres, que la réduction du temps de travail, en même temps qu'elle aide à créer de nouveaux emplois, contribue à libérer du temps.
Le Nord fait la démonstration que la négociation est - et restera- le meilleur moyen, le plus naturel et le plus efficace, d'atteindre notre objectif. Le Nord montre que la réduction du temps de travail peut être un levier efficace de création d'emplois. Vos entreprises sont performantes. Comme ailleurs, elles sont désireuses d'améliorer leur compétitivité ; comme ailleurs, elles sont soucieuses de leur rentabilité. Elles signent des accords de réduction du temps de travail parce qu'elles y trouvent aussi, au-delà des incitations qui les y encouragent, leur intérêt bien compris. L'entreprise LAMY LUTTI, que je visiterai cet après-midi, en est un exemple remarquable.
Dans ces deux domaines, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Martine AUBRY - que je suis fier d'avoir à mes côtés dans le Gouvernement et dont je veux saluer le courage, l'énergie, la force de conviction - mène avec talent un combat constant. Et elle le fait aussi bien sur le terrain, comme première adjointe au maire de Lille, que dans sa fonction gouvernementale.
Avec elle, le Gouvernement a défini, en matière de réduction du temps de travail, une méthode faite de volontarisme et de concertation. Nous nous y sommes tenus. L'expérience nous donne jusqu'ici raison. Nous avons constaté, le 10 octobre 1997, que les partenaires sociaux n'étaient pas en mesure de s'engager par eux-mêmes dans cette voie. Une première loi a donc donné le cap et créé des incitations à négocier.
Des négociations nombreuses - près de 8000 accords au 30 juin -7973 exactement - et plus de 1 million 700000 salariés concernés- témoignent d'une dynamique qui va encore s'amplifier. Ces accords ont permis la création ou la sauvegarde de près de 86000 emplois. Dans leur grande majorité, ils définissent un équilibre satisfaisant entre les besoins de l'entreprise, ceux des salariés et la création d'emplois.
Une seconde loi tirera les enseignements des négociations pour définir le régime des 35 heures "durée légale" qui deviendra une réalité au 1er janvier 2000 pour les entreprises de plus de 20 salariés. Elle encouragera le développement de la négociation, à une échelle beaucoup plus large encore. L'avant-projet de cette seconde loi est désormais connu. Il est soumis à la concertation avec les partenaires sociaux, avant d'être adopté prochainement par le Conseil des ministres, puis naturellement débattu cet automne devant le Parlement.
Mesdames et Messieurs, Chers amis lillois,
L'emploi est la première des priorités de mon Gouvernement. Le cap que nous nous sommes fixés ne changera pas. Avec vous, avec tous ceux qui sont prêts à s'engager dans l'action quotidienne pour servir cet objectif, nous poursuivrons, nous amplifierons ce mouvement. Parce qu'avec l'emploi, c'est la dignité, c'est la liberté de chacun qui sont en jeu. C'est aussi la confiance du pays en lui-même et en son avenir qui se construit.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 7 juillet 1999)
Madame la ministre,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis lillois,
C'est avec grand plaisir que je vous rejoins à Lille, et tout particulièrement en ce jour. Je voudrais répondre aux paroles élogieuses que Pierre MAUROY a bien voulu prononcer, et vous remercier de l'accueil chaleureux que vous nous avez réservé.
Venir ici, rendre visite aux gens de Lille et du Nord, prend toujours pour moi un sens particulier.
Même si je suis honoré de vous retrouver tous, ici, dans votre diversité politique, je ne peux oublier que cette terre de révolution industrielle et de culture ouvrière a nourri très tôt la protestation des plus démunis. Ici, le socialisme est une tradition, née il y a plus d'un siècle. Des pionniers y ont fondé une famille de pensée et d'action : Jules GUESDE, mais aussi Paul LAFARGUE, qui réclamait pour les ouvriers ce qu'il appelait un "droit à la paresse", mais qui n'était que le temps de vivre, un temps conquis et soustrait à la seule production.
Pierre MAUROY est fidèle à cet héritage. C'est pourquoi il est pour moi un exemple et un ami. Plusieurs fois nous nous sommes croisés, depuis le jour où nous nous sommes trouvés, ensemble, au nouveau Parti socialiste. Il avait d'ailleurs pris une large part à sa fondation. Premier Premier ministre de François Mitterrand en 1981, je le retrouve aujourd'hui tel qu'il fut tout au long du chemin, celui sur qui l'on peut compter, fidèle, moderne, courageux. Fidèle à ses idéaux, moderne dans sa façon de les traduire en actes, courageux dans ses choix - et d'abord lorsqu'il assumait la direction du Gouvernement, à un moment très difficile pour l'économie française.
Revoir Lille - la ville, ses rues, ses places, ses quartiers -, c'est retrouver aussi son maire.
Il s'en est voulu l'architecte. Et dans le paysage de cette ville se lisent les traits de son caractère.
La fidélité, au passé prestigieux de la Flandre, dans la restauration scrupuleuse et le rajeunissement du magnifique " vieux Lille ".
La modernité, dans sa vision de la ville, dans les choix de la communauté urbaine, dans la construction d'un réseau de transports - métro et tramways - à la pointe de la technologie.
La volonté, acharnée, d'exploiter la position de carrefour géographique de Lille, au croisement de trois grandes régions industrielles européennes : le TGV n'est pas venu ici tout seul. Si les lignes Paris-Lille, Paris-Londres et Paris-Bruxelles se rencontrent ici, c'est parce que le maire de Lille a bataillé avec l'énergie que vous lui connaissez.
La détermination, au service du développement de cette ville et de cette région, durement touchées par la crise, jusqu'à concevoir, planifier, faire sortir de terre un nouveau quartier de Lille. Je sais qu'il est particulièrement fier d'Euralille. C'est là une fierté bien légitime. Euralille est devenu un pôle d'affaires, d'entreprises et de commerces qui revivifie le tissu économique local et entraîne la création de nombreux emplois.
Ces qualités, je les retrouve dans la bataille pour l'emploi que conduit ici Pierre MAUROY.
Le Gouvernement s'appuie, pour mettre en oeuvre sa politique au plus près des besoins des Français, sur les collectivités locales et les acteurs locaux. Lille est un partenaire exemplaire. Elle a répondu présent. Elle a saisi les chances de modernisation qui s'offraient. Elle a affirmé une détermination sans faille. Au-delà de la ville elle-même, le département du Nord et la région Nord-Pas-de-Calais - dont je salue les présidents, Bernard DEROSIER et Michel DELEBARRE - les entreprises, les syndicats et les associations se sont mobilisés pour mettre en oeuvre les deux grands instruments de notre politique de l'emploi que sont les nouveaux services emplois-jeunes et la réduction négociée du temps de travail.
C'est dans votre ville que j'ai signé ce matin la convention créant le 200000ème emploi-jeune, à peine vingt mois après le lancement de ce programme. Lille est la première ville en France par le nombre d'emplois-jeunes rapportés à sa population. C'est là une réussite dont vous pouvez - dont nous pouvons - être fiers. Au-delà des chiffres, vous développez ici ce programme avec rigueur dans la qualité des projets, avec exigence dans l'identification des besoins, la définition des qualifications nécessaires, l'accompagnement des jeunes. Cette exigence est essentielle, et c'est aussi cela que je suis venu saluer ce matin. Elle continuera à nous inspirer dans l'accomplissement de nos objectifs. Pour permettre à ceux qui signent ces contrats de trouver leur voie dans la vie professionnelle. Parce que, pour reprendre ces mots de Léo LAGRANGE : "Aux jeunes, il ne faut pas tracer un seul chemin, il faut ouvrir toutes les routes."
Les négociations sur la réduction du temps de travail témoignent du même dynamisme. Là encore, la région Nord-Pas-de-Calais se distingue. Elle est la première région de France par la proportion des salariés concernés par un accord sur les 35 heures. Au 30 juin, près de 900 accords ont été signés dans le Nord-Pas-de-Calais depuis la loi du 13 juin 1998 - que Jean LE GARREC connaît bien, puisqu'il en a été le rapporteur - 123000 salariés sont concernés et plus de 7700 emplois ont été créés. Votre région a compris, avec d'autres, que la réduction du temps de travail, en même temps qu'elle aide à créer de nouveaux emplois, contribue à libérer du temps.
Le Nord fait la démonstration que la négociation est - et restera- le meilleur moyen, le plus naturel et le plus efficace, d'atteindre notre objectif. Le Nord montre que la réduction du temps de travail peut être un levier efficace de création d'emplois. Vos entreprises sont performantes. Comme ailleurs, elles sont désireuses d'améliorer leur compétitivité ; comme ailleurs, elles sont soucieuses de leur rentabilité. Elles signent des accords de réduction du temps de travail parce qu'elles y trouvent aussi, au-delà des incitations qui les y encouragent, leur intérêt bien compris. L'entreprise LAMY LUTTI, que je visiterai cet après-midi, en est un exemple remarquable.
Dans ces deux domaines, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Martine AUBRY - que je suis fier d'avoir à mes côtés dans le Gouvernement et dont je veux saluer le courage, l'énergie, la force de conviction - mène avec talent un combat constant. Et elle le fait aussi bien sur le terrain, comme première adjointe au maire de Lille, que dans sa fonction gouvernementale.
Avec elle, le Gouvernement a défini, en matière de réduction du temps de travail, une méthode faite de volontarisme et de concertation. Nous nous y sommes tenus. L'expérience nous donne jusqu'ici raison. Nous avons constaté, le 10 octobre 1997, que les partenaires sociaux n'étaient pas en mesure de s'engager par eux-mêmes dans cette voie. Une première loi a donc donné le cap et créé des incitations à négocier.
Des négociations nombreuses - près de 8000 accords au 30 juin -7973 exactement - et plus de 1 million 700000 salariés concernés- témoignent d'une dynamique qui va encore s'amplifier. Ces accords ont permis la création ou la sauvegarde de près de 86000 emplois. Dans leur grande majorité, ils définissent un équilibre satisfaisant entre les besoins de l'entreprise, ceux des salariés et la création d'emplois.
Une seconde loi tirera les enseignements des négociations pour définir le régime des 35 heures "durée légale" qui deviendra une réalité au 1er janvier 2000 pour les entreprises de plus de 20 salariés. Elle encouragera le développement de la négociation, à une échelle beaucoup plus large encore. L'avant-projet de cette seconde loi est désormais connu. Il est soumis à la concertation avec les partenaires sociaux, avant d'être adopté prochainement par le Conseil des ministres, puis naturellement débattu cet automne devant le Parlement.
Mesdames et Messieurs, Chers amis lillois,
L'emploi est la première des priorités de mon Gouvernement. Le cap que nous nous sommes fixés ne changera pas. Avec vous, avec tous ceux qui sont prêts à s'engager dans l'action quotidienne pour servir cet objectif, nous poursuivrons, nous amplifierons ce mouvement. Parce qu'avec l'emploi, c'est la dignité, c'est la liberté de chacun qui sont en jeu. C'est aussi la confiance du pays en lui-même et en son avenir qui se construit.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 7 juillet 1999)