Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur le Secrétaire général,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Depuis le Sommet de Hanoï en 1997, la Francophonie a entrepris une profonde rénovation de ses méthodes et de ses instruments. Cet effort porte ses fruits. La Francophonie fait de mieux en mieux la preuve de son utilité. Les événements du 11 septembre ont montré que le monde d'aujourd'hui avait besoin d'un dialogue entre les cultures, d'un dialogue respectueux des identités propres et des droits universels. Par sa nature même, la Francophonie peut et doit contribuer à relever ce défi.
Quelques mois avant le Sommet de Beyrouth qui sera précisément consacré au dialogue des cultures, notre réunion d'aujourd'hui revêt une importance particulière.
Il nous revient en effet d'arrêter les grandes orientations du biennum à venir. Il nous revient aussi, à la lumière des évaluations qui ont été conduites ces dernières années, de tirer les premières leçons des réformes engagées au Sommet de Hanoï et à la Conférence ministérielle de Bucarest.
Première constatation et la France s'en réjouit : les difficultés qui auraient pu être suscitées par le report du sommet de Beyrouth ont été évitées. La programmation qui nous est soumise par les opérateurs tient compte des travaux qui ont été conduits au cours de ces deux dernières années : réunion ministérielle de Luxembourg sur les femmes, symposium de Bamako sur la démocratie les droits et les libertés dans l'espace francophone, conférence de Cotonou des ministres de la Culture, et puis les travaux des comités de programme sur la langue, les techniques d'information et de communication, l'éducation de base, l'éducation à distance, et les comités d'experts, les concertations engagées par les opérateurs.
Deuxième constatation et la France s'en réjouit aussi. Les documents qui sont soumis aujourd'hui à notre appréciation marquent un progrès très sensible sur le plan de la synthèse et de l'intelligibilité.
Puisque nous voulons mobiliser l'opinion publique, convaincre les grandes institutions internationales, associer les forces vives de la société civile, toutes choses vitales pour la pérennité de notre mouvement, il importe que les grandes lignes de notre action soient lisibles et visibles.
* *
Aussi voudrai-je vous indiquer en quelques phrases la manière dont nous voyons le développement de l'action de la Francophonie dans les années à venir.
La société internationale a profondément changé ces dernières années. Le mouvement de mondialisation que nous connaissons à entraîné un développement du rôle de nouveaux acteurs : organisations internationales, organisations non gouvernementales, associations, collectivités locales, acteurs économiques et sociaux. Il importe d'en tenir compte. La Francophonie peut et doit contribuer à l'émergence d'une mondialisation maîtrisée. C'est bien là le message central qui ressort de la déclaration des ministres francophones de la Culture réunis à Cotonou en juin 2001.
Pour la France, le meilleur moyen d'y parvenir est de développer la concertation. Et si la France met ainsi l'accent sur cette nécessité, ce n'est pas pour le plaisir intellectuel de nous concerter, mais pour des raisons très concrètes.
Il s'agit en premier lieu de manifester notre solidarité active avec les pays francophones du Sud pour leur permettre de participer efficacement aux grandes négociations internationales. Parce que ces négociations sont fondamentales, nous le savons bien, dans l'élaboration des normes futures, et que chacun doit pouvoir équitablement y défendre ses intérêts.
Il s'agit en deuxième lieu pour la Francophonie de coopérer en vue d'élaborer des politiques nationales crédibles, de préparer des dossiers éligibles au financement des grandes institutions internationales. Le secteur de l'éducation nous paraît fournir une illustration parfaite de nos intentions. La situation n'y est pas satisfaisante. Elle est même dramatique dans certains de nos pays alors que l'éducation est à l'évidence une clé du développement. L'éducation est aussi un domaine qui ne saurait de façon tout aussi évidente être laissée au seul jeu du marché. Or des opportunités s'offrent. Consciente du risque de se fier à un modèle unique, la Banque mondiale est aujourd'hui prête à écouter la voix des francophones.
L'initiative sur la réduction de la dette permet de dégager de nouveaux moyens pour l'éducation. Il importe donc que la Francophonie fasse plus entendre sa voix dans ce débat essentiel pour l'avenir. Les moyens dont nous disposons dans le secteur sont trop modestes - moins de 4 millions d'euros - pour intervenir massivement sur le terrain. Ils sont en revanche suffisants pour contribuer à orienter les décisions des bailleurs de fonds dans le sens des conceptions que nous défendons.
Trois remarques sur cette nécessaire concertation :
1. Tout d'abord, celle-ci doit être adaptée à la diversité des situations. La France se félicite que l'accent soit mis sur la Conférence de Johannesbourg sur le développement durable et sur le sommet mondial de l'information.
Mais rien n'empêche de développer des concertations dans d'autres occasions, sans qu'il soit nécessairement besoin de prévoir à chaque fois un dispositif lourd en amont et une programmation en aval.
2. Deuxième remarque, l'objectif n'est pas nécessairement de parvenir à tous prix à des positions communes mais peut être celui de faciliter la recherche de compromis.
3. Troisième observation. La concertation doit se situer au sein des instances francophones, de façon à permettre à tous les Etats et gouvernements membres de notre mouvement d'y participer.
Pour toutes ces raisons que je viens d'énumérer, la France se félicite que l'Administrateur général de l'Agence de la Francophonie dans son avant-propos ait mis la concertation au rang de mission essentielle pour la Francophonie.
Dans ce contexte, un de nos objectifs majeurs doit être, compte tenu des moyens financiers disponibles, de faciliter la synergie entre les opérateurs, avec les institutions financières internationales, avec les coopérations bilatérales. Le Conseil de coopération peut en ce domaine jouer un rôle essentiel.
Afin de faciliter les synergies nécessaires et les cofinancements souhaitables, la France suggère que la Francophonie organise un séminaire à un haut niveau sur le cofinancement du développement réunissant les pays du Nord avec les institutions financières et les organisations internationales concernées.
* *
Le resserrement de la programmation autour de quelques grands objectifs est la meilleure manière d'assurer la mobilisation de toutes les énergies et la visibilité des opérateurs.
La programmation qui nous est soumise témoigne à l'évidence des efforts accomplis. La France s'en réjouit. Elle souhaite évidemment que ces efforts soient poursuivis et amplifiés.
S'agissant de l'Agence de la Francophonie, l'essentiel des moyens est consacré à la langue, à la culture et à la démocratie. La France marque son plein accord avec ces priorités.
1. La langue française que nous avons en partage est le fondement même de notre communauté. La France, on le sait, attache une importance particulière au plan d'urgence pour le français dans les organisations internationales.
L'intérêt accordé dans ce contexte à l'Union européenne n'est évidemment pas inspiré par un choix géographique mais traduit la priorité de cet enjeu européen pour l'avenir de la langue française sur le plan mondial. La France souhaite que le dispositif de gestion administrative de ce programme soit renforcé, son articulation avec les autres programmes améliorée, la mise en réseau des jeunes experts francophones assurée.
2 La France se félicite également de l'importance accordée à la diversité culturelle. Il s'agit là d'un axe majeur qui sera au centre des débats du Sommet de Beyrouth. Nous approuvons l'essentiel des actions qui sont proposées par les opérateurs.
Revenons à la question de l'éducation dont les liens avec la langue, la culture et le développement sont évidents. J'ai déjà évoqué il y a un instant ce domaine essentiel. La France enregistre avec satisfaction les efforts de resserrement des programmes. Elle souhaite qu'ils soient poursuivis résolument et qu'ils trouvent aussi leur traduction à la Confemen. Toujours dans le domaine de l'éducation, une évaluation du projet de Canal éducatif francophone s'impose à court terme.
Permettez-moi à ce stade de dire un mot de l'AUF, car comme le souligne son recteur, il ne saurait y avoir de coupure irrémédiable entre l'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur.
Là aussi, la France se réjouit de la cohérence nouvelle des actions autour de huit programmes. Elle se félicite en particulier de l'accent mis sur la formation, et notamment la mobilité des étudiants en 2ème et 3ème cycles et des jeunes chercheurs avec le doublement prévu du nombre de bourses. Il s'agit là d'une composante essentielle du plan Afrique.
3. Troisième priorité, la démocratie. Le symposium de Bamako a marqué une étape importante dans la vie de notre mouvement qui dispose désormais d'une référence incontestable en ce domaine. Notre démarche est d'abord une démarche de coopération et de partenariat, car, je souhaite le rappeler une nouvelle fois : "la démocratie ne s'impose pas, elle se construit". C'est dans cet esprit qu'il va falloir assurer désormais la mise en uvre des dispositions de notre Déclaration de Bamako.
La France se réjouit également que l'action de l'AIMF, par la priorité qu'elle donne à la modernisation de la gestion des municipalités et en premier lieu à l'état-civil, s'insère pleinement dans le dispositif d'ensemble.
4. Un mot sur les autres chantiers. Pour ce qui est du développement et de la solidarité, la France approuve pleinement la stratégie d'appui à la capacité de participation aux négociations internationales.
Elle approuve aussi le choix de la culture à travers le Fonds de soutien aux industries culturelles, domaine à l'évidence porteur d'avenir y compris sur le plan de la création d'emplois, dans le secteur du renforcement de la capacité des entreprises. Elle approuve enfin le soutien à la concertation en vue de la préparation du Sommet de Johannesbourg.
Dans le secteur de l'audiovisuel, les ministres en charge de TV 5 se sont retrouvés le 29 novembre dernier à Niagara-on-the-Lake pour consacrer le long travail de réforme des structures de notre chaîne multilatérale. Nous avons approuvé les axes stratégiques du développement de TV 5 Monde présentes par le nouveau PDG de la chaîne. TV 5, comme les nouvelles technologies de la Communication est un vecteur essentiel de la modernisation de la Francophonie. Nous attendons d'elle qu'elle soit aussi un "laboratoire de la diversité culturelle".
S'agissant de l'insertion de la Francophonie dans la société de l'information, des progrès importants ont été réalisés depuis la Conférence de Montréal. Des efforts doivent néanmoins encore être accomplis pour contribuer à réduire la fracture numérique. La France partage pleinement le choix qui a été fait, conformément aux conclusions du comité de programme d'une approche globale qui n'oppose pas le contenu aux accès.
La réorientation de l'INTIF nous paraît aller dans le bon sens. Quant à l'évaluation du fonds francophone des inforoutes, elle vient à temps.
Les orientations dessinées par les opérateurs pour le prochain biennum nous paraissent bien répondre aux besoins de la Francophonie. Reste parallèlement à poursuivre la rénovation des instruments et des méthodes.
Cette rénovation devra prendre en compte les conclusions des évaluations, qu'il s'agisse de l'Université Senghor ou de l'Agence de la Francophonie.
Mais permettez-moi néanmoins d'évoquer d'ores et déjà sur ce sujet deux points :
L'évaluation a souligné l'absence de lieux où se débattent les orientations stratégiques des opérateurs. Il importe que ces choix puissent être discutés au niveau politique. L'effort de présentation et de lisibilité des programmes qui a été fait par tous les opérateurs, et je les en remercie, y contribue. Mais il faudra aussi poursuivre l'effort de clarification des compétences entre les différents niveaux de décisions et les différentes instances.
Deuxième remarque : le rapport d'évaluation a également souligné le rythme trop haché de la programmation qui fait peser une très lourde contrainte sur les opérateurs. La France pour sa part ne verrait que des avantages à l'adoption d'un rythme quadriennal.
La rénovation des instruments et des méthodes doit être poursuivie si l'on veut renforcer la lisibilité et la visibilité de la Francophonie. J'insiste sur ce point. C'est là, j'en suis convaincu, la condition sine qua non pour emporter la conviction de l'opinion publique et donner l'envie à tous les acteurs concernés de la société civile de travailler avec nous.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 janvier 2002)
Monsieur le Secrétaire général,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Depuis le Sommet de Hanoï en 1997, la Francophonie a entrepris une profonde rénovation de ses méthodes et de ses instruments. Cet effort porte ses fruits. La Francophonie fait de mieux en mieux la preuve de son utilité. Les événements du 11 septembre ont montré que le monde d'aujourd'hui avait besoin d'un dialogue entre les cultures, d'un dialogue respectueux des identités propres et des droits universels. Par sa nature même, la Francophonie peut et doit contribuer à relever ce défi.
Quelques mois avant le Sommet de Beyrouth qui sera précisément consacré au dialogue des cultures, notre réunion d'aujourd'hui revêt une importance particulière.
Il nous revient en effet d'arrêter les grandes orientations du biennum à venir. Il nous revient aussi, à la lumière des évaluations qui ont été conduites ces dernières années, de tirer les premières leçons des réformes engagées au Sommet de Hanoï et à la Conférence ministérielle de Bucarest.
Première constatation et la France s'en réjouit : les difficultés qui auraient pu être suscitées par le report du sommet de Beyrouth ont été évitées. La programmation qui nous est soumise par les opérateurs tient compte des travaux qui ont été conduits au cours de ces deux dernières années : réunion ministérielle de Luxembourg sur les femmes, symposium de Bamako sur la démocratie les droits et les libertés dans l'espace francophone, conférence de Cotonou des ministres de la Culture, et puis les travaux des comités de programme sur la langue, les techniques d'information et de communication, l'éducation de base, l'éducation à distance, et les comités d'experts, les concertations engagées par les opérateurs.
Deuxième constatation et la France s'en réjouit aussi. Les documents qui sont soumis aujourd'hui à notre appréciation marquent un progrès très sensible sur le plan de la synthèse et de l'intelligibilité.
Puisque nous voulons mobiliser l'opinion publique, convaincre les grandes institutions internationales, associer les forces vives de la société civile, toutes choses vitales pour la pérennité de notre mouvement, il importe que les grandes lignes de notre action soient lisibles et visibles.
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Aussi voudrai-je vous indiquer en quelques phrases la manière dont nous voyons le développement de l'action de la Francophonie dans les années à venir.
La société internationale a profondément changé ces dernières années. Le mouvement de mondialisation que nous connaissons à entraîné un développement du rôle de nouveaux acteurs : organisations internationales, organisations non gouvernementales, associations, collectivités locales, acteurs économiques et sociaux. Il importe d'en tenir compte. La Francophonie peut et doit contribuer à l'émergence d'une mondialisation maîtrisée. C'est bien là le message central qui ressort de la déclaration des ministres francophones de la Culture réunis à Cotonou en juin 2001.
Pour la France, le meilleur moyen d'y parvenir est de développer la concertation. Et si la France met ainsi l'accent sur cette nécessité, ce n'est pas pour le plaisir intellectuel de nous concerter, mais pour des raisons très concrètes.
Il s'agit en premier lieu de manifester notre solidarité active avec les pays francophones du Sud pour leur permettre de participer efficacement aux grandes négociations internationales. Parce que ces négociations sont fondamentales, nous le savons bien, dans l'élaboration des normes futures, et que chacun doit pouvoir équitablement y défendre ses intérêts.
Il s'agit en deuxième lieu pour la Francophonie de coopérer en vue d'élaborer des politiques nationales crédibles, de préparer des dossiers éligibles au financement des grandes institutions internationales. Le secteur de l'éducation nous paraît fournir une illustration parfaite de nos intentions. La situation n'y est pas satisfaisante. Elle est même dramatique dans certains de nos pays alors que l'éducation est à l'évidence une clé du développement. L'éducation est aussi un domaine qui ne saurait de façon tout aussi évidente être laissée au seul jeu du marché. Or des opportunités s'offrent. Consciente du risque de se fier à un modèle unique, la Banque mondiale est aujourd'hui prête à écouter la voix des francophones.
L'initiative sur la réduction de la dette permet de dégager de nouveaux moyens pour l'éducation. Il importe donc que la Francophonie fasse plus entendre sa voix dans ce débat essentiel pour l'avenir. Les moyens dont nous disposons dans le secteur sont trop modestes - moins de 4 millions d'euros - pour intervenir massivement sur le terrain. Ils sont en revanche suffisants pour contribuer à orienter les décisions des bailleurs de fonds dans le sens des conceptions que nous défendons.
Trois remarques sur cette nécessaire concertation :
1. Tout d'abord, celle-ci doit être adaptée à la diversité des situations. La France se félicite que l'accent soit mis sur la Conférence de Johannesbourg sur le développement durable et sur le sommet mondial de l'information.
Mais rien n'empêche de développer des concertations dans d'autres occasions, sans qu'il soit nécessairement besoin de prévoir à chaque fois un dispositif lourd en amont et une programmation en aval.
2. Deuxième remarque, l'objectif n'est pas nécessairement de parvenir à tous prix à des positions communes mais peut être celui de faciliter la recherche de compromis.
3. Troisième observation. La concertation doit se situer au sein des instances francophones, de façon à permettre à tous les Etats et gouvernements membres de notre mouvement d'y participer.
Pour toutes ces raisons que je viens d'énumérer, la France se félicite que l'Administrateur général de l'Agence de la Francophonie dans son avant-propos ait mis la concertation au rang de mission essentielle pour la Francophonie.
Dans ce contexte, un de nos objectifs majeurs doit être, compte tenu des moyens financiers disponibles, de faciliter la synergie entre les opérateurs, avec les institutions financières internationales, avec les coopérations bilatérales. Le Conseil de coopération peut en ce domaine jouer un rôle essentiel.
Afin de faciliter les synergies nécessaires et les cofinancements souhaitables, la France suggère que la Francophonie organise un séminaire à un haut niveau sur le cofinancement du développement réunissant les pays du Nord avec les institutions financières et les organisations internationales concernées.
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Le resserrement de la programmation autour de quelques grands objectifs est la meilleure manière d'assurer la mobilisation de toutes les énergies et la visibilité des opérateurs.
La programmation qui nous est soumise témoigne à l'évidence des efforts accomplis. La France s'en réjouit. Elle souhaite évidemment que ces efforts soient poursuivis et amplifiés.
S'agissant de l'Agence de la Francophonie, l'essentiel des moyens est consacré à la langue, à la culture et à la démocratie. La France marque son plein accord avec ces priorités.
1. La langue française que nous avons en partage est le fondement même de notre communauté. La France, on le sait, attache une importance particulière au plan d'urgence pour le français dans les organisations internationales.
L'intérêt accordé dans ce contexte à l'Union européenne n'est évidemment pas inspiré par un choix géographique mais traduit la priorité de cet enjeu européen pour l'avenir de la langue française sur le plan mondial. La France souhaite que le dispositif de gestion administrative de ce programme soit renforcé, son articulation avec les autres programmes améliorée, la mise en réseau des jeunes experts francophones assurée.
2 La France se félicite également de l'importance accordée à la diversité culturelle. Il s'agit là d'un axe majeur qui sera au centre des débats du Sommet de Beyrouth. Nous approuvons l'essentiel des actions qui sont proposées par les opérateurs.
Revenons à la question de l'éducation dont les liens avec la langue, la culture et le développement sont évidents. J'ai déjà évoqué il y a un instant ce domaine essentiel. La France enregistre avec satisfaction les efforts de resserrement des programmes. Elle souhaite qu'ils soient poursuivis résolument et qu'ils trouvent aussi leur traduction à la Confemen. Toujours dans le domaine de l'éducation, une évaluation du projet de Canal éducatif francophone s'impose à court terme.
Permettez-moi à ce stade de dire un mot de l'AUF, car comme le souligne son recteur, il ne saurait y avoir de coupure irrémédiable entre l'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur.
Là aussi, la France se réjouit de la cohérence nouvelle des actions autour de huit programmes. Elle se félicite en particulier de l'accent mis sur la formation, et notamment la mobilité des étudiants en 2ème et 3ème cycles et des jeunes chercheurs avec le doublement prévu du nombre de bourses. Il s'agit là d'une composante essentielle du plan Afrique.
3. Troisième priorité, la démocratie. Le symposium de Bamako a marqué une étape importante dans la vie de notre mouvement qui dispose désormais d'une référence incontestable en ce domaine. Notre démarche est d'abord une démarche de coopération et de partenariat, car, je souhaite le rappeler une nouvelle fois : "la démocratie ne s'impose pas, elle se construit". C'est dans cet esprit qu'il va falloir assurer désormais la mise en uvre des dispositions de notre Déclaration de Bamako.
La France se réjouit également que l'action de l'AIMF, par la priorité qu'elle donne à la modernisation de la gestion des municipalités et en premier lieu à l'état-civil, s'insère pleinement dans le dispositif d'ensemble.
4. Un mot sur les autres chantiers. Pour ce qui est du développement et de la solidarité, la France approuve pleinement la stratégie d'appui à la capacité de participation aux négociations internationales.
Elle approuve aussi le choix de la culture à travers le Fonds de soutien aux industries culturelles, domaine à l'évidence porteur d'avenir y compris sur le plan de la création d'emplois, dans le secteur du renforcement de la capacité des entreprises. Elle approuve enfin le soutien à la concertation en vue de la préparation du Sommet de Johannesbourg.
Dans le secteur de l'audiovisuel, les ministres en charge de TV 5 se sont retrouvés le 29 novembre dernier à Niagara-on-the-Lake pour consacrer le long travail de réforme des structures de notre chaîne multilatérale. Nous avons approuvé les axes stratégiques du développement de TV 5 Monde présentes par le nouveau PDG de la chaîne. TV 5, comme les nouvelles technologies de la Communication est un vecteur essentiel de la modernisation de la Francophonie. Nous attendons d'elle qu'elle soit aussi un "laboratoire de la diversité culturelle".
S'agissant de l'insertion de la Francophonie dans la société de l'information, des progrès importants ont été réalisés depuis la Conférence de Montréal. Des efforts doivent néanmoins encore être accomplis pour contribuer à réduire la fracture numérique. La France partage pleinement le choix qui a été fait, conformément aux conclusions du comité de programme d'une approche globale qui n'oppose pas le contenu aux accès.
La réorientation de l'INTIF nous paraît aller dans le bon sens. Quant à l'évaluation du fonds francophone des inforoutes, elle vient à temps.
Les orientations dessinées par les opérateurs pour le prochain biennum nous paraissent bien répondre aux besoins de la Francophonie. Reste parallèlement à poursuivre la rénovation des instruments et des méthodes.
Cette rénovation devra prendre en compte les conclusions des évaluations, qu'il s'agisse de l'Université Senghor ou de l'Agence de la Francophonie.
Mais permettez-moi néanmoins d'évoquer d'ores et déjà sur ce sujet deux points :
L'évaluation a souligné l'absence de lieux où se débattent les orientations stratégiques des opérateurs. Il importe que ces choix puissent être discutés au niveau politique. L'effort de présentation et de lisibilité des programmes qui a été fait par tous les opérateurs, et je les en remercie, y contribue. Mais il faudra aussi poursuivre l'effort de clarification des compétences entre les différents niveaux de décisions et les différentes instances.
Deuxième remarque : le rapport d'évaluation a également souligné le rythme trop haché de la programmation qui fait peser une très lourde contrainte sur les opérateurs. La France pour sa part ne verrait que des avantages à l'adoption d'un rythme quadriennal.
La rénovation des instruments et des méthodes doit être poursuivie si l'on veut renforcer la lisibilité et la visibilité de la Francophonie. J'insiste sur ce point. C'est là, j'en suis convaincu, la condition sine qua non pour emporter la conviction de l'opinion publique et donner l'envie à tous les acteurs concernés de la société civile de travailler avec nous.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 janvier 2002)