Texte intégral
(Réponse de M. Védrine sur l'affaire Hammami en Tunisie, Paris le 6 février 2002)
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Vous m'avez interrogé sur la situation de M. Hammami, qui a fait l'objet d'une condamnation le 2 février à Tunis au nom d'activités contraires à la loi tunisienne. Je ne porte pas ici d'appréciation sur ces activités, pas plus que sur le verdict. Mais je dois dire que je suis vraiment préoccupé par les informations que j'ai reçues sur la manière dont le procès s'est déroulé. J'ai été très attentif aux nombreuses réactions auxquelles il a donné lieu. J'ai donné instruction à notre ambassade de continuer à suivre avec attention sa situation, comme nous le faisons dans tous les cas de cette nature, que ce soit dans ce pays ou ailleurs, bien sûr.
Mais d'une façon plus générale, je considère - j'avais déjà eu l'occasion de le dire ici mais je l'ai dit aussi aux plus hautes autorités tunisiennes - que la Tunisie, en raison même des remarquables progrès qu'elle a réalisés ces dernières années dans les domaines économique et social, et qui ne sont contestés par personne, pas même par les opposants, pourrait se permettre, devrait se permettre, aurait intérêt à une plus grande ouverture en matière de libertés publiques.
Il va de soi que la situation des Droits de l'Homme fait partie intégrante de notre dialogue politique avec la Tunisie. Nous y sommes profondément attachés, comme partout ailleurs dans le monde. J'espère que ce mouvement se dessinera et se renforcera en Tunisie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 février 2002)
(Réponse de M. Védrine sur la situation au Proche-Orient, Paris le 6 février 2002)
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Le rôle de la France, vous le connaissez puisque vous pouvez l'observer. Vous pouvez voir et entendre ce que nous faisons. Nous refusons de nous laisser décourager par l'impasse dans laquelle nous sommes au Proche-Orient, par l'aggravation constante de cet engrenage et par l'absurdité de cette politique de pure répression militaire qui ne peut pas conduire à une solution.
Elle ne conduit même pas à la sécurité, sans parler de la solution politique proprement dite.
Nous saisissons donc toutes les occasions pour essayer de relancer la recherche de cette solution et dernièrement, nous avons en effet fait deux choses.
D'abord, nous avons soutenu les idées courageuses de Simon Peres et d'Abou Ala, le président du Conseil législatif palestinien, qui proposent qu'un Etat palestinien soit reconnu dès le début d'un processus de solution et non pas à la fin, compte tenu des problèmes considérables qui restent à résoudre. Il y a beaucoup de choses qui sont à régler, il faut y réfléchir. Mais je trouve que cette démarche et le courage de ces deux hommes, lorsque l'on se trouve au fond du désespoir, doivent être encouragés par nous et la France l'a fait, suivie en cela par les autres Européens.
D'autre part, puisqu'une question de partenaires et d'interlocuteurs semble se poser, et puisque le gouvernement israélien ou américain contestent cette légitimité politique, nous répondons, ce qui est démocratiquement incontestable : Elections. Il doit y avoir des élections dans les Territoires palestiniens. Là aussi, il faut voir quand, comment, dans quel contexte. Il faut réinsérer cette proposition dans un processus de solution politique. Mais cela voudrait bien dire que nous sommes sortis de la simple répression et que nous serions sortis à ce moment-là de l'illusion et de l'absurdité.
Il faut une négociation, il faut des interlocuteurs. Il faut, par conséquent, que l'on inverse, que l'on retourne la façon dont ce conflit est traité aujourd'hui, qui ne peut conduire qu'à l'aggravation. J'espère que les deux idées françaises récentes contribueront à ce sursaut.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 février 2002)
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Vous m'avez interrogé sur la situation de M. Hammami, qui a fait l'objet d'une condamnation le 2 février à Tunis au nom d'activités contraires à la loi tunisienne. Je ne porte pas ici d'appréciation sur ces activités, pas plus que sur le verdict. Mais je dois dire que je suis vraiment préoccupé par les informations que j'ai reçues sur la manière dont le procès s'est déroulé. J'ai été très attentif aux nombreuses réactions auxquelles il a donné lieu. J'ai donné instruction à notre ambassade de continuer à suivre avec attention sa situation, comme nous le faisons dans tous les cas de cette nature, que ce soit dans ce pays ou ailleurs, bien sûr.
Mais d'une façon plus générale, je considère - j'avais déjà eu l'occasion de le dire ici mais je l'ai dit aussi aux plus hautes autorités tunisiennes - que la Tunisie, en raison même des remarquables progrès qu'elle a réalisés ces dernières années dans les domaines économique et social, et qui ne sont contestés par personne, pas même par les opposants, pourrait se permettre, devrait se permettre, aurait intérêt à une plus grande ouverture en matière de libertés publiques.
Il va de soi que la situation des Droits de l'Homme fait partie intégrante de notre dialogue politique avec la Tunisie. Nous y sommes profondément attachés, comme partout ailleurs dans le monde. J'espère que ce mouvement se dessinera et se renforcera en Tunisie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 février 2002)
(Réponse de M. Védrine sur la situation au Proche-Orient, Paris le 6 février 2002)
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Le rôle de la France, vous le connaissez puisque vous pouvez l'observer. Vous pouvez voir et entendre ce que nous faisons. Nous refusons de nous laisser décourager par l'impasse dans laquelle nous sommes au Proche-Orient, par l'aggravation constante de cet engrenage et par l'absurdité de cette politique de pure répression militaire qui ne peut pas conduire à une solution.
Elle ne conduit même pas à la sécurité, sans parler de la solution politique proprement dite.
Nous saisissons donc toutes les occasions pour essayer de relancer la recherche de cette solution et dernièrement, nous avons en effet fait deux choses.
D'abord, nous avons soutenu les idées courageuses de Simon Peres et d'Abou Ala, le président du Conseil législatif palestinien, qui proposent qu'un Etat palestinien soit reconnu dès le début d'un processus de solution et non pas à la fin, compte tenu des problèmes considérables qui restent à résoudre. Il y a beaucoup de choses qui sont à régler, il faut y réfléchir. Mais je trouve que cette démarche et le courage de ces deux hommes, lorsque l'on se trouve au fond du désespoir, doivent être encouragés par nous et la France l'a fait, suivie en cela par les autres Européens.
D'autre part, puisqu'une question de partenaires et d'interlocuteurs semble se poser, et puisque le gouvernement israélien ou américain contestent cette légitimité politique, nous répondons, ce qui est démocratiquement incontestable : Elections. Il doit y avoir des élections dans les Territoires palestiniens. Là aussi, il faut voir quand, comment, dans quel contexte. Il faut réinsérer cette proposition dans un processus de solution politique. Mais cela voudrait bien dire que nous sommes sortis de la simple répression et que nous serions sortis à ce moment-là de l'illusion et de l'absurdité.
Il faut une négociation, il faut des interlocuteurs. Il faut, par conséquent, que l'on inverse, que l'on retourne la façon dont ce conflit est traité aujourd'hui, qui ne peut conduire qu'à l'aggravation. J'espère que les deux idées françaises récentes contribueront à ce sursaut.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 février 2002)