Déclaration de M. Michel Duffour, secrétaire d'Etat au patrimoine et à la décentralisation culturelle, sur la signature d'une convention cadre entre l'Etat et le conseil général des Pyrénées-Orientales sur le patrimoine mobilier et le patrimoine maritime, Perpignan le 22 novembre 2001.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Signature d'une convention cadre entre l'Etat et le Conseil général des Pyrénées-Orientales sur le patrimoine mobilier et le patrimoine maritime, Perpignan le 22 novembre 2001

Texte intégral

Monsieur le Président du Conseil général,
Monsieur le Préfet,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi, Monsieur le Président du Conseil général, Monsieur le Préfet, d'exprimer ici et tout d'abord ce qu'a été mon heureuse surprise quand s'est annoncée la préparation de la convention-cadre que nous nous apprêtons à signer. Les termes du projet de convention faisaient écho -ô combien- à l'analyse que nous conduisions au ministère.
Il n'est certes pas de hasard et les réunions de travail que j'ai eues avec le Drecteur régional des affaires culturelles, Monsieur de Banes Gardonne, ont de toute évidence été fructueuses, mais cette convention constituait un jalon important dans notre travail de recherche. En effet, dès que j'ai été nommé secrétaire d'Etat au patrimoine et à la décentralisation culturelle, j'ai, au cours de mes déplacements en région, mesuré rapidement la distance qui parfois séparait une politique régalienne de la protection patrimoniale et les urgences culturelles et patrimoniales qui étreignaient les collectivités territoriales.
C'est d'ailleurs pourquoi j'ai proposé à Catherine Tasca de travailler avec les services du ministère sur l'expérimentation de la redéfinition des responsabilités respectives et des coopérations possibles entre les collectivités territoriales et l'Etat. Celles-ci se sont traduites de deux façons: - par la mise en place de protocoles de décentralisation culturelle -repris dans le projet de loi "démocratie de proximité" pour le patrimoine immobilier et l'inventaire; - par une accélération de la coopération culturelle et la proposition de loi relative aux "établissements publics de coopération culturelle" qui devrait être votée d'ici la fin de la législature, en est une bonne traduction. Pour revenir à la convention-cadre : j'observe que la première de ses vertus est la préconisation et l'organisation, à propos du patrimoine mobilier, d'une démarche de repérage, et, il faut le souligner sans hiérarchie a priori, de la " qualité " du patrimoine qu'il soit classé ou inscrit, ou simplement d'intérêt historique et artistique quoique ne relevant pas de la loi de 1913.
C'est un choix que les élus ont appelé de leurs voeux, c'est une volonté de l'Etat que de tenter cette approche. La deuxième qualité de ce projet réside dans le traitement emblématique sinon identitaire, coordonné avec les services de l'Etat, du patrimoine maritime. C'est un patrimoine que vous caractérisez comme étant " flottant ", parce que maritime, mais aussi " flottant " du fait de sa dispersion côtière, des traitements ponctuels et isolés qui ont pu intervenir jusque là. De ces deux caractéristiques-là vous tirez une méthode dont je considère qu'elle constitue la troisième qualité majeure du projet de convention-cadre. Vous prévoyez, en effet, de mettre en place une compétence départementale de première intervention sur la conservation de ces éléments patrimoniaux, mobiliers et maritimes, autour de l'atelier départemental de restauration dont vous faites le pivot conventionnel des interventions à venir et le support à une intervention spécialisée sur le patrimoine maritime.
C'est sur cet atelier que convergeront les expertises de l'Etat, singulièrement de la Direction des musées de France et de la Direction de l'architecture et du patrimoine, pour traiter des modalités scientifiques de protection, conservation voire restauration des éléments patrimoniaux. C'est là un bel exemple de coopération scientifique et culturelle décentralisée.
Cette coopération débouchera, sûrement, sur un musée dont le projet reste à étudier, concevoir et valider. De toute évidence la coopération que nous instaurons vaut exemple et qui sait, préfiguration peut-être d'un prochain protocole de décentralisation au titre de la loi de démocratie de proximité ou d'un des tous premiers établissements publics de coopération culturelle.
Exprimer ici devant vous l'espoir d'un futur en quelque sorte institutionnel, vous le comprendrez, est le signe fort que l'Etat se tiendra à vos côtés dans cette démarche de réforme, de modernisation et de développement culturel.
Je vous remercie.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 26 novembre 2001)