Texte intégral
P. Lapousterle : Fallait-il publier hier le décret sur le CIP, alors que les rues des grandes villes résonnent des cris des manifestants hostiles à cette mesure ?
C. Millon : Derrière cette affaire du CIP, il y a un double problème. Il y a d'abord le problème de la confusion des mots, et le problème de l'inadaptation de notre système éducatif par rapport au système du monde du travail. Sur la confusion des mots, il y a un contrat de travail et puis un contrat de formation. Aujourd'hui, on ne sait pas si le CIP est contrat de travail, il l'est juridiquement, ou contrat de formation, il l'est dans les déclarations du ministre. Il serait souhaitable que très rapidement, il y ait une clarification sur ce plan-là, que l'on dise très clairement que c'est un contrat de formation. Donc contrat de formation, mérite une indemnité et le problème du SMIC ne se posera plus.
P. Lapousterle : Fallait-il le faire hier ?
C. Millon : Il aurait été préférable d'avoir une concertation préalable pour remette les choses au clair, car j'ai l'impression qu'il y a maladresse et malentendu actuellement et qu'il aurait mieux valu que les interlocuteurs – associations d'étudiants ou syndicats de salariés – comprennent que l'objectif du gouvernement et de sa majorité, c'est de faciliter le passage entre le monde éducatif et le monde du travail, car il est vrai qu'aujourd'hui il y a une barrière parfois infranchissable pour un certain nombre de jeunes.
P. Lapousterle : Monsieur Pasqua avait raison de mettre en garde les chefs d'établissement ?
C. Millon : J'ai l'impression qu'aujourd'hui, il y a un affolement. Je crois qu'il faut dire aux parents qu'ils ont des responsabilités, même chose pour les chefs d'établissement. Mais le principal, c'est sans doute d'essayer de mettre un terme à ce malentendu entre la jeunesse de France et le gouvernement, les adultes. Ce que je crains, c'est que la jeunesse souffre de manque de considération. Elle a l'impression d'être ignorée, marginalisée et exclue, qu'aujourd'hui un des grands problèmes que les hommes politiques rencontrent, c'est de retrouver un vrai dialogue avec cette jeunesse qui a besoin d'être reconnue, d'être entendue.
P. Lapousterle : Est-ce qu'à votre avis il y aurait des voies à explorer pour éviter le chiffre catastrophique du chômage des jeunes ?
C. Millon : Les problèmes sont de plus en plus complexes, et le monde est de plus en plus compliqué. Il n'est pas possible de donner la même solution, sur tout le territoire français, le même jour. Il y a des bassins d'emplois qui ont chacun leurs spécificités, leurs difficultés et leurs problèmes. C'est la raison pour laquelle je souhaite que les collectivités territoriales, et en particulier les régions, se mobilisent avec une batterie de méthodes ci de moyens pour pouvoir répondre aux problèmes de l'adéquation entre l'emploi et la formation. C'est ce que nous avons fait dans notre région. La bonne méthode n'est pas une méthode réglementaire, nationale, anonyme, c'est une méthode sui le terrain, décentralisée.
P. Lapousterle : Est-ce que le résultat des cantonales, c'est un quitus donné à l'action du gouvernement depuis un an ?
C. Millon : Les élections ne sont jamais un quitus. C'est une victoire de la majorité qui soutient le gouvernement. Mais je souhaite que la majorité ne tombe ni dans la béatitude, ni dans l'euphorie, car comme on vient tic le souligner, les cantonales n'effacent pas les graves problèmes qui se posent en France en matière éducative, d'emploi, d'aménagement du territoire. Il faut que le gouvernement s'appuie sur cette victoire des cantonales, qu'il faut d'ailleurs transformer dimanche prochain, pour pouvoir engager des réformes qui s'imposent car la France a besoin d'une très grande transformation.
P. Lapousterle : On parle d'un report des municipales après la date prévue des présidentielles. Cela vous parait une bonne chose ?
C. Millon : Oui, cela nie parait bon, parce que je ne vois pas comment on peut mener une campagne présidentielle et une campagne municipale en mémé temps. C'est des élections qui ont d'autres enjeux. Et il me parait souhaitable pour la bonne marche de notre démocratie que ces élections soient distinctes.
Mercredi 30 mars 1944
France Inter
A. Ardisson : Hier dans une tribune publiée par Le Monde, vous réclamiez une nouvelle loi sur l'emploi corrigeant la loi quinquennale, et M. Giraud annonçait dans le même temps un amendement. Est-ce la même démarche et est-ce suffisant ?
C. Millon : La situation est simple, on ne peut pas s'arc-bouter sur la loi quinquennale telle qu'elle existe et sur les décrets qui ont été pris au risque de provoquer une véritable rupture entre la jeunesse et la nation. La loi quinquennale a un certain nombre d'imperfections, un certain nombre d'erreur et il convient aujourd'hui de mettre en œuvre une autre démarche. La loi quinquennale est faite d'ambiguïté sur un certain nombre de sujets et par exemple on a confondu la logique de l'emploi et la logique de la formation, ce qui a provoqué l'explosion de la jeunesse. Donc aujourd'hui, il faut remettre les choses au clair, il faut arrêter de biaiser, de jouer sur les mots. Il faut appeler formation ce qui est formation, insertion ce qui insertion, contrat de travail ce qui est contrat de travail.
A. Ardisson : Mais vous avez voté cette loi ?
C. Millon : Oui mais à l'époque le Parlement avait fait un certain nombre de remarques sinon même de critiques en expliquant qu'il y avait là ambiguïté, confusion. Et c'est la raison pour laquelle aujourd'hui, nous pensons que le problème est trop grave, il y a un jeune sur quatre au chômage, pour tergiverser. Et nous souhaitons effectivement que le gouvernement prenne l'initiative d'une révision de la loi quinquennale, de la mise sur le bureau de l'Assemblée nationale d'une nouvelle loi où l'on prévoirait un certain nombre de mesures et par exemple, la mise en œuvre d'une vraie filière d'intégration professionnelle par l'alternance. Nous demandons qu'il y ait en fait un lien entre les CIP qui doivent être des contrats de formation avec des contrats à durée indéterminée qui doivent être des contrats de travail. Nous souhaitons qu'il y ait une exonération des charges sociales pour toutes les entreprises qui prendraient le risque, la décision de recevoir dans leurs ateliers des jeunes en apprentissage, en alternance ou qui conclurait des CIP. Je crois qu'aujourd'hui, il faut une véritable mobilisation et il faut effectivement qu'il y ait un dialogue clair avec les jeunes pour que nous partions sur des bases de clarté, d'honnêteté.
A. Ardisson : Bref, vous reconnaissez que vous vous êtes pris les pieds dans le tapis la première fois ?
C. Millon : Pas du tout, Le Parlement ne s'est pas pris les pieds dans le tapis, je rappelle que nous nous étions félicités de cette loi sur le titre III qui était la formation professionnelle. La formation professionnelle est aujourd'hui transférée aux légions, elles ont pris leurs responsabilités et la formation professionnelle est en train de se moderniser, qu'il y avait en fait d'autres chapitres qui avaient été j'allais dire, mal bouclé, aujourd'hui, il faut réparer les insuffisances. Et c'est la raison pour laquelle nous disons : urgence pour mettre en œuvre une nouvelle loi, retirer le CIP.
A. Ardisson : Donc vous prononcez le mot magique de retrait, qu'attendent de manière symbolique les jeunes ?
C. Millon : C'est évident. De toute façon M. Giraud a reconnu hier que la suspension n'était que la première phase du retrait.
A. Ardisson : Est-ce que le même ministre du travail peut conduire cette démarche que vous souhaitez ?
C. Millon : Ce n'est pas un problème de personnes, c'est un problème de volonté.
A. Ardisson : Un problème de symbole car il a peur d'être suspecté d'avoir les mêmes intentions dans la nouvelle mouture de la loi ?
C. Millon : C'est un problème de volonté claire. Il faut que l'on arrête de biaiser et de tergiverser sur ce problème de l'emploi. Actuellement, il y a une inquiétude, il a un désarroi, même une angoisse de la part de la jeunesse qui est affolée devant le monde qu'on lui offre. Lorsqu'un jeune sur quatre pense que demain, il sera au chômage et qu'il n'aura même pas un premier emploi, on comprend aujourd'hui sa révolte et son affolement. Il faut que le gouvernement, sa majorité, fassent des propositions qui soient claires et que les jeunes comprennent que dans un premier temps, ils reçoivent un savoir, que dans un deuxième temps, on leur donnera un savoir-faire, des compétences et dans un troisième temps, ils auront un emploi au sens plein du terme. Il faut bien déterminer tout cet itinéraire pour éviter ce chômage des jeunes qui aujourd'hui est un motif d'angoisse.
A. Ardisson : En pleine crise du CIP, E. Balladur perd 12 points dans les sondages. Ça inverse complètement la donne.
C. Millon : Non, ça n'a aucun intérêt tous ces sondages. Vous savez, lorsqu'E. Balladur était à 65 %, je ne m'y intéressais pas. Aujourd'hui qu'il est à 40 %, je ne m'y intéresse pas. Je trouve que ce gouvernement de la France, quand je dis gouvernement, c'est au sens médiatique, gouvernement de la France par les sondages, est dramatique. En France, nous ne sommes pas dans une démocratie d'opinion mais dans une démocratie représentative. Les Français demandent à des hommes politiques qu'ils élisent à l'occasion d'élections présidentielles, législatives, de mettre en œuvre un programme politique. Ils ne leur demandent pas tous les matins de regarder la cote de leurs mesures, de leurs propositions, de leur personne. D'ailleurs, je vais vous donner simplement une illustration pour vous montrer la fragilité de ces sondages. Il y a trois mois, 70 % des Français souhaitaient la mise en œuvre du CIP. Aujourd'hui, 65 % des Français demandent son retrait. Ce qui démontre la futilité, la faiblesse et l'inutilité pour un homme politique de s'appuyer tous les matins sur ces sondages. Je souhaite que les hommes politiques, à partir des convictions qu'ils ont affirmées, à partir des engagements qu'ils ont pris par rapport aux Français, mettent en œuvre une politique de réforme et puis ensuite, les Français jugeront lors du vrai sondage, c'est-à-dire l'élection qui suivra. La démocratie d'opinion, c'est grave. On s'en aperçoit aujourd'hui en Italie où l'on voit en fait un mouvement populiste se développer parce qu'il y a eu des gouvernants qui durant des années n'ont pas voulu résoudre les vrais problèmes à force de gouverner à partir des sondages. Alors vous comprendrez que je ne commenterai pas ces sondages. Je ne souhaite simplement qu'une seule chose, c'est que les hommes politiques, le gouvernement, le Premier ministre avec conviction, mettent en œuvre les réformes que la France attend.
A. Ardisson : La prochaine élection ce sera les européennes. Quel est votre candidat favori, personnellement ?
C. Millon : Je suis président du groupe UDF, j'ai une immense chance, c'est que j'ai deux candidats. J'ai deux candidats : J.-F. Deniau, qui fait partie de ma formation politique, le PR, et D. Baudis qui fait partie du CDS mais qui est membre de mon groupe UDF. Donc, je souhaite qu'en fonction de leurs qualités respectives, le bureau de l'UDF et les leaders de la majorité choisissent celui qui correspond le mieux à la bataille politique qui va s'ouvrir.
A. Ardisson : Ce qui veut dire celui qui représente vos couleurs politiques ?
C. Millon : Vous comprendrez que ce n'est pas à moi aujourd'hui à choisir entre deux députés de mon groupe. Je suis président de tous les députés UDF, je ne vais aujourd'hui choisir entre les deux. Ça sera le secret de l'isoloir qui protégera ma décision.
30 mars 1994
Le Monde
Votons une nouvelle loi !
Par Charles million, président du groupe UDF à l'Assemblée nationale et président du conseil régional Rhône-Alpes.
Quelle désillusion pour cette jeunesse qui a été bercée par l'hymne à la gloire des diplômes ! Quelle déception pour elle de constater que la poursuite d'un cursus scolaire ou universitaire n'aboutit pas automatiquement au monde du travail ! Comment ne pas comprendre sa révolte, quand tous les responsables ont assommé les jeunes, depuis vingt ans, de discours sur la nécessaire formation ? Oui, les jeunes ont l'impression d'avoir été trompés. Ils les croyaient, ces belles paroles ; ils n'y croient plus. Ils se révoltent contre le mensonge, ils en ont assez des faux stages, des faux contrats de travail, des faux diplômes, des faux discours. Ils exigent la vérité.
Leur a-t-on menti sciemment, s'est-on bercé d'illusions sur l'efficacité du système éducatif, a-t-on été victime d'un aveuglement général ? Peu importe, le fait est là, la réalité a été trop longtemps occultée, et le CIP a joué le rôle de révélateur. Cette réalité que les jeunes découvrent, ils ne veulent pas y croire parce qu'elle ne correspond pas ou schéma idéal qui leur a été dessiné. L'erreur de toute notre société : c'est d'avoir porté le savoir académique au pinacle, c'est d'avoir cru que l'école était capable seule de former des jeunes « prêts à l'emploi », c'est d'avoir sacralisé le bac, c'est d'avoir fait croire que le diplôme était une assurance-travail et qu'il suffisait d'accumuler des connaissances pour se voir ouvrir les portes de l'emploi. Or, maintenant, chacun le sait : c'est faux.
L'acquisition du savoir-faire relève de la formation professionnelle et s'inscrit dans une démarche d'insertion. Et c'est là qu'éclate l'ambiguïté du CIP, car en choisissant d'en faire un contrat de travail, on s'est trompé de logique. On l'a inscrit dans une logique de salariat alors qu'il relève évidemment de la logique de la formation. C'est peut-être théorique, mais c'est hautement symbolique.
D'ailleurs-écoutons les reproches des jeunes : en disant non au CIP, ils ne rejettent pas seulement les mensonges d'hier, ils n'expriment pas seulement leur angoisse devant une société qui trop souvent les exclut, ils refusent aussi la logique qu'ils entrevoient à l'horizon. Ils refoutent une société où le travail serait un produit banal comme les autres.
Or, avouons-le, en faisant du CIP un contrat de travail en envisageant une rémunération à 80 % du SMIC, on a prêté le flanc à cette interprétation, même si la démarche s'appuyait sur une logique d'intégration professionnelle progressive dans l'entreprise.
Alors que faire ?
S'arc-bouter sur la loi et les décrets tels qu'ils sont : c'est prendre un risque à mes yeux, inconsidéré. Car, de révélateur, le CIP pourrait devenir détonateur.
Désespérance et rupture
En effet, quelle que soit la bonne foi du gouvernement, quel que soit le bien-fondé des intentions qui ont motivé ces textes, quels que soient même les amendements qui ont été apportés ces dernières semaines, le CIP restera pour les jeunes un contrat de travail avec une rémunération au rabais. Alors prenons-y garde, l'émergence d'une société d'exclusion ajoutée à la découverte d'une tromperie sur l'efficacité des diplômes peut conduire à la désespérance d'une partie de la jeunesse. A-t-on le droit de prendre le risque d'une rupture grave entre la nation et sa jeunesse ? Je ne le crois pas.
Renoncer à toute réforme en matière d'insertion professionnelle : c'est donner raison à tous les partisans du statuquo et enfoncer la France dans un archaïsme destructeur. Car si la méthode utilisée et la logique choisie sont contestables, la volonté de favoriser les initiatives courageuses et novatrices prises depuis quelques années est évidente. Or, renoncer reviendrait à nier tous les efforts de ceux qui, dans le système éducatif, dans les syndicats de salariés, dans les unions professionnelles, dans les collectivités territoriales, ont initié le rapprochement entre savoir et savoir-faire, ont compris la nécessité d'une insertion professionnelle préalable à la conclusion définitive d'un contrat de travail. Renoncer reviendrait à condamner une génération à avoir des diplômes mais à ne pas trouver d'emploi, à avoir un savoir sans les moyens de le valoriser. Renoncer reviendrait à refuser de traiter le lancinant problème du chômage des jeunes et à repousser simplement de quelques mois leur révolte contre une société qui les rejette.
Il n'en est donc pas question.
Profitons de la crise actuelle pour regarder la réalité en face. Que de révélateur la CIP devienne accélérateur de réformes, mais ou préalable ayons une explication franche avec la jeunesse. Arrêtons de jouer sur les mots : appelons formation ce qui est formation, insertion ce qui est insertion, mais n'essayons pas d'habiller un contrat d'insertion professionnelle en contrat de travail ou d'appeler salaire ce qui est une indemnité. Soyons clairs et expliquons au jeune qui accède à sa première expérience professionnelle que dans un premier temps il acquerra, en sus de ses connaissances, des compétences pour que, dans un second temps, il puisse en faire profiter l'entreprise.
Demandons à chacun de prendre ses responsabilités.
Rappelons d'abord aux Français que pour offrir des emplois aux jeunes, les entreprises doivent d'abord les créer et que, pour ce faire, il conviendra d'alléger les charges sociales sur les salaires et de transférer ces charges sur la fiscalité.
Rappelons aux entreprises qui trop longtemps ont raisonné à court terme et se sont désintéressées de la formation professionnelle initiale qu'elles doivent aujourd'hui, dans le cadre de la formation par alternance, devenir des "structures apprenantes" et prendre en charge l'insertion professionnelle.
Rappelons aux enseignants, qui trop longtemps ont considéré l'éducation et la formation comme leur domaine réservé et exclusif, qu'ils ont la mission d'ouvrir leur établissement sur l'entreprise et de faire comprendre aux élèves la complémentarité entre savoir et savoir-faire.
Ne plus jouer avec la réalité
Rappelons aux partenaires sociaux qu'ils doivent admettre qu'on ne luttera pas contre le chômage des jeunes si l'on n'inclut pas dans le cursus de formation une première expérience professionnelle au sein de l'entreprise, à négocier cas par cas.
Demandons enfin à l'État qu'il accepte que, dans le cadre de la décentralisation de la formation professionnelle, des innovations, des expérimentations soient initiées par les régions avec les partenaires sociaux et le système éducatif.
Alors, une fois cela posé, nous pourrons sortir de cette crise par l'imagination et l'audace, et instaurer un vrai processus d'intégration professionnelle. Mais ne nous faisons pas d'illusion, il faudra aller bien au-delà de la loi quinquennale et repenser de fond en comble certaines mesures. Il faudra :
– instaurer une véritable filière d'intégration professionnelle par la formation par alternance ;
– lier le contrat d'intégration professionnelle à la conclusion postérieure d'un contrat de travail à durée indéterminée ;
– réserver l'exonération de la totalité des charges sociales aux seules entreprises qui recevaient des étudiants en alternance et qui concluraient des contrats d'intégration professionnelle ;
– créer des bourses d'installation et promouvoir le tutorat pour tous les jeunes désireux de s'établir comme travailleur indépendant.
Si dans quelques semaines le gouvernement propose un nouveau projet de la loi tenant compte des remarques et des suggestions, si dans quelques mois une véritable filière d'intégration professionnelle est mise en place en France, alors le débat sur le CIP n'aura pas été inutile, il aura suscité des propositions, il aura surtout démontré que l'on ne peut plus jouer avec la réalité.
Alors, plutôt que de poursuivre un dialogue de source sur le CIP, révisons la loi quinquennale et votons une nouvelle loi.