Texte intégral
Signature du contrat de ville de Châlons-Sur-Marne et Vitry-Le-François
Messieurs les parlementaires,
Monsieur le Préfet,
Messieurs les maires,
Mesdames, Messieurs,
En ce 25 avril 1994, tout le département de la Marne est à l'heure de la signature des contrats de ville. Le contrat d'Épernay a été signé tout à l'heure, celui de Reims le sera en fin d'après-midi.
Nous allons signer ici, en préfecture, ceux de Châlons et de Vitry-le-François. Le choix de ce lieu pour signer les contrats de ville de Châlons-sur-Marne et de Vitry-le-François est en soi un symbole.
Les contrats de ville sont l'expression d'un partenariat étroit entre l'État et les communes, auquel la région et les départements, ainsi que d'autres partenaires s'associent. Aujourd'hui, deux contrats sont signés en mairie, deux en préfecture. C'est une expression de cet équilibre que je souhaite et qui est atteint dans cette relation nouvelle entre les communes et l'État, autour des quartiers défavorisés.
Les deux contrats que nous allons signer traitent du même sujet : comment lutter contre l'exclusion de quartiers entiers ? Comment donner aux habitants des quartiers défavorisés des moyens supplémentaires pour rétablir une vraie égalité des chances ?
La lecture révèle d'abord deux documents de qualité, dont l'organisation, le contenu, l'expression même des engagements sont très différentes. Pourtant, c'est bien un seul et même préfet qui a représenté l'État lors des travaux préparatoires.
Ces différences montrent bien que le contrat de ville est l'application à la situation concrète locale, de la volonté de la nation toute entière de consentir un effort important de solidarité envers ceux et celles qui vivent dans les conditions les plus difficiles. Un effort pour soutenir des initiatives multiples, riches, diversifiées des associations d'habitants, des maires, des fonctionnaires des administrations locales et de l'État.
Je voudrais prendre quelques instants pour rechercher avec vous, à la lecture de ces deux contrats, les priorités partagées et les initiatives particulières.
Tout d'abord, il faut souligner l'importance des travaux de diagnostic. C'est une tâche ardue, car les systèmes statistiques sont encore insuffisants et le constat parfois difficile à accepter. Mais la reconnaissance des quartiers vraiment en difficulté, est un préalable indispensable à toute action de rattrapage: il faut connaître pour soigner.
On retrouve dans les deux contrats les préoccupations communes de tous les élus qui portent la politique de la ville :
L'action économique et l'insertion par l'économique sont des préoccupations légitimes pour assurer le développement de l'ensemble de l'agglomération. Je voudrais souligner l'importance pour les familles et les jeunes en particulier des actions particulières qui doivent être menées dans les quartiers : chantiers école, formations en alternance, apprentissage.
La recherche de partenaires publics et privés qui acceptent de s'engager dans la durée pour soutenir ces actions est très utile. Ce n'est pas simple, mais je vous invite à rechercher localement des accords avec telle ou telle profession.
L'école primaire et le collège ont : une importance qu'on ne soulignera jamais assez. La recherche active de liaisons entre l'école, le quartier et les autres interventions publiques doit être menée avec persévérance et continuité ; nous devons tous contribuer à unir nos efforts – et d'abord ceux des enseignants auxquels je rends hommage – pour assurer l'égalité des chances scolaires.
Cadre urbain et politique de l'habitat sont désormais des sujets classiques. Ils restent difficiles et nécessiteront encore pendant longtemps des investissements non négligeables. L'articulation du contrat de ville avec un plan local de l'habitat est désormais admise par tous.
C'est un progrès, si les modalités d'attribution et les programmes pour le logement des personnes les plus démunies sont bien utilisés pour assurer un meilleur équilibre social de tous les quartiers. Je sais que je peux faire confiance aux élus et aux fonctionnaires et aux agents des organismes HLM qui ont la charge de cette responsabilité.
Le développement social prend dans le contrat de ville de Vitry-le-François la dénomination très explicite de "service au public". Les actions de promotion de la santé, l'appui aux associations, l'accueil du public dans les différents services administratifs, l'aide sociale ne sont pas des actions complémentaires de la politique de la ville. Elles sont au cœur de mon action ! Et elles ne sont pas au cœur de l'action du ministère par hasard, mais parce qu'il est normal que nous déployons auprès des familles les plus pauvres et des personnes en voie d'exclusion sociale tous les moyens qu'il faut pour que l'accès aux services publics soit garanti, pour qu'il y ait une vraie égalité des chances !
La prévention de la délinquance est le seul intitulé vraiment commun entre les deux contrats, et dont le contenu est le plus proche. Cette convergence reflète bien l'engagement des élus pour ramener dans nos villes le sentiment de sécurité. La population des banlieues sait bien que la sécurité est une priorité : c'est la condition d'une vie normale. Les élus – à quelque sensibilité qu'ils se rattachent – sont unanimes à nous le dire. Je voudrais souligner que ces actions seront menées au niveau des deux agglomérations concernées par ces contrats : la délinquance n'est pas particulière aux quartiers en situation difficile et nécessite une action globale.
Je voudrais aussi dire que le renversement des tendances peut être très rapide ; une action visible de surveillance, la mise en place de dispositions pour qu'une médiation puisse intervenir très rapidement, l'amélioration du niveau d'activité des jeunes ont des effets en quelques mois. Nous l'avons déjà constaté dans quelques grands quartiers pourtant réputés très difficiles.
L'environnement est une volonté particulière de l'équipe municipale de Châlons. Par le biais d'actions pour mieux gérer les bruits de voisinage, mieux traiter le problème des déchets ménagers, ramener une nature plus riche et variée dans les quartiers, c'est une ville plus calme, tranquille, apaisante qui va progressivement émerger.
La culture est, elle, la singularité du contrat de ville de Vitry-le-François. Un véritable "plan culture" est mis en place autour d'un projet de création d'Hamed Bouzzine, musicien conteur, qui vient s'installer à Vitry-le-François. Formation musicale, concerts et expositions, maison du livre, ciné-cité c'est tout un menu qui doit enrichir toute la ville à partir des préoccupations des jeunes.
Ce panorama est très incomplet. Ce sont plutôt de brefs aperçus sur la richesse et la diversité de vos projets.
Ces deux contrats que vous allez signer donnent un visage à la politique de la ville. Il faudrait dire, plutôt, une esquisse de visage. Ce sont en effet les réalisations et les actions quotidiennes de toutes les personnes qui travaillent dans les quartiers aux côtés des élus et des fonctionnaires qui donneront pendant cinq ans son vrai visage à cette politique. Un visage que vous dessinerez avec des enfants et des jeunes, des femmes et des hommes, des anciens aussi, qui vous apporteront leur envie de vivre et ce sens de la solidarité qui fait ses preuves chaque jour. Pour que demain ces quartiers que l'on dit difficiles deviennent des quartiers comme les autres.
Allocution prononcée par Mme Simone Veil, ministre d'État, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville à l'occasion de la signature du contrat de ville de Reims, le 25 avril 1994
Monsieur le Maire,
Monsieur le Préfet de Région,
Monsieur le Président du Conseil Régional,
Mesdames et Messieurs les Élus,
Mesdames, Messieurs,
Le quatrième contrat de ville du département de la marne va être signé dans quelques instants. Je suis heureuse de terminer ma visite en étant dans cette grande et superbe ville qui rassemble la moitié de la population de la Marne.
Votre cité, monsieur le maire, dispose de nombreux atouts. Sa position géographique la met au cœur de l'Europe et aux portes de ces pays de l'Est sui sont à la fois pour nous, de nouveaux partenaires et un surcroit de préoccupation parce qu'ils connaissent – dans de plus grandes proportions encore que certaines grandes cites de l'Union Européennes – le chômage, la misère, la maladie.
Comme vous le savez, dès le mois d'avril 1993, le gouvernement a marqué sa volonté de poursuivre cette politique en renforçant les objectifs de lutte contre l'exclusion et le rétablissement de l'égalité des chances. Il a pour cela souhaité procéder à l'évaluation des actions déjà entreprises et recentrer cette politique sur les sites les plus en difficulté pour lesquels sur toute la durée du XIe Plan d'importants moyens financiers seront affectés.
Plusieurs critères ont justifié que la possibilité de conclure un contrat de ville soit proposée à la ville de Reims.
Même si chacun ici se souvient des violents incidents survenus en novembre 1992 dans le quartier du Pont de Vitry, ils ne suffiraient pas à justifier cet effort exceptionnel. Des handicaps plus lourds qui affectent certains quartiers de votre ville ont conduit à maintenir une politique contractuelle active.
Le taux de chômage de l'ensemble de l'agglomération de Reims est hélas plus élevé que la moyenne nationale puisqu'il se situe à 17 %. Mais dans des quartiers "sensible" où réside un tiers de la population, ce taux peut atteindre jusqu'à 25 %. De nombreuses demandes de logement social ne peuvent actuellement être satisfaites.
Vous avez donc accepté, Monsieur le maire, de vous engager dans cette nouvelle procédure contractuelle qui doit permettre de poursuivre les actions de réaménagement et de désenclavement des cinq quartiers de la Croix Rouge, des Châtillons, d'Orgeval, Wilson et les Épinettes.
Il s'agit là d'interventions lourdes comme par exemple la poursuite de l'aménagement de la place des Argonautes dans le quartier des Châtillons.
L'effort d'investissement du plan de relance se traduira également par des réalisations concrètes.
Un bureau de police et une école nationale de police vont être créés. Deux bureaux de poste supplémentaires vont être ouverts aux Châtillons et dans le quartier Croix-Rouge. De nombreuses actions d'aménagement d'espace extérieur ou de mise à disposition de locaux pour des associations de jeunes sont en cours de réalisation.
Pour 1994, l'État et le Fonds d'Action Sociale verseront 720 000 F de subvention de fonctionnement pour le soutien d'action de proximité et d'initiatives locales.
Parmi celles-ci, je voudrais souligner l'intérêt de l'initiative pour la formation des femmes relais prise par l'association médico-sociale pour la santé des migrants en collaboration avec les autres travailleurs sociaux.
Un groupe de femmes d'origine très diverse (France, Maroc, Algérie, Sénégal et Turquie) se sont rassemblées dans deux quartiers de Reims, pour recevoir une formation de base leur permettant d'aider les autres femmes du quartier. Désormais ces "femmes relais" peuvent assurer l'interprétariat dans les consultations médicales ou dans les écoles. Elles aident les familles dans leurs démarches concernant les jeunes enfants ou les futures naissances. Elles transmettent de nombreuses informations de la part des travailleurs sociaux et des instituteurs. Très actives au sein du centre social et dans la vie locale du quartier, les "femmes relais" exercent aussi des fonctions de médiateur.
Connues et bien acceptées par la population, elles n'hésitent pas à répondre aux demandes souvent de façon bénévole et parfois dans des situations d'extrême urgence. Certaines ont un emploi stable au centre social, mais d'autres sont titulaires d'un contrat emploi solidarité ou vacataires. Toutes continuent à participer à des formations, à des journées de réflexion, à des stages pour enrichir encore leur connaissance.
Si j'ai souhaité insister sur cette expérience, c'est qu'elle me paraît importante et représentative de ce que nous devons faire pour assurer le succès de la politique de la ville. L'intégration dans de bonnes conditions de population d'origine étrangère dans la société française ne peut se faire sans une action en profondeur auprès des femmes par d'autres femmes.
J'ai récemment fait part au Premier ministre de mon souhait de renforcer cette priorité dans les actions de la politique de la ville.
J'ai été heureuse tout à l'heure de rencontrer des représentants de l'Association "Coup de cœur". Les bénévoles qui l'animent ont désormais élargi leur champ d'activité initialement centré sur les enfants au domaine de l'insertion professionnelle. La mise en activité d'une vingtaine d'allocataires du revenu minimum d'insertion qui, grâce au soutien de l'Association, ont bénéficié d'un contrat emploi solidarité pour des tâches de rénovation de bâtiments et d'entretien d'espaces verts me paraît également tout à fait exemplaire. D'autant plus que ce contrat pourrait déboucher sur une formation à l'Association Professionnelle des Adultes qui leur permettrait d'acquérir une qualification. Des résultats de ce type sont ceux que nous voulons obtenir à travers la politique de la ville.
Je souhaite pour ma part m'appuyer sur des expériences concrètes de ce type pour, avec l'aide des élus, multiplier les occasions de créer des activités et des emplois d'utilité sociale.
Je pense en effet que la politique de la ville si elle implique la réhabilitation du cadre de vie et la disponibilité en nombre suffisant de logements rénovés ne peut être efficace que si elle parvient à susciter des projets de terrain et à recréer les solidarités. Je ne reviendrai pas sur ce que j'ai dit à ce sujet à Châlons-sur-Marne et sur ma conviction que la rénovation du cadre bâti ne suffit pas.
À chacun de mes déplacements sur le terrain, je constate le dynamisme des habitants des quartiers, les capacités créatives des jeunes, leur désir de donner de leur ville une image positive. C'est en s'appuyant sur cette richesse qui naît des habitants eux-mêmes que les moyens consacrés à la politique de la ville par l'État et par les collectivités locales permettront de faire des quartiers sensibles de nos grandes villes des quartiers comme les autres où l'on est heureux de vivre.
C'est avec cet espoir que je suis heureuse monsieur le maire d'assister à la signature de votre contrat de ville. Je vous remercie de m'avoir invitée.
Allocution prononcée par Mme Simone Veil, ministre d'État, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville à l'occasion de la signature du contrat de ville d’Épernay le 25 avril 1994
Monsieur le Maire,
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Président du Conseil Régional,
Messieurs les Sénateurs,
Messieurs les Députés,
Messieurs les Conseillers Généraux,
En choisissant "la Cigale Musclée" pour être le lieu de la signature du contrat de ville d'Épernay, vous avez, monsieur le maire, dit beaucoup plus sur la politique de la ville que ce que nous pourrions évoquer dans un bref échange d'allocutions.
Ce lieu, en effet, signifie l'équilibre puisqu'il est à la fois consacré aux activités physiques et à la vie culturelle. Il est ouvert à tous, aux jeunes d'abord, bien sûr, mais aussi à tous les habitants de votre ville puisque, chaque année, 20 à 25 concerts sont organisés et que les concerts de jazz, en particulier, attirent un public d'amateurs de tous âges.
Il témoigne de la réussite d'un partenariat très étroit entre la commune et les associations. Mais, plus encore, il illustre une volonté qui me parait exemplaire de s'appuyer sur les capacités créatrices des jeunes et leurs talents artistiques pour lutter contre l'exclusion.
Vous avez souhaité en faire un objectif du contrat de ville et soutenir plusieurs actions en ce domaine, notamment en prolongement des activités scolaires, qu'il s'agisse de "musicoliers" ou d'ateliers artistiques extra-scolaires.
Dans la définition des objectifs du contrat de ville, il est notamment souligné que les projets artistiques dans les écoles permettent un travail approfondi pour l'acquisition d'une identité et de repères. Vous affirmez, pour les jeunes qui ont quitté l'école, la volonté d'effectuer une mise en réseau des lieux et des institutions à vocation culturelle. Vous souhaitez réussir leur insertion grâce à la diffusion de la culture et à la connaissance des pratiques artistiques.
"La cigale muscle" montre aussi comment un club de prévention, dans un quartier, a pu évoluer en impliquant les jeunes dans sa gestion et son organisation, en leur laissant prendre toutes les responsabilités qu'ils souhaitaient. Ce lieu est devenu une véritable entreprise culturelle qui a reçu, en 1991, le label de Café Musique et qui est pour votre ville un symbole d'ouverture et d'accueil.
Cette réussite pose des problèmes de croissance mais je sais que le soutien de la ville et l'appui de l'État permettront, à travers le contrat de ville, que cette croissance se poursuive dans de bonnes conditions.
Je voudrais vous dire, à cet égard, combien le Ministre de la Ville attache du prix à votre démarche et à sa réussite.
J'ai, il y a trois jours, rencontré des jeunes du quartier de Goussainville dans le Val d'Oise. Sur un projet artistique : la réalisation du film Hexagone, ils ont réussi, non seulement à rassembler la jeunesse du quartier, mais aussi, dans un langage compréhensible par tous, à dire aux autres, à nous tous qui ne vivons pas avec eux, ce que sont leurs attentes, leurs difficultés, parfois leurs drames mais avant tout, leurs projets et leurs espoirs.
J'ai noté dans le contrat de ville d'Épernay plusieurs autres démarches qui montrent à quel point vous adhérez, monsieur le maire, aux objectifs de la politique de la ville.
Je citerai par exemple la volonté constante d'associer les parents aux actions proposées, tant pour la petite enfance que pour les écoliers.
Je partage l'inquiétude exprimée dans le chapitre consacré au bilan du conseil communal de la prévention de la délinquance qui constate le nombre croissant d'enfants de trois à sept ans abandonnés à la rue après l'école, pour des soirées entières, qui évoque aussi des difficultés croissantes pour les jeunes de 10 à 15 ans.
Tout en soulignant que ces problèmes ne concernent qu'une minorité, vous souhaitez les traiter dès maintenant, dans le contrat de ville et sur ce point je vous assure de mon entier appui.
J'ai moi-même appelé récemment l'attention du Premier ministre sur l'importance des actions à mener en direction des pré-adolescents et sur mon intention d'en faire une priorité de la politique de la ville.
J'ai, en outre, constaté, à l'occasion de déplacements dans les quartiers et de rencontres avec les associations, que les jeunes plus âgés partagent cette préoccupation et sont souvent porteurs de projets de qualité pour encadrer et aider les pré-adolescents.
Les opérations de Prévention Été, dont j'ai, avec Michèle Alliot-Marie, lancé la campagne pour 1994, sont aussi un outil privilégié d'animation et d'encadrement. Je voudrais remercier avec vous la Police qui s'est fortement impliquée ces dernières années pour l'organisation d'activités sportives destinées aux jeunes d'Épernay qui peuvent ensuite continuer pendant l'année à "s'entretenir", ici même, dans la salle de musculation.
Beaucoup de moyens en investissements sont consacrés à la politique de la ville. Je sais que la région Champagne-Ardenne, pour sa part, a souhaité apporter un soutien financier aux opérations d'aménagement urbain. Le quartier Bernon, dans lequel nous sommes actuellement, illustre bien la complémentarité qui doit exister entre les opérations lourdes d'investissement et le soutien des initiatives locales que j'évoquais à l'instant.
Deux tours ont été démolies, place Weber, en 1992. La réhabilitation de nombreux logements est intervenue ici et à Beausoleil.
J'ai visité tout à l'heure le chantier école de la Ferme de Beausoleil qui a permis le nettoyage et le débroussaillage d'un grand terrain et je trouve que là encore nous avons des enseignements à tirer de votre expérience.
Dès que l'on confie des responsabilités aux habitants des quartiers pour l'aménagement de leur quartier, ils ont des projets et du dynamisme. On me dit que l'abattage des arbres, initialement confié aux services techniques, a été réalisé en partie par les jeunes, en partie par les habitants du quartier venus leur prêter main forte. On me dit, aussi, que la période de chantier terminée, un groupe d'habitants a décidé de poursuivre le travail entamé, désireux d'aménager un coin propre et agréable pour le quartier et soucieux d'éviter qu'il ne se transforme en décharge.
Les opérations d'aménagement du terrain de la Ferme de l'hôpital vont se poursuivre, des équipements collectifs sont prévus et je suis sûre que ces investissements auront un grand effet multiplicateur pour l'animation du quartier Beausoleil puisqu'ils auront été préparés et accompagnés par le travail collectif de tous les habitants du quartier.
Enfin, monsieur le maire, votre contrat évoque de manière approfondie des actions en faveur de l'emploi, de la formation et de l'insertion.
Vous constatez une aggravation du chômage des jeunes et des femmes, un allongement de sa durée, un accès plus difficile aux dispositifs d'insertion ou de mise en activité. Vous souhaitez que le contrat de ville permette de rendre plus lisibles et plus légers les dispositifs actuellement existants, vous souhaitez accompagner et suivre mieux les 80 personnes qu'emploie la ville d'Épernay dans le cadre d'un contrat emploi-solidarité.
J'ai visité tout à l'heure, avec le plus grand intérêt, la Régie Sparnacienne qui s'est donné pour objectif de favoriser l'accès ou le retour à l'emploi des personnes les plus démunies, de renforcer le sentiment d'appartenance à leur quartier des habitants de Bernon et de Beausoleil, de favoriser leur participation à la gestion quotidienne de leur cadre de vie.
Je voudrais, là encore, monsieur le maire, vous dire combien nous sommes en accord sur ces objectifs puisque je souhaite, dans le cadre des responsabilités qui sont les miennes, conduire en partenariat avec les élus, dans les mois qui viennent, des actions permettant de mieux utiliser dans les quartiers les dispositifs d'insertion et de créer des emplois d'utilité sociale.
Vous allez maintenant procéder à la signature du contrat de ville d'Épernay.
Je sais l'effort qu'il représente pour votre commune et j'en félicite votre équipe municipale.