Texte intégral
Depuis les origines de la construction européenne, les princes qui nous gouvernent n'ont cessé de vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Hier comme aujourd'hui, ils nous ont menti, ils nous ont trahis. Toutes sortes d'impératifs ont été invoqués pour tenter de nous faire croire au bien-fondé et à la nécessité de cette Europe-là.
Impératifs économiques dès l'origine avec la Ceca, Communauté économique du charbon et de l'acier, qui a abouti… à fermer les mines et enterrer la sidérurgie ! Impératifs de défense, avec une CED (Communauté européenne de défense), qui visait à faire des armées européennes de simples supplétifs des Américains. Impératifs monétaires, avec la création du SME, le Système monétaire européen, qui ôtait aux gouvernements leur liberté de manoeuvre en matière de relance économique.
* L'Europe mondialiste
Puis, rapidement, les européistes ne se sont plus souciés de donner une justification technocratique à leur entreprise. Avec Schengen, puis Maastricht, c'est une Europe politique, une Europe fédérale, une Europe mondialiste, voulue par des lobbies puissants, qui s'est mise en place, avec un objectif : démanteler ouvertement, pan par pan, les États Nations d'Europe. C'était la revanche posthume de Jean Monnet, qui triomphait enfin de De Gaulle.
Cette Europe-là n'a rien d'européen, au sens charnel, intellectuel et spirituel qui est le nôtre. Cette Europe-là n'est plus qu'une petite pièce du gigantesque puzzle que constitue le nouvel ordre mondial. Cette Europe-là est dépendante de la finance internationale, elle est livrée pieds et poings liés aux tenants du mondialisme. Elle a tout abdiqué, tout renié, tout vendu… ses biens et son âme. Elle a perdu hier ses industries de base, elle va perdre aujourd'hui avec Amsterdam, les derniers lambeaux de sa souveraineté.
Oui, à cet égard, Amsterdam constitue une double trahison, contre la France et contre les Français.
Les deux piliers de notre souveraineté que constituent notre armée et notre monnaie sont condamnés à disparaître. Comment pourrait-il exister une armée digne de ce nom sans esprit de défense, sans le sentiment puissant d'appartenir à une communauté organique, qui plonge ses racines dans la nuit des temps ? C'est oublier que l'armée est la garante de l'intégrité nationale, de la cohésion nationale, qu'elle est l'incarnation la plus haute de cette communauté de destin appelée nation, appelée France.
Il y a d'ailleurs un cynisme inouï, de la part des politiciens, à exalter sans cesse l'esprit de résistance de nos anciens, l'esprit de sacrifice des Poilus et des braves de toutes les guerres, lors même que les plus hautes autorités du pays s'apprêtent à brader notre armée, notre drapeau, notre mémoire. Quant à notre monnaie nationale quasiment consubstantielle à notre Histoire, elle fut pendant des siècles le signe de notre indépendance et de notre liberté. Le privilège de battre monnaie fut d'ailleurs, de tout temps, la plus haute marque de la souveraineté.
* La patrie en danger
Monnaie et armée, ces symboles forts de présence et de notre puissance sur la scène internationale, devraient donc disparaître d'un trait de plume, au seul motif que quelques officines, quelques cénacles et une poignée de parlementaires, dont la lâcheté n'a d'égale que l'inconséquence, l'ont décidé.
C'est faire fi de notre tradition juridique, de notre philosophie du droit, qui déjà sous l'Ancien Régime affirmait l'inaliénabilité du royaume de France. C'est faire fi de notre Constitution, des principes démocratiques et républicains, car ce sont aussi les droits des Français qui vont se trouver réduits à néant. Amsterdam va entériner le transfert de la maîtrise de pans entiers de notre vie sociale, juridique, économique, politique vers des instances supranationales, incontrôlables et incontrôlées.
Si l'on n'y prend garde, Amsterdam consacrera la fin physique de notre Europe par l'immigration, sa fin intellectuelle et morale par le règne de la pensée unique et du « politiquement correct », sa fin spirituelle par le rejet de notre tradition helléno-chrétienne. Amsterdam, ce sera la fin de la France comme nation libre et souveraine, ce sera aussi la fin des droits des Français, pris au piège de la cage dorée de Big Brother.
On comprend dans ces circonstances, que les qualificatifs de « gauche » et de « droite » apparaissent aussi désuets. Le clivage qui vient opposera les spectateurs du mondialisme aux défenseurs des identités nationales. Les patriotes de tous horizons, héritiers de Gambetta, Rossel, Barres ou Maurras doivent prendre conscience que la patrie est en danger, afin de réaliser que l'Union se crée, tant qu'il est encore temps. Après, si ce qu'à Dieu ne plaise, la chape de plomb du nouvel ordre mondial s'étend sur notre Vieux Continent, il leur faudra entrer en résistance.
Au glas des obsèques officieuses des nations, opposons le tocsin qui appelle les peuples à la lutte.