Interviews de M. Marc Vilbenoît, président de la CFE CGC, dans "L'Humanité" du 3 octobre 1995 et à France 2 le 11, sur le "ras-le-bol" des salariés et notamment des cadre, et sur la nécessité d'augmenter les salaires pour relancer l'économie et soutenir la consommation.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : France 2

Texte intégral

(manque l'interview dans l'Humanité)

France 2 : mercredi 11 octobre 1995

[MANQUE UNE PARTIE DU DISCOURS SUR LA VUE]

Q. : Mais c'est le résultat d'une situation difficile : pensez-vous qu'une autre politique est possible ?

R. : Oui alors ! Le chômage : d'abord soutenons l'économie, soutenons la consommation. J'entends J. Gandois, patron des patrons, nous expliquer qu'il faut soutenir la consommation aujourd'hui. J'ai tendance à penser que c'est quand même par une politique salariale active qu'on peut la soutenir. La croissance est incertaine ; il faut soutenir la croissance. Derrière cela, il faut négocier sur le long terme sur l'organisation et l'aménagement du temps de travail. On a eu une réunion, il y a quelques jours : sur une matinée de présence, il y a eu les quatre-cinquièmes de suspension de séance que le patronat n'est pas prêt à négocier. C'est tout cela que nous voulons exprimer par la manifestation à la fois d'une inquiétude et d'un refus.

Q. : Le Président de la République et le Premier ministre sont au plus bas dans les sondages. Le moral des Français est au plus bas selon l'INSEE. Pensez-vous qu'il y a un état de défiance, actuellement ?

R. : En ce qui me concerne, je note dans toutes les enquêtes et dans notre présence sur le terrain, qu'il y a partout une méfiance globale. Vis-à-vis des cadres et des dirigeants d'entreprise, c'est flagrant. Les récentes études le montrent pour les salariés en général. Et il y a une déception par rapport à l'écart entre un certain nombre d'engagements de revalorisation de la situation du travail et ce qui est train de se mettre en place dans les politiques budgétaires, voire demain si on laisse faire, sur la sécu.

Q. : Pensez-vous qu'on peut échapper à une forte hausse de la CSG pour financer la sécu ?

R. : Un, il faut maîtriser les dépenses de santé à la ville comme à l'hôpital ; là-dessus nous prenons des positions vigoureuses. Deuxièmement, on parle de l'État providence mais ce sont les salariés providences. Depuis vingt ans, nos cotisations ont doublé. Aujourd'hui, il faut créer une cotisation sociale des entreprises parallèle à la CSG des salariés.