Interviews de M. Marc Blondel, secrétaire général de FO, dans "Les Echos" du 3 et à RMC le 14 décembre 1998, sur les négociations sur la réduction du temps de travail, la parité hommes-femmes, le service minimal dans les transports, le mouvement des chômeurs et le congrès de la CFDT.

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Média : Emission Forum RMC FR3 - Energies News - Les Echos - Les Echos - RMC

Texte intégral

Les Echos - 3 décembre 1998

Question
Vous n'étiez pas un chaud partisan des 35 heures et pourtant FO a signé jusqu'à présent pratiquement tous les accords de branches. Quelle est votre attitude dans les entreprises ?

Marc Blondel
Je m'inscris en faux contre ces affirmations. C'est FO qui avait demandé à M. Gandois en 1995 d’ouvrir une négociation sur la réduction du temps de travail pour arrivée aux 35 heures en l’an 2000, à raison d'une heure de moins tous les ans. Avec la dissolution du Parlement, nous avons été dessaisis de ce dossier. Les partenaires sociaux sont réduits à agir en subsidiaire d'une loi gruyère, le texte en effet ne fait que fixer la durée globale et c'est aux négociateurs à remplir les trous.

Question
Raison de plus pour négocier !

Marc Blondel
Soit, mais quand j'ai rencontré M. Seillière le 26 mai, j'ai eu le sentiment qu’en incitant à négocier au niveau des entreprises, il allait faire avorter la loi ou en tout cas qu'il allait tout faire pour obtenir un report de l'application en l'an 2002. C'est pourquoi nous avons demandé à nos fédérations de pousser les feux dans les branches. Au lieu de distribuer des bons et des mauvais selon les accords, Martine Aubry devrait comprendre qu’on sauve la loi avec les accords de branches. En l'an 2000, il y aura 3 à 4 millions de salariés qui auront les 35 heures et la loi ne pourra être ajournée.

Question
Il reste que plusieurs fédérations patronales se démarquent ostensiblement de l'accord de la métallurgie. Est-ce à dire que vous organisations font aussi le grand écart en signant des accords très différents ?

Marc Blondel
J'ai le sentiment que les accords se ressemblent étrangement. J'ai même la très nette impression M. Seillière s'est fait déborder par les branches. La CGT, quant à elle, en a signé un pour des raisons d’opportunisme. Elle dit vouloir se rallier à la politique contractuelle et s'autorise déjà à donner des leçons. La CFDT reste dans l'esprit de la loi Robien et du partage et se positionne en fonction des affichages emploi. FO continue à soutenir que les 35 heures ne créent pas automatiquement et arithmétiquement des emplois. On ne traite pas le social en équations.

Question
Et dans les entreprises ?

Marc Blondel
Pour l'instant, les entreprises qui signent les accords sont surtout celles qui veulent de l’argent. A la limite, ce sont les plus fragiles. En tout cas, au niveau national, avec 700 accords et 6 000 emplois annoncés, les résultats ne sont guère éloquents !

Question
Pourquoi ?

Marc Blondel
Parce que les salariés ont peur. Ils ont peur de perdre du pouvoir d'achat, de se voir imposer de la flexibilité qui, entre parenthèses, permet aux employeurs d'éviter d'embaucher. Et puis enfin, il ne faut pas oublier que les incitations financières sont données aux entreprises sur le produit de l'impôt payé entre autres par les salariés.

Question
Mais cette flexibilité, vos syndicats l'acceptent s'il y a un accord d’annualisation ?

Marc Blondel
Oui, il y en a ici ou là qui acceptent l’annualisation. Nous n'avons donné aucune consigne, sauf que nous voulons que les 35 heures soient payées 39.

Question
Qu'est-ce que vous attendez de la seconde loi ?

Marc Blondel
J'attends par exemple une taxation des heures supplémentaires dont le produit permettrait - d'alimenter le fonds de réserve prévu pour aider les retraites a passé le pic de l’an 2005-2010.

Question
Êtes-vous prêt à accepter l’instauration d’un forfait pour les cadres ?

Marc Blondel
Je souhaiterais sur cette question comme sur le temps partiel, les contrats à durée déterminée, l'intérim, les contrats atypiques, qu'une négociation s'engage avec le patronat. Ces dernières années, les patrons ont profité du chômage pour remettre en cause tous les mécanismes prévus par les conventions collectives concernant les embauches, les périodes d'essai, etc.

Question
Etes-vous d'accord avec la proposition de Martine Aubry de taxer les entreprises qui recourent trop fréquemment au travail précaire ?

Marc Blondel
Je ne suis pas très sûr que la taxation soit une mécanique très efficace.

Question
Même si le produit était versé à l'Unedic pour mieux indemniser les chômeurs les moins bien protégés ?

Marc Blondel
Intégrer le produit d'une taxe dans le financement de l'Unedic serait un danger pour l'indépendance du régime même si le problème de l’amélioration des indemnités est posé.

Question
Vous approuvez donc la position du Medef qui va engager une négociation sur l’extension de l’Arpe (préretraite Unedic) mais refuse l'aide de l’État ?

Marc Blondel
Oui, mais je m'aperçois aussi que le Medef est prêt à mettre à bas la solidarité entre les secteurs qui bénéficient des préretraites. Il est en effet prêt à faire payer ceux qui bénéficient le plus des préretraites. Je suis partisan que le gouvernement ne soit pas sollicité et que, patronat et syndicats, nous réglions nos affaires avec une cotisation uniforme. Que les branches aillent ensuite demander l'aide de l'État si elles ont un problème particulier de pyramide des âges, c'est une autre affaire.

Question
Sur les 35 heures, la sécurité sociale, vous ne semblez pas très en phase avec le gouvernement et en particulier avec Martine Aubry ?

Marc Blondel
Pour qu'on se comprenne, il faudrait qu'on se parle. Je n'apprécie pas que le ministre du travail distribue des bons et des mauvais points aux négociateurs, ce n'est pas son rôle et ses appréciations sont très subjectives. Je n'apprécie pas davantage que le ministre dénature le dialogue social en donnant toujours le sentiment de vouloir aller plus vite que les partenaires sociaux, par exemple en faisant déposer une proposition de loi sur l’extension de l’arme.

Question
Vis-à-vis de l'État employeur, vous ne poussez pas vraiment la revendication des 35 heures. Pourquoi ?

Marc Blondel
Au risque de faire quelques mécontents, je préfère que la réduction du temps de travail soit d'abord effective dans le privé. Et qu'ensuite elle soit négociée dans la fonction publique. L'inverse aurait donné lieu à des réactions poujadistes que je veux éviter. Mais je n'ai pas oublié que M. Zuccarelli a promis d'engager des négociations sur la base d'un rapport destiné à faire l'état des lieux, qui est attendu en fin d’année. Dans le secteur public, j'ai entendu des déclarations inquiétantes, celle de Michel Bon déclarant qu’il voulait faire les 35 heures sans création d’emplois. EDF semble être engagée dans une démarche identique. Or il doit être clair qu'on ne fera pas les 35 heures dans le service public sans création d’emplois. M. Jospin devrait d'ailleurs prendre un peu plus de liberté avec les effectifs dans la fonction publique, d'autant que 700 000 agents vont partir en retraite d’ici 2010 dans la fonction publique traditionnelle.

Question
Mais les effectifs sont maintenus ?

Marc Blondel
En moyenne seulement. Demandez donc aux personnels pénitentiaires, aux douaniers, aux personnels de l'équipement si les effectifs sont maintenus !

Question
Précisément, quel jugement portez-vous sur la politique du Premier ministre et sur le climat social ?

Marc Blondel
Au-delà des inquiétudes sur la conjoncture que tout le monde partage, je constate que le recul du chômage n’est pas à la hauteur des espoirs, que le désengagement de l'État se poursuit, qu'il y a une désocialisation toujours plus grande de certaines couches de la population. Au total, j'ai le sentiment que la politique du gouvernement n'est pas suffisamment volontariste pour changer les choses. Le Premier ministre bénéficie de l'image d'un homme sincère, pragmatique, mais un jour ou l'autre l'efficacité de sa politique sera mise en cause.

Question
Vous souhaitez une relance de type keynésien ?

Marc Blondel
Je suggère que la France reprenne l’initiative dans le cadre européen pour promouvoir une politique de grands travaux.

Question
Face au rapprochement qui s'amorce entre la CGT et la CFDT vous revendiquez hautement votre isolement. N'est-ce pas un aveu d’échec ?

Marc Blondel
Ce n'est pas parce que la CFDT et la CGT se sont rencontrées que FO est isolée. Je constate que Force ouvrière est partie prenante de toutes les actions en cours, que ce soit dans les branches ou chez les cheminots. Au niveau confédéral, j'ai seulement rappelé la phrase de Robert Bothereau : « Notre isolement nous protège. » Cela veut dire qu'il nous protège de répéter au niveau syndical la majorité plurielle actuellement au gouvernement. FO veut être l'axe de l’indépendance.

Marc Blondel
Le PS et la CGT souhaitent une réforme de la représentativité syndicale, demandant que les accords signés par des minoritaires soient soumis à la consultation des salariés.

Si on avait fait cela depuis 30 ans, peu d'accords auraient été signés. Une telle proposition aboutit à remettre en cause la démocratie par délégation des syndicats.

Question
Où en est FO après le départ de plusieurs syndicats à l’Unsa (Union des syndicats autonomes) ?

Marc Blondel
Aucun syndicat n’est parti à l’Usa, ce ne sont que des personnes qui l’ont fait individuellement. Par contre nous recevons… l'adhésion de quelques sections de la CFDT et de la CGT sur la base de l’indépendance… Oui, les choses changent.


RMC - 14 décembre 1998

P. Lapousterle
Pensez-vous que le projet sur la parité hommes-femmes est intéressant ? Est-ce que dans votre syndicat c'est un projet que vous tenterez de mettre en œuvre ?

Marc Blondel
- « Le problème de fond est le problème de l'égalité entre les hommes et les femmes. Moi, je ne parle pas, moi, exclusivement de parité. Je crois que ça a un intérêt : c'est qu'on en discute. Il faut faire évoluer les choses. Nous sommes un pays de vieille tradition où l'homme a été toujours un élément déterminant. Ce n'est pas simplement un problème de quota, ce n'est pas cinq/cinq, ce n'est pas dix/dix, c'est tout simplement faire que les femmes prennent aussi non seulement des responsabilités, mais soient aussi égales dans le domaine économique. On sait qu'il y a des écarts de salaire de 25 % pour les postes comparables entre les hommes et les femmes. Ça passe par l'égalité économique. En ce qui concerne mon organisation syndicale… »

P. Lapousterle
Vous avez la réputation d'être machiste.

Marc Blondel
- « C'est une réputation. Soyez gentil et demandez aux femmes, c'est plus simple, et pas obligatoirement celles qui sont mes interlocutrices. Parce que la conséquence de l’égalité, c'est aussi de considérer les femmes comme les hommes, au même niveau, et quand il y a des débats et que nous sommes en désaccord, faire comme si c'était un homme et réciproquement. C'est aussi simple que ça. Ceci étant, depuis que je suis le responsable de mon organisation, grosso modo, nous sommes arrivés à une dizaine de femmes ayant des responsabilités sur le plan départemental voir sur le plan national. Ce qui n'était pas le cas avant. J'avoue qu'avant vous n'avions pas beaucoup de femmes. Il y a deux femmes au bureau confédéral, sur treize. Il est fort probable que nous en aurons trois. Bientôt puisque nous allons faire une élection partielle. Mais, vous savez que c'est intéressant à regarder dans tous les sens. Je ne veux attaquer personne. Mais, il y a parfois des femmes qui ne commandent que des hommes. »

P. Lapousterle
Service minimum dans les services publics : plus de 80 % des Français s’y déclarent favorables. Est-ce que vous pourrez longtemps vous y opposez ?

Marc Blondel
- « Qu'est-ce que ça veut dire un service minimum. Généralement, quand on parle de service minimum, vous remarquerez, c'est toujours les transports. Je vais vous dire : je voudrais bien voir un qu'il y ait un service minimum dans les transports, c'est à dire par exemple un métro sur trois par rapport en temps ordinaire, les conséquences que ça pourrait avoir avec les gens sur le quai et avec les risques en matière de sécurité. La théorie du service minimum ne tient pas. La théorie du service minimum est une théorie à risques, et je ne voudrais pas être le directeur de la RATP ou le directeur de la SNCF, si justement il y a comme on dit, un service minimum. Hier, j'ai croisé M. Gallois - j'étais au journal les Échos pour faire le journaliste comme toute une série de personnes d'horizons divers - et nous en parlions : la dernière grève de la SNCF qui s'est terminée il y a quelques jours, il y avait quand même deux tiers des trains qui roulaient quand même. »

P. Lapousterle
Mais que ce soit difficile à mettre en place, personne ne le conteste.

Marc Blondel
- « Eh bien, ça veut dire qu'il n'y aura pas de service minimum. Si c'est difficile à mettre en place ou si c’est risqué, vous ne croyez quand même pas que nous allons cautionner ce genre de choses ! Et puis, qu'est-ce que ça veut dire service minimum ? Ça veut dire culpabilisation et refus de la grève. Alors il vaut peut être mieux avoir le courage - comme ça on aura au moins une bonne grève pour contrer ça - de dire : eh bien effectivement, on va refoutre la grève en cause en France. Voilà ! Pardonnez moi, derrière il y a des desseins politiques, chacun essaye de refaire un peu son ménage, de se resituer un peu. Je regrette, pour moi, essayer de codifier la grève… »

P. Lapousterle
Mais les transports n'ont pas un statut particulier ?

Marc Blondel
- « Ils ont un statut particulier qui est celui des cinq jours de préavis, etc. Quand on a inventé le préavis, quand le gouvernement de l'époque a inventé le préavis, c'est paraît-il pour contrôler la grève, donnez plus de facilité à la négociation. Je regrette, dans la pratique, ça n'a pas encouragé les patrons à négocier. Il faut quand même savoir que la grève, c'est le résultat d'un désaccord persistant. Quand une organisation syndicale lance la grève, Elle prend des risques. Elle prend des risques d'abord pour les salariés qu'elle représente. Généralement, les salariés, quand ils font grève, ils risquent tout simplement de ne pas être payés. Ce n'est quand même pas quelque chose de simple. Ce qui veut dire en termes clairs, que chacun prend ses responsabilités. Moi, je ne suis pas « gréviculteur », je ne souhaite pas qu'on fasse la grève tous les matins. Mais je ne souhaite pas qu'on encadre la grève pour remettre le principe de la grève en cause. Ou alors, c'est un principe démocratique que nous mettrons en cause. »

P. Lapousterle
Pourtant, c'est votre ami J. Chirac qui l’a proposé.

Marc Blondel
- « Ecoutez, je n'aime pas beaucoup ces sous-entendus. Le Président de la République est le Président de la République d’abord. Et ensuite, je ne suis pas opposé par principe au Président de la République, ni au Premier ministre. Je ne suis pas opposé par principe, c'est sur les comportements… et je l'ai prouvé d’ailleurs ! M. Chirac a fait cette déclaration. J'ai reçu son discours au moment où il était en train de le faire, comme les autres d’ailleurs. Et quand j'ai vu qu’il disait ça, j’ai dit : Oh ! Et puis, j'ai fait savoir que, pour ma part, j'étais contre le service minimum, j'étais contre la réglementation du droit de grève. C’eût été M. Jospin, c’eût été la même chose. »

P. Lapousterle
Le mouvement des chômeurs n'a pas réussi à mobiliser jeudi comme prévu, est-ce que vous soutenez ces revendications ?

Marc Blondel
- « Mon propos est relativement connu. Je pense que les revendications des chômeurs sont fondées, je ne suis pas d'accord sur leur expression, et j'ai des craintes quant à l'existence des associations de chômeurs. J’explique les trois positions. Je suis d'accord avec les chômeurs, les minima sociaux sont insuffisants. Je souhaiterais qu'il y ait un système un peu comme le SMIC, c'est-à-dire qu'on les mette à niveau de manière régulière à la suite d'évolution des prix, etc. Deuxièmement, c'est clair, je ne crois pas que ce soit la formule de la prime de fin d’année, qui à la limite est même désagréable quant à la forme : on est chômeur, mais il faut qu'on puisse manger de la dinde à Noël. Arrêtez, ce n'est pas sérieux ! Le problème est de savoir si on aide le chômeur dans une situation délicate, et c'est le cas de la grande majorité des chômeurs voir de la totalité. Mais on ne réclame pas avoir le droit de boire du champagne le jour de Noël, c'est plus sérieux que ça ! Et troisièmement, je crois que les associations de chômeurs se manifestent par définition en concurrence des organisations syndicales de salariés. Moi j’indique qu’à l’Unedic, un des représentants de FO est un chômeur, c'est d'une dame. Nous l'avons mise volontairement dans la délégation parce que nous pensons que la place des chômeurs c'est aussi dans l'organisation syndicale. Et la responsabilité des organisations syndicales… »

P. Lapousterle
Ça fait pas beaucoup.

Marc Blondel
- « Mais nous en avons autant que les autres, vous vous méprenez ! Ce sont des affirmations de principe. »

P. Lapousterle
Dans les syndicats de salariés, il y a plus de chômeurs.

Marc Blondel
- « Dans les syndicats de salariés il y a des chômeurs. Je ne dis pas qu'il y en a des masses, mais dans les associations de chômeurs pensez-vous qu'il y en ait des masses ? C'est un peu démagogue ce matin. »

P. Lapousterle
Avez-vous apprécié la manière dont N. Notat a survolé son congrès ?

Marc Blondel
- « Ce n'est pas ma principale préoccupation. Ma principale préoccupation cette semaine, c'est d'aller essayer de négocier l’Arpe avec le patronat pour les 14 et 15 ans. Je n'ai pas passé ma semaine à écouter la radio et regarder la télévision pour voir comment N. Notat a fait son congrès.

P. Lapousterle
C'est le premier syndicat de salariés, maintenant en France.

Marc Blondel
- « C'est une affirmation aussi. Tout ça ce sont des affirmations. Ça fait parti de la propagande. Tenez, puisque vous voulez chercher querelle et comparaison, je sais notamment qu’elle a dit que je criais à cor et à cri que c'est nous qui avions initié la revendication de l’Arpe et que c'est nous qui l’avions obtenu, je confirme. Elle a au moins dit quelque chose de très important dans son congrès, parce que c'est vrai que c'est nous qui avions initié ce genre de chose, et que nous voulons que ce soit une amélioration. Je lui avais souhaité bon congrès, elle a été bien élue, elle est contente, c'est fort satisfaisant. Mon problème ce n'est pas ça, c'est de savoir si demain nous pourrons faire avancer les choses pour ceux que nous représentons, c'est à dire les salariés. Et contrairement à tout ce qu’on raconte, moi je suis prêt à faire une unité d'action si le slogan est très clair et si nous nous mettons d’accord sur ces affaires. Ceci étant, ça ne veut pas dire pour autant que je doive aller autour de la table pour discuter avec Viannet et avec Notat, ça c’est autre chose. »