Texte intégral
France Inter - Lundi 23 juin 1997
France Inter : Vous rentrez de votre circonscription corrézienne. C'est le premier week-end de terrain après la déclaration de politique générale de L. Jospin. Ne vous êtes-vous pas fait trop rabrouer sur le montant de la hausse du Smic ou les allocations familiales ?
François Hollande : Non. À vrai dire, non, Sur le Smic, il est vrai que beaucoup espéraient davantage. Je leur ai expliqué qu'il valait mieux une amélioration régulière du pouvoir d’achat plutôt qu'un coup d'accordéon, c'est-à-dire une augmentation une année, puis une stagnation les années suivantes ; ce qui compte, c'est finalement cette progression régulière du pouvoir d'achat, notamment du Smic, dans les mois qui viennent. Il y aura la conférence salariale en septembre. Sur les allocations familiales, qui font l'objet de beaucoup de débats lorsqu'on est dans un département comme le mien où il y a finalement assez peu de hauts revenus, beaucoup de familles ont vu dans le plafonnement des cotisations familiales plutôt une bonne nouvelle, parce qu'elles attendent que le bénéfice qui sera tiré de ces économies obtenues sur le non-versement aux hauts revenus de ces cotisations familiales soit recyclé pour les autres familles. C’est le même espoir que je formule d’ailleurs.
France Inter : Le plafonnement des allocations à 25 000 francs, annoncé par L. Jospin, suivi d'explications plus ou moins floues et contradictoires de M. Aubry ou de C. Trautmann, tout cela fait un peu improvisé, d'autant que cette mesure n'avait pas été annoncée pendant la campagne. Quelle est la position du Parti socialiste ?
François Hollande : Notre position a toujours été celle de réserver les allocations familiales aux familles qui en avaient le plus besoin. L'idée du plafonnement est une bonne idée. Faut-il trouver le revenu à partir duquel il n'y aurait plus versement d'allocations familiales ? Le Gouvernement a évoqué le chiffre de 25 000 francs. Cela pourra être plus. Tout dépendra de la négociation. Tout dépendra aussi du nombre d'enfants. Mais il est vrai qu'il n’est pas normal, dans notre société, que lorsqu’on a des hauts revenus, beaucoup d’argent grâce à son revenu et son travail, on ait en plus des allocations familiales. Je trouve, avec le Parti socialiste, que ça va dans le bon sens. En revanche, il faut que les économies que l'on va obtenir, qui peuvent être de l'ordre de 3 ou 4 milliards, tout dépend du revenu qui sera choisi, soient recyclées en faveur des familles modestes. D’ailleurs, c'est ce qui s'est passé puisque L. Jospin a également annoncé que l'allocation de rentrée scolaire, qui devait être de 420 francs la rentrée prochaine, serait de 1 600 francs : cela, c'est l'esprit que l'on recherche, c’est-à-dire faire le plus possible, autant qu'il est nécessaire pour que les allocations familiales aillent vers les enfants qui sont dans des familles où l'on sait bien que les allocations jouent un rôle essentiel dans la consommation.
France Inter : Tout ça ne peut passer par décret, il faut une loi.
François Hollande : Il faudra une loi. De toute façon, il y aura une discussion avec les partenaires. Je crois que M. Aubry engage ces conversations dès aujourd'hui. Il y aura débat parlementaire. Je ne doute pas qu'on pourra améliorer la chose, c'est-à-dire tenir compte du nombre d’enfants, tenir compte des situations particulières de façon à ce que ce ne soit pas un couperet. Il faut toujours éviter les effets de seuil et les couperets. Mais je vais vous dire une chose : j'entendais ce matin M. Bayrou s'insurger contre ces mesures ; il n'est pas le seul à droite ; or ce sont les gouvernements de droite qui ont diminué l'allocation de rentrée scolaire qui devait être de 420 francs et qui sera, grâce à nous, de 1 600 francs ; ce sont eux qui ont bloqué le pouvoir d'achat des prestations familiales, qui ont imposé les prestations familiales au RDS, et ce serait les mêmes élus de droite qui, aujourd’hui, crieraient comme si c'était eux qui étaient égorgés - d'ailleurs, c'est le cas, puisque c'est finalement les familles à revenus élevés qui sont touchées - qui feraient comme si toutes les familles allaient être concernées alors que ce ne sera qu'une catégorie de familles !
France Inter : N'admettez-vous pas que ce chiffre de 25 000 francs, jeté comme ça, sans explications, c'est une boulette ?
François Hollande : Non. Il fallait lancer le débat. Il est lancé, c'est le moins qu'on puisse dire. Maintenant, il faut rentrer dans la discussion. Cela ne pourra pas être un chiffre couperet : lorsque vous avez 24 900 francs, vous touchez les allocations familiales ; lorsque vous avez 25 100 francs, vous ne les touchez plus. Je ne crois pas qu'on puisse entrer dans ce type de procédé, parce que ça crée des injustices et chacun peut les comprendre. Il faut donc trouver un cheminement de façon à ce qu'il y ait finalement une modulation des allocations familiales au-dessus de 25 000 francs, selon le revenu et le nombre d'enfants dans la famille.
France Inter : Un sondage Ipsos réalisé pour Le Journal du dimanche et France 2 montre que le discours de L. Jospin, à l'exception de ce point qui fait problème…
François Hollande : Mais même ce point-là, dans le sondage, donnait des résultats très encourageants : plus de 60 % des Français trouvent normal qu'on plafonne les allocations familiales selon le revenu.
France Inter : Si les Français ont bien perçu le discours parce qu'il était fidèle aux engagements de campagne, ils restent sceptiques sur les résultats concernant le chômage. Peut-on parler dans ces conditions d'état de grâce ? Cela n'existe plus ?
François Hollande : Je ne crois pas ça doive exister : il est bon, et sain même, que les Français demandent à juger les actes, pas les paroles. Cela fait quand même un certain nombre d'années, et pas seulement quatre ans, qu'on leur parle de lutte contre le chômage, qu'on leur parle de grands succès en matière économique sans qu'on en voie les résultats, On leur dit toujours que la rigueur va se terminer quand un nouveau plan se prépare. Je pense qu'il est sain, salubre que les Français se disent : « très bien, ce discours respecte les engagements, tant mieux ; maintenant, on va regarder les actes et les faits ». Je pense que c'est cette attitude qu'il faut encourager.
France Inter : Le Gouvernement semble un peu en suspension après le discours de politique générale. Les grandes décisions concernent les redéploiements des dépenses ou les privatisations sont remises à l’automne. Cela ne risque-t-il pas d’être dommageable pour l’économie ? Cela ne risque-t-il pas d’agacer des gens qui ont voté pour vous et qui sont impatients ?
François Hollande : Le Gouvernement n'est pas en suspension : il est au travail, et c'est très différent ! Tout l'été, notamment le mois de juillet, sera consacré notamment à la concertation sur l'emploi des jeunes, à la préparation de la conférence salariale ; M. Aubry se rend devant les partenaires sociaux pour leur parler de la réduction du temps de travail. Le Gouvernement prépare les actes fondamentaux - emploi des jeunes, réduction du temps de travail, conférence salariale - qui vont engager profondément le pays dans les prochaines semaines. C'est bien qu'il y ait ce calendrier. Il n’aurait servi à rien de se presser, de prendre des mesures mal ficelées dès le 1er juillet pour ensuite les dénouer au 1er septembre. Il faut que tout cela soit préparé pour qu'au 1er septembre, 1er octobre, il puisse y avoir déjà les emplois pour les jeunes, que la conférence salariale puisse se tenir et que la croissance puisse repartir.
France Inter : Quel est le plan de bataille du PS pour relayer la politique du Gouvernement et faire remonter vers lui les attentes des Français, puisque c'est une chose à laquelle L. Jospin est très attaché ?
François Hollande : À laquelle nous sommes tous très attachés : nous ne devons pas seulement être des porte-parole du Gouvernement dans le pays. Chacun peut jouer ce rôle. Mais il n'est pas aussi essentiel qu'il y paraît parce que chacun se fait son sentiment sans avoir besoin d'encadrement. Notre rôle est surtout d'essayer de faire comprendre au Gouvernement, chaque fois qu'il a à prendre une décision, ce qu'attend le pays. Par exemple, sur la conférence salariale, ce que l'on attend, c'est qu'il y ait certes des augmentations de salaire là où c'est possible mais aussi qu'il y ait une accélération de la discussion sur la réduction du temps de travail et que notamment la loi-cadre puisse permettre une anticipation des 35 heures avant le terme prévu par le Gouvernement. Prenons un autre exemple : le rôle du PS, notamment dans cette période, ce sera de faciliter tout ce que sera le mécanisme d'emploi pour les jeunes. On sait qu'il y aura plein de résistances, plein d'obstacles, plein de risques de détournement de cette mesure dans des petits boulots. Notre rôle d'élus socialistes, même simples militants, tous ceux qui participent à la vie publique avec le Parti socialiste, ce sera de dire : « non, là, ce n’est pas comme ça qu’il faut faire ; là, c’est ainsi qu’il faut plutôt accélérer ».
France Inter : Un rôle de vigie ?
François Hollande : De vigie active.
France Inter : Que pensez-vous du mea culpa de R. Hue concernant les erreurs passées du Parti communiste et notamment les exclusions ? Est-ce que ça change quelque chose pour vous ?
François Hollande : Cela arrive sans doute tard, près de 20 ou 30 ans après les phénomènes d'exclusion qui ont profondément marqué le Parti communiste. Mais mieux vaut tard que jamais. J’ai trouvé que les mots qu'avait utilisés R. Hue étaient des mots à la fois sensibles par rapport à ceux qui avaient été victimes de ces purges des années 50-60, et en même temps des mots très politiques, parce qu’ils disaient : « tout cela ne doit plus se reproduire, tout cela est terminé, tout cela prouve que le dogmatisme, c'est fini ». C'était très encourageant par rapport à ce qu'est le Parti communiste aujourd’hui.
RTL : mercredi 25 juin 1997
RTL : Pourquoi le gouvernement Jospin a-t-il décrété aussi rapidement le plafonnement des allocations familiales alors qu'il soumet toutes ses autres décisions à des études attentives ?
François Hollande : D'abord il ne l'a pas décrété. Comme vous pouvez le constater, aujourd'hui, les allocations familiales sont versées à tout le monde et pour changer la modalité des versements, le principe-même du plafonnement serait soumis à un projet de loi et donc à une loi. Et dans ces conditions, il n'y a pas eu de brutalité comme je l'entends souvent dans la décision du gouvernant parce que, pour l'instant, rien n'a changé, Et pour que ça change, il faudra un texte législatif, d'où les concertations qui ne manqueront pas de se produire tout au long des semaines qui viennent car ce projet de loi, comme vous le savez, ne pourrait venir qu'à l’automne. Donc cessons de laisser penser qu'il y a eu une décision autoritaire. Il y a eu le lancement d'un débat justifié, car à nos yeux...
RTL : Et la destruction d'un principe malgré tout ?
François Hollande : Pas la destruction d’un principe, ce principe est entamé depuis le début des années 70. Il faut savoir que la moitié des prestations familiales, dans ce pays, sont versées sous condition de ressources. Par exemple, l'allocation de rentrée scolaire dont on a beaucoup parlé et heureusement, puisque L. Jospin a augmenté tout de suite cette fois-ci l'allocation de rentrée scolaire pour le mois d'août à 1 600 francs, cette allocation de rentrée scolaire - comme vous le savez - est soumise à condition de ressources. De la même manière, l’allocation pour jeune enfant, les allocations de maternité sont soumises également à plafond. De la même manière, l'allocation pour parent isolé est soumise à plafond. L'allocation parentale d'éducation est soumise à plafond. Donc l'ensemble des prestations familiales, le plus souvent, se sont orientées vers les conditions de ressources. Et pour les allocations familiales, il est quand même assez normal que pour les familles très aisées, au-dessus d'un chiffre qui peut être autour de 25 000 francs, supérieur à 25 000 francs selon le nombre d'enfants, on s'interroge quand même sur l'opportunité de continuer à verser des allocations familiales qui ne servent pas forcément aux enfants dans ces familles-là.
RTL : Vous considérez que, par leurs protestations, les associations familiales forment un lobby archaïque ?
François Hollande : Je pense qu'il y a un lobby, Mais c’est normal, moi je ne mets pas en cause ceux qui défendent les familles. Je voudrais quand même qu'on prenne conscience que dans cette protestation-là, ces associations ne défendent pas toutes les familles, elles défendent 5 à 10 % des familles les plus aisées dans ce pays. Je crois qu'il faudrait quand même s’en rendre compte.
RTL : Mais quand vous entendez tout de même les syndicats, le Parti communiste vous dire : « Mais ce n’est pas la bonne méthode », il aurait peut-être mieux valu s'attaquer à la fiscalité, voire au quotient familiale ?
François Hollande : SI l'on avait commencé par la fiscalité, il y a beaucoup à faire. Par exemple sur le quotient familial, vous avez raison. Le système du quotient familial avantage d'autant plus les familles qui ont des revenus élevés puisque, selon le barème de l'impôt sur le revenu, le quotient familial va faire diminuer l'impôt des familles les plus favorisées. Si l'on avait commencé, par exemple, à remettre en cause ou le quotient familial ou les emplois familiaux - vous savez que pour certaines familles, elles peuvent déduire jusqu'à 45 000 francs de leurs revenus imposables dès lors qu'elles ont du personnel de maison - eh bien si l’on avait commencé par-là, je suis sûr que les associations familiales auraient dit : non, il aurait fallu commencer par les prestations familiales.
RTL : Mais vous, vous préféreriez ça ?
François Hollande : Non, moi je crois qu'il y a eu un débat qui a été ouvert sur les allocations familiales, ce débat est légitime. Je pense que les Français comprennent très bien qu'il faut réserver les allocations familiales à l'ensemble des familles qui en ont le plus besoin et pas aux familles, aux 5 à 10 % qui sont dans une situation sociale extrêmement favorisée. Par ailleurs, qu'il faille faire une réforme fiscale, personne n'en conteste le principe, mais vous allez voir que là aussi, ça va ronchonner chaque fois que l'on touchera à des privilèges. Moi, ce qui me frappe beaucoup, notamment quand j'entends la droite, c'est qu'elle ne défend pas les familles, elle défend certaines familles, bref elle défend certaines catégories sociales, toujours les mêmes, les plus aisées.
RTL : Dans cette philosophie du « à chacun selon son besoin », est-ce qu'il y a une volonté de l'étendre à d'autres domaines, par exemple au remboursement des dépenses de santé ?
François Hollande : Non, parce que là, c'est le système de l'assurance. Vous cotisez à la Sécurité sociale, il est normal que vous receviez en fonction de ce que vous avez versé à la Sécurité sociale. Les allocations familiales, c'est très différent : vous ne versez pas, vous, des cotisations sociales, ce sont les employeurs qui versent des cotisations sociales au titre de la famille et donc il peut y avoir - et c'est ce qui se passe depuis le début des années 70 - une politique redistributive en matière familiale.
RTL : Autre chose, le gouvernement Jospin va se heurter à l'audit dont D. Strauss-Kahn disait, hier, qu'il pourrait annoncer qu'il y a un dérapage budgétaire. Dans ces conditions, ça veut dire que les mesures annoncées pendant la campagne électorale seront remises à plus tard ?
François Hollande : On ne se heurte pas à l'audit, on a souhaité l'audit. Mais il était quand même utile d'avoir un état des lieux, c'est-à-dire la manière avec laquelle le gouvernement précédent avait géré le pays et ce qu'il nous laissait au moment où il quittait la place. Donc cet audit va avoir lieu ces jours prochains, il va être publié le 21 juillet et, en fonction de cet audit, on verra quelles sont les marges de manœuvre qui...
RTL : Mais attendez, le Gouvernement se donne des verges pour se faire fouetter parce que, si l'audit est vraiment mauvais ou si les résultats sont mauvais, comme l'affirme le ministre, dans ces conditions, il y a un retour de bâton si le Gouvernement prend quand même des mesures ?
François Hollande : Nous avons dit, dans la campagne, que nous ne voulons pas augmenter les dépenses publiques ni les prélèvements obligatoires. Donc ce que nous allons faire, par exemple pour l'emploi des jeunes, ça c'est très important et ça va commencer très rapidement, ça doit être gagé, pris sur des économies budgétaires ailleurs.
RTL : Où ?
François Hollande : Ça doit être pris, notamment on l'avait dit, sur des aides à remploi qui, aujourd'hui, n'avaient aucune efficacité, aucune utilité et pour l'économie et pour les personnes qui étaient supposées en être les bénéficiaires. Donc vous voyez qu'on va essayer de gérer ce pays, de modifier notamment la situation de l'emploi sans créer pour autant plus de dépenses publiques ou plus d'impôts. Car je ne crois pas, et le débat encore récent le prouve, que les Français veulent beaucoup faire des sacrifices, même au nom d'impératifs budgétaires.
RTL : Pourtant, hier, au groupe socialiste, le ministre a entendu beaucoup de députés dire, on veut des mesures immédiates D'ailleurs le président du groupe socialiste a dit, il faut des mesures immédiates ?
François Hollande : Oui, et notamment parmi ces mesures immédiates, il y a l'emploi pour les jeunes parce que nous sommes extrêmement attachés que les engagements que nous avons pris ces dernières semaines devant les Français en matière d'emploi pour les jeunes soient tenus. Il ne s'agit pas de faire trop vite, car ça pourrait être aussi trop mal, il s'agit de faire bien et le plus vite possible.
RTL : Il semble de plus en plus qu'on s'achemine vers une ouverture du capital à France Télécom ? Ça se dit, ça se murmure ?
François Hollande : Il ne faut jamais croire les murmures. Il faut toujours entendre les paroles fortes et définitives.
RTL : Et quand vous entendez J. Delors dire : il faut privatiser Air France parce que c'est la seule manière de faire comprendre au personnel se qu'est la compétitivité ? Vous aimez bien J. Delors ?
François Hollande : Je l'aime bien et j'aime bien Air France. Vous voyez, ça tombe bien mais je trouve que J. Delors n'a pas dit des choses très nouvelles car il est sur cette position depuis très longtemps. Et comme vous le savez...
RTL : Et vous adhérez ?
François Hollande : J. Delors n'engage pas, pour le moment, le Parti socialiste. Mais il exprime une position, c'est une position parmi d'autres.
RTL : Mais vous seriez vent debout si vous entendiez annoncer par le Gouvernement ce genre de mesure ?
François Hollande : Non, parce que pour nous, Air France est en train de se redresser et il le fait dans le cadre public.
RTL : Mais le PS accepterait ça ?
François Hollande : Mais il n'y a pas besoin d'accepter l'ouverture du capital d'Air France ou ni même la privatisation d'Air France puisqu'en ce moment, ça se redresse dans le système public. Pourquoi toujours vouloir changer ce qui peut marcher ?
RTL : Idéologiquement, vous êtes vraiment décidé à dire non, non, et non ?
François Hollande : Qu'on me prouve et qu'on me fasse la démonstration qu'Air France, dans le système privé, ça marcherait mieux que dans le système public. Pour l'instant, on ne l'a pas fait.