Texte intégral
Madame la Présidente,
Monsieur le Directeur général,
Mesdames, Messieurs,
Je suis particulièrement heureuse de m’adresser à vous dans le cadre de votre congrès national, même si les circonstances de ma récente nomination en qualité de ministre de l’emploi et de la solidarité ne me permettent pas d’être parmi vous à Nice, et je le regrette profondément.
Au travers de ce message, je voudrais d’abord rendre hommage au très grand dynamisme dont fait preuve votre Union. Je voudrais aussi vous assurer de l’intérêt que le Gouvernement attache à la politique en faveur des personnes handicapées et affirmer avec force que l’action que nous mènerons ensemble sera pour moi une priorité.
Vos sujets de préoccupation sont, je le sais, fort nombreux. Nous aurons l’occasion de les évoquer prochainement de vive voix et d’y travailler ensemble pour améliorer les dispositifs existants là où cela s’avère nécessaire et pour innover, dans un esprit de concertation et d’efficacité.
En premier lieu, je voudrais vous assurer qu’en cette époque économiquement et socialement difficile, l’idéal de solidarité qui a inspiré la loi du 30 juin 1975 d’orientation en faveur des personnes handicapées demeurera le socle de mon action à leur égard.
Notre politique s’attachera par tous moyens appropriés à assurer aux personnes handicapées les aides et soutiens dont elles ont besoin, dans le respect de leur dignité et de leur désir d’autonomie, à chaque période de leur existence, à chaque moment de leur vie quotidienne.
Sous réserve d’un inventaire plus précis, quatre axes majeurs structureront notre action.
La prévention des handicaps : la politique de périnatalité, les efforts en matière de dépistage, les améliorations apportées à la sécurité et à la qualité des soins à la naissance ont permis, ces dernières années, de réduire de manière significative la mortalité périnatale. Nous devons développer encore davantage la recherche médicale, mais également poursuivre avec détermination le travail accompli en matière de prévention des accidents, en particulier de travail et de la circulation.
De même, devrons-nous conforter les structures d’aide et d’accompagnement des jeunes enfants handicapés dans leur mission de prévention, de dépistage, de diagnostic précoce. Je suis, comme vous, convaincue de cette nécessité.
L’intégration scolaire et professionnelle : elle passe tout d’abord par une mobilisation plus active et concertée de tous les partenaires de l’intégration scolaire. Il s’agit de faire évoluer l’ensemble du système éducatif ordinaire dans le sens d’une meilleure prise en compte des particularités des enfants handicapés, de favoriser l’ouverture des établissements spécialisés vers le milieu ordinaire avec les soutiens adaptés des services d’accompagnement, la création d’emplois dans ce domaine, la mise à disposition d’enseignants compétents.
Elle requiert également une politique active d’accès à l’emploi des personnes handicapées, dans les structures de travail protégé, mais aussi en milieu ordinaire, dans le respect précisément de l’obligation et de la priorité d’emploi affirmées clairement par nos lois.
Elle nécessite enfin une meilleure coordination des volontés et des moyens mis en œuvre actuellement, dans un cadre institutionnel d’intervention rénové qui permette de mieux assurer une réelle organisation de l’offre sociale et médico-sociale et son adaptation aux besoins.
Je suis également persuadée de la nécessité d’une planification qui permette une concertation organisée entre les différents décideurs, afin de résorber les disparités départementales et régionales dans la prise en charge des personnes handicapées et, notamment, des adultes lourdement handicapés.
Notre politique gagnera en qualité si elle est conçue avec et au plus près des personnes concernées. Une meilleure coordination de tous les acteurs publics et privés et la promotion des expériences locales significatives devraient nous y aider.
Enfin, il est un domaine où nous devrons résolument faire preuve d’audace et d’opiniâtreté, c’est celui du maintien à domicile, car il répond véritablement au souhait légitime d’un grand nombre de nos concitoyens handicapés. L’enjeu en est considérable, notamment en terme d’emplois. Il nous appartient de mieux utiliser les dispositifs existants et, en particulier, les formules d’emplois aidés pour augmenter le nombre de salariés mis à disposition des personnes handicapées désirant vivre à domicile. Je veillerai personnellement à ce qu’en la matière, quantité rime avec qualité, car je sais les besoins particuliers des personnes handicapées.
Le devoir de solidarité s’impose aujourd’hui plus qu’hier, à l’heure où s’amplifient les phénomènes d’exclusion et où les mutations qui affectent notre système de protection sociale l’exposent à de nombreux défis.
Au moment où je prends mes fonctions, je sais pouvoir compter sur vous et vous assure que vous pourrez compter sur moi. Les suggestions et propositions que vous formulerez aussi bien la réflexion que l’action que nous mènerons ensemble au service des personnes handicapées.
Soyez assurés que mon action sera résolument placée sous le signe de la concertation et de la collaboration la plus étroite avec vous, afin d’amplifier les avancées d’ores et déjà réalisées et de conforter la situation morale et matérielle de nos concitoyens handicapés.
En formant des vœux pour la réussite de votre congrès, c’est un message de volonté et d’espoir que je vous adresse, avec une ambition affirmée, celle d’offrir aux personnes handicapées, dans le respect de leur différence, la place qui leur revient dans une société que nous voulons plus juste et plus fraternelle.