Texte intégral
Les intentions du gouvernement concernant les mesures financières devant accompagner la mise en place des 35 heures telles qu'elles apparaissent dans différents articles de presse suscitent de ma part les plus grandes craintes.
S'agit-il d'un dispositif orienté vers la création d'emploi lié à la mise en œuvre de la Réduction de la Durée du Travail ou au contraire d'une amplification des aides sans contrepartie aux entreprises ?
Je ne vois pas pour quelle raison il faudrait de nouveau accepter la logique qui ferait du coût du travail en France " la tare " de notre économie alors que depuis des années la part des richesses produites a principalement bénéficié au capital au détriment des revenus du travail. L'expérience montre que les exonérations de charges sur les bas salaires tirent l'ensemble des rémunérations vers le bas et poussent au non reconnaissance des qualifications.
Pourquoi chercher à faire intervenir une éco-taxe prélevée sur des entreprises polluantes, grosses utilisatrices d'énergie électrique dans le dispositif 35 heures alors que sa légitimité reposerait sur des actions justement destinées à préserver notre environnement ?
La mise à contribution des seuls bénéfices des entreprises est-elle un premier pas pour une réforme plus fondamentale des cotisations patronales ou une manière de clore le débat ?
Une chose n'apparaît pas, la volonté de mettre réellement à contribution les revenus financiers des entreprises, par contre on parle de ponctionner à nouveau les fonds destinés aux chômeurs et à la protection sociale.
Les allégements de cotisations patronales pour la sécurité sociale sans complète compensation font porter l'effort sur les assurés sociaux et donc sur le volume et la qualité des prestations.
Il est utile de rappeler dans quel état d'esprit la CGT s'est exprimée
Avant toute nouvelle mesure, nous souhaitons Une mise à plat des aides financières déjà nombreuses et importantes consenties aux entreprises, soi-disant au nom de l'emploi sans que le bilan soit éloquent.
Un nouveau mécanisme d'aide à certaines entreprises liées à la mise en place des 35 heures doit rester limité dans le temps, entre 3 et 5 ans et subordonné à des réelles créations d'emplois nécessaires à la Réduction du Temps de Travail.
La 2e loi sur la RTT est une opportunité pour-réformer en profondeur le mode de calcul des cotisations sociales patronales. Pour favoriser l'emploi il faut moduler la cotisation des entreprises en fonction de leur bilan en matière d'emploi et de salaires et donc intégrer un nouveau ratio : masse salariale/valeur ajoutée des entreprises.
Enfin les revenus financiers des entreprises devraient être intégrés dans l'assiette des cotisations patronales.
A partir de tous ces éléments, j'espère bien qu'avant toute décision, le gouvernement prendra la précaution d'entendre les arguments des organisations syndicales.