Déclaration de M. Laurent Fabius, président de l'Assemblée nationale, sur l'accès à l'information par les banques de données et sur les nouvelles technologies de l'information et de communication (NTIC), Paris le 5 novembre 1997.

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Circonstance : Présentation de la Banque de Programmes et de Services (BPS) à l'Assemblée nationale le 5 novembre 1997

Texte intégral

Mesdames, Messieurs.

Mes chers collègues.

Je suis heureux que nous nous retrouvions ici, dans le salon Mazeppa, pour assister à la présentation d’une belle innovation : la Banque de Programmes et de Services. D'un côté, à quelques mètres d’ici, le savoir que conservent des rayonnages imposants : 600 000 ouvrages, sans compter les manuscrits, les incunables, les périodiques, les thèses… De l’autre, un savoir sans doute aussi immense, mais en plus interactif, utilisant l’image et le son, et qui est tout entier accessible par le biais d'un modeste micro-ordinateur. En quelque sorte, l’humanisme classique et l'humanisme technologique qui se font face.

La BPS permet en effet, à partir d'un matériel simple et relativement peu coûteux, d’accéder à une banque de plus de 3 000 programmes numériques répartis en 4 grands thèmes : éducation et connaissance ; économie, emploi et formation ; prévention, insertion, vie quotidienne ; citoyenneté, vie locale. Quel outil au service de la culture, de l’éducation, de la francophonie ! Mais comme, dans quelques instants, les responsables de La Cinquième exécuteront une démonstration qui sera sans doute plus parlante que mes explications, je n’en dirai pas plus. J’ajouterai simplement quelques mots sur les raisons qui m’ont poussé à accueillir cette présentation dans notre enceinte, quitte à bousculer un peu nos habitudes parlementaires.

1) La première est que les NTIC sont une priorité pour notre pays. Avec elles se joue notre avenir. L’éducation, l’économie, l'emploi, la pratique démocratique sont concernés – et ce ne sont que quelques exemples. Le gouvernement en a pris pleinement conscience.

2) Si le retard français est encore considérable, nous avons pourtant les compétences pour concevoir, développer et diffuser des produits et des services innovants. La BPS en est une excellente illustration et je pourrais en citer d'autres comme le serveur VIDEOCAST, présenté il y a quelques jours à la délégation du bureau chargée de la communication, qui permet de réaliser une diffusion vidéo à travers une simple ligne de téléphone numérique.

3) C’est pourquoi j’ai souhaité que notre assemblée fasse aussi de ces NTIC une priorité au sein du programme PRATIC. Aujourd'hui, des postes permettant l’accès à Internet ont été mis en service, l’un dans la salle des pas perdus, deux autres dans les halls du 101 et du 233, et vous pourrez, mes chers collègues, bénéficier d'une initiation. Tout cela préfigure la salle multimédia qui ouvrira ses portes cet hiver. Très prochainement aussi, nous accueillerons la présentation du serveur de la Bibliothèque nationale de France, Gallica, qui permet de consulter un important fonds d'ouvrages numérisés. Enfin, vous le savez, tous les groupes parlementaires qui l’ont souhaité, la Présidence, et certains présidents de commissions permanentes, disposent déjà d'une adresse électronique. Et bientôt ce sera au tour de chacun d'entre vous.

Ces actions, ces projets, ne sont que le point de départ d'une mobilisation collective. Effort d'imagination, effort de formation, effort budgétaire : nous sommes tous concernés au sein de cette collectivité particulière qu'est l'Assemblée nationale. Maîtriser les outils du changement pour maîtriser le changement : c'est l’une des clefs du progrès. Place, donc, aux outils du changement et à la démonstration !