Texte intégral
Jean-Claude Gayssot : Le but de ce projet de loi, c’est de réduire de moitié le nombre de tués sur les routes de France d’ici cinq ans. C’est un objectif très, très ambitieux. Nous l’atteindrons, notamment parce que nous faisons l’effort essentiel sur le comportement pour modifier les comportements actuels qui mettent en cause la vie des autres. Il y a eu ces vingt-cinq dernières années des efforts qui ont été faits, puisque le nombre de tués sur les routes a diminué, divisé par deux, alors que la circulation automobile a été multipliée par deux. Il ne s’agit pas de nier les efforts qui ont été faits, sauf qu’aujourd’hui, avec 8 000 morts sur les routes, nous sommes à la traîne de tous les pays européens et il est plus dangereux de rouler en France que dans d’autres pays voisins, l’Angleterre ou autres. Donc il faut changer cette situation. Il y a plus de 3 500 morts dont la cause établie est la vitesse et, dernièrement ces derniers mois, non seulement nous n’assistons pas à une baisse, mais au contraire à une recrudescence d’accidents, y compris parce qu’il y a des imprudences graves lors de situations qui appellent à lever le pied. Je pense au problème du brouillard, je pense aux excès de vitesse. Donc tout cela doit être à nouveau repris de telle manière que la courbe soit descendante, et que nous obtenions l’objectif de diviser par deux le nombre de tués dans notre pays d’ici cinq ans.
Europe 1 : Ce délit de très grande vitesse, c’est la grande nouveauté de ce projet de loi. Est-ce un petit peu la peur du gendarme ?
Jean-Claude Gayssot : L’essentiel du dispositif vise justement à ne pas jouer la carte de la répression. Mais bien entendu, en ce qui concerne le délit de récidive d’excès de grande vitesse, là il y a la volonté de dire : non seulement il y a la sanction pécuniaire – 50 000 francs d’amende –, mais également jusqu’à six mois de prison.
Europe 1 : Cette sensibilisation, vous la voulez très précoce, dès la maternelle ?
Jean-Claude Gayssot : Il faut dès l’école, dès la maternelle, participer à la formation, à l’éducation pour mieux se protéger en quelque sorte contre les risques de chauffards, et ainsi de suite, et puis pour former également ces futurs conducteurs de telle sorte qu’ils prennent bien en compte, si la conduite est bien sûr un acte individuel, c’est aussi un acte social. On n’est pas seul. Il y a dans sa voiture des personnes de sa famille, ou des amis. Il y a à côté de sa voiture également d’autres personnes qui veulent avoir le droit de circuler en liberté, c’est-à-dire avec la sécurité.