Déclarations de M. Jean-Marie Le Pen, président du Front national, à Strasbourg les 29 et 31 mars 1997, parues dans "Le Monde" du 1er avril et "Agir pour faire front" d'avril-articles de MM. Mégret et Gollnisch, dans "Français d'abord" d'avril et communiqués de MM. Le Pen et Gollnisch dans "Présent" d'avril sur le congrès du Front national à Strasbourg.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : 10ème congrès du FN du 29 au 31 mars 1997 à Strasbourg

Média : Agir pour faire front - Emission la politique de la France dans le monde - Français d'abord - Le Monde - Présent

Texte intégral

Date : 1re quinzaine d’avril 1997
Source : Agir pour faire front (supplément de Français d’abord)

Spécial Strasbourg, mars 1997

Les médias avaient fait en sorte que ce congrès du Front national se retourne contre nous. Pas de chance, ce fut un succès.

Tout le monde a pu constater que la force tranquille, c’est le Front national. C’est lui, l’espoir de la France. Corruption, impuissance sont, en effet, les maîtres-mots de notre univers politicien. Partageant cette indignité, il n’est pas étonnant qu’ils s’unissent pour défendre leurs privilèges et leurs prébendes contre ceux qui en appellent au jugement du peuple contre leurs exactions et leurs faiblesses criminelles.

La concurrence politique comme la concurrence économique devrait stimuler le service du peuple et de la cité.

Hélas ! Dans l’une comme dans l’autre, les risques qu’elle comporte pour les concurrents peuvent être éliminés d’un commun accord par la connivence et la complicité. Encore faudrait-il qu’ils admettent que le fondement de nos institutions soit bien la volonté du peuple, telle que définie dans nos constitutions et nos lois. Or, d’une part, l’esprit démocratique a été progressivement étouffé par l’insolence technocratique et le lucre oligarchique, le peuple n’est admis que quand il vote en leur faveur, il est méprisé, bafoué quand il donne sa confiance à leurs adversaires.

En fait, la République française est un décor de théâtre, un trompe-l’œil institutionnel.

(…) L’École nationale d’administration est le creuset de compétences impuissantes, de copinages fructueux et de morgues autoritaires. Le pont aux ânes, le point de passage obligé vers le pouvoir. L’aristocratie, non plus d’épée ou de robe, mais de tablier. Le pays croule sous le poids des lois, décrets et règlements pondus par des organismes diarrhéiques. Plus de 108 000 textes dans le maquis desquels même les avocats, les juges, les professeurs de droit ne se retrouvent plus. Ce délire textuel aboutit à des peines de temps et d’énergie considérables, à une paralysie de la justice et, finalement, à la tyrannie du non-droit. Les Français n’ont plus qu’un droit : payer. Payer pour les déficits de l’État, de la Sécurité sociale, des entreprises nationales et nationalisées, payer pour le Crédit Lyonnais, la SNCF, le GAN, le Crédit foncier, Thomson, pour le chômage, pour l’immigration, pour l’éducation nationale.

Or, plus ils paient, plus cela va mal.

(…) L’État devrait s’attacher à remplir ses fonctions régaliennes, ce qu’il ne fait pas. À ce titre, le gouvernement est en train de tout détruire parce qu’il ne conçoit plus l’armée comme française au service de la France, mais comme partie d’une police internationale au service du « gouvernement » mondial. Sinistre utopie, abominable trahison.

(…) Le président de la République n’est plus qu’un gouverneur qui n’a, d’ailleurs même pas autorité sur la chasse à la palombe. Certes, nous ne l’ignorons pas, l’évolution des techniques a réduit les dimensions du monde, les découvertes médicales ont provoqué un accroissement considérable de la population mondiale, tandis d’ailleurs que s’affaiblissait celle des « pays développés ». Tous ces problèmes demandaient des réponses volontaristes pour que ces techniques soient mises au service de l’homme et non qu’elles asservissent l’homme aux techniques. (…) Notre alternative est libérale, car elle passe par le rétablissement des libertés. Liberté de pensée, liberté d’opinion, liberté d’expression. Liberté de conscience, en particulier à l’école où il faut rétablir la neutralité politique que l’enseignement, liberté du travail par la liberté de choix à l’embauche. Liberté syndicale par l’abandon des procédures mono-politiques. Liberté de jouir des fruits de son travail et de l’héritage de sa lignée par l’abaissement de la pression fiscale et l’abrogation des procédures confiscatoires. Notre alternative sociale, c’est la volonté d’effectuer, au bénéfice du peuple tout entier et de son bien-être, les réformes politiques fondamentales sans lesquelles il n’y aura pas de redressement de la situation économique et donc pas de remède au désastre social. Il ne s’agit pas de faire vivre les Français d’assistance et de les voir passer de stages diplômants en RMI en attendant la retraite ou la préretraite, mais il s’agit d’assurer un emploi pour chaque Français par la protection de l’emploi français, par la préférence nationale à l’emploi à l’intérieur des frontières et par l’abandon de l’ultra-échangisme. (…) Notre mission, c’est de faire que la France recouvre sa pleine souveraineté à l’aube du XXIe siècle. Souveraineté politique, économique, monétaire, culturelle, diplomatique, militaire, en se libérant des chaînes des organisations internationales. Notre mission, c’est de mobiliser les énergies des peuples en lutte pour défendre leur identité face à l’ordre mondial. Oui, nous devons redonner à la France son rôle traditionnel d’éclaireur des nations, d’éveilleur de peuples, et affirmer haut et fort le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il y a cinquante ans, jour pour jour, ici, à Strasbourg, le général de Gaulle appelait au rassemblement du peuple français contre le régime des partis de la IVe République et contre les plus dangereux d’entre eux, celui qui se proposait de renverser la société pour imposer la révolution bolchevique : le Parti communiste. Son entreprise échoua alors, brisée par le syndicat des partis et leurs astuces électoralistes, mais aussi par les démissions et les ambitions de ses partisans. Ceux qui se prétendent ses héritiers font aujourd’hui partie du syndicat de la bande des quatre et s’allient avec le Parti communiste contre le mouvement qui veut réaliser le Rassemblement des Français : le Front national. La nécessité demeure dans ces temps de grand péril pour l’existence même de la France et des Français, d’appeler une de plus, inlassablement, à l’unité des patriotes.

Leur amour de la patrie est le ciment de leur unité et de la pérennité de la France.

Avec nous, ni droite, ni gauche : France !


Date : 1er avril 1997
Source : Le Monde

« N’ayez pas peur ! »

Avant de clore le congrès du Front national, lundi 31 mars, à Strasbourg, M. Le Pen avait déclaré :

« Je voudrais que vous repartiez, dans quelques jours, pour dire à la France et aux Français que, contrairement à ce qu’on essaie de leur faire croire, ils n’ont rien à craindre du Front national, mais au contraire, tout à espérer. À ceux-là, de toute race, de toute religion, de toute couleur, de toute opinion, je dis, comme le disait le pape Jean-Paul II : "N’ayez pas peur ! Car les dangers ne se trouvent pas du côté du Front national, ils se trouvent en face de lui.

(…) Nous sommes un grand mouvement national, populaire, humaniste, œuvrant par le dévouement et même, s’il le fallait, par le sacrifice, pour qu’il y ait sur notre terre, et singulièrement la nôtre, un peu moins de peines pour les hommes, un peu moins de dangers, un peu moins de risques et une plus grande espérance de bonheur" (29 mars).

Le Front national, malgré une absence de moyens médiatiques presque totale, en s’appuyant sur le dévouement de ses militants, a engagé contre les forces de mort un combat résolu, bien qu’apparemment désespéré. Dieu merci, les forces de vie ont répondu à notre appel. Contre le courant qui semblait irrésistible, la force nationale a commencé de se rassembler et le peuple de se rallier à nous. Le chemin est sans doute encore ardu qui doit nous conduire à la victoire (…).

Le système politicien, corrompu et incapable de gouverner efficacement la France, consacre toutes ses forces à lutter contre le Front national, soit pour son compte propre et la défense des privilèges et des prébendes dont jouissent ses affidés, soit en exécution d’engagements idéologiques à des contrats secrets. (…) Il y a chez nous des citoyens sans droits ou à droits limités, une caste de sous-citoyens, de parias, qui rappellent les pestiférés du Moyen-Âge ou les juifs de l’Allemagne nazie. Le Front national est le mouvement des exclu qui demandent justice. C’est parce que la France n’est plus chez elle en France qu’il faut assurer son retour » (30 mars).


Date : 1re quinzaine d’avril 1997
Source : Français d’abord

La grande alternative

À l’occasion du Xe congrès du Front national à Strasbourg, lors de son grand discours de clôture, Jean-Marie Le Pen a expliqué en quoi consiste la grande alternative qu’il propose aux Français. Extraits.

… L’établissement accuse le mouvement national d’exploiter l’inquiétude des Français, voire de la provoquer, alors qu’il ne fait que l’exprimer et y répondre. L’établissement fait de ce point de vue justement le contraire du mouvement national : il est sourd aux préoccupations des Français et il n’y répond pas.

Nous, nous luttons pour un grand changement, pour une authentique alternative libérale, fiscale, sociale, familiale, morale, populaire, culturelle, démocratique, républicaine, nationale.

Alternative libérale

Notre alternative est libérale car elle passe par le rétablissement des libertés.

Liberté de pensée, liberté d’opinion, liberté d’expression, aujourd’hui bafouées par les lois Pleven et Gayssot, et demain peut-être davantage encore par l’ignoble projet de loi Toubon.

Liberté de conscience en particulier à l’école où il faut rétablir la neutralité politique de l’enseignement.

Liberté du travail par la liberté de choix à l’embauche.

Liberté syndicale par l’abandon des procédures monopolistiques et la liberté de candidature à toutes les élections professionnelles.

Liberté de jouir des fruits de son travail et de l’héritage de sa lignée par l’abaissement de la pression fiscale et l’abrogation des procédures confiscatoires et inquisitoriales.

Alternative fiscale

Notre alternative est fiscale car elle conduit à la remise en cause d’excès d’impôt, à la suppression des impôts inquisitoriaux.

Cela sera possible en traquant les gaspillages, les dépenses inutiles, les dépenses excessives, les dépenses nuisibles.

Cela sera possible car nos trois premiers maires l’ont déjà fait. Il faut souligner aussi l’action historique de Jean-Marie Le Chevallier à Toulon, de Daniel Simonpiéri à Marignane, de Jacques Bompard à Orange, qui diminuent les impôts en 1997, arrêtant la progression des dépenses locales qui se poursuivait depuis 30 ans.

Alternative sociale

L’alternative sociale, c’est la volonté d’effectuer, au bénéfice du peuple tout entier et de son bien-être, les réformes politiques fondamentales sans lesquelles il n’y aura pas de redressement de la situation économique, et donc pas de remède au désastre social. Il ne s’agit pas de faire vivre les Français d’assistance et de les voir passer de stages diplômants en RMI en attendant la retraite ou la préretraite, mais il s’agit d’assurer un emploi pour chaque Français par la protection de l’emploi français, par la préférence nationale à l’emploi à l’intérieur des frontières et par l’abandon de l’ultra-échangisme dans les relations économiques internationales, par l’acquisition du savoir et la formation du caractère.

L’alternative sociale, c’est aussi la revalorisation des bas salaires que seule une juste protection du travail français peut assumer, c’est aussi la défense, par les moyens les plus appropriés, de la sécurité, de la santé, et des retraites.

Alternative familiale

Notre alternative est familiale car elle propose une grande politique de la famille par la revalorisation des prestations familiales, la création du revenu parental ou maternel. Ce sont, en effet, les familles en charge d’enfants qui sont les plus touchées par l’appauvrissement.

Notre alternative est familiale car elle propose de rendre à la famille son rôle essentiel dans la formation et l’éducation de l’enfant que l’éducation nationale prétend trop souvent accaparer.

Notre alternative est familiale car elle est fondée sur l’accueil et le respect de la vie.

Notre alternative est familiale parce que sans un redressement énergique de notre balance démographique, la France est appelée à disparaître.

Alternative morale

Notre alternative est morale.

Elle vise à remplacer une classe politique corrompue.

Une classe politique corrompue par les scandales, corrompue par les affaires.

Mais aussi corrompue par la perte de la dimension spirituelle de la vie, la perte du sens de sa mission et de son rôle : le bien public, l’intérêt général, l’intérêt national.

Une classe politique oublieuse qu’elle est là pour servir le peuple et la nation, non les lobbies et les intérêts étrangers, qui ne respectent plus l’esprit des institutions démocratiques.

Alternative populaire

Notre alternative est populaire, certains disent même populiste, et nous n’en avons pas honte.

Bien au contraire, nous en sommes fiers. Nous sommes fiers de défendre un programme qui réponde aux aspirations du peuple : des villes plus françaises, plus sûres, plus enracinées.

Oui, notre alternative est populaire parce qu’elle propose de réduire l’immigration et que c’est ce que veulent les Français.

Oui, notre alternative est populaire parce qu’elle propose de punir les criminels et de rétablir la peine de mort pour les assassins et que c’est ce que veulent les Français.

Oui, notre alternative est populaire parce qu’elle propose de remettre un peu d’ordre en France, et que c’est ce que veulent les Français.

Alternative démocratique

La démocratie, c’est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ; ce n’est pas le gouvernement du peuple par les lobbies et pour les prébendes !

L’alternative démocratique, c’est le rétablissement des pouvoirs du Parlement, aujourd’hui bafoués par les accaparements de pouvoir du Conseil constitutionnel et des comités Théodule et par les débordements de l’exécutif.

L’alternative démocratique, c’est de faire du peuple l’arbitre ultime des grands choix.

L’alternative démocratique, c’est de ne pas faire du vote des Français un simulacre sans conséquence, c’est faire du vote des Français le centre de décision des affaires françaises.

La loi de la démocratie, c’est celle des urnes, celle du suffrage universel. Un homme, un vote : ce slogan bon pour Mandela ne peut être récusé pour Le Pen. La volonté du peuple s’exprime, non dans les sondages, non plus dans les manifestations de rue, mais dans les élections libres et loyales.

Politique européenne, politique d’immigration, peine de mort, politique fiscale, c’est au peuple de décider par la voie du référendum et du référendum d’initiative populaire.

Alternative culturelle

La culture d’un peuple est liée à son histoire, à son passé d’événements, de vies, d’aventures, de découvertes, de luttes, de créations artistiques, littéraires, poétiques. Elle lui confère une originalité, une identité propre, synthèse de matière et d’esprit, de génie, de talent et de travail.

L’État a pour fonction de préserver et mettre en valeur le patrimoine culturel, d’assurer sa promotion en France et dans le monde, ainsi que d’assurer la transmission des savoirs culturels et artistiques, et la promotion de notre langue. Il est fier de contribuer, par l’apport de sa spécificité nationale, au trésor artistique de l’humanité. Il s’interdit d’imposer les modes de son temps, laissant cette initiative aux artistes, aux clients et aux mécènes dont il peut fiscalement aider l’effort. Car, comme le dit Monsieur Langlois, membre de l’institut « l’art libre s’épanouit, l’art subventionné dégénère ».

Alternative républicaine

Notre alternative est républicaine car nous voulons rendre la République au peuple français, la République Une et Indivisible.

Or, aujourd’hui, la République est accaparée par des ripoux. Des ripoux qui oublient de servir la France mais qui n’oublient pas de se servir. Des ripoux qui sont malhonnêtes dans la gestion des affaires publiques et dans la conduite des affaires politiques.

Ceux qui prétendent incarner la tradition républicaine la trahissent.

La République, c’est la souveraineté de la nation, pas la soumission au nouvel ordre mondial, instrument de l’empire américain, pas la soumission aux organisations internationales.

La République, c’est l’État garant de la sécurité, c’est la même loi pour tous sur tout le territoire, pas la loi des communautés, pas la loi des bandes.

La République, c’est l’égalité de droit, pas les « discriminations positives » ou la fiscalité ethnique – selon le modèle américain.

Oui, nous affirmons qu’il faut un droit égal pour tous les Français. Oui, nous affirmons qu’il faut retrouver le sens de l’égalité républicaine menacée par le retour des privilèges :
       - suppression des mesures de discriminations positives (contraires à la Déclaration de 1789) et de préférence étrangère ;
       - respect effectif du principe de laïcité (alors qu’aujourd’hui le discours sur la laïcité masque la préférence pour les minorités religieuses) ;
       - rétablissement de l’autorité de la loi sur tout le territoire (réduction des banlieues « sanctuarisées ») et sur tous ceux qui y résident (ex. : suppression de la tolérance de fait des organismes sociaux, à l’égard de la polygamie étrangère) ;
       - réexamen des conditions dans lesquelles les associations peuvent se substituer aux plaignants dans les instances juridictionnelles.

Alternative nationale !

L’alternative nationale, c’est le choix de la nation et l’abandon du mondialisme et du fédéralisme.

L’alternative nationale, c’est la reconquête de l’indépendance nationale.

L’alternative nationale passe aussi par la reconstruction d’une défense nationale moderne et crédible, sur la base d’un budget, de l’ordre de 5% du PIB.

L’alternative nationale, c’est le choix de l’indépendance de la nation, en brisant les chaînes des organisations internationales : ONU, OTAN, Union européenne, OMC (Organisation mondiale du commerce). C’est aussi la dénonciation des traités de Maastricht et de Schengen, le rétablissement des frontières, la négociation d’accords tendant à la création d’une Europe des nations, et le maintien de la monnaie nationale.

L’alternative nationale, c’est le rétablissement de la suprématie de la loi française sur les lois étrangères, traités, recommandations et directives européennes.

L’alternative nationale, c’est l’établissement du principe de préférence nationale, c’est la réforme du code de la nationalité et l’abrogation des dispositions du droit du sol et de la double nationalité, la suppression du regroupement familial, l’établissement de la carte de séjour d’un an au lieu de dix, l’organisation du regroupement familial dans le pays d’origine.

L’alternative nationale, c’est une France qui retrouve la fierté de son passé et de son héritage et qui rejette les tentatives de culpabilisation qu’on veut lui imposer.

Alors, oui, chers amis, chers compagnons, chers camarades, dans le cadre des lois de la République qui s’imposent à nous, mais qui s’imposent aussi à tous les autres citoyens ou résidents française, et d’abord au gouvernement, nous allons, toute cette année, aller au-devant de nos compatriotes pour les inciter à participer, non seulement aux actions de 98, mais à la campagne électorale, pour s’informer et se déterminer. Notre mission n’est pas seulement une mission électorale, une mission politique, c’est une mission historique : vis-à-vis de la France et des Français d’abord, mais aussi vis-à-vis des peuples d’Europe et des peuples du monde qui veulent garder leur identité.

Notre mission, c’est de faire que la France recouvre sa pleine souveraineté à l’aube du XXIe siècle : souveraineté politique, économique, monétaire, culturelle, diplomatique, militaire, en se libérant des chaînes des organisations internationales.

Notre mission, c’est de mobiliser les énergies des peuples en lutte pour défendre leur identité face à l’ordre mondial.

Oui, nous devons redonner à la France son rôle traditionnel d’éclaireur des nations, d’éveilleur de peuples, et affirmer haut et fort le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes… »


Date : 1re quinzaine d’avril 1997
Source : Français d’abord

Orientations

La grande alternative

Notre vocation à gouverner

Les manifestations de haine et d’hystérie qui ont accompagné notre congrès de Strasbourg ne doivent pas nous effrayer car elles sont à la mesure de notre progression dont elles constituent comme le reflet négatif. Derrière les incantations de nos adversaires se profile une réalité : le Front national a vocation à gouverner notre pays.

La qualité des travaux effectués par nos délégués lors de notre Xe congrès en a apporté la preuve : après avoir connu l’émergence et une décennie d’implantation, le Front national entre dans la troisième phase de son développement, celle de la maturité. Et si nous avons parcouru un tel chemin, c’est aussi parce que nous avons aussi la synthèse entre le militantisme et le professionnalisme au sens noble du terme. Au Front national, quelles que soient les fonctions et les responsabilités, nous sommes tous des militants, c’est-à-dire des combattants désintéressés au service d’une cause et d’un idéal. À ce titre, nous cultivons le sens du devoir, du dévouement, et si nécessaire, du sacrifice. Et c’est en ce sens que nous constituons une communauté unie et soudée.

Militants et professionnels

Mais ce militantisme, pour nous, va de pair avec le professionnalisme. Car le fait d’être un militant ne sera jamais, à nos yeux, une excuse pour l’incompétence ou la légèreté. La pureté de notre engagement n’a de sens que sous tendu par l’efficacité de notre action. Nous savons la responsabilité qui est la nôtre devant notre peuple, et nous ne nous battons pas seulement pour l’honneur, mais pour la victoire.

C’est dans la réalité de l’exercice du pouvoir que nous inscrivons notre combat et notre projet. Et sur ce chemin, nous pouvons être fiers de l’œuvre d’ores et déjà accomplie, car nous l’avons réalisée seuls contre tous. Nous n’avons eu le soutien d’aucun allié, d’aucune institution, d’aucun pouvoir si ce n’est celui, déterminant, du peuple français pour lequel nous nous battons.

Agir sur le réel

L’action politique n’est pas désincarnée. Le propre du politique est d’agir sur le réel et sur les événements qui frappent nos compatriotes. Et c’est là la singularité du Front national : non seulement il a vocation à conquérir le pouvoir, mais aussi, il possède la volonté de le mettre en œuvre pour le plus grand bénéfice des Français. Aujourd’hui, en effet, les gouvernements se comportent comme de simples observateurs de la vie politique. Ils veulent le pouvoir, se battent âprement pour l’obtenir, mais quand ils l’ont, ils ne l’exercent pas et cultivent l’impuissance. À les entendre, plus aucune politique ne serait possible en dehors de celle actuellement suivie. Et chacun d’évoquer les contraintes internationales, les évolutions inéluctables de la société. Cette résignation de l’établissement politique est omniprésente, qu’il s’agisse d’insécurité, de mondialisme ou d’immigration… En fait, nos adversaires veulent le pouvoir et ses avantages, mais pas ses responsabilités. Impuissants et corrompus, ils se servent au lieu de servir.

Le FN, mouvement de gouvernement

Telle n’est pas notre conception ! Si nous voulons le pouvoir, c’est pour mettre les moyens qui lui sont attachés au service de la France et des Français. C’est la raison pour laquelle nous incarnons un formidable espoir pour notre peuple, et c’est pourquoi, au cours de notre Xe congrès, nous nous sommes préparés à exercer le pouvoir. Durant ces trois jours, nous avons affiné notre programme, nos méthodes et nos solutions. Nous avons présenté des projets de lois qui sont autant d’actes de rupture avec les maux qui frappent notre pays et tracé les voies de la renaissance.

À Strasbourg, le Front national a démontré sa capacité à prendre en main les rênes du pouvoir. Issu du peuple, le Front national gouvernera demain par le peuple, mais surtout pour le peuple. En ce sens, il s’affirme comme le seul authentique mouvement de gouvernement.

Bruno Mégret, délégué général du FN, Député européen


Date : 1re quinzaine d’avril 1997
Source : Français d’abord

Orientations

La démonstration du 10e congrès

Le courage face à l’hystérie

Le succès de notre congrès de Strasbourg est dû, pour une grande partie, au courage moral et physique de nos 3 000 délégués et accompagnants, à leur dévouement civique.

En plus de sacrifices personnels, professionnels, familiaux et financiers, les cadres du FN ne se sont pas laissés impressionner par les manœuvres qui ont accompagné la préparation de nos journées de travail, manœuvres dont la « mairesse », rebaptisée « Cathy la Rouge », porte la responsabilité morale. À plusieurs reprises déjà, Mme Trautmann avait procédé à des interdictions illégales de nos manifestations et avait été sanctionnée. Pour notre Congrès, sa démarche s’est avérée plus hypocrite. Elle s’est contentée d’organiser des rassemblements de haine, appelant l’Europe entière à manifester contre les patriotes français et en légitimant, par avance, tous les débordements et toutes les violences.

Le maire de Strasbourg, au lendemain de l’échec de la « manif anti-Le Pen » a feint de s’étonner ou de déplorer les agissements odieux des casseurs. Pourtant, elle est la première et principale responsable des magasins pillés, des voitures incendiées, des policiers blessés. Elle est d’autant plus coupable que son éminente fonction lui faisait un devoir particulier de veiller au respect des libertés publiques, à l’ordre, à la sécurité et à la tranquillité dans la ville admirable de Strasbourg.

Violation de l’identité alsacienne

Alors que l’on reproche au FN de ne pas vouloir accepter tous les immigrés sans distinction sur le territoire français, la « mairesse » et ses amis trotskystes prétendaient fermer la ville de Strasbourg aux nationaux et aux nationalistes. Madame Trautmann. Dans cette affaire, a mal apprécié les sentiments des Alsaciens. Dès le lundi de Pâques, la réprobation de tout ce battage s’est étendue très au-delà des 200 000 électeurs FN en Alsace. Indignés par les méthodes d’exclusion et de haine utilisées à l’encontre du mouvement national, les Alsaciens seront encore plus nombreux à voter pour les candidats de Jean-Marie Le Pen en 1998.

Ceux qui se disent nos ennemis devraient avoir honte de penser que sur cette terre d’Alsace, qui plus qu’aucune autre a manifesté son attachement à la France dans les circonstances les plus douloureuses, on appelle à la rescousse, contre le FN, les rouges et les verts allemands, tous les voyous d’outre-Rhin, internationaux-socialistes comme leurs pères étaient nationaux-socialistes, et qui ont passé des frontières devenues des passoires sans qu’aucune autorité française puisse s’y opposer, en vertu des accords de Maastricht et de Schengen ?

Violation des libertés françaises

Chaque famille française a compté en son sein assez de soldats qui se sont battus, qui ont été blessés ou qui sont morts pour que notre pays demeure maître de son destin, à l’abri de frontières sûres et reconnues, et pour que ces libertés si chèrement conquises ou défendues s’appliquent à tous les Français sans distinction.

Pour notre part, depuis 25 ans, nous n’avons jamais rien fait d’autre que de nous présenter aux élections et d’élaborer, peu à peu, un contrat de confiance avec les Français.

Nous n’avons jamais attaqué les réunions de nos adversaires, jamais tenté de les intimider, alors même que nous en aurions eu cent fois les moyens et que nous considérons que les réunions des partis de la décadence, ceux de la corruption généralisée, des repris de justice, des prévaricateurs et des concussionnaires, constituent un scandale moral absolu.

Un mauvais coup contre Strasbourg

L’irresponsabilité de l’attitude de Madame Trautmann a causé un tort important à la ville de Strasbourg en tant que Siège – Oh combien menacé ! – du Parlement européen. La mairesse et ses amis savent pertinemment que le lobby bruxellois est à l’œuvre depuis des années pour transférer ce qui reste des activités de ce Parlement de Strasbourg à Bruxelles. Mais là n’est pas la préoccupation de « Cathy la Rouge », député européen. Sa mission et sa priorité sont d’empêcher ses collègues parlementaires de se réunir légalement et pacifiquement dans la capitale alsacienne. Son énergie a servi et sert à combattre le FN et non à se mobiliser, au-delà des clivages partisans, pour prendre la défense de Strasbourg comme siège du Parlement européen.

Le comportement du maire de la ville fait de faiblesse, d’aveuglement et d’ostracisme permet d’affirmer qu’au train où vont les choses, et malgré l’opposition de la coordination des droites européennes, les quatre cinquièmes des activités parlementaires européennes se dérouleront à Bruxelles, à court terme.

Madame Trautmann a échoué dans sa tentative « d’asphyxier », par tous les moyens, le congrès du FN. Elle n’a su qu’offrir une image déplorable d’elle-même, ce qui est sans importance, mais aussi de sa ville, dont pourtant les commerçants, les chauffeurs de taxis, de bus, la grande majorité des citoyens ont fait un excellent accueil au FN.

Malgré les anathèmes, les insultes et les menaces, le Xe congrès du FN a été une réussite totale, s’est déroulé dans une ambiance chaleureuse et fraternelle et constituera dorénavant un moment historique pour notre mouvement.

Le temps de Pâques étant le temps du pardon, que nos adversaires sachent que nous ne serons jamais semblables à eux, que nous n’aurons jamais à leur égard la haine aveugle qu’ils nous portent.

Qu’ils reviennent donc à la raison, qu’ils se ressaisissent, que cesse ce délire hystérique et, par-delà nos légitimes oppositions, qu’ils reviennent à leurs devoirs d’élus, de journalistes, de magistrats, ou tout simplement, de Français.

Quant à nous, continuons notre ascension grandiose que rythment les tambours de ceux qui croient nous combattre.

Bruno Gollnisch, secrétaire général du FN, Député européen


Date : 4 avril 1997
Source : Présent

La protestation de Le Pen

Jean-Marie Le Pen a rendu public, mercredi, le communiqué suivant (le texte intégral) :

« La sécurité est la première des libertés. Pour avoir protégé leur hôtel où ils étaient menacés par les voyous de ras front, et donc, avoir appliqué dans les faits, l’esprit de notre constitution, quatre membres du Front national ont été cyniquement et injustement condamnés, alors que les casseurs gauchistes du week-end et autres agresseurs des forces de l’ordre bénéficiaient d’une odieuse mansuétude.

Il s’agit d’une forfaiture évidente, qui traduit bien l’engagement militant des organes d’État contre le Front national. De plus en plus, les syndicats de police et le syndicat de la magistrature, faisant loin de leur devoir de réserve, se comportent en supplétifs serviles des lobbies et se livrent sans relâche à des accusations diffamatoires contre le mouvement national. C’est là une dérive scandaleuse de la démocratie.

Agressés dans leurs réunions, sur les marchés, lors des collages et tractages, les militants du Front national sont en fait interdits d’exercer leurs droits les plus élémentaires et se voient traités en citoyens de seconde zone. Au harcèlement dans la rue, succède la persécution dans les prétoires. Jean-Marie Le Pen dénonce avec la plus grande vigueur le parti-pris systématique dont sont victimes les militants et élus du Front national en matière judiciaire et pénale, et rappelle que la résistance à l’oppression est un droit fondamental qu’il entend bien défendre.

À l’insupportable s’ajoute le grotesque quand le ministre de l’intérieur entend sanctionner un CRS au seul motif que ce dernier ait, à Strasbourg, salué Madame Mégret, maire de Vitrolles. »


Date : 4 avril 1997
Source : Présent

Bruno Gollnisch, secrétaire général du Front national, publie le communiqué suivant :

« À l’issue d’un procès expéditif où le médiatique l’a emporté sur la justice et sur le simple bon sens, on veut mettre sur le même pied des émeutiers avérés qui ont saccagé le centre-ville de Strasbourg et de paisibles citoyens qui se sont sentis menacés en toute bonne foi dans leur hôtel, et avaient, hélas, toutes les raisons de le croire. Il n’étonnera plus personne dans la France d’aujourd’hui que les autorités se montrent plus efficaces contre les victimes que contre les agresseurs.

Mais tout ceci n’abusera personne. Les Français savent bien de quel côté se trouve la violence, et de quel côté se trouve le droit. »

L’Agence France-Presse (AFP) a publié le mercredi 2 avril, à 11 h 07, la dépêche suivante :

« Le délégué général du Front national, Bruno Mégret s’est déclaré, mercredi, « atterré par l’incroyable jugement rendu à Strasbourg à l’encontre du conseiller régional FN, Claude Jaffrès et de trois membres de la DPS (direction protection et sécurité, le service d’ordre du FN).

À Strasbourg, les militants du Front national ne sont pas seulement tombés dans un guet-apens crapuleux tendu par des agitateurs gauchistes, mais aussi dans un guet-apens judiciaire organisé par le procureur de la République, a ajouté M. Mégret dans un communiqué. »