Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
C'est avec grand plaisir que je me trouve parmi vous aujourd'hui pour l'Assemblée Générale du Conseil National de la Protection Civile auquel je vous remercie de m'avoir invité et j'apprécie l'occasion qui m'est donnée de vous adresser quelques mots.
Votre Assemblée Générale se déroule alors même que la sécurité civile est arrivée à un point important de son histoire.
Un de mes premiers objectifs en arrivant Place Beauvau a été de réorganiser les services d'incendie et de secours afin de leur donner les moyens de leur action, ainsi qu'une plus grande capacité d'adaptation aux défis auxquels ils seront confrontés dans les prochaines années.
La loi du 3 mai 1996 vise deux choses : la première de permettre aux élus locaux d'avoir tout à la fois une vision plus globale à l'échelle du département des risques et des attentes des populations ; la seconde de disposer d'un outil techniquement adapté servi par des hommes professionnels ou volontaires formes, équipes et employés dans un cadre modernise, conforme aux enjeux de sécurité qui sont ceux d'aujourd'hui.
L'autre loi vise à permettre le développement du volontariat dans les corps de sapeurs-pompiers.
Pour cela, elle reconnaît aux sapeurs-pompiers volontaires qui représentent plus de 80 % des effectifs, la place essentielle qui est la leur ; elle donne aussi à leurs employeurs les moyens de comprendre et de participer de façon plus active à l'effort global de citoyenneté.
Ces lois sont, non seulement le reflet de notre volonté de mieux accompagner l’évolution des risques de notre société, mais aussi l’aboutissement naturel des réformes très profondes entreprises depuis près de quinze ans maintenant en matière de décentralisation et de déconcentration.
J'ai souhaité par ailleurs, regrouper au sein d'une même direction de mon ministère, les services du Haut Fonctionnaire de Défense et la Direction de la Sécurité Civile.
Cette nouvelle direction prenant l'appellation de : « Direction de la Défense et de la Sécurité Civiles ».
Ceci marque une étape dont la portée n'est peut-être pas encore bien mesurée.
Les missions confiées au Ministre de l'Intérieur par l'ordonnance du 7 janvier 1959 disposent qu'« il prépare en permanence et met en œuvre la Défense Civile. Il est responsable, à ce titre, certes, de l'ordre public, mais aussi, de la protection matérielle et morale des personnes et de la sauvegarde des installations et ressources d'intérêt général » de plus, « il prépare, coordonne et contrôle l'exécution des mesures de défense civile incombant aux divers départements ministériels ».
Aujourd'hui, comment ne pas discerner la multiplicité des menaces et l’émergence des risques nouveaux sur le territoire national ? Nos forces armées vont devoir s'adapter en volume et recentrer leurs missions. Mais notre Défense et notre Sécurité Civile doivent entreprendre une semblable mutation.
Le Ministère de l'intérieur se doit, dans ce contexte, de remplir pleinement la charge qui est la sienne.
Ce regroupement, par la synergie qu'il doit entraîner entre les moyens du temps de paix et les moyens du temps de crise, doit permettre incontestablement de mieux répondre à nos missions.
A cet égard, j'ai demandé au Directeur de la Défense et de la Sécurité Civiles de faire émerger une nouvelle culture en matière de sécurité intérieure à l'élaboration de laquelle votre association comme tous les acteurs de la Sécurité et de la Défense civiles doivent participer.
Imaginer les défis auxquels notre nation devra répondre lors des vingt prochaines années n'est pas simple. Votre expérience, la somme des compétences et des parcours personnels riches que vous représentez, doivent nous aider dans ce travail.
Je serais heureux que vous puissiez nourrir notre propre réflexion sur ces thèmes.
Nous devons rechercher :
- la responsabilité de tous les acteurs, et non seulement celle des représentants des pouvoirs publics,
- l'intégration des partenaires économiques,
- le partenariat du monde associatif,
- la sensibilisation de l'opinion publique.
Cette recherche d'un partenariat accru avec les associations ne doit pas conduire les services de mon Ministère à s'ingérer dans l'organisation du monde associatif dont la diversité fait la richesse.
Néanmoins, l'élu que je suis, profondément attaché à cet idéal républicain de liberté, d'égalité et de fraternité, souhaite que tout effort de citoyenneté puisse être valorisé.
C'est pourquoi, le rôle de fédérations d'associations telles que le vôtre est essentiel.
Plus précisément, les études conduites par les dix commissions de votre association rejoignent bien les préoccupations actuelles de la Défense et de la Sécurité Civile sur des thèmes tels que :
- défense civile,
- incendie secours sauvetage,
- secourisme, sécurité familiale,
- organisation et sécurité des transports,
- environnement, cataclysmes, catastrophes naturelles.
En fait, plutôt que de dresser un catalogue que chacun pourra compléter, il convient de garder en mémoire que ces thèmes sont aussi des thèmes porteurs de crise :
- risque pour la santé publique,
- risque technologique,
- risque pour les réseaux d'information,
- risques sociaux, etc.
Sachez que votre association constitue pour moi et mes collaborateurs une force de proposition et un relais entre les pouvoirs publics et les divers organismes qui composent votre conseil.
Mes services seront toujours attentifs aux projets que vous pourrez leur présenter et aux suggestions résultant de vos commissions.
En effet, la protection des populations et en particulier, la sécurité et la défense civile, sont moins affaire de technique que d'état d'esprit, nécessitant l’adhésion du plus grand nombre.
Les relais du monde associatif prennent donc toute leur place.
C'est pourquoi, votre désir, Monsieur le Président, de voir le Conseil National de la Protection Civile obtenir la reconnaissance d'utilité publique est bien noté.
Merci pour les services rendus jusqu'à ce jour à la Défense et à la Sécurité Civile.
Merci pour les services à rendre, et longue vie au Conseil National de la Protection Civile.