Texte intégral
Date : jeudi 11 juillet 1996
Source : RTL/Édition du soir
RTL : On a l’impression que la conférence inter gouvernementale lancée en Italie il y a quelques mois somnole et que les choses n’avancent guère ?
Michel Barnier : On ne peut pas dire que cette conférence ait mal démarré. On doit dire à la vérité qu’elle n’avait pas encore vraiment démarrée. Aujourd’hui, on peut dire que la négociation a vraiment commencé. Depuis quelques jours, nous étions les négociateurs réunis en Irlande le week-end dernier, pour la première fois, sur des textes précis, sur des projets d’articles de ce qui sera le nouveau Traité. Nous avons eu une vraie négociation, elle portait sur la défense et sur les règles de flexibilité, et nous allons continuer au rythme d’une réunion pratiquement chaque semaine. Donc, la négociation est importante. Il faut peut-être rappeler à vos auditeurs de quoi il s’agit. Cette conférence, elle est faite pour préparer et réussir l’élargissement à des pays qui sont aujourd’hui redevenus des démocraties à l’Est de l’Europe. Je pense à la Pologne, à la Slovénie ou à d’autres et dont nous avons besoin, comme elles ont besoin de nous. Et puis il s’agit aussi, c’est le deuxième défi de cette conférence, de doter l’Union européenne d’une vraie politique étrangère et de défense. Que l’Europe ne soit pas seulement un supermarché, qu’elle devienne une puissance politique au XXIème siècle.
RTL : Autre dossier crucial pour l’avenir de l’Union : la monnaie. Où en est-on des discussions ? Les critères : l’évolution économique des différents ?
Michel Barnier : Le cap a été fixé par les chefs d’Etat et de Gouvernement à Madrid. Les ministres des Finances travaillent. Les critères seront respectés. Ça exige naturellement un effort de chacun de nos pays. Ce qui est intéressant à noter, c’est que non seulement la France et l’Allemagne sont engagées pour être présentes ensemble au rendez-vous de la monnaie unique en 99, mais que l’Italie avec un Gouvernement de centre-gauche, l’Espagne avec un Gouvernement de droite ont fixé le même objectif. Il faut dire aussi pourquoi il faut cette monnaie unique : la monnaie unique est faite aussi pour protéger l’emploi, pour nous mettre à l’abri des dévaluations compétitives entre nous. Dans le même marché, on ne peut pas avoir des monnaies qui se combattent les unes les autres. Il faut que nous ayons une seule monnaie qui d’ailleurs pèsera au moins aussi lourd que le yen ou le dollar.
RTL : Vous dites : protéger l’emploi, mais est-ce que ça ne peut pas être difficile à comprendre pour de nombreux salariés dont les entreprises viennent d’annoncer des plans de licenciement ?
Michel Barnier : Oui mais ce n’est pas la monnaie unique qui est en cause, pas d’avantage que Maastricht est en cause quand on veut protéger notre système de protection sociale en France. Il ne faut pas toujours aller chercher ailleurs chez les autres, à Maastricht, des boucs émissaires pour expliquer nos propres difficultés. Notre industrie, nos entreprises publiques, notre industrie d’armement ont besoin de s’adapter pour faire face au nouveau monde économique dans lequel nous vivons, et c’est cela qu’il faut expliquer aussi, en tenant compte des hommes et des femmes sur le terrain, naturellement. Mais leur dire la vérité, ne pas raconter d’histoire. C’est le langage de vérité que tient A. Juppé.
RTL : Sur un sujet précis, par exemple la Bosnie, est-ce que l’Europe a fait tout ce qu’elle aurait dû faire ? Quelle est l’attitude de la France vis-à-vis de l’arrestation éventuelle de Karadic et de Mladid ? Est-ce qu’on est prêt à faire une action militaire, par exemple ?
Michel Barnier : Votre question est de savoir ce qu’a fait l’Europe. Moi je sais ce qu’a fait J. Chirac en prenant l’initiative de créer une force de réaction rapide dès son arrivée à l’Elysée. C’est ça qui a redonné un nouvel élan au processus de paix en Bosnie. Aujourd’hui, on voit les horreurs de cette guerre de moyen âge qui vient de se dérouler à nos portes. Ça me renforce dans l’idée qu’il faut enfin doter l’Union européenne d’une vraie politique étrangère. S’agissant de ce qu’on découvre actuellement, moi je n’imagine pas que les dirigeants politiques qui ont couvert et quelquefois mené eux-mêmes de telles ignominies, puissent rester au pouvoir ou même en liberté, quels qu’ils soient. C’est une question d’honneur et même de crédibilité pour la communauté internationale.
RTL : Deux questions de politique : qu’attendez-vous de l’intervention télévisée du 14 juillet du président Chirac, alors qu’il y a quand même un climat d’inquiétude et d’incertitude ?
Michel Barnier : Il y a un climat d’inquiétude, il y a un climat d’espérance aussi dans des jours meilleurs. Le président de la République a engagé une politique de réformes, il a engagé une politique de long terme pour que la France joue son rôle dans l’Europe et que l’Europe compte dans le monde au XXIe siècle. Je crois que le président voudra expliquer avec des mots simples, comme ceux qu’il emploie quotidiennement, lorsqu’il va notamment sur le terrain, à la rencontre des Français, pourquoi il faut continuer cette politique de tenacité, de courage et de réformes. Je crois que la confiance et la croissance seront au rendez-vous de cette politique de réforme et de ténacité.
RTL : M. Barnier, vous êtes également un élu de la région Rhône-Alpes. Que devrait faire A. Carignon, que devrait faire le RPR ? Peut-on être incarcéré et rester président du Conseil général de l’Isère ?
Michel Barnier : S’agissant du RPR, le secrétaire général du mouvement a demandé en effet que l’on clarifie cette situation qui a besoin de l’être dans l’Isère. Pour le reste, c’est à A. Carignon d’apprécier lui-même et en conscience comment l’intérêt général de son département, l’intérêt général des habitants de l’Isère peuvent être, doivent être le mieux préservés et défendus aujourd’hui.
Date : 28 juillet 1996
Source : Le Journal du Dimanche
Cette visite s’inscrit dans le cadre du tour des douze pays candidats à l’adhésion, que j’ai entrepris depuis quatorze mois. Après les trois pays Baltes et les sept pays d’Europe centrale*, je termine par ces deux îles de la Méditerranée. On a parlé d’eux en premier, c’est vrai, mais les douze candidats sont tous sur la même ligne de départ. Le processus d’élargissement débutera six mois après la fin de la Conférence intergouvernementale (CIG), probablement fin 1998.
Le Journal du Dimanche : N’y a-t-il pas eu duperie en laissant à ces deux pays plus d’espoir d’adhésion qu’il pourrait en exister en réalité ?
Michel Barnier : Ces deux îles font bien partie des pays qui ont vocation à adhérer à l’Union européenne. Il n’y a aucun doute là-dessus, encore moins duperie. Pour eux, comme pour les autres candidats, il n’y aura pas de raccourci, mais pas plus d’obstacles injustifiés. La date des adhésions sera, bien entendu, différente en fonction de leur préparation. S’agissant de Chypre, il faudra ainsi que les deux communautés – celle du président chypriote Clerides mais aussi la communauté chypriote turque représentée par Denktash – aient trouvé un accord.
Il est important d’avoir avec les douze candidats un dialogue concret pour que chacun se prépare le mieux possible. L’adhésion représente de nombreux avantages mais aussi des devoirs. Tous devront reprendre « l’acquis communautaire », c’est-à-dire tout ce qui a été décidé (règles et politiques communautaires) depuis l’acte unique de 1987 notamment. Là, aucune dérogation n’est possible ! Pour les sujets plus nouveaux – monnaie unique, défense, politique étrangère, sécurité des citoyens -, c’est différent ; il y aura des « coopérations renforcées » entre ceux qui le veulent.
Le Journal du Dimanche : Si les candidats voient clairement l’Europe élargie à vingt-deux, voire à vingt-sept, un tel élargissement n’apparaît pas urgent à l’opinion française. Comment les persuader du contraire ?
Michel Barnier : En créant la Communauté en 1957, les dirigeants de l’Europe ont fait le serment que la paix et la démocratie seraient définitives sur notre continent. La chute du mur du Berlin en 1989 et l’évolution des pays d’Europe centrale et orientale ouvrent enfin la perspective de la grande Europe réunie qu’avait espérée de Gaulle. Ces douze pays ont besoin de nous, mais nous avons aussi besoin d’eux : pour élargir le marché unique et surtout garantir la paix. L’Europe, c’est la paix, ne l’oublions jamais !
Les deux moteurs : Chirac et Kohl
Le Journal du Dimanche : Mais, à quinze, c’est déjà le Barnum, les sommets deviennent ingérables. Qui peut croire que l’Europe sera plus efficace à vingt-sept ?
Michel Barnier : Il est possible d’être plus nombreux à condition de changer quelques règles. D’abord, nous ne voulons pas plusieurs Europe. Il n’y aura qu’une seule structure. L’idée de « noyau dur » ou de « géométrie variable » n’est pas la nôtre ! Dans une Europe, à vingt-sept, c’est la flexibilité dans l’exécution des décisions qui sera essentielle. Les Quinze ont ainsi décidé – ensemble, autour d’une même table – la monnaie unique. Pourtant, certains n’en feront pas partie au début. Dans le même esprit, les vingt-deux ou les vingt-sept décideront – ensemble, autour d’une même table – d’actions communes. Tous ne participeront pas forcément à ces actions, mais tous seront solidaires. Cette Europe sera aussi possible si les décisions courantes sont prises à la majorité qualifiée et non plus à l’unanimité, et si les commissaires sont moins nombreux à Bruxelles. Dix suffiraient.
Le Journal du Dimanche : Les Quinze, ont-ils cette même vision de l’élargissement ?
Michel Barnier : Les Quinze, oui. Ou presque. Mais dans chaque pays certains voudraient faire du commerce avec tout le monde et de la politique à quelques-uns. Ce n’est l’idée ni de Jacques Chirac ni du chancelier Kohl, qui sont, ensemble, le moteur de l’Europe.
Le Journal du Dimanche : Certains affirment que le CIG, la conférence qui doit changer les règles, est bloquée ?
Michel Barnier : Après une période normale d’explication et d’observation, la négociation vient seulement de débuter. Cette conférence est difficile, mais nous sommes obligés de réussir. L’Union européenne doit aussi cesser de faire le service après-vente. La sous-traitance des Etats-Unis sur notre propre continent ! C’est l’heure de vérité : ou bien nous restons un super marché ou bien nous devenons une puissance politique sans complexe à l’égard de quiconque, notamment de nos alliés américains.
*Lettonie, Lituanie, Estonie et Bulgarie, Hongrie, République tchèque, Roumanie, Slovaquie, Slovénie.
Date : mercredi 7 août 1996
Source : France Inter/Édition du matin
A. Ardisson : Les Européens se rebiffent après la loi dite d’Amato, comment analysez-vous cette décision américaine ?
Michel Barnier : Nous constatons que c’est une décision unilatérale. Les Américains ont toujours tendance à vouloir jouer les gendarmes dans le monde. Est-ce qu’il peut y avoir un seul gendarme contre le terrorisme ? Sûrement pas. Voilà une menace qui touches tous les pays. Je comprends que le président Clinton ait besoin de rassurer l’opinion publique américaine, de rassurer le Congrès, mais est-ce que l’on peut efficacement lutter contre le terrorisme tout seul, en prenant des mesures solitaires qui mettent en cause, en plus, les entreprises européennes, des entreprises qui se trouvent dans des pays alliés ? Moi, je ne le crois pas. Je ne crois pas non plus que nous ayons de leçon de morale à recevoir de la part des Américains, ni de leçon de lutte antiterroriste. Je le dis quarante-huit heures après que l’on ait inhumé le Père Claverie à Oran. Je le dis en pensant à tous les attentats qui ont touché la France, il y a un an ; souvenez-vous l’été dernier.
Donc, c’est un fléau qui touche tous les pays et c’est bien ensemble et seulement ensemble que l’on peut réagir. Je fais observer d’ailleurs que non seulement la décision américaine met en cause la règle du jeu du commerce international que nous venons d’adopter ensemble mais se situe quelques jours après que l’on ait tenu à Paris un Sommet antiterroriste très important auquel les Américains ont participé. Au cours de ce Sommet que la France a présidé, on a adopté vingt-cinq mesures qui touchent à la sécurité des aéroports, à la coopération policière et judiciaire, qui touchent à l’échange d’informations entre les services qui s’occupent de la lutte antiterroriste, à l’accès à Internet, au contrôle des fonds qu’utilisent ces associations qui couvrent le terrorisme. On voit bien que ce sont ces mesures-là qui seront efficaces, davantage que des mesures commerciales qui comportent parfois des arrière-pensées.
A. Ardisson : De deux choses l’une, ou un pays comme l’Iran est directement impliqué dans les actes terroristes récents et il est curieux de commercer avec lui, ou les Américains se fourvoient dans leurs accusations ?
Michel Barnier : Il faut qu’il y ait des preuves tangibles et concrètes de l’association de tel ou tel pays au terrorisme. Nous savons qu’il y a dans tel ou tel pays du Proche ou du Moyen-Orient des circuits, des réseaux. Nous savons aussi que, dans le passé, il y a eu des relations plus ou moins officielles entre ces réseaux et telle ou telle autorité gouvernementale. Nous-mêmes, Français, nous avons, à l’égard de la Libye, soutenu à un moment très précis une politique de sanctions au moment notamment de l’attentat de l’avion d’UTA. Mais ce sont des sanctions qui ont été décidées par le Conseil de sécurité et pas de manière unilatérale contre tel ou tel pays et touchant telle ou telle entreprise de pays alliés. Ce que l’Europe conteste, c’est le caractère unilatéral de cette loi et ce n’est pas la première fois que les Américains essayent ainsi de jouer les gendarmes du monde. Il y a eu une loi similaire concernant le commerce avec Cuba et là encore, les Européens ont parlé d’une même voix, ont protesté d’une même voix, ont menacé les Américains de mesures de rétorsion. J’ai observé que le président Clinton avait à ce moment-là reculé. Il a fait preuve de sagesse en différant la mise en œuvre de cette loi. J’espère qu’il fera preuve de la même sagesse et que l’on se remettra autour de la table pour lutter – comme l’esprit du Sommet antiterroriste de Paris en a porté le témoignage – ensemble contre le terrorisme.
A. Ardisson : Est-ce que vous diriez que c’est avant tout une préoccupation de politique intérieure ?
Michel Barnier : Je ne l’espère pas, je ne le pense pas. Mais encore une fois, je comprends que le président Clinton ait besoin de rassurer l’opinion publique américaine, le Congrès, mais j’espère que les considérations de politique intérieure ne l’emportent pas sur la solidarité nécessaire et obligatoire pour lutter efficacement contre le terrorisme.
A. Ardisson : Vous disiez « parler d’une seule voix » s’agissant de l’Europe, est-ce que cela sera faisable à vingt-cinq ? Vous venez d’entreprendre une tournée dans les pays qui frappent à la porte, comme les Pays baltes, alors ?
Michel Barnier : Il y a douze pays qui sont candidats à l’adhésion européenne et que nous avons décidé d’accueillir en notre sein, avec du temps, des délais, des transitions. Ce sont douze pays qui, pour la plupart, ont été mis entre parenthèses de la démocratie pendant cinquante ans à cause du communisme et qui, aujourd’hui, sont de nouvelles démocraties ou des démocraties retrouvées. Nous avons besoin d’eux comme ils ont besoin de nous. Ce sont 100 millions de citoyens qui s’ajouteront aux 350 millions Européens actuels.
A. Ardisson : Justement, est-ce bien raisonnable ?
Michel Barnier : Mais ce sont aussi 100 millions de consommateurs. Je pense que si nous prenons le temps, si nous maîtrisons cet élargissement avec des délais, avec des règles, s’ils acceptent bien à reprendre à leur compte ce que nous sommes, l’acquis communautaire européen, les règles actuelles de l’Union européenne, s’ils sont prêts à les accepter, alors, cet élargissement ne sera pas un risque, mais une chance. L’autre jour, je discutais avec un des dirigeants agricoles français préparant intelligemment cet élargissement sur le plan agricole, il m’a dit : « Je ne crains pas cet élargissement parce qu’il va provoquer une élévation du niveau de vie dans ces pays. Ces pays achèteront autant nos produits qu’ils nous vendront les leurs. Un chiffre : le PIB de ces douze pays ensemble qui sortent de cinquante ans de nuit, de privation de liberté, complètement administrés, représente celui de la Hollande, à eux douze ! Ils partent de très bas. Ils vont donc accroître leur développement, leur niveau de vie. Nous devons les aider.
A. Ardisson : À quel prix ces pays y arriveront-ils ?
Michel Barnier : Ils vont faire un effort, comme nous en faisons un nous-mêmes. Nous n’avons pas le temps d’argumenter sur ces fameux critères de Maastricht, mais tout de même, je ne voudrais pas qu’on continue, dans notre pays, à toujours chercher ailleurs, chez les autres, à Maastricht, à Bruxelles, les raisons de nos propres faiblesses, de nos propres difficultés. Maastricht n’est pour rien dans le déficit grave de la Sécurité sociale en France. C’est une difficulté que nous devons résoudre par nous-mêmes. Les critères de Maastricht, ce sont des critères de bonne gestion. Il faut remettre de l’ordre, Maastricht ou pas Maastricht, dans le fonctionnement de l’Etat français, et notamment réduire nos déficits et notre endettement. Un pays en déficit, un pays endetté, est un pays qui ne compte pas. Nous voulons que la France compte. C’est l’idée et l’ambition de J. Chirac.
A. Ardisson : Pendant dix ans, vous vous êtes occupé de la préparation des JO d’Albertville ?
Michel Barnier : Pas tout seul, avec J.-C. Killy et beaucoup d’autres.
A. Ardisson : Quelle analyse faites-vous des JO d’Atlanta ?
Michel Barnier : D’abord, ça a été un formidable spectacle sportif, et je ne pense pas seulement au comportement extraordinaire des champions français que nous devons remercier, je pense à tous les autres champions. Les JO, c’est d’abord la fête du sport et de la jeunesse. Au-delà du sport, les compétitions elles-mêmes, l’organisation a fait défaut. Je le dis sans donner de leçons, surtout quatre ans après nos propres Jeux qui étaient des Jeux d’hiver. Chaque Jeux ne ressemblent pas aux précédents ni aux suivants. Il faut – et c’est l’idée du président Samaranch – revenir à des Jeux de taille plus humaine et à davantage d’authenticité, moins d’argent, moins de commercialisation, vivre avec son temps. La télévision, la publicité sont là, on ne va pas les ignorer, au contraire. Ça permet aussi à n’importe qui dans le monde de voir les Jeux. Mais il faut davantage préserver l’authenticité de ces Jeux. C’est une leçon qu’ont bien comprise les prochains organisateurs à Sydney.
A. Ardisson : Donnerez-vous un coup de main à la candidature de Lille ?
Michel Barnier : Oui, à coup sûr. C’est une candidature française. Le président de la République l’a confirmé au maire de Lille il y a quelques jours. Moi, autant qu’on le voudra, compte tenu de l’expérience qui est la mienne, celle de J.-C. Killy, de G. Drut naturellement, nous sommes prêts à aider cette candidature qui est dans une démarche difficile, parce que c’est toujours difficile de gagner les Jeux olympiques.