Interview de M. Jack Lang, membre du bureau national du PS, dans "Paris-Match" du 11 novembre 1999, sur l'engagement d'une réforme fiscale, notamment pour la fiscalité directe, TVA, CSG et la fiscalité locale.

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Média : Paris Match

Texte intégral

- La situation économique est bonne, mais la pression fiscale toujours aussi forte. Le gouvernement ne doit-il pas baisser franchement les impôts au lieu de se contenter de mesures ciblées ?

- Les prélèvements sont effectivement trop importants en France. C’est une évidence absolue. Il suffit de les comparer avec ceux de nos partenaires européens pour s’en convaincre. Il y a un côté insupportable, injuste et aussi pénalisant pour ceux qui sont des créateurs de richesse. La croissance actuelle, inégalée depuis vingt ans, nous donne une marge de manœuvre historique. Alors oui, il faut absolument saisir cette chance.

- Quels sont les prélèvements qu’il faudrait, selon vous, baisser en priorité ?

- Dire qu’il faut alléger les impôts ne suffit pas. Nous devons parallèlement engager une grande réforme fiscale. Pour ma part, je m’en tiens à une conception traditionnelle à gauche : les baisses de fiscalité doivent en même temps améliorer la justice sociale. La part des impôts indirects, la T.v.a. notamment, est trop élevée dans le système français. C’est l’une des plus lourdes d’Europe. Or, les impôts indirects frappent tout le monde, les pauvres comme les riches. Ils doivent donc être baissés en priorité. Il faut aussi en finir avec l’iniquité de la fiscalité locale. La taxe d’habitation pénalise trop durement les classes populaires, et il existe des différences injustifiables d’une commune à l’autre. D’une façon générale, nous devons faire en sorte que la part de la progressivité soit plus élevée que la part de la proportionnalité. Ce qui n’est pas le cas actuellement, en particulier avec la C.s.g.