Texte intégral
Mesdames les Ministres, Mesdames, Messieurs,
Il est important de rappeler ici les efforts réalisés sur le contrôle sanitaire des eaux de baignade en mer et en eau douce.
Nous présentons ici les résultats de la campagne de l'année dernière.
Je souhaite tout d'abord féliciter pour leur travail, les Directions Départementales des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS) et plus particulièrement les services "Santé environnement" et les ingénieurs sanitaires.
Vous trouverez dans votre dossier le détail de l'organisation, mais il faut souligner l'effort entrepris et qui s'est traduit l'année dernière par la surveillance de près de 3 500 points (près de 2 000 sur le littoral et 1 500 pour les rivières) et a concerné près de 2 000 communes.
Cette surveillance s'exerce en France du 15 juin au 15 septembre, période précédée d'une campagne de prélèvement au début du mois de juin. La fréquence moyenne atteint près de 9 prélèvements par site et par saison. La fréquence des contrôles est bien entendu adaptée à la situation locale, plus espacée pour un site qui a bénéficié d'une eau de bonne qualité au cours des deux années précédentes, renforcée en cas de problème. Si les résultats des analyses dépassent les normes fixées (microbiologiques ou physico-chimiques), une enquête est diligentée et des mesures d'interdiction temporaire ou permanente peuvent être prises.
Cet effort est important car le coût direct de cette surveillance avoisine les 30 millions de francs.
Très brièvement, l'étude statistique des résultats de l'analyse permet de classer ces sites surveillés en quatre catégories (A, B, C, D) :
- de catégorie A, lorsqu'elle est de bonne qualité,
- B, lorsqu'elle est de qualité moyenne,
- C, lorsque les eaux sont momentanément polluées,
- et enfin D, lorsque l'eau est de mauvaise qualité.
C'est dans ces deux derniers cas que des mesures d'interdiction temporaire ou permanente ont été prises.
Quelques mots sur les résultats de la campagne 97 que l'on peut résumer en quelques chiffres (vous trouverez dans votre dossier le détail des résultats).
Pour les eaux de mer, près de 93 % des plages sont conformes aux normes européennes, plus de la moitié étant de qualité A. En eau douce, le taux de conformité aux normes européennes est globalement de 91 %. Concernant les points de catégorie D. Il a été recensé 1 plage de mauvaise qualité en eau de mer et 14 en eau douce.
Depuis plusieurs années, la qualité des eaux de baignade en eau douce continue de s'améliorer. En effet, il faut rappeler alors qu'en 1980 seulement 60 % des points surveillés étaient conformes à la directive européenne de 1975, ce taux était de 80 % en 1995. L'amélioration de la qualité des eaux témoigne de l'action conduite par le ministère de l'environnement, en particulier d'assainissement et de traitement des eaux usées. On observe cependant une très légère dégradation de la qualité des eaux de mer entre 1996 et 1997. Des perturbations climatiques locales (orages violents) sont le plus souvent à l'origine de quelques mauvais résultats bactériologiques synonymes d'une dégradation passagère. Il est cependant à noter que les eaux de mauvaise qualité (classe D) ont diminué de moitié entre 1996 et 1997 (31 en 1996, 15 en 1997).
Importance de l'information : l'information du public tient une place de plus en plus importante dans la démarche de contrôle sanitaire des eaux de baignade :
- l'information est réalisée au niveau local par voie d'affichage ou sur les lieux de baignade, par voie de presse ou par le syndicat d'initiative ou l'office de tourisme ;
- à l'issue de la saison écoulée, les informations sont regroupées au niveau national dans un rapport et portées sur une carte. Les informations détaillées sont également communiquées à la Commission européenne pour la préparation du rapport européen.
Tous ces résultats sont accessibles sur les sites INTERNET des ministères de la santé, de l'environnement et du tourisme. En 1999, une base nationale de données en relation avec les ordinateurs des DDASS (Système d'information en Santé Environnement pour les Eaux - SISE-EAUX) permettra une exploitation directe des résultats d'analyse sur la qualité des eaux de baignade. Cette base de données sera utilisée pour alimenter pratiquement en temps réel le site INTERNET du ministère de l'emploi et de la solidarité.
Dès cette année, les résultats de la saison balnéaire 1998 seront disponibles dans les mairies concernées, ainsi que dans les DDASS. Par ailleurs, 23 départements sont partenaires d'une opération spéciale « panneaux d'information ». Les vacanciers trouveront ainsi sur les lieux même des baignades, toutes sortes de renseignements, actualisés à chaque contrôle, relatifs à la qualité des eaux de baignade.
Enfin, ces informations plutôt satisfaisantes, qui inaugurent la très prochaine période des vacances ne doivent pas nous faire oublier d'autres risques, en particulier liés à la baignade.
En effet, les risques sanitaires liés à la contamination microbiologique des eaux de baignade sont le plus souvent limités (infections ORL, gastro-entérites, dermatoses), à l'exception des baignades en eau douce responsables d'environ 300 cas par an de leptospirose.
Mais ces risques doivent être comparés au risque numéro un qui reste la noyade. On dénombre malheureusement chaque année 20 000 accidents dont près de 500 décès, et parmi eux 100 enfants.
Il faut rajouter à cela près de 500 cas d'hydrocution le plus souvent dus à une grande différence de température entre la peau et l'eau à l'occasion d'un plongeon.
Des règles simples et pourtant pas toujours respectées doivent être rappelées :
- en particulier, respecter les consignes locales de sécurité et donc éviter les zones d'interdiction de baignade,
- ne pas surestimer ses capacités physiques.
C'est là une modification du comportement de certains qui est souhaitable.